— Donc, occupons-nous de la fin de notre calcul, dit Maurice.
— Volontiers, dit Richard.
En regard de la colonne où il avait écrit quelques jours auparavant Passif, il écrivit Actif.
— Je t’attends.
— D’abord, dit Maurice, nous ne pouvons compter les 14,000 florins que j’aurais eus si je n’avais pas perdu mon procès.
Ensuite, de ce qui me reviendra de mon père, 10,000 florins environ, il faut distraire pour les frais du procès…
— 1,600 florins 30 kreutzers, dit Richard ; mais peut-être serait-il à propos d’examiner par un simple calcul de probabilité :
Si ton père donnera son consentement à ton mariage avec Hélène :
Si, au cas où tu te marieras sans son consentement, il ne te déshéritera pas, ou, au moins, ne te fera pas attendre les 8,400 florins jusqu’à sa mort.
— C’est très-certainement ce qui arrivera. Ainsi, nous ne compterons pas la succession paternelle.
— Très-bien, dit Richard ; jusqu’ici nous avons parfaitement établi ce qu’il ne faut pas compter ; mais pour ce qu’il faut compter, il n’en a pas été dit un mot.
— C’est ce que je cherche.
Maurice chercha longtemps. Richard proposa de déjeuner.
Pendant le déjeuner et après le déjeuner, Maurice chercha encore longtemps ; puis, tout à coup, comme par une inspiration subite, il s’écria : — Tu me dois 3 florins et 6 groschens pour tes lignes à pêcher.
— Ah !… dit Richard ; alors, mettons à l’actif 3 florins et 6 groschens.
— Puis, dit Maurice en riant et en tirant sa bourse, — 7 florins 2 groschens 2 kreutzers ici renfermés.
— C’est écrit, dit Richard. Après ?…
— Ma foi, c’est tout ; tu n’as plus qu’à faire l’addition.
— Voici l’état de ta fortune, dit Richard :
Passif : — 10,435 florins 20 groschens,
Actif : — 10 florins 8 groschens 2 kreutzers.
— Donc, ma fortune se monte ?…
— Précisément à 10,425 florins 12 groschens 1 kreutzer — de dettes.