XXXV L’AUTEUR.

Arrêtez-vous un moment, ô notre lectrice !

Car, lorsque nous écrivons, nous aimons à nous figurer que le soir, au coin de l’âtre, dans une pièce éclairée seulement par la lueur du feu,

Étendu sur des coussins, entre deux ou trois femmes, nous contons nonchalamment une histoire, après avoir obtenu la permission de dénouer notre cravate.

Arrêtez-vous un moment, car nous allons abandonner, pendant trois ou quatre ans, Maurice et Hélène, Richard et Fischerwald,

Et l’enfant d’Hélène, car nous n’aimons guère les vagissemens des petits enfans, et nous allons laisser à celui-là le temps de grandir.

« Il n’y a de jolis enfans que ceux dont on est le père. »

Comme l’intervalle que nous mettons dans le récit exige que vous en mettiez un peu dans la lecture ;

Si, à l’heure où vous lisez ceci, le soleil descend à l’horizon et le vent porte les parfums des fleurs, allez vous promener quelques instans sous les arbres dont les cimes noircissent ; allez entendre le frémissement des feuilles, vous en reviendrez douce, bonne et disposée à ouvrir votre cœur aux sentimens tendres et exaltés.

Mais si le soleil au zénith brûle la terre ;

Si les nuages laissent tomber la pluie qui les surchargeait ;

Si la neige s’attache aux branches nues des arbres ;

Donnez une heure à votre toilette, détachez vos cheveux soyeux, peignez leurs longues tresses, parfumez-les faites-vous belle, c’est un devoir pour les femmes ; il est si doux de les voir ; elles n’ont pas le droit de nous priver du bonheur de les admirer elles n’ont pas le droit de ne pas êtres belles.

Maintenant continuez.

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