La traversée durait depuis deux heures, nous approchions de l’île de Morea.
On faisait grand bruit au carré du Rendeer ; une dizaine de jeune femmes, choisies parmi les plus connues et les plus jolies, avaient été conviées à une collation que leur offraient les officiers.
Rarahu en mon absence avait accepté d’y prendre part. – Elle était là, en compagnie de Téourahi et de quelques autres de ses amies ; elle avait essuyé ses pleurs et riait aux éclats.
Elle ne parlait point français, comme la plupart des autres ; – mais, par signes et par monosyllabes, elle entretenait une conversation très animée avec ses voisins qui la trouvaient charmante.
Enfin, – ce qui était le comble de la perfidie et de l’horreur, – au dessert, elle avait avec mille grâces offert son tiaré à Plumkett.
Elle était assez intelligente, il est vrai, pour savoir qu’elle tombait bien, et que Plumkett ne voudrait pas comprendre.