XXXVII

C’était le dernier soir du Rendeer

Il résultait des renseignements pris à la hâte par la reine que Taïmaha était depuis la veille à Tahiti ; et le chef des mutoï du palais avait été chargé de lui porter l’ordre de se trouver à l’heure du coucher du soleil sur la plage, en face du Rendeer.

A l’heure du rendez-vous, nous y fûmes, Rarahu et moi.

Longtemps nous attendîmes, et Taïmaha ne vint pas ; je l’avais prévu.

Avec un singulier serrement de cœur, je voyais s’envoler ces derniers moments de notre dernière soirée. J’attendais avec une inexplicable anxiété ; j’aurais donné cher à cet instant pour voir cette créature, dont j’avais rêvé dans mon enfance, et qui était liée au lointain et poétique souvenir de Rouéri ; et j’avais le pressentiment qu’elle ne paraîtrait point…

Nous avions demandé des renseignements à des vieilles femmes qui passaient :

Elle est dans la grande rue, nous dirent-elles ; emmenez avec vous notre petite fille que voici, qui la connaît et vous l’indiquera. Quand vous l’aurez trouvée, vous direz à notre enfant de rentrer au logis.

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