La case de la vieille Hapoto était à quelques pas de la mer ; c’était la classique case maorie, avec les vieux pavés de galets noirs, la muraille à jours, et le toit de pandanus, repaire des scorpions et des cents-pieds. – Des pièces de bois massives soutenaient de grands lits d’une forme antique, dont les rideaux étaient faits de l’écorce distendue et assouplie du mûrier à papier. – Une table grossière composait, avec ces lits primitifs, tout l’ameublement du logis ; mais sur cette table était posée une Bible tahitienne, qui venait rappeler au visiteur que la religion du Christ était en honneur dans cette chaumière perdue.
Téharo, le frère de Taïmaha, était un homme de vingt-cinq ans, à la figure intelligente et douce ; il avait conservé de mon frère un souvenir mêlé de respect et d’affection, et me reçut avec joie.
Il avait à sa disposition la baleinière du chef du district, et nous convînmes de repartir pour Tahiti dès que le vent et l’état de la mer nous le permettraient.
J’avais dit que j’étais habitué à la nourriture indigène, et que je me contenterais comme le reste de la famille des fruits de l’arbre-à-pain. Mais la vieille Hapoto avait ordonné de grands préparatifs pour mon repas du soir, qui devait être un festin. On poursuivit plusieurs poules pour les étrangler, et on alluma sur l’herbe un grand feu, destiné à cuire pour moi le feii et les fruits de l’arbre-à-pain.