V

Le lendemain soir, il fut décidé que Prima serait choisie et Chloris déclara que sa présence était inutile, soit que les dix-huit ans de la princesse n'eussent pas à prendre conseil, soit qu'elle craignît peut-être de se montrer nue auprès d'une si parfaite beauté.

Donc, Prima se présenta seule et sans trouble apparent, vêtue d'une robe légère que ne fermait aucune agrafe mais qu'une ceinture serrait mollement à la taille.

Elle était grande, aussi brune que ses sœurs et tout en elle apparaissait d'une forme admirable : contour du visage, lignes des yeux et de la bouche, élégance du cou, proportion du torse et des jambes.

Instruite de ce qui l'attendait, elle vint avec lenteur baiser au front le roi et s'assit en souriant sur ses genoux.

Le roi en fut d'abord assez ému pour ne plus savoir ce qu'il voulait dire. Le système de ses questionnaires put seul le tirer d'embarras.

«J'ai demandé à tes sœurs ce qu'elles savaient le mieux. L'une m'a fort bien répondu sur la pudeur et l'autre sur la morale ; mais toi ? qu'est-ce que tu sais le mieux ? »

Prima lui dit à l'oreille, les deux bras autour du cou :

« Ce que je sais le mieux ce soir, c'est de te faire bander.

– Est-ce donc là une science ?

– C'est un art que de faire raidir un vit sans y toucher. L'art dont je n'ai pas d'expérience mais dont je sais bien les secrets, est l'Art d'Amour.

– Prouve-le moi.

– Jusqu'à demain matin.

– Combien l'amour a-t-il de secrets ?

– J'en sais mille et j'en inventerai bien davantage ; mais les secrets d'amour ne se disent pas autre part que sur le lit. »

Le roi commençait à comprendre que l'aînée de ses douze filles était trop forte pour lui. Prima entendit sa pensée ; sachant qu'une amoureuse ne doit pas intimider ce qu'elle séduit, elle se jeta sur la couche, y entraîna le roi et se dévêtit en un tour de main, sans presque se dévoiler, car elle s'étendit sur lui corps à corps et ne montra que ses seins, mais fit sentir le reste.

« Prima, dit le roi, tu es trop belle. Je ne saurais demeurer plus longtemps dans l'état où tu m'as mis.

– Ne crains rien. Le premier secret de l'amour est de faire bander. Le second est de laisser bander.

– Cela est plus prudent.

– Non, non, je suis sûre de moi. Déjà tu m'aimes assez pour me laisser maîtresse de régler ton plaisir. Tu m'as dit que j'étais trop belle, mais tu n'as guère vu que mon visage : c'est lui que tu vas dépuceler d'abord.

– Comment as-tu deviné que j'y pensais ?

– Tu n'y pensais pas. Je t'y ai fait penser avant de te le dire. C'est encore un secret… Ma bouche, ma bouche qui te parle, veut se faire dépuceler. Tu consens ?

– Avec empressement et comme il te plaira.

– Si j'étais homme, j'aimerais bander sous le ventre d'une jeune fille qui offre sa bouche de vierge avant même de montrer ses autres pucelages. Il me semble que je lui dirais : Voilà deux lèvres faites pour sucer un vit.

– Eh ! je ne le pense que trop !

– Que penses-tu de ma langue entre mes deux lèvres ?

– Je n'en ai que faire. Prima, tu as juré de me mettre au martyre !

– Tu n'en as que faire pour l'instant, je le sais bien. Plus tard elle se fera connaître. Mes lèvres d'abord, ma bouche, c'est assez. Elles te suceront de toute leur âme parce qu'elles sont assurées d'avoir leur récompense : le foutre dont elles ont soif. »

Sans torturer le roi plus longtemps par les tentations et par l'impatience, la jeune fille se glissa vers le pied du lit, prit le membre dans sa bouche, – et son attente fut aussi courte que celle de son père avait été longue. Immobile et comme recueillie, elle but tout ce qui vint à jaillir. Puis elle ouvrit les lèvres et sourit tendrement.

Une demi-heure s'écoula sans que le roi songeât à se retirer dans un appartement voisin comme il avait fait l'autre nuit. Il causait avec Prima qui semblait livrée à son indolence, mais qui changea le ton du dialogue à son gré, lorsqu'elle jugea qu'il était temps. Comme le roi lui demandait pourquoi elle se tenait couchée sur le ventre, elle répondit d'un air impudent, le front levé :

« Je me couche sur le con.

– Eh ! pourquoi ?

– C'est encore un secret que de se montrer nue et de ne pas se laisser voir le con.

– Voilà un nouveau secret que je voudrais comprendre. Toi qui as si belle bouche…

– Et si j'avais plus beau con peut-être, que je n'ai belle bouche ? Qu'est-ce, pour une fille amoureuse, que toute la beauté du corps, si elle n'a pas surtout la beauté du con ? Mais sais-tu duquel je parle ?

– Je pense que…

– Écoute. J'ai cinq cons. Le premier est ma bouche qui voulut cette nuit se remplir de foutre. Le second est fort velu, sous mon bras droit, regarde : je ne te l'offrirai pas aujourd'hui, ni le troisième que voici, qui est mon aisselle gauche, mais je sais les moyens de les rendre aussi doux que ma bouche elle-même. Le quatrième con est entre mes fesses. Le verras-tu cette nuit ? le dépucelleras-tu ? peut-être oui, peut-être non. Et le cinquième est celui sur lequel je suis couchée. »

Prima s'étendit de nouveau sur le corps du roi et, cette fois, fit sentir ce dont elle parlait. Le résultat qu'elle attendait fut plus prompt que le roi ne l'espérait lui-même.

« On m'avait rapporté que tu te rasais, dit-il. Pour quelle raison ?

– La même. Si je n'avais beau con, je ne le raserais pas.

Toute beauté se montre nue.

– Eh ! que ne montres-tu celle là.

– La beauté se montre à qui l'aime. Ton vit la touche et bande entre ses lèvres. Que ton visage en fasse autant : il la verra.

– Je ne sais ce que tu veux dire. Tu me mets hors de moi par tes attouchements, tes refus et l'excès du désir.

– Ne me promets rien. Je n'ai pas besoin de promesse.

Mon caprice est de ne pas me laisser voir le con sans qu'il reçoive un baiser ; et si tu me trouves le con assez beau pour te souvenir de mon caprice, par là je saurai si tu m'aimes. »

* * *

Auprès des oreillers, Prima se mit à genoux en serrant les jambes. On voyait à peine ce qu'elle prétendait montrer ; mais cela parut être en effet la plus parfaite de ses formes. Elle attendit que le roi fût impatient de voir ce qu'elle cachait encore ; enfin, la tête tournée vers le chef du lit, elle s'agenouilla par dessus le visage en ouvrant les cuisses. Peu après, elle se baissa légèrement et le caprice qu'elle ne répétait pas fut satisfait. Mais le roi dit aussitôt :

« Ne me tente plus ! Serait-ce pas folie que de…

– Que de me déchirer le pucelage du con ? Comment choisirais-tu ? Je ne t'ai pas montré l'autre.

– Cette fille me fera perdre le sens, avec sa beauté, sa luxure, sa réserve et son air de défi. N'es-tu pas satisfaite de m'avoir réduit à ne rien oser que tu ne me…

– Ose tout ce qu'il te plaît d'oser. J'ordonne, parce que je devine mieux que toi ce que tu désires. Je t'ai parlé de mon autre pucelage ? Eh bien, cherche-le ! Mets la main entre mes cuisses. Le sens-tu ?

– Je ne sais ce que je sens. Je perds la tête. »

Prima se dégagea de la main qui la touchait, et, s'allongeant auprès du roi, elle dit plus bas : « Tu sens mes poils.

– Mais tu es rasée.

– Pas là. Regarde mon aisselle encore. Cette mèche noire me va presque au bout du sein. Que penses-tu que je me rase ?

le con et la motte ? Je me rase même le ventre, jusqu'au nombril ; mais au-dessous du con, je ne me rase rien.

– Tu es une diablesse.

– Oui. J'ai autant de poils par derrière que la plupart des filles en ont par devant, et depuis que je me rase la vulve, on dirait qu'elle a changé de place. Mes sœurs aiment cela. Pour elles j'ai une bouche où elles ont un con, et j'ai le con entre les deux fesses. Ne sais-tu pas que je suis leur sultane et que je vis dans un harem où je n'ai qu'un mot à dire pour jeter le mouchoir ?

– Auxquelles ?

– A toutes. A celle qui me plaît, selon ma fantaisie. Tu voudrais savoir celles que je préfère ? Je te le dirai plus tard.

Toutes, jusqu'à la plus petite qui a sept ans sont heureuses de me mettre leur langue dans la bouche du ventre ou dans le con du cul. Il n'est rien qu'elles ne feraient pour en arriver là et c'est mon plaisir que de les tenter.

– Tu ne réussis que trop bien à tenter ceux qui t'aiment.

– De mes trois plus jeunes sœurs, je ne suis pas amoureuse, et, comme les petites filles aiment tout ce qui est sale, c'est à elles que j'accorde, quand elles sont sages, le droit de m'enfoncer la langue dans le derrière. A la langue de ma favorite je donne mon vrai con et chaque soir nous doutons s'il m'est plus agréable de jouir pour elle ou si entre mes cuisses elle a plus de plaisir à savourer le foutre qu'elle tire de moi.

– Ne parle plus !

– Qu'y a-t-il de plus doux aux lèvres d'une pucelle, que de boire du foutre ? Par curiosité j'ai voulu boire ceux de toutes mes sœurs cadettes le soir même de leur puberté. Sitôt que l'une d'elles, tout émue, venait me dire : « Prima, je décharge ! » aussitôt je lui donnais ma bouche. Et cette nuit, avec toi, j'ai bu du foutre d'homme. Pourquoi me dis-tu que je suis réservée ? J'ai envie d'en boire encore et j'ai envie d'en donner.

– Prima !

– Pourquoi dis-tu que je me refuse ? Je vais te révéler tous mes secrets, après avoir dit tous mes goûts. Je n'ai rien à te cacher. Regarde. »

Et comme si elle eût fait le geste le plus simple du monde, elle enjamba tête bêche le visage du roi, ouvrant à la fois ses fesses velues et sa vulve rasée de frais. Puis sans attendre ce qu'elle était sûre d'obtenir, elle fit du bout de la langue diverses arabesques autour de l'organe viril.

Le roi, depuis longtemps, n'avait favorisé personne de la caresse que les jeunes filles se font entre elles et il n'y était point naturellement porté ; mais, se trouvant " hors de sens " comme il l'avait dit, il ne sut ce qu'il faisait. Il le fit pourtant.

Cambrée en sursaut, Prima parut frémir de tout son corps. Elle qui ne murmurait pas un mot quand ses sœurs lui rendaient hommage de la sorte, elle sentit que, cette fois, il fallait parler et même exagérer ce qu'elle éprouvait, par le frémissement et par les paroles.

« Oui ! oh ! oui ! fit-elle d'une voix basse et chaude. Oh ! que j'ai envie de jouir î »

Appuyée sur ses bras raidis, elle releva la tête et ouvrit la croupe en l'arrondissant :

« Tu vois si je bande ! tout est rasé ! Quand je suis en rut, cela se darde si raide et si rouge que mes onze sœurs veulent voir Prima la pine en l'air… Je vais jouir… Je savais que tu me prendrais ce soir ; aussi n'ai-je pas joui de toute la journée… »

Elle avait joui pour la troisième fois depuis le matin, à cinq heures du soir ; mais décidée à jouer toute la passion, elle répéta :

« Quand je n'ai pas joui et que je bande, je dis tout ce que je ne voudrais pas dire… Je t'aime ! je t'adore ! je mouille pour toi ! je bande jusqu'au bout de mes seins ! je sais que tu m'encu-leras tout à l'heure et je le veux ! je le veux !… Ah ! si j'avais ton doigt dans le cul en ce moment… Oui ! comme cela ! enfonce !… Tu me rends folle ! Mon ventre est plein de foutre qui descend, descend… Je t'en rendrai plus que tu ne m'en as fait boire… Je sens… Je vais… Je… Ah ! je décharge !… Tiens ! je jouis ! je me fonds ! Tiens ! ah ! tiens !… »

Elle jouissait vraiment ; mais pour la quatrième fois depuis son réveil et pour dissimuler que sa volupté physique n'avait pas l'abondance de ses paroles, subitement elle prit en bouche le membre du roi comme si elle en avait l'irrésistible convoitise…

Même elle trouva l'audace de dire quand elle put rouvrir les lèvres :

« Ah ! que c'est bon ! Je jouissais encore. Je n'imaginais pas ce que peut sentir une vierge qui boit du foutre d'homme pendant qu'elle décharge ! »

Et pour répondre à tout, même à la pensée, elle vint dire à l'oreille du roi :

« Puisque tu le sais, je te le répète, je mourais d'envie d'être enculée ; mais quand j'ai joui… je n'ai pas pu retenir ma bouche. »

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