VI

L'entretien qui suivit fut mené par Prima, comme le précédent, selon sa fantaisie.

Il plut à la jeune fille de ramener la curiosité du roi vers ce qu'elle appelait son harem : ses sœurs. Autant elle préférait ses sœurs les plus grandes, autant elle intrigua pour faire désirer les plus petites. On avait déjà dit au roi que Puella était la plus vicieuse. Prima s'empressa d'en faire un personnage :

« Puella ? Oh ! oui ! Elle n'a que neuf ans, mais pour certaines choses, nous lui donnerions toutes le premier prix.

– Certaines choses ?

– Elle m'aime à la folie, dit Prima sans répondre. Je n'ai pas à lui demander ce que je veux, je n'ai qu'à le lui permettre. Et cependant, presque toujours je lui défends ce qu'elle me propose.

– Que te propose-t-elle ?

– Ce que nos autres sœurs ne font pas, si hardies ou aimantes qu'elles soient. Puella est un singulier petit être. Elle a tous les vices, même ceux que je n'ai pas, et elle est si gentille qu'on les lui pardonne.

– Enfin pour quelles raisons lui donneriez-vous toutes le premier prix ?

– Pour ce que l'on ne peut pas dire.

– Me voilà bien renseigné.

– Tu veux tout savoir ?

– Et voir. Puisqu'elle a tant d'affection pour toi, veux-tu la chercher ?

– Tu le désires ? J'y vais.

– Ainsi je comprendrai peut-être ce que tu ne peux dire.

– Ainsi comprendras-tu surtout que, ni de moi ni d'elles, je ne te refuse rien. »

* * *

Après quelque temps, Prima reparut, tenant d'une main sa petite sœur en chemise de nuit, et de l'autre une boîte qu'elle posa sur un meuble.

« Puella, dit-elle, je t'ai promis qu'on te pardonnerait tout, sauf de mentir. Réponds : qu'est-ce qu'une petite fille ?

– Une pauvre petite saloperie, qui fait tout, et qui ne jouit pas.

– Qu'est-ce qu'une jeune fille ?

– Une ancienne petite saloperie, qui ne fait rien et qui jouit partout.

– Voilà qui est bien répondu, s'écria le roi ; J'aime que mes filles aient cette clarté d'esprit. »

La sœur aînée parut trouver pourtant un excès de franchise dans ces premières réponses ; et avec un regard que la petite comprit, elle demanda :

« Qui est Prima ?

– La plus belle fille du monde.

– Et Puella ?

– J'espère que c'est la plus salope de toutes les petites saloperies ; ou, s'il y en avait une autre, je voudrais savoir ce qu'elle invente.

– Ces deux définitions me plaisent, conclut le roi, parce qu'elles ne troublent en rien mes opinions préconçues. »

Sans trouble ni honte, Puella ouvrit et fit tomber sa chemise aux pieds de son petit corps mince et frêle dont le visage était joli. Puis entre les seins de Prima recouchée elle se vint blottir.

« J'ai chaud ! dit la jeune fille. Je suis en sueur et je viens de jouir. Où m'aimes-tu ?

– Sous tes bras d'abord.

– Que veux-tu faire sous mes bras ?

– Sucer tes poils. Ils te sentent encore plus que ton foutre. »

La bouche en avant, elle fourra sa tête sous l'aisselle que Prima entr'ouvrait ; puis sous l'autre :

« II n'y en a que deux ? fit-elle.

– Et combien ai-je de bouches ?

– Deux aussi. Deux toutes pareilles. Papa ! dit-elle en se retournant. Pourquoi Prima toute nue a-t-elle du foutre dans ses deux bouches ? et pourquoi n'a-t-elle pas de con ?… Je veux dire : pourquoi a-t-elle de la salive dans ses deux cons et pourquoi n'a-t-elle pas de bouche ?

– Lèche au lieu de parler ! » dit vivement Prima en levant les cuisses.

Mais elle les baissa et les referma quand la petite, après avoir lapé le sexe comme un chat lèche une assiette, allongea sa langue plus bas.

Puella releva la tête, s'accroupit sur les talons, et, puisqu'on lui refusait cela, elle demanda autre chose.

« La plus belle fille du monde a envie de pisser, fit-elle. J'ai senti çà du bout de la langue.

– Dis mieux. Dis ce que tu penses.

– Une petite saloperie a envie que tu pisses ; et la dernière goutte sur le bout de sa langue. C'est ce que je voulais dire.

– Tu ne voulais pas en dire assez. Écoute, Puella : raconte-nous tout ce que tu fais quand tu as envie qu'une de tes sœurs pisse. Et prends garde : si tu ne dis pas tout, je ne ferai rien de ce que tu désires. Si tu es sincère, je te… je te ferai minette moi-même pour la première fois depuis ta fête.

– Vrai ? »

Pourpre et toujours accroupie, les doigts mêlés sur les genoux, la petite s'enhardit soudainement :

« D'abord tout le monde le sait que je suis la plus salope. Je n'ai pas besoin de me cacher. Çà se voit à ma figure et même entre mes pattes. Est-ce que j'aurais le con si rouge à mon âge…

– Ne dis pas que tu as un con.

– C'est vrai, nous sommes drôlement faites. Toi, tu as deux bouches et un trou du cul. Moi j'ai deux trous du cul et une bouche. Il était une fois deux princesses qui n'avaient de con ni l'une ni l'autre. »

Prima éclata de rire et l'embrassa.

« Alors continua la petite animée par le succès, Prima pisse par la bouche, moi par le trou du cul et mes sœurs par le con. C'est un spectacle varié. Peut-être est-ce çà qui m'excite.

– Et autre chose.

– Et autre chose que Prima sait mieux que moi.

– Ne te fais pas plus vicieuse que tu n'es. Avoue que toutes les douze nous nous sommes branlées au berceau, bien avant de jouir.

– Oui. Çà allonge le bouton et nous sommes faciles à gousser mais ça vous échauffe aussi, surtout quand nous sommes petites. Les jeunes filles qui déchargent, elles arrêtent leur doigt de temps en temps. Mais nous ! Il n'y a pas de raison pour que çà finisse.

– Et la voilà qui se branle, un doigt par devant et l'autre dans le cul.

– Çà me démange des deux côtés.

– Tu disais donc ?

– Je disais : les petites filles qui ont des démangeaisons par devant et par derrière se pissent dessus et disent qu'elles jouissent. Le matin, avant mon bain, je me mets dans ma baignoire vide… Plus on me le fait, plus je suis contente… Si contente que…

– Eh bien ?

– Quand ce sont mes grandes sœurs, je leur suce les poils du con ensuite. Comme c'est l'heure où elles viennent de jouir, leurs poils sont pleins de foutre et de pipi. C'est bon.

– Dis tout.

– Quand les grandes ont leurs règles, c'est encore meilleur On ne sait pas ce qu'on avale, mais on n'a plus soif.

– Allons, la dernière confession ! Vas-y ! Décide-toi.

Puella mit en riant ses deux mains sur les épaules de sa sœur et à travers son rire, elle répondit tout haut :

« Tu y tiens ? Il faut que je raconte que tu m'as pissé sur la bouche ? Eh bien ! je ne le dirai pas ! »

Cette façon de ne pas le dire fut bien accueillie et racheta les ombres de la confession.

* * *

Gaie, Prima lui baisa les lèvres et continua : « On ne dira pas non plus que tu t'es dépucelée de tes propres mains, comme Tertia ?

– Non. Pas la peine de le dire. Çà se voit.

– Ni que tu es pucelle quand même ?

– Oh ! si ! Disons-le vite ! Çà ne se voit pas du tout !

– Cette petite est charmante ! fit joyeusement le roi. Je ne connaissais pas mes filles. On pardonnerait à celle-ci plus qu'elle ne vient d'avouer. »

Du même ton enjoué, Prima dit à l'enfant :

« Tu avoueras le reste plus tard. Pourquoi ris-tu ?

– Parce que je ne te croyais pas si vicieuse.

– Moi ?

– Où mets-tu ta langue ?

– Dans ta bouche.

– C'est dégoûtant ! Tu la mets dans la bouche qui… Enfin, taisons-nous !… quand j'ai la un petit cul de pucelle…

– Plus chaste que ta bouche ? Tu peux le dire ! et pourtant, Dieu sait ce qu'il a fait, ton petit cul de pucelle ! Retourne-toi, tu auras ce que je t'ai promis ; mais nous en parlerons ensuite de ton petit cul ! »

Prima, tint de la langue, sa promesse, qui mit la petite fille au comble de la béatitude. Quand ce fut fini :

« Ne bouge pas ! dit-elle. En soixante-neuf tu es très gentille. Tu nous montres…

– Mes deux trous du cul, comme tu dis.

– Ne bouge pas !

– Est-ce qu'on les photographie ? »

Sans répondre, Prima dit à l'oreille du roi :

« Chloris n'a pas voulu t'apprendre comment elle nous a préparées… à ce que tu sais. Ne la blâme pas. Elle a pris le moyen le plus simple. Elle nous a enculées elle-même avec un godmiché qu'elle gardait toujours avec elle parce qu'elle avait peur que nous ne nous en servions par devant. Nous y avions pris goût. Tertia même en était si enragée qu'elle s'en est fait un avec une peau de gant. Mais parmi les petites, Puella seule a voulu être enculée.

– Par qui ?

– Par moi. Sous les yeux de Chloris. Le godmiché est là dans la boîte. Tu vas voir si la petite s'y prête. »

Le roi proposa tout le contraire et s'accoudant sur l'oreiller il répondit :

« Pourquoi ne te rendrait-elle pas ce que tu lui as fait ?

– Si tu veux, dit Prima interloquée. Mais alors il faut que ce soit moi qui le lui accorde. »

Elle se leva, entraîna sa sœur dans un coin de la chambre, lui parla tout bas et très longtemps. Sans doute elle lui donnait toute une instruction. La petite sautait de joie. Elle ceignit l'objet comme elle put. Il fallut pincer d'une épingle le ruban vert de la ceinture trop large. Puis les deux sœurs revinrent près du lit et Puella dit avec assurance :

« Mademoiselle, je ne vous cache pas que je bande pour vous.

– Savez-vous à qui vous parlez, monsieur ?

– Je m'en fous comme d'un poil de mes couilles, mademoiselle. Vous êtes trop belle pour vous montrer toute nue. C'est votre faute si je suis dans un état pareil et je ne sortirai pas d'ici avant d'avoir tiré six coups.

– Mais, monsieur, je suis vierge !

– Tant mieux pour moi.

– Ignorez-vous assez les usages du monde pour vous comporter ainsi à l'égard d'une jeune fille ?

– Oh ! mademoiselle, il y a trois espèces de jeunes filles :

les débauchées, on les baise ; les naïves, elles vous sucent ; les vertueuses, on les encule.

– Je suis profondément vertueuse.

– Alors vous allez être profondément enculée. Ne craignez rien pour votre honneur. Çà ne vous empêchera pas de trouver un mari.

– Je n'entends point vos paroles, monsieur, mais je ne saurais voir plus longtemps l'obscénité que vous offrez à mes regards. Je me détourne et me cache le visage. »

Disant cela, Prima se mit en posture à genoux sur le lit, la tête dans l'oreiller. Puella, et pour cause, ne disait plus rien. Aussi la jeune fille reprit, avec une religieuse langueur :

« Que sens-je ? Un baiser sur le trou du cul ? Que dis-je, un baiser ? un suçon ! Voyez ma rougeur !

– Épatant, le suçon !

– Taisez-vous ! je ne l'ai que trop senti !… Ah ! et cette langue !

– Elle vous déplaît ?

– Je ne dis pas cela ; mais j'ai peur que ce ne soit pas convenable.

– On verra çà demain. Ouvrez bien les fesses.

– Oui, oui. Vous ne penserez pas de mal de moi ? Sincèrement ?

– Sincèrement, çà ne me choque pas.

– Vous me troublez. Je ne sais rien de ces choses… pas même les mots… mais vous me faites feuille de rose comme une gougnotte.

– Si vous ne savez pas les mots, voulez-vous que je vous les apprenne ?

– Non. J'aime mieux rester innocente. Goussez-moi le trou du cul sans que je vous le demande et tirez-le avec les pouces…

Je ne vous vois pas ; je vous pardonne… Ah ! la putain de petite langue ! Jusqu'où m'encule-t-elle ! C'est indécent.

– A quoi sentez-vous que c'est indécent ?

– A ce que je bande ! Mais taisez-vous donc, encore une fois ! Quand une jeune fille vertueuse a une langue dans le derrière, elle n'aime pas qu'on la lui retire pour lui demander ce qu'elle éprouve !

– Ce n'est pas convenable ?

– Je n'ose répondre.

– Qu'est-ce que vous éprouvez, mademoiselle ?

– Je ne sais pas les mots.

– Du trouble ? de la confusion ?

– J'éprouve… l'exaltation indéfinissable d'une vierge qui se sent pleine de foutre, qui voudrait se faire planter un vit dans le derrière et qui ne sait comment le dire pour se faire comprendre.

– Ne le dites pas ! Je devine à peu près.

– J'ai envie d'une queue par le trou du cul. Est-ce plus clair ?

– Encore une explication et j'aurai compris.

– C'est trop exiger de ma pudeur. Ni mes gestes ni mes paroles ne me feront plus rougir désormais. J'aime mieux prendre cette pine et m'enculer moi-même que de vous révéler mes secrets désirs. Je la tiens. Penchez-vous sur moi.

– Ai-je mis assez de crème sur le bout de ma queue ?

– Assez pour moi. Laissez-moi faire. Je vous guide. Vous êtes sur le trou… Poussez… Ah ! il est dedans ! Que m'arrive-t-il ?

– Rien qu'une pine dans le cul, mademoiselle. Rassurez-vous. C'est innocent. »

Prima retourna la tête et, d'une voix de plus en plus tendre, comme pour démentir les mots qu'elle disait, elle soupira :

« Vous me violez.

– J'allais le dire.

– La brutalité d'un homme est féroce. N'avez-vous pas honte, monsieur ? Vous abuser de ma faiblesse. Vous me pervertissez.

– Non. Je vais même vous donnez un conseil utile. Quand je vous ai violée par le trou du cul vous auriez dû crier que çà vous faisait mal, – Je ne sais pas mentir, je suis pure. Vous ne me faites pas mal du tout.

– Je commence à me demander si je suis le premier.

– Le premier ce soir, je vous le jure !

– C'est toujours çà.

– J'ai un tempérament de rêveuse et quand je n'ai pas une queue dans le derrière il me manque quelque chose.

– Ah ! les jeunes filles vertueuses, s'écria Puella. Elles ne peuvent pas se branler comme les autres ! Chaque fois, il faut qu'on les encule !»

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