VII

La scène finie, Puella quitta son rôle avant son godmiché. Elle sauta au cou de « la plus belle fille du inonde » et lui dit avec tendresse :

« Quelle est la plus heureuse petite fille du monde ?

– Je ne sais pas du tout. Est-ce que tu la connais ? Pour quoi est-elle si heureuse ? Qui est-ce ?

– Une sale gosse qui a une queue comme un homme et qui vient d'enculer Prima.

– C'était bon ?

– Ah ! je n'ai jamais si bien bandé ! As-tu senti ?

– Pas mal.

– Je ne t'ai pas enculée de travers ?

– Non. Tout droit. Même avec ta langue.

– Suce-la.

– Tiens ! Et maintenant, va dans le cabinet de toilette. Tu rentreras quand je t'appellerai. »

* * *

La porte refermée, Prima prit le roi dans ses bras. Le mot qui avait décidé de toute la scène précédente lui avait fait pressentir la suite. Elle cessa d'offrir sa sœur et accepta du regard ce qui l'attendait ; mais elle avait plaisir à se faire désirer. Sitôt que l'état du roi lui donna confiance, elle parla au lieu de complaire ; elle se joua de séduire ; et, selon son caractère de femme, elle répondit à diverses pensées qui naissaient d'elle-même ; d'elle seule.

« Puella n'a pas tout dit. Elle n'a rien confessé du pire de ses vices ; mais tu l'as deviné…

– Je n'y pense pas.

– Si. Et moi, comme je l'ai senti ! Si tu savais jusqu'où elle a fourré sa langue !

– Tu es belle.

– Où cherche-t-elle ma beauté ? La bouche, le con de sa sœur ne lui suffisent pas. Ma salive et mon foutre même sont trop fades. Elle boit la sueur de mes aisselles ; tu l’as vue s'y frotter les lèvres ? Et ce que sa langue préfère, c'est mon trou du cul.

– C'est ton baiser. Elle vient de le dire.

– Mon baiser après, quand je le lui accorde ; mais comment l'embrasserais-je après ce qu'elle me fait ? Le matin, elle me suit, elle me regarde, elle me… Laisse-moi dire !

– Non !

– Écoute : elle attend que je l'appelle. Encule-la sur moi.

Jouis dans son petit cul. Elle sera si contente !

– Je n'ai d'amour que pour toi.

– Eh bien ! elle en aura sa part quand même ! Tout à l'heure, je te dirai comment. »

Sans rien changer à sa posture, Prima releva les cuisses et réussit à se faire prendre par dessous, en tenant toujours le roi face à face. Alors, pour une minute elle oublia le reste, ne songea qu'à sa chair :

« Ah ! soupira-t-elle… Sais-tu que c'est la première fois ?

– Je l'espère.

– Et moi je le sens comme je ne l'imaginais pas. Je me suis faite plus savante que je n'étais, devant toi. C'est encore plus chaud que je ne pensais. »

Pourtant, elle s'en lassa vite, et, pensant qu'à ce troisième acte, le roi serait plus lent à conclure, elle se hâta de le saisir en état d'égarement pour se faire entendre peu à peu :

« Si Puella était ici, elle serait aussi heureuse que moi. Elle m'aime par où tu me prends et ne serait pas jalouse : au contraire ! Tout serait pour elle après avoir été pour moi.

– Qu'est-ce que tu veux dire ?

– Comme elle ne jouit pas encore elle est gourmande en amour ; elle aime tout ce qui sort de mon cul. Quand nous nous séparerons, elle te léchera la queue et tout ce que j'aurai reçu de foutre elle le voudra dans sa bouche… Aimes-tu mieux qu'elle ait tout ensemble ? Cette pauvre petite qui attend… Je vais l'appeler. Puella ! »

Avant que le roi eût pu dire non, Puella était dans la chambre et elle ne parut pas autrement étonnée de ce qu'elle vit.

« Chic ! » dit-elle à mi-voix.

Sur un signe de sa sœur, elle grimpa au milieu du lit. Le changement fut si prompt que le roi s'en aperçut à peine. Puella prit ce qu'on lui offrait, aussi naturellement qu'elle eût pris un gâteau.

Plus nerveuse, Prima ceignit le godmiché, y mit de la crème et dit à la petite :

« Tiens-toi bien ! Je vais te rendre ce que tu m'as fait. »

Puella se tint aussi bien que possible. Pourtant, ce ne fut pas sans trouble, car presque au même instant elle reçut dans la bouche la seule merveille qu'en amour elle ne connût pas. Et ses deux émotions se génèrent l'une l'autre.

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