Di queste credenziali date da Mazzini ad Anselmo Guerrieri Gonzaga nel 1851, possiede l’autografo il senatore march. Carlo Guerrieri, e l’intero documento fu pubblicato nel Giornale d’Italia, del 16 gennaio di quest’anno. È utile riferirlo testualmente:
Comité National Italien,
Vous vous rendez en Allemagne investi d’une mission, dont le sens peut se résumer en quelques mots: porter et rapporter une parole de fraternité; substituer aux défiances du nationalisme la bonne et franche entente des Nationalités; ajouter un anneau à la chaîne qui doit représenter en Europe la Sainte Alliance des Peuples. La Nationalité est un principe; c’est l’organisation européenne d’après les spontanéités, les vocations, les missions des Peuples. Le nationalisme est l’intérêt egoiste d’une caste, d’une famille princière, ou même d’un peuple, mais pour un présent, transitoire, incertain, substitué à l’intérêt permanent, à l’avenir des Nations.
L’esprit de votre mission est tout entier dans le Manifeste du Comité Démocratique Européen (Scritti, VIII, 41).
Le but du travail italien, tel que vous aurez à l’exprimer dans votre contact avec les patriotes Allemands, est, comme point de départ, dans le Manifeste du Comité National.
Vous exprimerez à ces patriotes nos convictions fondées sur l’état de l’Italie. L’Italie marche à sa revolution nationale: 1848 et 49 n’en ont éte que le prologue. Cette revolution est inévitable. Il n’y a pas de force humaine qui puisse l’empêcher. Cette revolution se fera instinctivement et par les croyances des hommes qui la dirigent, dans le sens le plus large, le plus fraternel possible. Ce n’est que l’isolement ou l’hostilité des autres Peuples qui pourrait en modifier le caractère.
C’est à éviter ce danger – à mettre notre révolution au service de la cause des Peuples – à en assurer aussi le succès et les résultats – que tend – comme l’ensemble de nos travaux – la mission qui vous est confiée.
La révolution Italienne veut fraterniser avec toutes les nationalités; mais elles le doit surtout avec la nationalité allemande. Il y a entre l’Allemagne et l’Italie solidarité de principes et d’intérêts.
Cette solidarité a été oubliée en 1848. Il faut l’établir et la garantir.
Chez les Allemands et chez nous elle fut trahie ou négligée, parce que d’un côté l’égoisme princier. de l’autre le nationalisme étroit se substituèrent à l’inspiration populaire révolutionnaire. Nous expions tous les deux cette faute.
La révolution par le peuple et au nom de la Souveraineté Nationale ne retombera plus dans les mêmes fautes.
C’est chez nous un point désormais arrêté. Vous verrez s’il l’est également en Allemagne.
Pour l’Allemagne comme pour nous, il s’agit d’être. L’obstacle principal à la libre constitution des deux nationalités est incontestablement l’Autriche: Vienne telle qu’elle est. C’est en combattant ensemble l’ennemi commun, que nous pourrons plus facilement et plus rapidement réussir. Et ce combat ne peut se faire qu’en frères d’armes, sur le pied de l’égalité.
L’Empire est mort; comme la Papauté. Les Guelphes et les Gibelins ont disparu. Liberté et Association sont les deux éléments qui dominent l’époque; et que l’Allemagne et l’Italie sont appelées à représenter.
Que ce soit là le point de vue de vos conversations avec les patriotes allemands. Dites leur qu’il est temps pour nous d’enterrer nos morts et de nous élancer ensemble vers la vie nouvelle et l’avenir.
Indépendance: liberté: association: guerre à l’Autriche: alliance avec la Hongrie; accord dans la marche. Voilà ce qu’il s’agit d’obtenir. Tout ce que vous ferez sur cette voie, sera bien.
A ceux qui entrent avec vous sur ce terrain, vous pouvez dire, sans danger de déception, que dans le cas où il y aurait explosion révolutionnaire en Allemagne, l’Italie suivrait immédiatement. Et vous devez demander ce que peut promettre l’Allemagne dans le cas où un mouvement national sérieux viendrait à éclater en Italie.
Posez ces questions:
Les patriotes allemands pensent-ils, comme nous, qu’une franche alliance, un mouvement simultané en Allemagne et en Italie, embrassant les Hongrois, constituerait une force suffisante poux autoriser une initiative, lors-même que la France n’aurait rien changé à son état actuel?
L’Allemagne marche-t-elle à un mouvement national par insurrection? et peut-on entrevoir, par approximation et autant que possible, quel temps il lui faudra pour y atteindre, quelles circonstances peuvent accelérer ou retarder ce moment, et quelles seraient pour elle les conséquences d’un mouvement Italien?
Les patriotes Allemands reconnaissent-ils notre droit à être? Sont-ils disposés a empreindre d’un sentiment de fnaternité pour nous leur mouvement? Veulent-ils accepter comme base générale des questions territoriales qui pourraient surgir, et qui d’ailleurs ne peuvent être que de peu d’importance, la volonté librement exprimée des populations en litige?
Sont-ils disposés à établir un contact régulier avec le Comité National Italien, dans le double but d’aplanir par la discussion toute petite difficulté qui pourrait se prévoir, et de se concerter sur le moment, la marche, et la coopération mutuelle des deux mouvements?
Ne croyent-ils pas possible d’établir à Londres ou ailleurs un Comité National Allemand qui, comme le nôtre, représenterait en quelque sorte la pensée nationale Allemande, et contribuerait par une série d’actes publics, à en unifier les tendances?
Pensent-ils pouvoir donner à l’Italie une preuve de solidarité en aidant l’Emprunt National Italien?
Quels sont, parmi les exilés Allemands, les hommes qui jouissent le plus de leur confiance?
Veulent-il plaider, par leur presse, la légitimité de la cause Italienne devant leurs concitoyens? Ont-ils des instructions à nous transmettre pour ce qui regarde les services que notre presse peut rendre à leur cause?
Vous prendrez, si ces propositions sont acceptées, tous les arrangements nécessaires pour la correspondance.
Quelle que soit la manière dont elles seront accueillies, vous vous empresserez de faire un rapport détaillé au Comité National Italien.
2 février, 51.
Pour le Comité
Joseph Mazzini.