LXII

Jacques trouva Jenny chez elle, seule, habillée, prête à sortir, les traits tirés, et dans un état d’extrême fébrilité. Elle n’avait aucune nouvelle de sa mère ; aucune lettre de Daniel. Elle se perdait en conjectures. Les nouvelles des journaux l’avaient terrifiée. De plus, Jacques était en retard ; obsédée par le souvenir des policiers de Montrouge, elle s’était persuadée qu’il lui était arrivé quelque chose. Elle se jeta dans ses bras, sans pouvoir articuler un mot.

– « J’ai essayé », dit-il, « de me renseigner sur la situation des étrangers qui se trouvent en Autriche… Il ne sert à rien de se leurrer : là-bas, c’est l’état de siège. Sans doute, les sujets allemands peuvent encore rentrer chez eux ; les Italiens, peut-être aussi, bien que les relations entre l’Italie et l’Autriche soient très tendues… Mais les Français, les Anglais ou les Russes !… Si votre mère n’a pas quitté Vienne depuis plusieurs jours – et elle serait ici – il doit être trop tard… Vraisemblablement, elle sera empêchée de partir… »

– « Empêchée ? Comment ? Mise en prison ? »

– « Mais non ! Simplement, on lui refusera l’autorisation de prendre le train… Pendant une semaine ou deux peut-être : le temps que les événements se décident ; le temps qu’on prenne des dispositions internationales… »

Jenny ne répondit rien. La présence de Jacques suffisait déjà à la délivrer des tourments de son imagination. Elle se serra contre lui, s’abandonnant sans réserve à ce baiser profond dont elle attendait, depuis la veille, le retour. Et, lorsque enfin elle se dégagea, ce fut pour balbutier :

– « Je ne veux plus rester seule, Jacques… Emmenez-moi… Je ne veux plus vous quitter ! »

 

Ils partirent, à pied, dans la direction du Luxembourg.

– « Nous prendrons un tram au carrefour Médicis », dit-il.

Malgré l’heure, le grand jardin, ce jour-là, était à peu près vide. Un souffle intermittent faisait bruire le haut des arbres. L’odeur lourde des œillets d’Inde s’élevait des parterres. Isolé sur un banc au bord des plates-bandes, un couple, dont on n’apercevait pas les visages tant l’homme et la femme étaient ployés l’un vers l’autre, semblait emplir l’espace d’une vibration amoureuse.

De l’autre côté des grilles, ils retrouvèrent la ville ; la ville fiévreuse, courbée sous la menace, et dont la rumeur paraissait l’écho des redoutables nouvelles qui, par ce bel après-midi d’été, s’échangeaient d’un bout à l’autre de l’Europe. En deux jours, le Paris des vacances s’était subitement repeuplé. Des camelots traversaient le carrefour en criant des éditions spéciales. Tandis que Jacques et Jenny attendaient le tramway, un omnibus de gare, à deux chevaux, passa devant eux : dans l’intérieur s’entassaient des parents, des enfants, des bonnes ; sur le toit, parmi les bagages échafaudés, on distinguait une voiture d’enfant, des filets à crevettes, un parasol.

– « Des têtus, qui bravent le destin », murmura Jacques.

Rue Soufflot, boulevard Saint-Michel, rue de Médicis, la circulation était incessante. Cependant, ce n’était ni le Paris laborieux des jours ouvrables, ni le Paris qui muse, le dimanche, au soleil. C’était une fourmilière dérangée. Tous ces passants marchaient vite, comme s’ils étaient pressés ; mais leur air absent, leur hésitation à obliquer à gauche plutôt qu’à droite, indiquaient bien que la plupart d’entre eux n’allaient nulle part : incapables de demeurer seuls en face d’eux-mêmes – et du monde – ils avaient quitté leur logis, leur besogne, sans autre but que de se fuir et de pouvoir, un instant, confier le poids de leur âme à ce flot d’inquiétudes fraternelles, que charriait la rue.

 

Tout l’après-midi, silencieuse et proche comme une ombre, Jenny suivit Jacques, du quartier Latin aux Batignolles, de la Glacière à la Bastille, du quai de Bercy au Château-d’Eau. Partout, c’étaient les mêmes nouvelles, les mêmes commentaires, les mêmes indignations ; et, partout déjà, les mêmes épaules courbées, les mêmes résignations qui se préparaient.

Par instants, lorsqu’ils se retrouvaient seuls, Jenny, le plus naturellement du monde, parlait d’elle, ou du temps. « J’ai eu tort de prendre mon voile… Traversons, pour regarder cette boutique de fleurs… La grosse chaleur est tombée ; sentez-vous ? on respire… ». Et ces phrases ingénues, qui mettaient tout à coup sur le même plan l’étalage d’un fleuriste, les problèmes européens et la température, agaçaient un peu Jacques. Il posait alors sur la jeune fille un regard indifférent et lourd, dont le feu sombre, solitaire, l’intimidait soudain. Parfois aussi, il détournait la tête, attendri, et il se demandait : « Ai-je raison de la mêler à tout ça ?… »

Dans les couloirs de la C. G. T., il surprit le regard curieux, sévère, qu’un camarade, rencontré par hasard, posait sur Jenny. Et, tout à coup, elle lui apparut telle qu’elle était là, sur ce palier poussiéreux, parmi ces ouvriers, avec son tailleur ajusté, son voile de crêpe, et, dans le maintien, sur le visage, il ne savait quoi d’indéfinissable : la trace, l’empreinte, de tout un milieu social. Il en éprouva de la gêne, et l’entraîna dehors.

Sept heures sonnaient. Par les boulevards, ils rallièrent le quartier de la Bourse.

Jenny était lasse. Cette puissance de vie qui émanait de Jacques – et qui la subjuguait – épuisait aussi ses forces. Elle se souvenait d’avoir eu déjà auprès de lui, autrefois, à Maisons-Laffitte, cette même sensation de fatigue, de surmenage, à cause de cette tension soutenue qu’il semblait exiger d’autrui, qu’il imposait presque, par sa voix, par son regard accaparant, par les brusques sautes de sa pensée.

Comme ils approchaient de l’Humanité, Cadieux les croisa en courant.

– « Cette fois, ça y est », cria-t-il. « L’Allemagne mobilise ! La Russie est arrivée à ses fins ! »

Jacques eut un haut-le-corps. Mais Cadieux était déjà loin.

– « Il faut savoir. Attendez-moi là. » (Il hésitait à introduire la jeune fille dans les bureaux du journal.)

Elle traversa la chaussée, et resta sur le trottoir à faire les cent pas. Des gens, comme les abeilles d’une ruche, ne cessaient d’entrer et de sortir par la porte de l’immeuble où Jacques avait disparu.

Au bout d’une demi-heure, il revint. Il avait le visage bouleversé.

– « C’est officiel. La nouvelle vient d’Allemagne. J’ai vu Groussier, Sembat, Vaillant, Renaudel. Ils sont tous là-haut, à attendre des détails. Cadieux et Marc Levoir font la navette entre le Quai d’Orsay et le journal… Devant l’accélération des préparatifs militaires russes, l’Allemagne mobilise… Est-ce une vraie mobilisation ? Jaurès affirme que non. C’est ce qu’on appelle en allemand : Kriegsgefahrzustand. Un cas prévu, paraît-il, par leur Constitution. Jaurès, dictionnaire en main, donne comme traduction littérale : “État de danger de guerre… État de menace de guerre…” Il est admirable le Patron : il refuse de désespérer ! Il est encore sous l’impression de confiance qu’il a rapportée de Bruxelles, de ses entretiens avec Haase et les socialistes allemands. Il répète : “Tant que ceux-là sont avec nous, rien n’est perdu !” »

Il avait pris le coude de Jenny, et entraînait la jeune fille, d’un pas rapide, au hasard. Ils firent plusieurs fois le tour du pâté de maisons.

– « Que va faire la France ? » demanda Jenny.

– « Il paraît qu’un Conseil des ministres a été réuni, d’urgence, à quatre heures. Un communiqué avoue que le Conseil a envisagé les mesures nécessaires, pour la protection de nos frontières. L’agence Havas annonce ce soir que nos troupes de couverture ont pris leurs avant-postes ; mais on dit, d’autre part, que, pour éviter d’offrir à l’ennemi un prétexte de conflit, l’état-major songerait à laisser, tout le long de la frontière, une zone inoccupée, de quelques kilomètres… L’ambassadeur d’Allemagne est, en ce moment même, en conférence avec Viviani… Gallot, lui qui connaît bien les choses d’Allemagne, est très pessimiste. Il dit qu’il ne faut pas se faire d’illusions sur la formule ; que le Kriegsgefahrzustand est une façon déguisée de mobiliser avant le décret officiel de mobilisation… En tout cas, à l’heure actuelle, l’Allemagne est en état de siège : ce qui veut dire que la presse est muselée, que toute manifestation contre la guerre est maintenant impossible là-bas… C’est ça, pour moi, le plus grave, peut-être : le salut ne pourrait venir que du soulèvement populaire… Stefany, en revanche, comme Jaurès, s’entête dans son optimisme. Ils disent que le Kaiser, en choisissant cette mesure préliminaire au lieu de décréter la mobilisation, a prouvé qu’il cherchait encore à sauvegarder la paix. C’est plausible, après tout. L’Allemagne laisse ainsi au gouvernement de Pétersbourg l’ultime possibilité de faire un geste conciliant, de contremander peut-être la mobilisation russe. Il y a, paraît-il, depuis hier, un échange ininterrompu de télégrammes personnels entre le Kaiser et le tsar… Au moment où j’ai quitté Stefany, Jaurès venait d’être appelé au téléphone, de Bruxelles ; ils avaient tous l’air d’espérer un message important… Je ne suis pas resté, je voulais voir ce que vous deveniez… »

– « Ne vous occupez pas de moi », dit vivement Jenny. « Remontez vite là-haut. Je vous attends. »

– « Là ? Debout, dans la rue ? Non !… Venez au moins vous asseoir au Progrès. »

Ils partirent rapidement vers la rue du Sentier.

– « Bonjour ! » fit une voix caverneuse.

Jenny se retourna, et aperçut, derrière eux, un vieux Christ échevelé, drapé dans une blouse noire de typo. C’était Mourlan.

Jacques dit aussitôt :

– « L’Allemagne mobilise ! »

– « Pfuit ! Je sais… C’était couru !… » Il cracha. « Rien à faire… Il n’y a jamais rien à faire !… Et il n’y aura rien à faire, d’ici longtemps ! Tout doit être détruit. Toute notre civilisation doit disparaître, pour qu’on puisse construire quelque chose de propre ! »

Il y eut un silence.

– « Vous alliez au Progrès ? » demanda Mourlan. « Moi aussi. »

Ils firent quelques pas, sans échanger un mot.

– « Tu as réfléchi à ce que je t’ai dit, ce matin ? Tu ne te débines pas ? » reprit le vieux typo.

– « Pas encore. »

– « À ta guise… » Il hésita : « Moi, je viens de la Fédé… » Il jeta vers la jeune fille un coup d’œil investigateur, et fixa sur Jacques un regard insistant. « J’aurais deux mots à te dire. »

– « Parlez », dit Jacques. Et, posant sa main sur l’avant-bras de Jenny, il précisa : « Parlez librement, entre amis. »

– « Bon », fit Mourlan. Il appuya deux doigts calleux sur l’épaule de Jacques, et baissa la voix : « Tuyau sérieux : le ministre de la Guerre a signé aujourd’hui l’ordre d’arrêter tous les suspects inscrits au Carnet B. »

– « Ah… », fit Jacques.

Le vieux secoua affirmativement la tête, et siffla entre ses dents :

– « Avis à ceux que ça intéresse ! »

Il s’aperçut que Jenny était toute pâle, et le dévisageait avec effroi. Il lui sourit :

– « Du calme, belle enfant… Ça ne veut pas dire qu’on va tous nous coller au mur, ce soir… Mais l’ordre est donné, à tout hasard ; pour que, le jour où il leur plaira de nous mettre à l’ombre, et d’organiser en toute impunité leur grand casse-pipe, ils n’aient plus qu’à faire exécuter l’ordre par leurs brigades spéciales… Déjà, les “poulets” travaillent, dans la banlieue. On a perquisitionné au Drapeau rouge, paraît-il ; et à la Lutte. Iszakovitch a failli se faire pincer ce matin dans une rafle, à Puteaux. Fuzet, lui, est coffré : on l’accuse d’être l’auteur des Mains sanglantes, tu sais, l’affiche contre l’état-major… Ça va barder, faut s’y attendre, mes petits. »

Ils entrèrent dans le café. Jacques installa la jeune fille dans la salle du bas, où il n’y avait presque personne.

– « Prenez quelque chose avec nous », proposa Jacques au typo.

– « Non. » Mourlan leva la main vers le plafond : « Je vais monter, un instant, prendre le vent… Ce qu’il a dû s’en dire, des sottises, là-haut, depuis ce matin !… Au plaisir ! » Il serra la main de Jacques, et murmura une dernière fois : « Crois-moi, gamin, débine-toi ! »

Avant de s’éloigner, il enveloppa les deux jeunes gens d’un bon sourire amical, inattendu. Ils entendirent son pas sonore ébranler le petit escalier en vrille.

– « Où coucherez-vous ce soir ? » questionna Jenny, angoissée. « Pas à cet hôtel dont ils ont pris l’adresse, hier ? »

– « Oh ! » fit-il nonchalamment, « je ne suis même pas certain qu’on m’ait fait l’honneur de me mettre sur les listes noires… » Il ajouta, voyant son regard anxieux : « D’ailleurs, soyez tranquille, je n’ai pas l’intention de reparaître chez Liebært. J’ai déposé mon sac, ce matin, chez Mourlan. Et, quant aux papiers compromettants que je puis avoir, ils sont dans ce paquet que j’ai laissé chez vous. »

– « Oui », dit-elle, en le regardant. « À la maison, vous ne risquez rien. »

Il était resté debout. Il commanda un thé, mais n’eut pas la patience d’attendre que Jenny fût servie :

– « Êtes-vous bien ?… Je retourne à l’Huma… Ne bougez pas. »

– « Vous reviendrez ? » dit-elle, d’une voix oppressée. Elle était soudain prise de peur. Elle baissa les yeux pour qu’il ne vît pas sa détresse. Elle sentit la main de Jacques se poser sur la sienne. Ce reproche muet la fit rougir : « Je plaisante… Allez !… Ne vous occupez pas de moi… »

Restée seule, elle but quelques gorgées du thé qu’on lui apporta, un breuvage amer qui sentait la camomille ; puis, repoussant sa tasse, elle s’accouda au marbre frais.

Par la baie largement ouverte, entrait, avec les bruits de la rue, un jour aveuglant, qui faisait miroiter les glaces, les étagères de verre, les barres de cuivre, l’acajou du comptoir. Parmi tous ces reflets, derrière le zinc, dans un murmure de source, le cafetier rinçait des carafes. Des journaux traînaient sur les tables. Jenny regardait autour d’elle, sans penser à rien. Le temps passait. Dans son cerveau fatigué, des obsessions puériles, ou bien des idées sombres, des peurs soudaines, erraient comme des fantômes. Elle s’efforça de fixer son attention sur un chat gris, couché en rond près d’elle, sur la banquette. Dormait-il, ce chat ? Les yeux étaient clos, mais les oreilles, mobiles. Il avait surtout l’air contracté par la volonté de dormir. Subissait-il, lui aussi, cette panique vague qui planait ? Le bout de ses pattes recourbées avait un abandon moelleux, qui pourtant paraissait feint. Dormait-il ? Ou faisait-il semblant ? Pour tromper qui ? Lui-même, peut-être ?… Le soir commençait à tomber. De temps à autre, des hommes, des ouvriers, entraient, échangeaient avec le cafetier un regard de connivence, traversaient la salle et grimpaient à l’entresol ; au moment où ils ouvraient la porte de l’étage, une bouffée de bruit, des éclats de discussion, se mêlaient un instant à la rumeur du dehors.

– « Me voilà ! »

Elle tressaillit ; elle ne l’avait pas vu revenir.

Il s’assit près d’elle. La sueur perlait à son front. D’un brusque coup de tête, il rejeta sa mèche en arrière, et s’épongea le visage.

– « Une bonne, une très bonne nouvelle, dans tout ce chaos ! » dit-il, à mi-voix. « Le coup de téléphone, c’était un message, via Bruxelles, des social-démocrates allemands. Ils n’abandonnent pas la lutte : au contraire ! Jaurès a raison : ces gens-là sont des frères, ils ne flancheront pas ! Là-bas, ils sont dans les mêmes transes que nous. Et ils tiennent plus que jamais à conserver le contact, pour pouvoir agir de concert. Mais, avec l’état de siège en Allemagne, les communications entre eux et nous vont devenir très difficiles. Alors, ils nous envoient, par la Belgique, un délégué, Hermann Müller, qui doit arriver ici demain, muni, évidemment, de pouvoirs étendus. On pense qu’il vient s’entendre avec les socialistes français pour une action immédiate, de grande envergure, contre les forces de guerre. Vous comprenez ? À l’Huma, tous les espoirs se concentrent sur cette mission inespérée, sur cette suprême rencontre, demain, de Müller et de Jaurès – des deux prolétariats !… Entre eux, sans doute, des résolutions décisives vont être prises ! D’après Stefany, il ne s’agit rien de moins que d’organiser, enfin, dans les deux pays, un vaste soulèvement de la classe ouvrière. Il était temps ! Mais ce n’est jamais trop tard. Par la grève générale, on peut encore réussir ! »

Il parlait vite, sur un ton saccadé, dont la fièvre était contagieuse.

– « Le Patron est décidé à faire paraître, demain, un article terrible… Un pendant au J’accuse de Zola !… »

Il vit, à la vague interrogation du regard, que cette comparaison – qui d’ailleurs, n’était pas de lui, mais de Pagès, le secrétaire de Gallot, – n’éveillait aucune notion précise dans l’esprit de Jenny ; et, pendant quelques secondes, il sentit cruellement tout ce qui la séparait encore de lui.

– « Vous venez de parler à Jaurès ? » fit-elle, naïvement.

– « Non, pas aujourd’hui. Mais j’étais dans l’escalier, avec Pagès, au moment où Jaurès quittait le journal. Il était, comme toujours, entouré par un groupe d’amis. J’ai entendu qu’il leur disait : « Je mettrai tout ça dans mon article de demain, vous verrez ! Je veux dénoncer tous les responsables ! Je veux, cette fois, dire tout ce que je sais ! » Et, ma parole, je crois qu’il riait, ce diable d’homme ! Oui, il riait ! Il a un rire à lui, un rire de bon géant, un rire tonique… Après ça, il a dit : « Mais, d’abord, allons dîner. Au plus proche, hein ? Chez Albert… »

Elle se taisait, le regard attentif.

– « Ça vous amuserait de le voir de près ? » reprit-il. « Venez manger quelque chose au Croissant. Je vous le montrerai… J’ai faim. Nous avons bien le droit de dîner, nous aussi ! »

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