XXIX

La mise en bière de Jérôme de Fontanin avait eu lieu au lever du jour, comme il était d’usage à la clinique ; et, aussitôt après, le cercueil avait été transporté au fond du jardin, dans le pavillon où l’administration autorisait les malades morts à attendre leurs obsèques, aussi loin que possible des malades vivants.

Mme de Fontanin, qui, durant la longue agonie de son mari, n’avait presque pas quitté la chambre, s’était installée dans l’étroite cellule en sous-sol où l’on avait déposé le corps. Elle y était seule, Jenny venait de sortir : sa mère l’avait chargée d’aller prendre, avenue de l’Observatoire, les vêtements noirs dont elles avaient l’une et l’autre besoin pour la cérémonie du lendemain ; et Daniel, qui avait accompagné sa sœur jusqu’à la grille, s’attardait à fumer une cigarette dans le jardin.

Assise à contre-jour sur une chaise de paille, au-dessous du soupirail qui éclairait le caveau, elle s’apprêtait à passer là cette dernière journée. Ses yeux étaient fixés sur la bière, qui reposait, nue, sur deux tréteaux noirs, au centre de la pièce. La personnalité du défunt n’avait plus d’autre signe extérieur que le cartouche de cuivre gravé, où l’on pouvait lire :

JÉRÔME-ÉLIE DE FONTANIN

11 mai 1857-23 juillet 1914

Elle se sentait assurée et calme : sous la vigilance de Dieu. La crise du premier soir, cet instant de défaillance qu’excusait la soudaineté du drame, était passée. Il ne demeurait plus en elle qu’un chagrin réfléchi et sans aiguillon. Elle était habituée à vivre en contact confiant avec la Force qui règle la Vie universelle, avec ce Tout, dans lequel chacun de nous doit résorber, un jour, sa forme éphémère ; et devant la mort, elle n’éprouvait aucun effroi. Même jeune fille, devant le cadavre de son père, elle n’avait connu aucun sentiment d’horreur ; elle n’avait pas un instant douté que la présence spirituelle de ce guide, qu’elle vénérait, lui serait conservée, après la destruction organique ; et jamais, en effet, cet appui ne lui avait manqué ; jamais – elle en avait encore eu la preuve cette semaine – le pasteur n’avait cessé d’être intimement mêlé à sa vie, à ses luttes ; de présider à ses débats, d’inspirer ses résolutions…

Pareillement, aujourd’hui, elle ne pouvait concevoir la mort de Jérôme comme une fin. Rien ne meurt : tout se transforme, tout se renouvelle ; les saisons succèdent aux saisons. Devant cette bière, à jamais scellée sur la matière périssable, elle éprouvait une exaltation mystique, analogue au sentiment qui s’emparait d’elle, chaque automne, lorsqu’elle voyait, dans son jardin de Maisons, les feuilles qu’elle avait vues poindre au printemps, se détacher, une à une, à leur heure, sans que leur arrachement compromît en rien la force secrète du tronc où résidait la sève, où se perpétuait l’Élan vital. La mort restait pour elle un phénomène de vie ; et c’était participer humblement à la puissance de Dieu, que de considérer, sans terreur, cet inéluctable retour aux germinations éternelles.

À la fraîcheur sépulcrale du lieu, se mêlait l’odeur douce, un peu écœurante, des roses que Jenny avait placées sur le cercueil. Machinalement, Mme de Fontanin frottait les ongles de sa main droite dans la paume de sa main gauche. (Elle avait coutume, chaque matin, lorsqu’elle avait terminé sa toilette, de s’asseoir quelques minutes devant sa fenêtre, et, tout en polissant ses ongles, de faire, au seuil de la journée nouvelle, une courte méditation qu’elle appelait sa prière du matin ; l’habitude avait créé en elle un lien réflexe entre le polissage de ses ongles et l’invocation à l’Esprit.)

Tant que Jérôme avait vécu, même éloigné d’elle, elle avait secrètement conservé l’espoir que ce grand amour éprouvé trouverait un jour sa récompense humaine ; qu’un jour Jérôme lui reviendrait, repentant, assagi ; et qu’il leur serait peut-être accordé, à tous deux, de finir leur vie l’un près de l’autre, dans l’oubli du passé. Vaine attente, dont elle prenait conscience au moment même où il lui fallait y renoncer pour jamais. Toutefois, le souvenir des souffrances endurées restait trop vif pour qu’elle ne ressentît pas quelque soulagement d’être délivrée de ces épreuves. La mort venait de tarir l’unique source d’amertume qui, depuis tant d’années, empoisonnait son existence. C’était comme un redressement involontaire après une longue servitude. Sentiment tout humain et bien légitime, dont elle goûtait, sans s’en douter, la douceur. Elle en eût été confuse. Mais l’aveuglement de sa foi l’empêchait de plonger au fond de sa conscience un regard vraiment lucide. Elle attribuait à la grâce spirituelle ce qui était l’effet du plus instinctif égoïsme ; elle remerciait Dieu de lui avoir accordé la résignation et la paix du cœur ; et elle pouvait ainsi s’abandonner sans remords à cet allégement.

Elle s’y abandonnait d’autant plus librement aujourd’hui, que ce jour de veillée funèbre n’était pour elle qu’un répit provisoire avant des jours de fatigue et de lutte : demain, samedi, l’enterrement, le retour chez elle, le départ de Daniel. Puis, dès dimanche, commencerait pour elle la tâche urgente, ardue : sauver du déshonneur le nom de ses enfants : aller sur place, à Trieste et à Vienne, tirer au clair les affaires de son mari. Elle n’avait encore averti ni Jenny ni Daniel. Prévoyant l’opposition de son fils, elle préférait retarder l’heure d’une discussion inutile ; car sa décision était prise. Son plan d’action lui avait été soufflé par l’Esprit. Elle n’en pouvait douter, rien qu’à sentir en elle, devant ce projet téméraire, une excitation psychique qu’elle connaissait bien, une sorte d’entrain surnaturel et impérieux, qui attestait la volonté divine… Dimanche si possible, lundi, au plus tard ; elle partirait pour l’Autriche : elle y resterait quinze jours, trois semaines, tout le mois d’août si c’était nécessaire ; elle demanderait audience au juge rapporteur ; elle discuterait, pied à pied, avec les administrateurs de l’entreprise en faillite… Elle ne doutait pas de réussir : à condition d’aller là-bas, d’agir par sa présence, par son influence directe. (Et, en cela, son instinct ne la trompait pas : bien des fois déjà, en des circonstances difficiles, elle avait pu constater son pouvoir. Mais, naturellement, l’idée ne l’effleurait même pas d’attribuer ce pouvoir à une séduction personnelle : elle n’y voyait rien d’autre qu’une merveilleuse action de Dieu : le rayonnement, à travers elle, d’un dessein providentiel.)

À Vienne, elle avait aussi une démarche délicate à faire : elle voulait connaître cette Wilhelmine dont elle avait trouvé, dans les valises de Jérôme, quelques lettres, puériles et tendres, qui l’avaient émue…

Ce n’est qu’après lui avoir fermé les yeux, qu’elle avait consenti à inventorier les bagages de Jérôme. Elle s’y était décidée la nuit précédente, choisissant l’heure où elle était sûre d’être seule, afin de dérober jusqu’au bout au contrôle des enfants les secrets de leur père. Le plus long avait été de rassembler les papiers : ils étaient dispersés au hasard, parmi les effets. Une heure durant, elle avait touché de ses mains ces objets intimes, luxueux et misérables, que Jérôme laissait derrière lui comme les épaves d’un naufrage ; ce linge de soie élimé, ces vêtements de bonne coupe, usés jusqu’à la trame, d’où s’élevait encore le parfum acidulé et frais, – lavande, vétiver, citronnelle – auquel Jérôme était fidèle, depuis trente ans, et qui était pour elle aussi troublant qu’une caresse… Des factures non payées traînaient jusque dans le casier aux chaussures, jusque dans le sac de toilette : anciens relevés de comptes de banquiers et de confiseurs, de bottiers et de fleuristes, de bijoutiers et de médecins ; notes imprévues : celle d’un pédicure chinois de New-Bond Street ; celle d’un maroquinier de la rue de la Paix, pour un nécessaire en vermeil qui n’avait jamais été réglé. Un reçu du Mont-de-Piété de Trieste témoignait du dépôt, pour un prix dérisoire, d’une perle de cravate et d’une pelisse à col de loutre. Dans un portefeuille chiffré d’une couronne de comte, les photographies de Mme de Fontanin, de Daniel, de Jenny, voisinaient avec celles, dédicacées, d’une chanteuse viennoise. Enfin, parmi des brochures allemandes, illustrées de gravures licencieuses, Mme de Fontanin avait eu la surprise de découvrir une bible de poche, sur papier pelure, et fort usagée… Elle ne voulait se souvenir que de cette petite bible… Combien de fois, au cours d’une de ces « explications » déchirantes, où Jérôme excellait à excuser son inconduite, s’était-il écrié : « Vous me jugez trop sévèrement, Amie… Je ne suis pas si mauvais que vous pensez !… » C’était vrai. L’Esprit seul connaît le secret de chaque être. L’Esprit seul sait à travers quels détours, et pour quelles fins nécessaires, les créatures cheminent vers leur perfection…

Le regard de Mme de Fontanin, embué de larmes, demeurait fixé sur la bière, où déjà s’effeuillaient les roses.

« Non », disait-elle, du fond de son cœur, « non, tu n’étais pas foncièrement livré au mal… »

 

Elle fut tirée de sa méditation par l’entrée de Nicole Héquet, accompagnée de Daniel.

Nicole était éblouissante ; sa robe de deuil avivait encore sa carnation. L’éclat de ses yeux, ses sourcils levés, son visage naturellement tendu en avant, lui donnaient toujours l’air d’accourir, d’apporter sa jeunesse en offrande. Elle se pencha pour embrasser sa tante ; et Mme de Fontanin lui fut reconnaissante de ne pas troubler le silence par des paroles conventionnelles. Puis Nicole s’approcha du cercueil. Quelques minutes, elle se tint droite, les bras allongés, les doigts joints. Mme de Fontanin l’observa. Priait-elle ? Évoquait-elle les souvenirs de son passé, ce passé d’enfant honteuse, où l’oncle Jérôme avait tenu tant de place ?… Enfin, après quelques instants de cette immobilité énigmatique, la jeune femme revint vers sa tante, l’embrassa de nouveau sur le front, et sortit de la pièce, suivie de Daniel, qui, tout ce temps, était demeuré debout derrière sa mère.

Quand ils furent dans le couloir, Nicole s’arrêta pour demander :

– « À quelle heure, demain ? »

– « Nous partirons d’ici à onze heures. Le convoi ira directement au cimetière. »

Ils se trouvaient seuls, à l’entrée du pavillon, dans l’ombre du vestibule. Devant eux s’étendait le jardin ensoleillé, peuplé de convalescents en peignoirs clairs, étendus au bord des pelouses. L’après-midi était chaud, glorieux ; dans l’air immobile, l’été semblait installé, pour toujours.

Daniel expliquait :

– « Le pasteur Gregory fera une courte prière sur la tombe. Maman n’a voulu aucun service. »

Nicole écoutait, songeuse.

– « Comme elle est bien, tante Thérèse », murmura-t-elle. « Si courageuse, si calme… Parfaite, comme toujours… »

Il la remercia d’un sourire amical. Elle n’avait plus ses yeux d’enfant ; mais ses prunelles bleues avaient gardé leur exceptionnelle limpidité, et cette expression de douceur indolente qui le bouleversait jadis.

– « Depuis si longtemps que je ne t’ai vue ! », dit-il, « Au moins, Nico, es-tu heureuse ? »

Le regard de la jeune femme, posé au loin sur les verdures, eut tout un voyage à faire pour revenir jusqu’à Daniel ; ses traits prirent une expression douloureuse ; il crut qu’elle allait fondre en larmes.

– « Je sais… », balbutia-t-il. « Toi aussi, ma pauvre Nico, tu as eu ta part de chagrins… »

Il remarqua seulement alors combien elle avait changé. Le bas du visage s’était épaissi. Sous le fard discret, sous la roseur factice des joues, transparaissait un masque légèrement défraîchi, usé.

– « Pourtant, Nico, tu es jeune, tu as la vie devant toi ! Il faut que tu sois heureuse ! »

– « Heureuse ? » répéta-t-elle, avec un mouvement d’épaules incertain.

Il la regardait, étonné.

– « Mais oui, heureuse. Pourquoi non ? »

Le regard de la jeune femme se perdait de nouveau dans la lumière du jardin. Elle dit, après un bref silence, sans tourner les yeux :

– « C’est étrange, la vie… Tu ne trouves pas ? À vingt-cinq ans, je me sens déjà si vieille… » Elle hésita : « … si seule… »

– « Si seule ? »

– « Oui », fit-elle, le regard toujours au loin. « Ma mère, le passé, ma jeunesse, tout ça est loin, loin… Pas d’enfant… Et jamais plus, c’est fini : jamais je ne pourrai avoir d’enfant… »

L’accent était doux, sans désespoir.

– « Tu as ton mari… », hasarda Daniel.

– « Mon mari, oui… Nous nous aimons d’une affection profonde, solide… Il est intelligent, il est bon… Il fait tout ce qu’il peut pour me rendre la vie bonne. »

Daniel se taisait.

Elle fit un pas pour atteindre la muraille, s’y adosser ; et elle reprit, sans élever le ton, avec un léger redressement de la nuque, comme si elle se décidait à tout dire, simplement, sans avoir peur des mots :

– « Mais quoi ? Malgré tout, tu sais, nous n’avons pas grand-chose de commun, Félix et moi… Il est de treize ans mon aîné ; il ne m’a jamais traitée en égale… D’ailleurs, il a pour toutes les femmes ce sentiment paternel, un peu condescendant, qu’il a pour ses malades… »

Le souvenir de Héquet se dressa devant Daniel : Héquet, avec ses tempes grises, striées de petites rides, son regard fin de myope, ses manières discrètes, précises, inflexibles. Pourquoi avait-il épousé Nicole ? Comme on cueille au passage un fruit savoureux ? Ou plutôt, pour mettre dans sa vie laborieuse un peu de cette jeunesse, de cette grâce naturelle, dont sans doute il avait toujours été privé ?

– « Et puis », continuait Nicole, « il a sa vie, sa vie de chirurgien. Tu sais ce que c’est : il appartient aux autres, du matin au soir… La plupart du temps, il ne prend pas ses repas aux mêmes heures que moi… D’ailleurs, ça vaut presque mieux : quand nous sommes ensemble, nous n’avons pas grand-chose à nous dire, rien à partager, pas un goût qui soit le même, pas un souvenir d’autrefois, rien… Oh ! jamais de discussion, jamais la moindre mésentente !… » Elle rit : « D’abord, moi, dès qu’il exprime un désir, n’importe lequel, je dis oui… Je veux d’avance tout ce qu’il veut… » Elle ne riait plus. Elle prononça, avec une étrange lenteur : « Tout m’est tellement égal ! »

Elle s’était insensiblement détachée du mur et mise en marche. Elle descendait distraitement le petit perron. Daniel la suivait sans rien dire. Elle se tourna spontanément vers lui et sourit :

– « Que je te raconte ! » fit-elle. « Cet hiver, il a fait faire de nouvelles bibliothèques pour le petit salon, et il a décidé de vendre un secrétaire d’acajou, qu’il ne savait plus où mettre. C’était un meuble qui venait de ma-mère ; mais ça m’était indifférent : je n’ai rien à moi, je ne tiens à rien. Seulement, ce secrétaire, il a fallu le vider. Il était plein de paperasses que je n’avais jamais regardées : toute une correspondance de mes parents, d’anciens livres de comptes, de vieilles lettres de grand-mère, des faire-part, des lettres d’amis… Tout le passé, la rue de Rennes, Royat, Biarritz… Un tas de vieilles choses, de vieilles histoires oubliées, de vieilles gens qui sont morts… J’ai tout lu, ligne à ligne, avant d’y mettre le feu… J’ai pleuré quinze jours là-dessus… » Elle rit de nouveau : « Quinze jours… délicieux !… Félix ne s’est douté de rien. Il n’aurait pas compris. Il ignore tout de moi, de mon enfance, de mes souvenirs… »

Ils avançaient sans hâte à travers le jardin. Elle baissa la voix, en passant devant des malades :

– « Le présent, ça va encore… C’est l’avenir qui me fait peur, quelquefois… Tu comprends, aujourd’hui, chacun de nous a ses occupations : lui, il a son hôpital, ses rendez-vous, sa clientèle ; moi, j’ai toujours des courses, des visites à faire ; et puis, j’ai repris mon violon, je fais un peu de musique avec des amies ; le soir, nous dînons en ville, plusieurs fois par semaine : dans la situation de Félix, il y a toute une vie mondaine qu’il faut bien entretenir… Mais plus tard ? Quand il n’exercera plus ? Quand nous ne sortirons plus le soir ? C’est ça qui me fait peur… Qu’est-ce que nous deviendrons, quand nous serons un vieux ménage, et qu’il faudra bien rester l’un en face de l’autre, des soirées entières, au coin du feu ? »

– « C’est affreux, ce que tu dis là, ma pauvre Nico », murmura Daniel.

Elle partit d’un vif éclat de rire, qui était comme un réveil inattendu de sa jeunesse.

– « Tu es bête ! » dit-elle. « Je ne me plains pas. C’est la vie : voilà tout. Elle n’est pas meilleure pour les autres. Au contraire. Je suis parmi les plus heureuses… Seulement, voilà : quand on est petite, on s’imagine des choses… on croit qu’on vivra un conte de fées… »

Ils approchaient de la grille.

– « Ça m’a fait plaisir de te voir », dit-elle. « Tu es superbe, dans ton uniforme !… Quand auras-tu fini ton service ? »

– « En octobre. »

– « Déjà ? »

Il rit :

– « Le temps t’a paru court, à toi ! »

Elle s’était arrêtée. Des taches de soleil tremblaient sur sa chair, faisaient briller ses dents, et donnaient, par place, à ses cheveux, des transparences d’écaille blonde.

– « Au revoir », fit-elle, en lui tendant fraternellement la main. « Tu diras bien à Jenny que je suis navrée de ne pas l’avoir vue… Et puis, l’hiver prochain, quand tu seras réinstallé à Paris, il faudra de temps en temps venir me faire une visite… Une visite de charité… Nous bavarderons, nous jouerons aux vieux amis, nous remuerons des souvenirs… C’est curieux comme, en vieillissant, je me rattache à tout le passé… Tu viendras ? C’est promis ? »

Il plongea un instant son regard dans les beaux yeux, un peu trop grands, un peu trop ronds, mais d’une eau si pure :

– « C’est promis », dit-il presque gravement.

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