Ce second roman nous est parvenu dans un seul manuscrit thébain, qui date de la première moitié du Ier siècle après J.-C., et dont les fragments furent achetés chez un marchand de Gizèh en 1904 par Borchardt et par Rubensohn, en 1905 par Seymour de Ricci. La plus grande partie, celle qui fut acquise par Borchardt et par Rubensohn, passa à l’Université de Strasbourg, où Spiegelberg en découvrit le sujet : elle a été publiée, ainsi que les débris recueillis par Ricci, dans :
W. Spiegelberg, der Sagenkreis des Königs Petubastis, nach dem Strassburger Demotischen Papyrus sowie den Wiener und Pariser Bruchstücken, in-4°, Leipzig, 1910, 80 et 102 pages, et 22 planches en phototypie.
Autant qu’il est possible d’en juger actuellement, il contient une version thébaine de la donnée mise en œuvre dans le premier roman. La cuirasse y est remplacée par le trône d’Amon, probablement, ainsi que je l’ai dit dans l’Introduction (chapitre III), par le trône sacré sur lequel les prêtres posaient l’emblème de forme bizarre qui représentait un des types du dieu à l’époque gréco-romaine. Les personnages mis en scène autour de Pétoubastis sont pour la plupart identiques à ceux de l’autre récit, Pakrour, le prince de l’Est, Pémou fils d’Éierhorérôou-Inarôs, le prince d’Héliopolis, Ankhhorou le fils du Pharaon, et son fils Tâkhôs, Minnebméî, le prince d’Éléphantine ; pourtant, ainsi que Spiegelberg le fait observer justement (der Sagenkreis, p. 8), les années avaient passé depuis l’affaire de la cuirasse, et des personnages nouveaux avaient surgi, Pesnoutî le fils de Pakrour, et un jeune prophète d’Horus de-Bouto qui n’est nommé nulle part, mais dont les auxiliaires s’appellent d’une manière générale, les Améou. Ce mot, que Spiegelberg traduit littéralement par les Pasteurs et qu’il interprète les Asiatiques, lui fournit la matière d’un rapprochement fort ingénieux avec la légende d’Osarsouph le prêtre d’Héliopolis, le Moise des traditions juives, et de ses compagnons les Pasteurs ou les Impurs asiatiques : ici toutefois le terme Améou aurait été appliqué d’une manière vague et incorrecte aux Assyriens, les véritables maîtres de l’Égypte au temps où vivaient le Pétoubastis et le Pakrour de l’histoire (der Sagenkreis, p. 8-9). Un passage de notre roman parle de ces gens comme étant originaires du pays des Papyrus, et Spiegelberg, poursuivant son idée, reconnaît là une expression analogue à celle de Mer des Joncs, par laquelle les livres hébreux désignent les lacs Amers de l’isthme de Suez (der Sagenkreis, p. 86, n° 582). Il me semble que cette identification, en les rejetant au-delà du nome Arabique, le pays de l’Est sur lequel Pakrour régnait, leur assigne une situation trop éloignée de cette ville de Boutô où leur maître, le prêtre d’Horus, exerçait son sacerdoce. Je préférerais appliquer le nom de Pays des Papyrus à ces marais de la côte Nord du Delta, où, depuis Isis et Horus, plusieurs rois de la fable populaire ou de l’histoire s’étaient réfugiés. Ces districts, presque inaccessibles, étaient habités par des pêcheurs et par des bouviers à demi-sauvages, dont la bravoure et la vigueur inspiraient une terreur extrême aux fellahs de la plaine cultivée et à leurs maîtres. J’ai rappelé dans l’Introduction (chapitre III) ce qu’étaient les Boucolies : je considère le nom Amé, ou au pluriel Améou, qui signifie en copte le bouvier, comme l’original égyptien du grec Boukolos et de l’arabe Biamou, – le copte Amê avec l’article masculin, – par lequel les chroniqueurs du moyen âge désignent les habitants de ces parages.
Les fragments de Ricci sont si brefs pour la plupart que je n’en ai pas tenu compte. J’ai suivi pour ceux de Strasbourg l’excellente traduction de Spiegelberg, sauf en quelques points de peu d’importance. J’ai rétabli sommairement le début du récit, mais sans essayer d’y trouver une place pour divers incidents auxquels l’auteur faisait allusion dans plusieurs parties de son œuvre, notamment pour ceux que rappellent Pétoubastis, Pémou et Pesnoufi et qui inspirent à celui-ci des injures si pittoresques à l’adresse de son suzerain. Comme l’Emprise de la Cuirasse, l’Emprise du Trône est écrite d’un style simple, qui touche parfois à la platitude : l’intérêt romanesque en sera médiocre aux yeux du public lettré, mais les renseignements qu’elle nous apporte sur certains usages religieux ou militaires, et sur plusieurs points d’étiquette chez les Égyptiens de l’époque gréco-romaine, sont assez précieux pour qu’elle mérite d’être étudiée de près par les archéologues.
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Il y avait une fois, au temps de Pharaon Pétoubastis, un grand-prêtre d’Amon de Thèbes, qui possédait beaucoup de terres, beaucoup de bétail, beaucoup d’esclaves, et il avait dans sa maison un trône d’Amon plus beau que toute chose au monde. Quand il mourut, ses bestiaux, ses esclaves passèrent aux mains de ses enfants, mais Ankhhorou, fils du Pharaon Pétoubastis, s’empara du trône. Or il arriva que le fils aîné du grand-prêtre, qui lui-même était prêtre d’Horus à Boutô, désira l’avoir. Il rassembla ses treize hommes d’armes, qui étaient des bouviers des Boucolies, et il envoya un message au Pharaon, disant : « Si ton fils Ankhhorou ne me restitue pas le trône d’Amon qui appartenait à mon père, le grand prêtre d’Amon, je te ferai la guerre pour le lui enlever ». Arrivé que fut le message à Thèbes, Pharaon rassembla les princes, les chefs militaires, les principaux de l’Égypte, et il leur demanda de lui dire ce qu’il convenait faire ils lui conseillèrent de repousser la demande. Dès que le prêtre d’Horus l’apprit, il s’embarqua avec ses treize hommes d’armes et il remonta le fleuve jusqu’à ce qu’il atteignit Thèbes. Il y arriva tandis qu’on célébrait la grande fête annuelle d’Amon de Karnak, et, tombant à l’improviste sur la foule, il s’empara de la barque sacrée qui portait la statue du dieu. Pharaon Pétoubastis s’irrita grandement et il somma le prêtre d’Horus de rendre la barque, mais le prêtre lui déclara qu’il la garderait tant que le trône ne lui aurait pas été restitué, et, sans doute pour mieux montrer l’importance qu’il attachait à l’objet de sa réclamation, il lui vanta les mérites de la barque et il la lui décrivit partie par partie. Il ajouta ensuite : Et maintenant, y a-t-il homme qui ait droit sur le trône plus que moi, le prophète d’Horus de Paî, dans Boutô, l’enfant d’Isis dans Khemmis ? C’est à moi qu’appartient ce trône, et certes mon père, certes mon père, le premier prophète actuel d’Amon et les prêtres d’Amon n’ont aucun droit sur lui ».
Pharaon regarda le visage du prêtre, il dit : « Avez-vous pas entendu ce que le jeune prêtre a dit ? » Les prêtres dirent devant Pharaon : « Ces paroles mêmes nous ne les avons pas entendues avant ce jour, et des lettres ne nous en sont point parvenues autrefois. » Or tandis que le jeune prêtre disait ces paroles, Amon le dieu grand était apparu, écoutant sa voix. Le lecteur dit donc : « S’il plaît Pharaon, que Pharaon interroge Amon le dieu grand disant : « Est-ce le jeune prêtre celui qui a droit audit trône ? » Pharaon dit : « C’est équitable ce que tu dis. » Pharaon interrogea donc Amon, disant : « Est-ce le jeune prêtre, celui qui a droit audit trône ? » Amon s’avança donc à pas rapides, disant : « C’est lui. » Pharaon dit : « Jeune prêtre, puisque ces choses t’étaient connues en ton cœur, pourquoi n’es-tu pas venu hier afin d’élever ta voix au sujet de ces choses mêmes, avant que j’eusse délivré un bref à leur sujet au premier prophète d’Amon ? car j’aurais obligé Ankhhorou, le fils royal, à te laisser le trône lui même. » Le jeune prêtre dit devant Pharaon : « Mon seigneur grand, j’étais venu devant Pharaon, monseigneur grand, pour en parler avec les prêtres d’Amon. Car Amon, le dieu grand, étant celui qui trouva les choses pour Horus avant que celui-ci eût vengé son père Osiris, je suis venu pour recevoir le charme de la couronne d’Amon le dieu grand, celui-là même qu’il fit lorsque fut envoyé Horus, fils d’Isis, fils d’Osiris, au Saîd pour venger son père Osiris, je me suis entretenu avec lui à cause de la vengeance qu’Horus avait exercée avec son aide. » Takhôs, le fils d’Ankhhorou, dit « Puis donc que tu t’es entretenu avec lui hier, ne reviens pas aujourd’hui et ne tiens pas des discours mauvais. Ankhhorou, le fils royal, on l’a armé par-devant le diadème d’Amon, le dieu grand, il est revenu au Saîd et on l’a calmé comme au jour où il est arrivé à Thèbes. » Le jeune prêtre dit : « Tais-moi ta bouche, Takhôs, fils d’Ankhhorou, et lorsqu’on t’interrogera sur ces choses de chef des milices qui te regardent, occupe-t’en. Les trônes du temple, où les as-tu mis ? Par la vie d’Horus de Paî dans Boutô, mon dieu, Amon ne reviendra point à Thèbes, en la façon ordinaire, jusqu’à ce qu’Ankhhorou, le fils royal, m’ait donné le trône qui est entre ses mains ! » Ankhhorou, le fils royal, lui dit : « Es-tu venu prendre ledit trône par action en justice, ou es-tu venu le prendre par la bataille ? » Le jeune prêtre dit : « Si on écoute ma voix, je consens à ce qu’on décide de lui par action en justice ; si on n’écoute pas ma voix, je consens qu’on décide de lui par bataille. »
L’instant qu’il parla ainsi, Ankhhorou, le fils royal, s’emporta comme la mer, ses yeux lancèrent une flamme de feu, son cœur s’obscurcit de poussière comme la montagne d’Orient, il dit : « Par la vie d’Amonrâ, maître de Sébennytos, mon dieu, le trône que tu réclames tu ne l’auras pas ; je le renverrai au premier prophète d’Amon, à qui il appartenait au début. » Ankhhorou, le fils royal, tourna son visage vers le dais, il jeta à terre les vêtements de fin lin qu’il avait sur lui, ainsi que les ornements d’or dont il était paré, il se fit apporter son harnois, il alla chercher les talismans de la lice, il se rendit au parvis d’Amon. Lorsque le jeune prêtre eut tourné son visage vers le dais, voici il y eut un page en face de lui, qui était caché dans la foule, et qui avait une cuirasse de beau travail entre les mains ; le jeune prêtre s’approcha de lui et lui prit la cuirasse des mains, il l’endossa, il se rendit au parvis d’Amon, il marcha à l’encontre d’Ankhhorou, le fils royal, il le frappa, il se battit avec lui. Alors Takhôs, fils d’Ankhhorou, ouvrit sa bouche en protestation et les gens de bataille s’indignèrent contre l’ost, disant : « Allez-vous rester là auprès d’Amon, tandis qu’un bouvier se bat avec le fils de Pharaon, sans que vous mettiez vos armes avec celui-ci ? » L’ost d’Égypte se précipita de toute part, ceux de Tanis, ceux de Mendès, ceux de Tahaît, ceux de Sébennytos, l’ost des quatre nomes pesants de l’Égypte, ils vinrent, ils se rendirent à la lice pour se joindre à Ankhhorou, le fils royal. De leur côté, les treize bouviers des Boucolies tombèrent sur l’ost, serrés dans leur harnois, le haume à face de taureau sur la tête, le bouclier au bras, la harpé à la main ; ils se rangèrent à la gauche et à la droite du jeune prêtre, et leur voix retentit disant : « Recevez notre serment que nous prêtons devant Amon le dieu grand, ici présent aujourd’hui ! Aucun d’entre vous ne fera entendre au prophète d’Horus de Pou dans Boutô une parole qui lui déplaise, sans que nous abreuvions la terre de son sang ! » L’éclat de la force du prêtre, la crainte qu’on avait des treize bouviers pour Pharaon fut telle dans l’ost que personne au monde ne se décida à parler. Le jeune prêtre se leva contre Ankhhorou, le fils royal, comme fait un lion contre un onagre, comme fait une nourrice contre son gars quand il est méchant ; il le saisit par dessous sa cuirasse, il le jeta à terre, il le lia solidement, il le poussa sur le chemin devant lui. Les treize bouviers se mirent en route derrière lui, et personne au monde ne les attaqua, tant était grande la crainte qu’ils imposaient. Ils se dirigèrent vers la barque d’Amon, ils montèrent à bord, ils déposèrent leur harnois, ils poussèrent Ankhhorou, le fils royal, dans la cale de la barque d’Amon, lié avec une courroie de Gattani, et ils baissèrent la trappe sur lui. Les gabiers et les rameurs descendirent sur là berge : ils posèrent leur bouclier à côté d’eux, ils se lavèrent pour une fête, ils apportèrent le pain, la viande, le vin qu’ils avaient à bord, ils le posèrent devant eux, ils burent, ils firent un jour heureux.
Or, tandis qu’ils tournaient leur visage vers la berge, dans la direction des diadèmes d’Amon, le dieu grand, qu’ils se purifiaient par le sel et par l’encens devant lui, Pharaon ouvrit sa bouche pour un grand cri, disant « Par Amon, le dieu grand, le deuil pour Pémou est parti, et la lamentation pour Pesnoufi a cessé : plus de deuil ! « Mon cœur est maintenant tout préoccupé de ces bouviers, qui sont venus à bord de la barque d’Amon serrés dans leur harnois, et qui ont fait d’elle leur salle de festin. » Tachôs, le fils d’Ankhhorou, dit : « Mon seigneur grand, Amon, le dieu grand, s’est montré ; que Pharaon le consulte disant : « Est-ce ton ordre excellent, que je fasse armer l’ost de l’Égypte contre ces Bouviers, pour qu’il délivre Ankhhorou de leurs mains ! » Pharaon consulta donc les diadèmes d’Amon, disant : « Est-ce ton ordre excellent que je fasse armer l’ost de l’Égypte pour qu’il combatte contre ces bouviers ? » Amon fit le geste du refus, disant : « Non ». Pharaon dit : « Est-ce ton ordre excellent, que je fasse amener une chaise à porteurs où te poser, et que je te recouvre d’un voile de byssus, afin que tu sois avec nous, jusqu’à ce que l’affaire cesse entre nous et ces bouviers ? » Amon s’avança à pas rapides, et il dit « Qu’on l’amène ! » Pharaon fit donc amener une chaise à porteurs, il y posa Amon, il le recouvrit d’un voile de byssus.
Et puis après, Pharaon Pétoubastis se tint avec l’armée à la région occidentale du Saîd en face de Thèbes, et Amon le dieu grand reposa sous une tente de byssus, tandis que l’ost de l’Égypte endossa son harnois et que les treize bouviers restaient à bord de la barque d’Amon, gardant Ankhhorou, le fils royal, enchaîné dans la cale de la barque d’Amon, parce qu’ils n’avaient point la crainte de Pharaon non plus que des diadèmes dans leurs cœurs. Pharaon leva son visage, et il les aperçut sur la barque d’Amon ; Pharaon dit à Pakrour, fils de Pesnoufi « Qu’en est-il de nous au sujet de ces bouviers qui sont à bord de la barque d’Amon, et qui suscitent la révolte et la bataille devant Amon, au sujet du trône qui revenait au premier Prophète d’Horus et qui appartient maintenant à Ankhhorou, le fils royal ? Va dire au jeune prêtre : « Sus, arme-toi, revêts un vêtement de byssus, entre par-devant les talismans d’Amon, et deviens le premier prophète à la face d’Amon, quand il vient à Thèbes ». Pakrour ne tarda pas d’aller se placer en avant de la barque d’Amon, et quand il fut en présence des bouviers, il leur dit toutes les paroles que Pharaon lui avait dites. Le jeune prêtre dit : « Par Horus ! J’ai fait prisonnier Ankhhorou le fils royal, et tu viens me parler au nom de son père. Va et porte ma réponse à Pharaon, disant : « N’as-tu pas dit : « Sus, à la berge, mets du byssus, et que ta main s’écarte des armes de guerre, ou bien je tournerai contre toi l’ost de l’Égypte, et je ferai qu’il t’inflige une injure très grande, très grande ! » Si Pharaon veut m’adjuger le trône, que l’on m’apporte aussi le voile de byssus avec les talismans d’or ici sur la barque d’Amon : alors je m’approcherai d’eux et je déposerai mon harnois de combat. Donc fais moi apporter à bord des diadèmes d’Amon je prendrai la gaffe de la barque et je conduirai Amon à Thèbes, étant seul à bord avec lui et les treize bouviers, car je n’ai laissé homme du monde monter à bord avec nous ». Pakrour alla à l’endroit où Pharaon était, et il lui conta les paroles que le jeune prêtre lui avait dites. Pharaon lui dit : « Vie d’Amon ! Pour ce qu’il en est de ce que le jeune prêtre dit, disant : « J’ai pris Ankhhorou, le fils royal, ton fils, donc qu’on me donne les diadèmes d’Amon, je les prends à bord, et le lendemain je pars pour le Nord avec eux et je les porte à Boutô, ma ville ! » Que si c’était de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, que le jeune prêtre m’avait demandés, je les lui aurais fait donner ; mais je ne lui donnerai pas les diadèmes pour qu’il les porte à Boutô, sa ville, et qu’il fasse un grand concert dans Thèbes. »
Et puis après, vint le général, le grand Seigneur d’Amon dans Thèbes, au sud de Thèbes, pour honorer Montourâ, et quand les cérémonies furent terminées en présence de Pharaon, le général, grand Seigneur d’Amon dans Thèbes, se leva devant lui et dit : « Mon maître grand, les talismans sont sur moi à leur intention, et grâce à cela, les bouviers, je vais captiver ton cœur par ce qu’il va leur arriver. Ils ne pénétreront pas jusqu’ici à cause de l’héritage du prophète d’Amon, mais s’ils veulent qu’il y ait bataille entre eux et Pharaon, je la livrerai. » Il endossa son harnois, il s’alla mettre en avant de la barque d’Amon, il s’adressa au jeune prêtre, disant : « Songes-tu bien aux actes coupables qui se sont accomplis et par toi et par tes gens qui sont montés à bord de la barque d’Amon, vous qui avez endossé votre harnois et avez permis que la barque d’Amon fût au prêtre d’un autre dieu. Si vous êtes venus ici au sujet de l’héritage du prêtre d’Amon, descendez à terre et prenez le ; toi, si tu viens ici en goût de bataille, descends à terre et je t’en servirai ton saoul. » Le jeune prêtre lui dit « Je te connais, général, grand Seigneur d’Amon dans Thèbes ; tu es un homme du grand pays du Nord autant que nous, et ton nom nous est arrivé bien souvent pour les longs discours que tu as tenus. Je vais faire descendre un des bouviers à terre avec toi, afin que tu passes une heure à causer avec lui. » Le jeune prêtre jeta un regard sur les treize bouviers qui étaient à bord avec lui, il se leva, il endossa son harnois, il descendit à la berge, il rencontra le général, grand Seigneur d’Amon dans Thèbes, il se leva contre lui comme fait une nourrice contre son gars lorsqu’il est méchant, il se rua sur le chef des milices, le grand Seigneur de Thèbes, il le saisit sous sa cuirasse, il le jeta à terre, il le lia, il le remit sur ses pieds, il le conduisit à bord de la barque d’Amon, il le poussa dans la cale où était déjà Ankhhorou, le fils royal, il baissa la trappe sur lui, il posa son harnois, afin de se laver pour la fête avec les prêtres ses compagnons. L’équipage alla verser la libation de vin ; on but et on célébra une fête en présence d’Amon, sous les yeux de Pharaon et sous les regards de l’ost d’Égypte.
Alors Pharaon ouvrit sa bouche pour un grand cri, et il dit : « Lorsque je cinglai vers le sud, la galée d’Ankhhorou, le fils royal, naviguait en tête de la flotte que montait Pharaon avec l’ost d’Égypte, un bouclier d’or arboré au haut de son mât, car, disait-il, « je suis le premier bouclier de l’Égypte » ; et la grande galée du grand Seigneur d’Amon de Thèbes naviguait à l’arrière de la flotte de Pharaon, car, disait-il, « je suis le grand vaisseau de l’Égypte. » Et maintenant, un jeune bouvier est venu au Sud qui a pris le premier bouclier de l’Égypte et le grand vaisseau de l’Égypte ; il fait trembler l’Égypte à l’égal d’un navire désemparé que nul pilote ne gouverne, et il est plus fort que tous ces gens ci, si bien qu’Amon, le dieu grand qui est à l’ouest du Saîd en face de Karnak, on ne lui a point permis de revenir à Karnak. » Takhôs dit : « Prends-y garde, mon maître grand, si l’ost d’Égypte ne s’arme point contre ces bouviers, ceux-ci demeureront dans l’état où ils sont maintenant, Qu’on convoque les hommes de Pharaon contre eux. » Pakrour s’adressa à Takhôs, disant « Est-ce pas démence ce que tu fais, et n’ont-ils pas succombé ceux qui provoquèrent les bouviers qui ont pris Ankhhorou, le fils royal, et le général, le Seigneur grand d’Amon de Thèbes ? L’est ne pourra pas reprendre seulement l’un d’eux. Ce que tu as dit, disant : « Que l’ost d’Égypte s’arme contre eux ! », cela ne produira-t-il pas que les bouviers y fassent un grand carnage ? Et puisqu’Amon, le dieu grand, est ici avec nous, est-il jamais arrivé que nous entreprissions quoi que ce fût au monde sans le consulter ? Que Pharaon le consulte, et s’il nous dit : « Bataille ! » nous nous battrons ; mais si c’est autre chose qu’il nous commande, nous agirons en conséquence. » Pharaon dit : « Ils sont bons les avis qui nous viennent du prince de l’Est, Pakrour. »
Quand Pharaon eut ordonné qu’on fît paraître Amon, Pharaon vint à l’encontre de lui. Oraisons et prières qu’il fit, disant : « Mon Seigneur grand, Amon, dieu grand, est-ce ton ordre excellent que je fasse armer l’ost de l’Égypte contre ces bouviers, pour qu’il leur livre bataille ? » Amon fit le geste du refus, disant : « Non ! » Pharaon dit : « Mon seigneur grand, Amon, dieu grand, est-ce ton ordre excellent que, si j’abandonne le trône qui était dans l’héritage du prophète d’Amon au jeune prêtre, celui-ci rendra la liberté à Ankhhorou, le fils royal, et au Seigneur grand d’Amon, de Thèbes ? » Amon fit le geste du refus, disant : « Non ». Pharaon dit : « Mon seigneur grand, Amon, dieu grand, ces bouviers, arracheront-ils l’Égypte de mes mains, dans l’état où ils sont ? » Amon fit le geste du refus, disant : « Non ! » Pharaon dit : « Mon maître grand, me donneras-tu la victoire sur ces bouviers, pour qu’ils abandonnent la barque » Amon s’avança à pas rapides, et voici qu’il dit : « Oui ! » Pharaon dit devant Amon, le dieu grand, le nom des chévetaines, des généraux de l’ost, des princes, des commandants des chars, des supérieurs des milices, des capitaines des milices, des chefs de l’arrière-ban des hommes de l’Égypte, et Amon, le dieu grand, n’approuva aucun d’entre eux, Amon approuva seulement le prince Pesnoufi, et le capitaine des milices Pémou, disant : « Ce sont ceux-là que je prends pour chasser les bouviers aux mains de qui est la barque d’Amon ; ce sont eux qui délivreront Ankhhorou, le fils royal, et le général, le Seigneur grand d’Amon dans Thèbes ; ce sont eux qui mèneront à la bataille les jeunes troupes de Thèbes ». Quand Pharaon eut fait désigner par Amon les chefs de l’emprise, Pharaon jeta un regard à Pakrour, le chef de l’Est, il lui parla et il posa devant Amon les questions qu’il posa. Le chef de l’Est dit : « S’il plait Pharaon, qu’on dépêche quelqu’un aux jeunes troupes de Thèbes, qui doivent venir au Midi, et alors ils feront tout ce que Pharaon leur aura commandé. » Pharaon dit : « Amon m’en garde ! Si je leur dépêche n’importe qui vers le Sud, ils ne viendront pas à cause de l’affront que je leur fis, quand je vins au Sud à Thèbes et que je ne les invitai pas à la fête d’Amon, le dieu grand, mon père. Chef de l’Est, Pakrour, c’est à toi qu’il revient de leur dépêcher un message, au cas où quelqu’un doit leur dépêcher un message, mais ils ne viendront pas au Sud pour moi. » Le chef de l’Est, Pakrour, dit : « Mon seigneur grand, ils sont grands les affronts que tu as infligés aux jeunes troupes ; une fois après l’autre, tu n’as pas songé aux hommes de guerre, jusqu’à ce que tu les as eu réjouis de ton malheur. » Pharaon dit : « Amon, le dieu grand, me garde ! Ce n’est pas moi qui leur ai fait affront, mais ne sont-ce pas les mauvaises intrigues de Takhôs, le fils d’Ankhhorou ? C’est lui qui me les a fait laisser, si bien que je ne les ai pas amenés avec moi, car il disait : « On ne doit pas répandre la lutte et les querelles parmi l’ost d’Égypte. » Et puis après, celui qui tend ses filets, ils l’enveloppent, celui qui creuse une fosse perfide, il y tombe, celui qui affile une épée, elle le frappe au cou. Voici maintenant que les frères d’armes de Takhôs, le fils d’Ankhhorou, sont dans les chaînes des bouviers, sans qu’il se soit trouvé un homme qui combatte pour eux. Et puis après, ne dispute pas sur les mots, mais agis ».
Le chef de l’Est, Pakrour, dépêcha un message aux jeunes braves, disant : « Viens au Sud pour ta gloire et ta puissance, car on les réclame dans l’ost de l’Égypte ! » Le chef de l’Est, Pakrour, dit : « Qu’on m’appelle Higa, le fils de Minnebmêî, mon scribe. » On courut, on revint et on le lui amena sur l’instant, et le chef de l’Est, Pakrour, lui dit : « Fais une lettre, et qu’on la porte à Pisapdi, à l’endroit où est le prince Pesnoufi. » En voici la copie : « Le chef de l’Est, Pakrour, fils de Pesnoufi, père des taureaux de l’Égypte, le bon pasteur des Calasiris, salue le prince Pesnoufi, son fils, le taureau vigoureux de ceux de Pisapdi ; le lion de ceux de l’Est, le mur d’airain que m’ont donné Isis, le pieu de fer de la dame de Tasonout, la belle barque de l’Égypte dans laquelle l’ost de l’Égypte a mis son cœur. S’il te plait, mon fils Pesnoufi, quand cette lettre te parviendra, si tu manges, mets le pain à terre, si tu bois, dépose la cruche enivrante, viens, viens, accours, accours, et qu’on s’embarque avec tes frères d’armes, tes cinquante-six hommes de l’Est, ton frère d’armes Pémou, le fils d’Inarôs, avec sa barque neuve l’Étoile et ses quatre chapelains. Viens au Sud de Thèbes au sujet de certains bouviers des Boucolies, qui sont ici à Thèbes, combattant chaque jour avec Pharaon. Ils ne le laissent point passer vers Amon ni vers Karnak ; Amon demeure exilé à l’Ouest de Thèbes sous un voile de byssus, et l’ost d’Égypte tremble devant son éclat et sa rosée ! Ankhhorou, le fils royal, le fils de Pharaon Pétoubastis, et le général, le Seigneur grand d’Amon dans Thèbes, sont prisonniers des bouviers ; ils sont à bord de la barque d’Amon. Sus au Sud, livre bataille, et que l’ost de l’Égypte apprenne à connaître la crainte et l’effroi que tu inspires. » On ferma la lettre, on la scella au sceau du chef de l’Est Pakrour, on la remit aux mains d’Hakôris, et celui-ci courut vers le Nord de nuit comme de jour. Après quelques jours, il arriva à Pisapdi, il ne tarda pas d’aller à l’endroit où était Pesnoufi, il lui donna la lettre. Celui-ci la lut, il entendit chaque mot qu’elle contenait, il gronda comme la mer, il bouillit comme la résine qui brûle, il dit : « Ce pêcheur d’anguilles de Tanis, cette trappe cachée dans les roseaux de Boutô, Pétoubastis, fils d’Ankhhorou, que je n’ai jamais appelé Pharaon, quand il me rend des honneurs, c’est qu’il a besoin de moi contre l’affront qu’on lui fait ; mais quand il s’en va célébrer la fête de son dieu sans qu’il y ait guerre et bataille contre lui, il ne me dépêche pas de message. Je jure, ici, voici ce que je ferai au nom de Sapti, le chef de l’Est, mon dieu. Puisque le chef de l’Est, Pakrour, mon père, m’a écrit dans cette lettre disant : « Amon, le dieu grand dans la partie Ouest du Saîd qui est en face de Karnak, si on ne l’a pas laissé revenir à Thèbes, c’est qu’on ne veut pas se battre pour les enfants de Tahouris, la fille de Patenfi. Et puis après, ni moi, ni mes frères d’armes, les cinquante-six hommes de l’Est, nous ne voulons plus connaître l’injure qu’Amon m’a faite. Nos huit chapelains se sont embarqués et ils ont endossé leur harnois, pour se rendre au sud de Thèbes. Pars, chien courant de Sapdi, serviteur du trône, ne tarde pas, à Héliopolis ! Parle à Pémou, le fils d’Inarôs, disant : Endosse ton harnois, arme ton navire neuf de cèdre, et tes quatre chapelains ; je te donne rendez-vous à toi et à ton équipage à Pinebôthès, le port d’Héliopolis » Le serviteur du trône, il ne tarda pas de se rendre à Héliopolis : il se tint devant Pémou, et il lui récita tout ce dont Pesnoufi lui avait dit : « Fais-le ! Pesnoufi endossa son harnois avec ses cinquante-six hommes de l’Est et ses huit chapelains : il s’embarqua, il ne tarda pas de se rendre à Pinebôthès, et il y rencontra Pémou qui y était sur sa galée, avec son navire neuf nommé l’Étoile et ses quatre chapelains, et ils cinglèrent vers le sud de Thèbes.
Et puis après, comme Pharaon Pétoubastis était avec l’armée à la rive occidentale du Saîd, en face de Thèbes, et que l’ost d’Égypte se tenait tout armé, Pharaon monta sur la barque d’Amon, regardant du côté opposé à celui par où devaient venir Pesnoufi et Pémou, le fils d’Inarôs. Au bout d’une heure Pharaon aperçut une galée neuve de cèdre qui descendait le courant. Quand elle eut abordé au quai d’Amon de Thèbes, un homme d’armes s’y précipita, cuirasse au dos, qui se fit passer à la rive Ouest du Saîd et qui aborda au sud du navire de Pharaon. L’homme descendit à la rive, armé de pied en cap, semblable à un taureau cornu, il se rendit à grands pas en amont de la barque d’Amon, sans aller jusqu’à l’endroit où Pharaon était, et il parla en face de l’ost, disant : « Oh ! donne le bon Génie la vie à Pharaon ! Je sais le crime que vous avez commis en abordant la barque d’Amon, la cuirasse au dos, et en le livrant à un prêtre autre que le sien ! » Le prophète, d’Horus de Paî lui dit : « Qui es-tu, toi qui parles ainsi ? Es-tu un homme de Tanis, ou bien es-tu un homme de Mendès ? » L’homme d’armes lui dit : « Je ne suis pas né en cette terre du Nord dont tu parles. Je suis Mînnebmêî, le fils d’Inarôs, le grand prince d’Éléphantine, le chef du sud de l’Égypte. » Le bouvier lui dit : « Puisque tu n’es pas un homme de la terre du Nord, pourquoi Pharaon t’a-t-il remis la charge de la barque d’Amon ? Allons, viens à bord avec nous, pour faire un jour heureux devant Amon, et ce qu’il en adviendra de nous en adviendra aussi de toi. » Et puis après, Mînnebmêî lui dit : « Me garde Khnoumou le grand, le seigneur d’Éléphantine, vous ne pouvez racheter le crime que vous avez commis ! Si je me permettais de m’embarquer et de passer un jour heureux avec vous, ce serait une déclaration de guerre à l’égard de Pharaon. Or ce que je dis, je vous le fais : laissez le chemin à Amon, pour qu’il passe à Thèbes, sinon, ce que vous ferez, je vous le ferai faire par force, malgré votre répugnance. » Un des treize bouviers se leva et dit : « Je viens à toi, nègre, Éthiopien, mangeur de gommes, homme d’Éléphantine ! » Il endossa son harnois, il courut à la berge, il frappa, il se battit avec Mînnebmêî en amont de la barque d’Amon, du moment de la première heure du matin jusqu’au moment de la huitième heure du jour, sous les yeux de Pharaon et sous les regards de l’ost de l’Égypte, chacun d’eux montrant à l’autre sa connaissance des armes, sans que l’un d’eux pût triompher de l’autre. Pharaon dit au chef de l’Est, Pakrour, et à Takhôs, le fils d’Ankhhorou : « Vie d’Amon ! Voilà un combat qui dure dans la lice, mais après, je ne sais pas trop si notre chance se maintiendra jusqu’au moment de la dixième heure du soir ! » Le bouvier parla à Mînnebmêî, disant : « Aujourd’hui nous nous sommes battus, cessons la lutte et la bataille entre nous, abattons chacun notre fanion : celui qui ne reviendra pas ici sera honni ! » Mînnebmêî donna assentiment aux paroles que celui-là avait dites : ils abattirent chacun son fanion, ils sortirent de la lice, et le bouvier s’en alla à bord de la barque d’Amon.
Et puis après, lorsque Mînnebmêî revint à bord de sa galée, Pharaon se porta à sa rencontre avec le chef de l’Est Pakrour, et avec Takhôs, le fils d’Ankhhorou. Ils lui dirent : « Est-ce qu’un homme se rend à la lice et en sort, sans aller ensuite à l’endroit où est Pharaon, pour que lui soit donné le prix de son combat ? » Le Calasiris se rendit à l’endroit où Pharaon était, il ôta son casque de sa tête, il se courba à terre, il prononça le salut, puis il baisa le sol. Pharaon l’aperçut, et quand il l’eut reconnu, il se rendit à l’endroit où celui-là était, il le serra dans ses bras, il lui posa la bouche sur la bouche, il le baisa longuement à la façon dont un homme salue sa fiancée. Pharaon lui dit : « Salut à toi, salut à toi, Mînnebmêî, fils d’Inarôs, chef du sud de l’Égypte. C’était bien ce que j’avais demandé à Amon, le dieu grand, qu’il m’accordât de te voir sans dommage à ta force excellente et à ta santé. Vie d’Amon, le dieu grand, depuis l’heure que je t’ai vu dans la lice, je dis : « Nul homme ne livrera bataille pour moi, si ce n’est un taureau, fils d’un taureau, et un lion, fils de lion, comme moi ! » Pakrour, le fils de Pesnoufi, et Takhôs, le fils d’Ankhhor, et les premiers de l’Égypte, saisirent sa main et ils lui adressèrent la parole, et Pharaon se rendit avec lui sous les draperies de sa tente. Et puis après, Mînnebmêî monta sur sa galée, et Pharaon lui fit donner des parfums et des provisions à plentée, et les grands de l’Égypte le comblèrent de cadeaux. Mînnebmêî combattit encore trois jours. Accomplis les trois jours de combat en champ clos, pendant lesquels il alla se battre avec le bouvier, et il en sortit sain et sauf sans qu’on pût rien lui faire, l’ost de l’Égypte s’entretenait disant : « Il n’y a clan de gens d’armes en Égypte qui égale le clan de l’Osiris roi Inarôs, car Ankhhorou, le fils royal, et le général, Seigneur grand d’Amon dans Thèbes, ils n’ont pu tenir un seul jour de bataille contre ces bouviers, tandis que, trois jours durant, Mînnebmêî s’est rendu constamment dans la lice, sans que personne lui pût rien faire. »
Or tandis qu’il en était ainsi, Pesnoufi et Pémou arrivèrent au Sud ; ils abordèrent avec leurs galées au sud du vaisseau de Pharaon, ils volèrent à la berge, cuirasse au dos. Quand on l’eut annoncé à Pharaon et au chef de l’Est, Pakrour, ainsi qu’à Takhôs, fils d’Ankhhorou, Pharaon se porta à leur rencontre avec ceux-ci, et il saisit la main du prince Pesnoufi…
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Après quelques lignes trop mutilées pour que j’essaie de les traduire, le manuscrit s’interrompt, sans qu’il nous soit possible de dire combien de pages il comptait encore. On devine toutefois qu’à partir du moment où Pesnoufi et Pémou arrivaient, la chance tournait en faveur de Pétoubastis : les treize bouviers périssaient ou étaient faits prisonniers ainsi que leur chef, la barque d’Amon retombait aux mains du sacerdoce thébain, et le trône d’Amon, objet de la querelle, demeurait acquis au prince Ankhhorou.