SUITE DE LA DÉFENSE DE L’ESPRIT DES LOIS

OU

EXAMEN DE LA RÉPLIQUE DU GAZETIER ECCLÉSIASTIQUE A LA DÉFENSE DE L’ESPRIT DES LOIS.

Superest adhuc et exornat œtatis nostrae gloriam vir seculorum memoria dignus, qui olim nomina bitur, nunc intelligitur. Habet amatores, nec imitatores, ut libertas, quamquam circumcisis quae dixisset, ei nocuerit. Sed elatum abunde spiritum, et audaces sententias deprehendas etiam in iis quae manent.

QUINTIL., lib. X, c. I.

A BERLIN

M DCC LI

Cette réponse au gazetier ecclésiastique est de la Beaumelle, si connu au dernier siècle par ses démêlés avec Voltaire. Quoiqu’il soit évident à la simple lecture que cette pièce ne peut être de l’auteur de la Défense, et quoiqu’on y reconnaisse la main d’un protestant, les ennemis de Montesquieu ne manquèrent pas de lui attribuer un pamphlet qui pouvait le compromettre. Il se crut obligé de donner un démenti officiel à la calomnie, par une lettre adressée sans doute à La Beaumelle, et dont un exemplaire, imprimé sur une feuille in-8, est conservé dans un recueil factice de la bibliothèque Mazarine, à Paris. Cette lettre est ainsi conçue :

A M***

Le Nouvelliste ecclésiastique, dans sa feuille du quatrième de juin 1752, m’attribue une brochure in-12 de soixante-seize pages, intitulée : Suite de la Défense de l’Esprit des Lois. Il s’exhale en injures. Je n’ai point fait cet ouvrage ; je n’y ai aucune part. Vous pouvez faire imprimer cette lettre.

Je suis, etc.

A Paris, ce 27 février 1753.

Du reste, Montesquieu fut très-touché des efforts de son défenseur et lui porta dès lors beaucoup d’intérêt. Nous avons l’indication d’une lettre adressée à M. de la Condamine et datée de Paris le 15 mars 1754, dans laquelle Montesquieu remercie son ami des soins qu’il s’est donnés pour La Beaumelle (alors emprisonné à la Bastille), et comme ce dernier peut avoir besoin d’argent, la Bastille n’en fournissant guère, il prie M. de la Condamine de disposer de lui.

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