LETTRE CXXVI 1 .

A M. B[RESCON], MÉDECIN.

Vous trouvez, Monsieur, que je fais réponse bien tard à la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 24 novembre 2 . J’ai toujours été à cheval depuis ce temps-là et j’aurais été bien flatté d’avoir l’honneur de vous voir.

A l’égard de la dédicace de votre ouvrage, il vous faudrait un Mécène qui valût mieux que moi-, et je dois renoncer pour vous à l’honneur que vous me faites. Quoi qu’il en soit, je ne regarderai que comme une pure marque de votre amitié, l’honneur que vous voulez me faire et que je ne mérite guère, de me mettre à la tête de votre livre.

Vous me surprenez beaucoup, quand vous me dites que le président Barbot n’a égaré que deux de vos dissertations ; il vous en reste deux, et j’admire votre bonheur. Il faut que le président ait changé, ou qu’il ait des attentions particulières pour vous ; à un autre, il les aurait égarées toutes les quatre.

Ce que vous dites sur les Anglais est très-bien et très-sensé. Effectivement ils aiment les grands hommes de leur patrie ; et, dans cette nation extraordinaire, il y a peu de gens qui n’aient un coin de mérite personnel.

Je compte partir pour Paris vers la fin de novembre. J’ai l’honneur d’être, Monsieur, avec les sentiments de la plus parfaite estime, etc.

A Lartigue, ce 3 novembre 1752.

1 Manuel épislolaire, Caen, 1785.

2 La date de la lettre prouve que novembre est ici une erreur. C’est sans doute septembre qu’il faut lire.

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