XXIII. – C. Pline salue son cher Pomponius Bassus

L’honorable retraite.

J’ai éprouvé le plus grand plaisir en apprenant par nos amis communs, que, comme il convient à votre sagesse, vous savez arranger et supporter les loisirs de la retraite ; que vous habitez un séjour charmant, que vous faites de l’exercice soit sur terre, soit sur mer, que vous donnez beaucoup de temps aux savants débats, aux conférences, à la lecture, et que malgré votre vaste savoir, il n’est pas de jour que vous n’y ajoutiez quelque connaissance nouvelle. Telle doit être la vieillesse d’un homme qui a rempli les plus hautes magistratures, qui a commandé les armées, et s’est donné tout entier, aussi longtemps qu’il convenait, à l’État. Car le début et le milieu de notre vie nous devons les consacrer à la patrie, et la fin à nous, comme les lois mêmes nous l’indiquent, en nous éloignant des affaires dans notre âge avancé. Quand pourrai-je, quand l’âge me permettra-t-il d’imiter avec convenance votre magnifique exemple de retraite ? Quand donc mes loisirs seront-ils appelés non plus paresse, mais quiétude ? Adieu.

Share on Twitter Share on Facebook