Consolation.
Plus vous désirez que nous vous donnions des arrière-petits-fils, plus vous aurez de chagrin d’apprendre que votre petite-fille a fait une fausse couche. Elle ne se doutait pas de sa grossesse, car c’était la première ; aussi a-t-elle négligé certaines précautions que doit prendre une femme enceinte, et s’est-elle permis ce qui lui est défendu ; la façon dont elle a expié sa faute lui servira de leçon, car elle a couru le plus grand danger. Ainsi donc, s’il est impossible que vous ne vous affligiez pas de voir votre vieillesse privée d’une postérité qui semblait assurée, vous devez cependant remercier les dieux de ce que, en vous refusant pour le présent des arrière-petits-fils, ils vous ont conservé votre petite-fille, et pourront vous en donner plus tard. C’est un espoir que nous garantit cette maternité elle-même quelque malheureuse qu’en ait été l’issue. J’use en ce moment des consolations que je me donne à moi-même pour vous encourager, vous raisonner, vous fortifier. Car vous ne désirez pas plus ardemment des arrière-petits-fils, que je ne souhaite des enfants, auxquels je me flatte de laisser, soit de mon côté, soit du vôtre, un chemin facile vers les honneurs, un nom assez connu, et une noblesse qui ne sera pas celle de parvenus. Puissent-ils naître seulement, et changer notre douleur actuelle en joie ! Adieu.