L’époux affectueux.
Vous ne sauriez croire combien je regrette votre absence. Mon amour d’abord en est la cause, et aussi le manque d’habitude d’être séparés. Il en résulte que je passe une grande partie de mes nuits à contempler, tout éveillé, votre image, que dans le jour, aux heures où j’avais coutume de vous rendre visite, mes pieds me portent d’eux-mêmes, comme on le dit avec tant de raison, dans votre appartement, que enfin indolent et triste et semblable à quelqu’un à qui on a refusé la porte, je reviens de votre chambre vide. Le seul temps où je suis affranchi de ce tourment, c’est celui que je consacre au forum, accablé par les procès de mes amis. Jugez donc quelle vie est la mienne, quand je ne trouve de repos que dans le travail, de consolation que dans les tracas et les soucis. Adieu.