IV. – C. Pline salue sa chère Calpurnia

La vive attente.

Jamais mes occupations ne m’ont causé plus d’ennui, qu’en m’empêchant de vous accompagner, quand vous êtes partie pour la Campanie, à cause de votre santé, ou de vous y rejoindre aussitôt après votre départ. C’est maintenant en effet que je désirerais surtout d’être avec vous, afin de juger par mes propres yeux des progrès de vos forces et de votre chère santé, et de voir enfin si les plaisirs de cette retraite et l’abondance de cette région ne vous font point de tort. D’ailleurs même si vous vous portiez bien, je supporterais avec peine votre absence. Rien ne vous inquiète et ne vous tourmente au sujet de la personne tendrement aimée, comme d’être par moments sans nouvelles. Aujourd’hui non seulement votre absence, mais encore votre santé me jettent dans toutes sortes d’inquiétudes et de terreurs. Je crains tout, je m’imagine tout, et comme il arrive aux caractères soucieux, je crois toujours voir arriver ce que je redoute le plus. Je vous prie donc d’autant plus vivement, de prévenir mes anxiétés par une ou même deux lettres chaque jour. Je serai plus rassuré, tant que je lirai ; et je retomberai dans mes craintes, aussitôt après avoir lu. Adieu.

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