Quand la machine est tournée pour permettre aux spectateurs d’examiner le dos du Turc, et quand la draperie est enlevée et les portes du tronc et de la cuisse ouvertes, l’intérieur du tronc paraît encombré de mécaniques. En examinant les mécaniques pendant que l’Automate était en mouvement, c’est-à-dire pendant que la machine roulait sur ses roulettes, il nous a semblé que certaines parties du mécanisme changeaient de forme et de position à un degré trop marqué pour être expliqué par les simples lois de la perspective ; et plusieurs examens subséquents nous ont convaincus que ces altérations exagérées devaient être attribuées à des miroirs placés dans l’intérieur du tronc. L’introduction des miroirs dans le mécanisme ne peut pas avoir pour but d’agir, à un degré quelconque, sur le mécanisme même. Leur action, quelle que soit cette action, ne peut être dirigée que sur l’œil du spectateur. Nous conclûmes tout de suite que ces miroirs étaient disposés pour multiplier aux yeux du public les quelques pièces mécaniques du tronc de manière à faire croire qu’il en est rempli. De ceci nous inférons directement que la machine n’est pas une pure machine ; car, si telle elle était, l’inventeur, bien loin de désirer que son mécanisme parût très-compliqué et d’user de supercherie pour lui donner cette apparence, aurait été particulièrement soigneux de convaincre les spectateurs de la simplicité des moyens par lesquels il obtenait de si miraculeux résultats.