XXIII

Comme le soir arrivait, un cavalier couvert de poussière entra dans Rochefort.

Les quatre fers de son cheval arrachaient des étincelles au pavé, tant sa course était rapide.

C’était Grain-de-Sel.

Grain-de-Sel, qui apportait à Diane la grâce du comte de Main-Hardye, Grain-de-Sel, qui précédait le général et son neveu de deux heures à peine.

Le roi avait fait grâce, le roi pardonnait complètement et autorisait le comte de Main-Hardye à rester dans ses terres en Vendée.

Diane, éperdue, hors d’elle-même, conduite par ses deux cousins, courut chez le général qui commandait la place.

Le général la prit par la main et lui dit :

– Ce sera vous, madame, qui annoncerez à votre époux la nouvelle que vous m’apportez.

Et le général conduisit Diane à la prison, fit ouvrir devant elle toutes les portes, et enfin celle du cachot où Hector gisait depuis huit jours.

Le comte était couché sur son lit, immobile, le visage au mur.

Il paraissait dormir.

– Hector ! Hector ! mon bien-aimé ! s’écria la baronne Rupert en se précipitant vers lui.

Mais soudain elle jeta un cri, puis elle recula, revint vers lui, poussa un cri encore, leva les yeux au ciel, et tout à coup fit entendre un bruyant éclat de rire…

La baronne Rupert était devenue folle subitement en s’apercevant que M. le comte Hector de Main-Hardye était mort.

Le comte avait ajouté foi à la lettre de l’infâme vicomte de la Morlière, et il s’était enfoncé son poignard dans le cœur.

La mort avait dû être instantanée.

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