– Le lendemain de son entrée au bagne, le marquis, laissons-lui ce nom, me fit demander la faveur d’une audience. Je la lui accordai, et je fus surpris, comme vous, de sa bonne mine et de sa tournure distinguée.
« – Capitaine, me dit-il, je me nomme le marquis Albert-Honoré de Chamery, et je suis enseigne de la marine anglo-indienne.
« Et comme un cri de surprise m’échappait, il ajouta :
« – Je suis né à Paris. J’ai quitté ma famille à l’âge de dix ans et ne l’ai point revue depuis. Il y a environ un an, je débarquai à Londres. Je venais de donner ma démission et me dirigeais vers la France, rappelé par une lettre de ma mère. Je pris passage sur un navire de commerce qui faisait voile pour Le Havre.
« “ En mer, nous fûmes surpris par une tempête, le navire s’échoua sur un banc de rocher et je me sauvai à la nage. Après avoir lutté, en compagnie d’un jeune Anglais, contre la mort, je parvins à me cramponner aux aspérités d’un îlot et je sauvai mon compagnon, que je tirai évanoui sur le sable.
« “ La nuit était noire ; je mourais de soif. Je voulus chercher quelques gouttes d’eau que la pluie aurait pu laisser dans un creux de rocher et, si faible que je fusse, je me mis à parcourir l’îlot. Tout à coup le pied me manqua et je roulai au fond d’une cavité d’où il me fut impossible de sortir.
« “ Au jour, je renouvelai ma tentative, sans plus de succès. Alors j’appelai au secours, j’appelai longtemps, dans l’espoir que mon compagnon d’infortune, revenu à lui, se serait mis à ma recherche.
« “ Je ne me trompais pas. Au bout de deux heures, je le vis apparaître à l’orifice de cette caverne où je m’étais enseveli tout vivant. Je lui contai ma mésaventure et lui indiquai l’endroit où j’avais laissé mes pistolets, ma ceinture et mon étui de fer-blanc qui renfermait mes papiers.
« “ Il partit pour aller chercher cette ceinture, qui m’aurait servi de corde et à l’aide de laquelle j’aurais pu me hisser hors de la crevasse. Mais je ne le revis point. Les heures s’écoulèrent, la nuit vint… La faim et la soif me torturaient. Je finis par m’évanouir. À partir de ce moment, je ne sais pas ce qui s’est passé. Mais quand je revins à moi, ou du moins quand je recouvrai ma raison, je me trouvai couché sur un cadre de navire et entouré de visages inconnus.
« “ Aux questions que je fis, on me répondit que j’avais été trouvé à demi mort dans un trou de rocher, que j’avais eu ensuite une fièvre terrible et un délire de plusieurs jours ; que maintenant je me trouvais en pleine mer, sur la route du Sénégal, et que, comme on manquait de monde à bord, on m’enrôlerait en qualité de matelot.
« “ Or, capitaine, poursuivit le drôle, ce navire était un négrier. Je fus contraint de servir, sous peine de mort ; puis, comme j’étais marin et que je savais mon métier, le capitaine m’éleva aux fonctions de second, et il me fallut obéir. Voilà comment le marquis de Chamery, enseigne de la marine royale britannique, se trouve devant vous sous la vareuse d’un forçat.
« Le récit de cet homme, continua le capitaine Pedro C…, avait un tel accent de vérité, que je m’y laissai prendre.
« – J’ai essayé de dire tout cela au conseil de guerre qui m’a jugé, me dit-il, mais on n’a pas voulu m’écouter. Mais vous m’écouterez, vous, n’est-ce pas ? Vous écrirez à Londres, à Paris ?
« – J’écrirai, lui répondis-je.
– Et, demanda Fernand Rocher, vous avez écrit en effet ?
– Certainement.
– Et le récit de cet homme était faux ?
– Parfaitement faux. Le véritable marquis de Chamery existait, il est à Paris. Il a dû épouser, il y a deux mois, la fille de notre compatriote, le duc de Sallandrera.
– Tout cela est fort bizarre ! murmura Fernand.
– Oh ! continua le capitaine en riant, ces gaillards-là sont très forts… Il aura cru pouvoir s’affubler de son nom.
Tandis que le capitaine parlait, Hermine attachait toujours sur le jeune forçat un regard attentif.
– C’est singulier ! pensait-elle, il a pourtant l’air d’un vrai marquis.
Et, se penchant à l’oreille de son mari, elle lui dit tout bas :
– Fernand, veux-tu me faire un vrai plaisir ?
– Parle, mon enfant.
– Demande au capitaine la permission d’interroger cet homme quand nous serons de retour à terre.
– Folle !
– Qui sait ? murmura Hermine. Il me semble que ce visage est trop noble, trop distingué pour être celui d’un imposteur.
– Soit, répondit Fernand, je ferai ce que tu veux.
En ce moment, le soleil se montrait à l’horizon, et glissait de la cime des monts sur la mer. La majesté épique de ce spectacle fit un moment oublier le forçat aux époux.
Un matin, le comte Armand de Kergaz était chez lui et dépouillait une correspondance assez volumineuse.
Une lettre qui portait le timbre de la poste espagnole attira son attention.
Il l’ouvrit, et courut à la signature et lut le nom de M. Fernand Rocher.
– Que peut-il donc avoir à me dire ? pensa-t-il en remarquant les quatre pages couvertes en entier d’une écriture menue et serrée.
Et il lut :
« Mon cher comte,
« Si nous n’avions traversé ensemble tant de phases dramatiques ; si nous n’avions pas été, vous et moi, les héros d’aventures extraordinaires, et, pour ainsi dire, empruntées à la vie du roman, je ne vous écrirais pas. Car, mon cher comte, ce que je vais vous dire est du dernier étrange et de la plus grande invraisemblance.
« Écoutez.
« Avez-vous vu passer à Paris, au Bois, dans son phaéton, dans le monde, donnant le bras à sa danseuse, un jeune homme qui a été le lion de la fashion parisienne l’hiver dernier ?
« – Oui, me répondrez-vous, sans doute.
« Ce jeune homme a été le héros d’aventures bien extraordinaires. Il a été marin au service de la Compagnie des Indes, il a blessé grièvement en duel, le lendemain de son arrivée à Paris, le baron de Chameroy ; il est le beau-frère d’un parfait gentilhomme qu’on appelle le vicomte d’Asmolles.
« Ce jeune homme a le nom de marquis Frédéric-Albert-Honoré de Chamery.
« On me l’a montré, il y a six mois, aux courses de Chantilly, la veille de mon départ pour l’Espagne.
« Madame Rocher l’a aperçu comme moi.
« Eh bien ! mon cher comte, figurez-vous que je viens de trouver à Cadix un homme qui s’appelle aussi, ou prétend s’appeler, du moins, le marquis Frédéric-Albert-Honoré de Chamery. Cet autre marquis prétend également qu’il a servi dans l’Inde, qu’il est le fils de feu le colonel de Chamery, le frère de mademoiselle Blanche de Chamery, qui a épousé le vicomte d’Asmolles il y a un an. Et il joint à cette assertion des détails, un accent de vérité à faire pénétrer la conviction dans l’esprit le plus sceptique du monde.
« Or, le premier marquis, celui que vous connaissez, celui que j’ai vu, est à Paris où il habite son hôtel, et il doit épouser mademoiselle de Sallandrera. Le second, au contraire, est ici, à Cadix. Et devinez dans quelle condition ? Il est forçat, il a un anneau rivé à la jambe droite, il porte une vareuse rouge et un bonnet vert !
« Ne jetez pas les hauts cris, mon cher comte, écoutez encore… »
Ici, M. Fernand Rocher entrait dans les plus minutieux détails de la scène que nous racontions naguère et terminait par le récit du capitaine espagnol Pedro C…
Puis il reprenait :
« J’avoue, mon cher comte, que ma femme me parut d’abord bien crédule, surtout après ce que le capitaine venait de nous dire.
« Cependant je lui avais promis d’obtenir du capitaine la permission d’interroger le forçat, et je la lui demandai aussitôt que nous fûmes de retour à terre.
« Le capitaine se prit à sourire, mais il dit à Hermine :
« – Vos désirs, madame, sont des ordres, et puisque vous y tenez, vous pourrez vous-même causer longuement avec le marquis.
« Le capitaine était marié. Nous fûmes priés à dîner, Hermine et moi, le soir même, c’est-à-dire hier, au palais du gouvernement, que le commandant du port habite, et nous fûmes quelque peu surpris, en quittant la salle à manger, de trouver le forçat au salon.
« – Mon pauvre marquis, lui dit le capitaine, j’ai raconté ton histoire à madame, ce matin, et elle l’a trouvée si extraordinaire que le désir lui est venu de l’entendre de ta propre bouche.
« Le forçat se tenait debout, son bonnet de laine à la main, la tête légèrement inclinée et dans une attitude si triste et si digne à la fois que nous en fûmes profondément touchés.
« Il nous salua avec une politesse et une aisance de geste qui sentaient la race d’une lieue, puis il dit au capitaine avec un sourire triste quoique sans amertume :
« – Vous n’avez pas voulu me croire, commandant, mais je suis persuadé que madame et monsieur, qui sont français, me croiront.
« Le capitaine Pedro haussa légèrement les épaules en homme qui a une conviction que rien ne saurait ébranler, puis il nous demanda la permission de se retirer pour donner quelques ordres et il nous laissa seuls, Hermine et moi, avec sa femme et le forçat.
« Celui-ci nous raconta alors ce que je viens de vous dire, mon cher comte ; et sa voix, son geste avaient un accent de vérité qui nous émut fortement.
« Cependant, comme je me hasardai à lui dire :
« – Mais savez-vous bien, monsieur, qu’il y a à Paris un marquis de Chamery ? que tout Paris l’a vu, le connaît…
« – Oh ! s’écria-t-il, cela est impossible ! à moins que…
« Il parut hésiter.
« – Achevez, lui dis-je.
« – À moins que ce ne soit…
« – Oui ?
« – Celui que j’ai sauvé !… Oh ! dit-il, je comprends tout… Il m’a volé mes papiers, il m’a pris mon nom…
« – Mais, interrompis-je, il s’est battu bravement le lendemain de la mort de sa mère.
« Ces mots furent un coup de foudre pour lui.
« – Sa mère ! sa mère ! s’écria-t-il, la mienne, voulez-vous dire ?
« Et comme je venais de lui apprendre que la marquise douairière de Chamery était morte, nous le vîmes chanceler et tomber à genoux. Il couvrit son visage de ses mains et des larmes brûlantes jaillirent au travers de ses doigts. Alors, vous le comprenez, mon cher comte, devant cette douleur muette, immense, nous ne doutâmes plus, Hermine et moi…
« Et quand le capitaine rentra, il nous vit, sa femme, la mienne et moi-même, tenant dans nos mains les mains du forçat…
« Le capitaine, à l’heure où je vous écris, doute encore ; cependant il m’a autorisé à vous écrire tout cela, il est prêt à faire les démarches nécessaires pour obtenir la mise en liberté du forçat. Provisoirement, le marquis de Chamery reste au service du commandant et il ne couchera plus au bagne.
« Maintenant, voici pourquoi je vous écris :
« Vrai ou faux, le marquis de Chamery que nous avons ici prétend que sa famille possédait en Touraine une terre qui se nomme l’Orangerie.
« Or, il se souvient que dans le salon du château il y avait un portrait de lui enfant, à l’âge de huit ou neuf ans. Dans ce portrait, il est représenté vêtu en Écossais, comme nos enfants de cet âge. Il a une petite toque conique sur la tête, avec une plume de faucon, un plaid rayé de bleu et de blanc enroulé autour de ses épaules, et la jambe nue à partir du genou.
« Ne croyez point ces détails futiles. Vous allez voir qu’ils ont une importance. Le marquis nous a montré sa jambe gauche ; elle est marquée d’une grosse envie rougeâtre qui ressemble à une tache de vin ; et il prétend que cette tache avait été fidèlement reproduite par le peintre.
« Vous comprenez, mon cher comte, que si ce dernier fait est vrai, il n’y a plus de doute à avoir. C’est bien le vrai marquis de Chamery que nous avons ici. C’est bien un bon et bel imposteur, que ce marquis de Chamery que vous connaissez et que nous avons tous vu à Paris.
« Je vous écris donc, mon cher comte, pour vous charger de la mission difficile de constater l’existence de ce portrait, et avant d’aller plus loin, je tiens à avoir votre avis, et à vous demander conseil sur ce que nous avons à faire pour le protégé d’Hermine.
« Mes deux mains dans la vôtre,
« FERNAND ROCHER. »
Au moment où M. de Kergaz terminait cette lecture, la porte s’ouvrit, et son valet de chambre annonça :
– Madame la comtesse Artoff.
Armand se leva et courut à elle.
– J’ai trouvé !… ma chère comtesse, lui dit-il… j’ai trouvé !…
– Qu’avez-vous trouvé, comte ?
– Tandis que j’écrivais en Espagne pour avoir des renseignements sur ce navire à bord duquel nous avons perdu les traces du marquis de Chamery…
– Eh bien !
– Eh bien ! on m’écrivait d’Espagne.
– Qui ?
– Fernand.
Baccarat tressaillit.
– Et Fernand ?
– Fernand a trouvé le marquis.
– Le marquis de Chamery, le vrai ?
– Le vrai, comtesse.
M. de Kergaz prit alors la lettre de Fernand et la tendit à Baccarat.
Celle-ci la lut avec une grande attention et non sans manifester plus d’une fois une vive surprise.
– Eh bien ! comtesse ? dit Armand d’un air interrogateur.
– Monsieur le comte, répondit Baccarat, mademoiselle de Sallandrera est encore en Espagne, le véritable marquis de Chamery est en Espagne aussi, c’est donc en Espagne que je dois aller.
– Vous ?
– Je pars demain, monsieur le comte, ajouta Baccarat, qui venait d’avoir une inspiration.
– Seule ?
– J’emmène avec moi Samuel Albot, le docteur mulâtre, et Zampa, le valet de chambre de feu don José.
– Que faut-il donc que j’écrive à Fernand ?
– Rien.
– Comment ! rien ?
– J’arriverai à Cadix aussi tôt que pourrait le faire votre lettre.
– Mais ce portrait dont il parle ?
– Je l’aurai.
– Ma chère comtesse, dit Armand, je suis habitué à vous voir tirer parti des situations les plus désespérées. Allez, agissez comme vous l’entendrez.
– Je ne vous demande qu’une chose, reprit la comtesse Artoff.
– Laquelle ?
– Une lettre pour le consul de France à Cadix.
– Vous l’aurez ce soir.
Baccarat prit la lettre de Fernand.
– Permettez-moi de la garder, dit-elle ; j’ai besoin de tous les renseignements qu’elle contient.
Elle se leva et tendit la main au comte.
– Adieu, dit-elle, au revoir plutôt… Je vous écrirai de Cadix.
C’était donc munie de cette lettre que la comtesse Artoff avait écrit un mot au docteur Samuel Albot, pour le prier d’accourir chez elle.
Nous connaissons le commencement de leur entretien.
Quand elle lui eut annoncé qu’elle l’emmenait en Espagne et qu’ils partaient le lendemain, la comtesse ajouta :
– Pensez-vous que Zampa soit tout à fait remis ?
– Certainement, madame.
– Peut-il nous accompagner ?
– Sans aucun doute.
– Eh bien, docteur, il faut obtenir du juge d’instruction, qui déjà a consenti, sur la recommandation de M. de Kergaz, à le confier à vos soins, l’autorisation de l’emmener avec nous. Envoyez-le-moi ce soir.
– Mais qu’allons-nous faire en Espagne, madame ? demanda Samuel, car Baccarat ne lui avait pas communiqué la lettre écrite par Fernand Rocher.
– Nous allons retrouver le marquis de Chamery.
– Il s’y trouve donc ?
– Il est au bagne de Cadix.
Le docteur ne put se défendre d’un léger frisson.
Baccarat poursuivit :
– Allez faire vos préparatifs de départ, docteur, et envoyez-moi Zampa.
– Mais le comte Artoff ?
– Nous l’emmènerons.
– Oh ! non, dit le docteur, ce serait imprudent.
– Pourquoi ?
– Il est en voie de guérison. Un voyage pourrait amener pour lui une rechute. Mais, ajouta le mulâtre, le docteur X…, que je me suis adjoint et qui le soigne d’après mes conseils et mes indications, peut fort bien me remplacer pendant quelques jours. Notre voyage durera-t-il longtemps ?
– Une quinzaine, environ.
– Alors, je puis partir.
Samuel Albot quitta la comtesse, et une demi-heure après, environ, Baccarat vit entrer Zampa.
Zampa n’était plus fou.
La figure du Portugais avait repris son calme plein de finesse, et n’eût été sa chevelure crépue comme celle d’un nègre, que la terreur avait blanchie en une nuit, ceux qui le connaissaient de longue date n’auraient certes pu dire qu’il avait passé par d’épouvantables épreuves.
Il salua Baccarat avec son obséquiosité ordinaire, et, se tenant debout devant elle, il attendit ses ordres.
– Zampa, lui dit la comtesse, avez-vous jamais bien réfléchi à votre situation ?
Le Portugais tressaillit.
– Vous avez été condamné à mort en Espagne. Vous êtes, à Paris, prisonnier sous la responsabilité du docteur, et lorsque ce dernier vous aura déclaré complètement guéri, vous retomberez dans les mains de la justice française.
– Oh, madame, grâce ! murmura Zampa, à qui le mot de justice donnait toujours la chair de poule.
– La justice française, poursuivit Baccarat, d’investigations en investigations et d’enquête en enquête, finira par découvrir votre identité.
– Mais vous voulez donc me livrer ! s’écria le Portugais en frissonnant.
– Non, si vous m’obéissez.
– Vous savez bien que je suis prêt à devenir votre esclave.
– Pour le moment, répondit la comtesse, il me suffira que vous soyez mon laquais en voyage.
– Madame la comtesse part ?
– Pour l’Espagne.
– L’Espagne ! exclama-t-il avec terreur, l’Espagne !
– Oui.
– Mais c’est là qu’on m’a condamné… c’est là que les juges…
– Vous y avez vécu quatre années au service de don José depuis votre condamnation.
– C’est vrai, mais…
– Et à mon service vous y serez tout aussi bien en sûreté.
Zampa courba la tête.
– J’obéirai, dit-il.
– Maintenant, savez-vous dans quel but je vous force à me suivre ?
– Non.
– Mademoiselle de Sallandrera est en Espagne.
– Ah ! dit Zampa, qui ignorait encore la mort du duc.
– C’est pour que vous puissiez lui raconter comment est mort don José et comment a été empoisonné le duc de Château-Mailly.
– Et… j’aurai ma grâce ?
– Le jour où l’homme que vous avez si fidèlement servi et qui a payé vos services d’un coup de couteau entrera au bagne ou montera sur l’échafaud, répondit lentement Baccarat.