XXIII

M. le comte de Château-Mailly était un de ces hommes qui, élevés avec le siècle, en ont accepté à peu près toutes les idées. Véritable Parisien du boulevard des Italiens, le comte avait été et était encore ce que, dans toute l’acception du terme, on nomme un viveur.

Il était d’une morale indulgente et facile pour les autres et pour lui-même, avait des principes de loyauté bien arrêtés sur certaines choses, et plus que vagues sur beaucoup d’autres.

Aussi, il avait accepté, sans le moindre scrupule, les propositions du gentleman aux cheveux rouges, se disant qu’un niais seul refuserait de reconquérir un héritage perdu, alors qu’il suffisait pour cela de séduire une jeune et fort jolie femme.

Certes sir Williams s’était bien gardé de mettre le comte dans la confidence de ses projets ténébreux, car il était hors de doute que celui-ci n’eût pas voulu faire partie d’une association de bandits ; mais il s’était posé vis-à-vis de lui en amoureux dédaigné, rebuté, et qui met au service de sa vengeance son intelligence et son argent.

Ceci posé, on trouvera donc assez naturel que M. de Château-Mailly eût accepté le rôle qui lui était fait.

Il ne connaissait point M. Fernand Rocher… Hermine était belle.

Ces deux raisons suffisaient à sa conscience élastique pour la mettre tout à fait en repos.

Malgré la rapidité avec laquelle les femmes dissimulent leurs impressions et savent donner un calme menteur à leur visage, l’air bouleversé, l’émotion d’Hermine n’échappèrent pas à M. de Château-Mailly.

Il devina qu’il se passait chez elle et autour d’elle quelque chose d’au moins insolite.

– Monsieur le comte, lui dit la jeune femme après les compliments d’usage, allez-vous beaucoup chez la marquise Van-Hop ?

– Fort souvent, madame.

– Connaissez-vous plusieurs personnes de sa société habituelle ?

– Presque tout le monde.

La jeune femme soupira ; mais elle avait déjà reconquis cette force morale qui donne à son sexe le pouvoir d’interroger sans répondre, de pénétrer le secret des autres sans livrer le sien.

Hermine avait avoué franchement, spontanément, dans la naïveté première de sa douleur, au comte de Kergaz et au vicomte Andréa, l’angoisse inexprimable qu’elle éprouvait.

Elle leur avait ensuite montré ce billet tracé par une main de femme, et qui semblait indiquer qu’une autre possédait celui qu’elle appelait de tous ses vœux et qu’elle avait déjà pleuré comme un mort…

Mais en face de M. de Château-Mailly, c’est-à-dire d’un étranger, Hermine retrouva toute la prudence féminine. Elle essaya de savoir sans rien dire elle-même, et ce ne fut que lorsque le comte eut avoué naïvement qu’il n’avait pas remarqué M. Fernand Rocher au bal, que la jeune femme se laissa aller à une demi-confiance.

– Mon mari, dit-elle, a disparu vers deux heures du matin, m’annonçant qu’il sortait pour le reste de la nuit et rentrerait à l’hôtel de son côté. Je l’ai attendu hier toute la journée, toute la nuit dernière, ce matin… et je ne l’ai point vu encore.

– Madame, répondit le comte, qui avait reçu le matin même un petit billet de son mystérieux complice, billet qui lui donnait de minutieuses instructions, votre mari n’est-il pas grand, brun, avec de petites moustaches noires ?

– Oui, dit Hermine.

– Il peut avoir vingt-huit ou trente ans ?

– C’est bien cela, monsieur.

– Ah ! dit le comte, je l’ai vu sortir de chez la marquise avec le major Carden, un officier suédois.

– Et… demanda Hermine, vous êtes bien sûr qu’ils allaient ensemble ?

– Très sûr.

– Mon Dieu ! reprit-elle, omettant de parler du billet, j’ai peur de quelque duel. S’il avait été blessé !…

– Précisément, répondit le comte, je crois me souvenir vaguement d’une querelle qui a eu lieu à la table de jeu… Mais votre mari s’y trouvait-il mêlé, je l’ignore.

Ces paroles semblaient jeter quelque lumière sur la situation ; mais le billet de Fernand laissait toujours dans l’ombre un coin du tableau.

Et pourtant Hermine eut le courage de n’en point parler et de laisser le comte persuadé qu’elle ignorait absolument ce qu’était devenu son mari, et s’il était mort ou vivant.

– Madame, dit M. de Château-Mailly en se levant, je connais le major Carden, je cours chez lui et saurai bientôt ce qu’est devenu votre mari.

Il lui baisa la main et s’en alla, laissant échapper quelques mots qui eussent signifié, pour une femme plus avancée dans la vie, combien il était heureux de devenir utile.

Hermine attendit le retour du comte, essayant de combattre ses soupçons et les premiers symptômes de la jalousie, ce sentiment qui lui était inconnu la veille, par cette pensée que peut-être Fernand s’était battu, qu’il avait été blessé ; que, transporté dans une maison voisine du lieu du combat pour ne point alarmer sa famille, il s’était servi d’une main étrangère ; qu’après tout, et en admettant qu’une femme eût écrit, cela ne prouvait absolument rien…

Mais le ton leste, impertinent, inouï de cette lettre, qu’elle lut et relut à plusieurs reprises, n’était-il pas là pour attester l’aigreur, la haine sourde d’une rivale ?…

Il est de certaines heures où la femme la plus inexpérimentée, la plus ignorante de la vie, acquiert une merveilleuse lucidité, un art de divination étrange, où elle prévoit l’avenir avec une sagacité sans égale.

Malgré les circonstances mystérieuses qui semblaient avoir enveloppé le départ de son mari et prolongé son absence, Hermine demeurait convaincue d’un fait, d’un fait capital, unique en son genre, et qui paraissait dominer tous les autres : Fernand était chez une femme.

Cette femme était déjà ou allait être sa rivale. Comment ? Elle l’ignorait ; mais elle pressentait ce résultat.

Le comte de Château-Mailly revint.

Une heure à peine s’était écoulée depuis son départ, et pourtant cette heure avait eu, pour la jeune femme, la durée d’un siècle.

Hermine était seule au salon, à demi couchée dans sa bergère, dans l’attitude pleine de langueur de la femme frêle dont les tortures morales brisent la faible organisation physique.

Pour la première fois, depuis qu’elle était heureuse et qu’elle oubliait le monde entier pour ne voir et n’aimer que son mari, Hermine songea à être coquette.

Elle avait besoin du comte. Le comte se montrait empressé, dévoué, lui, inconnu la veille, et les femmes ont un tact exquis pour deviner jusqu’où peuvent aller le zèle et l’abnégation de l’homme, s’il entrevoit le plus faible espoir.

La veille, elle eût reçu M. de Château-Mailly avec cette froideur distinguée, cette politesse pleine d’indifférence qui semble dire catégoriquement :

– Vous êtes pour moi un visiteur, un homme du monde chez une femme du monde, rien de plus.

Aujourd’hui, elle semblait comprendre que cet homme, qui se mettait si spontanément à son service, l’aimait et se dévouerait pour elle, au besoin ; et elle lui tendit la main comme à un ami, lui souriant de ce sourire triste et sérieux qui peint la confiance d’une âme endolorie, et d’un geste lui indiqua un siège près de sa bergère.

– Eh bien ? lui dit-elle.

– Le major Carden est parti ce matin pour Londres, répondit le comte, mais j’ai eu quelques détails par son valet de chambre. Rassurez-vous, madame, votre mari est, Dieu merci, encore de ce monde, et il n’a pas quitté Paris.

– Ah ! fit Hermine qui parut respirer.

– Il paraît, reprit le comte, que, en effet, M. Rocher a eu à voix basse et à mots couverts une querelle avec un Suédois compatriote du major, le vicomte de Cambolh. Le vicomte devait quitter Paris le matin même. Il n’avait pas une minute à perdre. Le major était-il le témoin du vicomte ou celui de votre mari ? c’est ce que son valet de chambre n’a pu me dire… Mais la rencontre a eu lieu presque sur-le-champ, vers trois heures du matin… l’arme choisie était l’épée… Le valet du major ne sait pas où elle a eu lieu, mais il a compris, par quelques mots échappés à son maître, que l’adversaire de M. de Cambolh, car il connaît parfaitement le vicomte, avait été blessé au bras, puis transporté dans une maison voisine.

– Et cette maison ?… demanda Hermine toute tremblante.

– Il ne sait où elle est. Seulement, il paraît que c’est chez une dame, une baronne, croit-il, et qui est très liée avec ces messieurs.

Hermine respira.

Elle commençait à espérer ; elle croyait comprendre que tout cela avait eu lieu sans le consentement de Fernand, évanoui sans doute ; et sans les termes de ce billet qu’elle avait reçu, sans nul doute elle eût été tranquillisée tout à fait.

– Madame, reprit le comte, je ne vois dans tout cela qu’une chose fort naturelle. Votre mari s’est battu, il a été blessé ; ses témoins, et sans doute son adversaire, ne sachant encore quelle pouvait être la gravité de sa blessure, et par égard pour vous, l’auront fait transporter ailleurs que chez lui. Cela arrive souvent en pareil cas. Maintenant, j’ajouterai que le vicomte de Cambolh, à ce que j’ai ouï dire, est très répandu dans le monde galant. Qui vous dit qu’il n’a point fait transporter le blessé chez sa maîtresse ? En dépit de leurs vices, ces créatures ont quelquefois du bon… Elles sont, ordinairement, excellentes gardes-malades.

Chaque parole du comte entrait au cœur de madame Rocher comme un coup de poignard.

L’horrible mystère commençait à s’éclaircir : la lettre de femme s’expliquait.

Une seule chose demeurait incompréhensible : comment Fernand, qui l’aimait, qui l’adorait à genoux, avait-il pu signer un billet conçu en ces termes ?

Alors la femme chaste et pure, à qui le mariage avait laissé toutes ses illusions, toutes ses pudiques naïvetés de jeune fille, essaya de séduire, de fasciner, de gagner à sa cause M. de Château-Mailly.

Certes, le baronet sir Williams eût tressailli d’aise s’il eût pu assister à cette scène, en voyant jusqu’à quel point ses plans ténébreux réussissaient.

Il n’aurait pu rêver mieux pour une première entrevue entre la jeune femme et son séducteur futur.

M. de Château-Mailly avait, du reste, une physionomie ouverte, sympathique, nullement dépourvue de franchise.

Il fut éloquent, passionné ; il parla d’un dévouement inaltérable, ressenti à première vue ; il jura à madame Rocher qu’il lui ramènerait son mari, ou du moins qu’il y emploierait tout son zèle et tous ses efforts : et lorsque l’amour emprunte le langage de l’amitié, il est bien fort.

Au bout d’une heure, M. de Château-Mailly avait si bien gagné la confiance de la jeune femme, qu’elle lui permettait de revenir aussitôt qu’il aurait recueilli le moindre renseignement sur la rencontre de Fernand et de M. de Cambolh, et qu’enfin elle lui montra le fameux billet.

Mais à peine le comte eut-il jeté les yeux sur l’écriture, qu’il parut se troubler, laissa échapper un mouvement de surprise et s’écria :

– Mais je connais cette écriture-là !

– Vous… la… connaissez ? murmura madame Rocher, dont tout le sang afflua à son cœur.

– Oui, dit le comte, mais cependant ce serait si bizarre, si inexplicable !

Et, regardant Hermine avec une compassion subite :

– Pauvre femme ! dit-il.

– Monsieur, monsieur, supplia madame Rocher, si vous savez quelle est cette femme… au nom du Ciel ?

Le comte déboutonna sa redingote, y prit dans la poche de côté un petit portefeuille, dans lequel il chercha une lettre mêlée à d’autres ; puis, ouvrant cette lettre, il la confronta avec celle que madame Rocher tenait à la main.

C’était bien le même papier, le même parfum discret, la même plume délicate, allongée même.

Seulement la seconde lettre était ainsi conçue :

« Mon cher comte,

« Veux-tu venir boire du thé et fumer des cigarettes demain mercredi, chez moi ? Tu y trouveras un lansquenet convenable, ta nouvelle passion qui t’a guéri de ton amour pour moi, cher monstre !

« Je vous embrasse et je vous pardonne. »

Cette lettre, dont le style sentait le quartier Bréda le plus échevelé, était signée d’un nom impossible, comme on n’en entend prononcer que dans le monde interlope des pécheresses. L’auteur de cette invitation cavalière se nommait la Topaze. – c’est-à-dire mademoiselle Charlotte Lupin, vulgairement appelée Carambole.

Le comte mit les deux billets sous les yeux d’Hermine.

Hermine les confronta en pâlissant.

– C’est bien la même écriture, murmura-t-elle avec une sorte d’épouvante.

– Seulement, dit le comte, la mienne a un an de date, et ce qui me paraît extraordinaire, madame, c’est que cette créature était en Italie il y a environ quinze jours. Comment est-elle à Paris, comment votre mari s’est-il servi d’elle pour vous écrire ? Voilà ce que j’éclaircirai à tout prix.

Alors M. de Château-Mailly, qui paraissait ou feignait d’être fort ému, lui prit la main, la porta respectueusement à ses lèvres, et lui dit avec un accent dévoué et sympathique vibrant jusqu’au fond de l’âme :

– Hélas ! madame, je vous crois déjà si malheureuse, que je vous supplie de me regarder comme votre ami ; car, moi seul, je puis vous sauver…

Et il osa fléchir un genou devant elle.

– Laissez-moi, ajouta-t-il, m’incliner devant vous comme on s’incline devant la vertu persécutée par le vice.

Elle l’écoutait avec épouvante, elle ne songea point à lui retirer sa main ; elle ne vit plus en lui qu’un homme qui savait peut-être déjà toute l’étendue de son malheur et que le ciel lui envoyait à ce moment suprême comme un protecteur.

– Madame, continua le comte avec véhémence, avant de vous dire quel danger vous courez, et ce que je puis faire pour le conjurer, pour vous sauver, laissez-moi vous faire une question ?

– Parlez, monsieur, répondit la pauvre femme toute tremblante.

– N’êtes-vous pas mère ?… car tout à l’heure, s’interrompit le comte en montrant une porte du doigt, j’ai entendu, là, une voix d’enfant ?

– J’ai un fils de treize mois, dit-elle, manifestant soudain toutes les saintes alarmes de la mère oubliant qu’elle est femme pour ne plus songer qu’à son enfant…

– Eh bien, au nom de ce fils, reprit le comte avec le chaleureux accent du dévouement, ayez foi en moi comme dans un ami, comme dans un père.

Cet homme qui parlait ainsi était jeune, il avait le front loyal, l’œil ouvert ; il disait si noblement le langage de l’amitié, que la naïve jeune femme le crut et se sentit attirée vers lui.

– J’aurai foi en vous, dit-elle.

Alors le comte éloigna respectueusement son fauteuil, comme si la confiance qu’elle lui accordait eût élevé entre elle et lui une invisible barrière, et il reprit :

– Vous me pardonnerez, madame, si j’ose entrer en votre présence dans les honteux détails de la vie de garçon, détails que ne devrait jamais connaître une femme telle que vous.

Elle se tut, semblant, par son silence, l’inviter à parler.

– La Topaze, reprit M. de Château-Mailly, est une de ces créatures perverses que l’enfer semble vomir, à de longs intervalles heureusement, sous l’enveloppe séductrice des anges. C’est une femme sans cœur, sans pudeur, sans aucun scrupule humain, belle à désespérer, ayant ce regard qui fascine et éblouit, cette voix qui enchante, ce génie machiavélique de la séduction que n’ont jamais possédé les nobles femmes de notre monde. Pendant trois années, madame, j’ai été livré tout vivant aux griffes de ce monstre qui sait paraître un ange ; j’ai failli lui laisser ma vie, mon cœur, mon intelligence, ma fortune entière, dont elle m’a pris la moitié. Pourtant, j’étais ce qu’on appelle un homme déjà éprouvé par la vie, un esprit fort. Eh bien ! pour m’arracher des ongles roses de cette harpie, il a fallu une réunion de mes amis les plus chers, constitués en conseil de famille, un tribunal suprême remplaçant ma propre volonté par la sienne. On m’a pris une nuit, chez moi, on m’a jeté dans une chaise de poste, et deux de mes amis m’ont conduit en Allemagne, au-delà du Rhin, à deux ou trois cents lieues de ce minotaure femelle qui me dévorait tout vivant.

Le comte s’arrêta et regarda madame Rocher. Hermine avait la blancheur mate d’une statue. La vie, chez elle, semblait s’être réfugiée tout entière dans son regard, et elle écoutait avidement, comme un condamné écoute les termes lugubres de son arrêt.

– Il a fallu un an de voyages, de grand air, de dévouement de mes amis, il a fallu toutes les preuves amoncelées des infamies de cette créature pour me guérir. Eh bien, madame, si j’en crois ce billet, si j’en crois cette écriture, voilà dans quelles mains, par je ne sais quel mystérieux enchaînement de circonstances que je ne puis débrouiller encore, votre mari est tombé…

Et comme elle fléchissait, à demi brisée, sous le poids de ces révélations, comme elle voyait distinctement le gouffre entrouvert sous ses pieds, le comte reprit sa main et la pressa avec une respectueuse affection.

– Vous comprenez maintenant, dit-il, pourquoi j’ai exigé de vous un serment… Moi seul peux le sauver, vous sauver, sauver la fortune de votre enfant, qui se fondrait sous les mains prodigues de ce monstre comme un lingot dans un creuset ; mais pour cela, madame, il faut que vous vous laissiez conduire par moi ; il faut que vous m’accordiez une confiance aveugle, que chacune de vos actions soit dictée par moi. À ce prix seul je puis ramener le bonheur dans votre maison.

Deux larmes brûlantes, silencieuses, coulaient le long des joues de la jeune femme.

– Je vous obéirai, dit-elle, je vous obéirai comme à un frère…

– Bien, répondit-il ; alors je vous sauverai. Et il ajouta : À partir de ce jour, madame, je ne puis, je ne dois pas revenir ici. Votre mari doit ignorer que j’y suis venu ; je dois être pour vous un étranger.

– Mon Dieu ! fit-elle avec un effroi subit, ne vous reverrai-je donc pas ?

– Si, répondit le comte ; demain soir, à la brune, sortez à pied de l’hôtel, puis montez dans une voiture de place, et allez aux Champs-Élysées ; je serai au coin de l’avenue Lord-Byron. Et, comme elle paraissait hésiter : Regardez-moi, dit-il en levant sur elle un regard loyal et calme, ai-je l’air sincère ?

– J’irai, répondit-elle, toute rougissante de son hésitation.

Le comte se leva, lui baisa la main et ajouta :

– Ayez foi en moi… je vous sauverai. Adieu…

Il fit deux pas vers la porte, puis revint :

– Pas un mot de tout cela, dit-il, pas même à votre mère ; le succès est à ce prix.

– Je vous le promets, répondit-elle.

Et le séducteur s’en alla, laissant Hermine livrée aux plus noires angoisses, mais déjà pleine de foi et d’espoir en cet homme que sir Williams, le maudit, venait de jeter sur son chemin.

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