IX Les charbonniers

Jacques Vaillant avait découvert, trop tard malheureusement, quand il n’était plus temps de combattre le mal, la cause de la maladie de sa femme. Catherine avait eu l’esprit frappé. En rendant la liberté au sauvage, elle croyait l’avoir jeté au milieu d’effroyables dangers que son imagination exagérait encore. Cette pensée l’avait tuée.

Mais l’ancien dragon avait des sentiments généreux, l’âme grande. Il n’en voulait point au malheureux, innocent, d’ailleurs, à qui il devait le deuil éternel de son cœur. Au contraire, il s’intéressait plus vivement à son sort.

L’hiver avait été long et dur avec deux mois de neige, et Jacques avait aussi ses craintes. Triste, pensif, il se demandait souvent :

– Qu’est-il devenu ?

Les paroles incohérentes prononcées par la défunte dans ses heures de délire s’étaient gravées dans sa mémoire et, quoi qu’il fît, elles étaient toujours présentes à sa pensée. Il tremblait que le sauvage ne fut, en effet, mort de faim et de froid ou qu’il n’eût été dévoré par les loups affamés.

Les beaux jours revinrent, ramenant avec eux les chauds rayons, les nuits tièdes, la verdure, les fleurs parfumées, les bourdonnements d’insectes, les chants d’oiseaux.

Un jour d’avril on aperçut le sauvage dans les environs de la Bosse grise.

En apprenant cela, Jacques Vaillant éprouva un immense soulagement. Toutefois, au bout de quelques jours, il se mit à douter. Est-ce bien le sauvage qu’on avait vu ? Si on s’était trompé ? Il retomba dans sa perplexité. Voulant à toute force acquérir une certitude, il sortit un matin de chez lui, s’appuyant sur sa canne, et se dirigea vers la forêt. Il monta vers la Bosse grise en suivant le bord du ruisseau jusqu’à sa source.

Celui qu’il cherchait était là, assis sur une roche, les jambes pendantes, en contemplation devant deux écureuils qui faisaient des exercices de voltige en se poursuivant à travers les branches d’un hêtre. Caché derrière un rideau de feuillage, Jacques Vaillant ne pouvait le voir ; lui-même n’avait pu encore apercevoir le vieillard ; mais, déjà, le bruit des feuilles froissées dans le balancement des branches lui avait révélé la présence d’un homme dans sa solitude.

Il se laissa glisser sur le sol, prêt à fuir.

Jacques Vaillant, écartant quelques branches, sortait du fouillis de verdure qui l’avait caché jusqu’alors.

Deux regards rapides se croisèrent.

Le vieillard eut une exclamation de joie.

Le sauvage l’avait reconnu. Sa physionomie changea d’expression et le feu sombre de ses prunelles s’éteignit. Il sentait que c’était un ami et non un ennemi qui venait lui faire une visite. Au lieu de se sauver, il s’avança vers Jacques Vaillant, qui s’était arrêté. Le vieillard l’examinait avec surprise.

– C’est singulier, pensait-il, il n’a pas changé : il est toujours plein de force et de santé ; le froid et la faim ne l’ont donc pas fait souffrir ?

En voyant la douleur peinte sur le visage de Jacques Vaillant, le coureur des bois s’attrista subitement. De grosses larmes roulèrent dans ses yeux. Était-ce l’émotion du souvenir ? Peut-être venait-il de deviner que la bonne Catherine n’était plus de ce monde. Peut-être le savait-il depuis longtemps. Qui sait s’il n’avait pas entendu les cloches de Mareille tinter le glas des morts pour Catherine, si, avec sa vue perçante, debout sur un rocher proéminent, il n’avait pas vu sortir le cercueil de la maison où il avait reçu une si affectueuse hospitalité ?

Quoi qu’il en fût, le vieux soldat vit les larmes et se sentit profondément touché.

– S’il voulait me suivre, se dit-il, je l’emmènerais et le garderais près de moi ; je serais pour lui un protecteur, un ami ; je l’habillerais, je le nourrirais, je lui apprendrais à parler, si c’est possible, et je le ferais instruire. Oui, en souvenir de ma pauvre Catherine, je voudrais l’arracher à sa misérable existence. Je suis sûr qu’au bout de huit jours passés avec moi, il n’aurait plus le désir de me quitter pour revenir ici.

Sous l’action de cette pensée généreuse, il prit la main du sauvage et chercha à l’entraîner, tout en essayant de lui faire comprendre que ce qu’il avait de mieux à faire était de le suivre.

Mais le coureur des bois retira vivement sa main, fit trois pas en arrière et le regarda tristement en hochant la tête. Il semblait dire :

– Vous avez trahi ma confiance, c’est mal !…

Le vieillard sentit le reproche. Il fit une tentative pour rentrer en faveur. Mais le coureur des bois, effarouché, soupçonneux, était devenu craintif. Il tourna les talons, s’enfonça sous bois et disparut.

– C’est fini, murmura Jacques Vaillant, il n’y a rien à faire pour lui ; sa vie errante, misérable, lui plaît ; il faut l’abandonner à sa malheureuse destinée.

Il revint sur ses pas, toujours triste et désolé, en pensant à Catherine, mais complètement rassuré, cette fois, au sujet du sauvage.

– Ah ! se disait-il, si la mort ne m’avait pas enlevé si vite ma pauvre femme, elle aurait pu guérir.

L’année suivante, voyant qu’on ne cherchait plus à troubler sa tranquillité, à s’emparer de lui, l’hôte de la forêt devint moins craintif, moins farouche. Il cessa de se cacher. Il ne prenait plus autant de précautions pour ne pas être vu lorsqu’il allait faire ses provisions. On le rencontrait journellement. Si, par un reste de défiance, il ne se laissait pas encore approcher de trop près, du moins il ne se sauvait plus. On voyait bien qu’il n’avait plus peur de l’homme. Il commençait à s’apprivoiser.

S’enhardissant de plus en plus, poussé par la curiosité, sans doute, et peut-être aussi par d’autres sentiments, il s’en vint rôder autour des huttes de charbonniers. Ceux-ci, loin de l’effrayer, de le repousser, cherchaient, au contraire, à l’attirer près d’eux. Il paraissait particulièrement sensible aux paroles affectueuses des femmes. Il aimait les enfants, qui s’habituaient à le voir et n’avaient plus peur de lui ; il s’approchait d’eux, les regardait tristement et quelquefois les prenait dans ses bras et les embrassait. Une mère coupait un morceau de pain de la miche, y joignait un morceau de lard, de bœuf ou de fromage, et un enfant portait cela joyeusement au sauvage. C’était l’aumône du pauvre au malheureux. Il appuyait une main sur son cœur – c’était sa manière de remercier – et il mangeait. Comme cela lui semblait bon ! On voyait le plaisir qu’il éprouvait.

Assis sur un monticule, à une certaine distance, ou bien couché sur la branche d’un arbre, pendant des heures entières, il regardait travailler les charbonniers. Tout ce monde en mouvement, hommes, femmes et enfants, le réjouissait ; il s’intéressait beaucoup à tout ce qu’il voyait faire, il s’amusait à écouter le bruit des scies, à voir tomber du chevalet les morceaux de bois sciés de même longueur, à voir rouler les brouettes, porter les civières et empiler ensuite le bois destiné aux fourneaux.

Il fut plus vivement intéressé encore quand il vit, de distance en distance, sur des emplacements nettoyés, dont on avait battu le sol, s’élever une trentaine de pyramides construites avec des morceaux de bois sciés précédemment, dressés bout à bout et symétriquement alignés.

Il passait d’un étonnement à un autre. D’abord il avait pensé que ces meules de bois étaient des cabanes d’un nouveau genre que construisaient les charbonniers. En effet, n’était-ce pas pour s’abriter contre le froid, le vent, la pluie ou la neige qu’ils recouvraient les meules, de la base au sommet, d’une épaisse chemise d’argile ? Mais il comprit bientôt qu’il s’était trompé.

Les meules établies et le travail de revêtement terminé, les charbonniers allumèrent dans les cheminées ménagées à l’intérieur de chaque meule un feu de petit bois. Alors une fumée noire et épaisse s’échappa au sommet des meules. Au bout de trois ou quatre heures, les charbonniers cessèrent d’entretenir le feu du foyer.

La cheminée se trouvant entièrement remplie de menus charbons, le feu gagnait déjà les bûches voisines et allait successivement se communiquer aux autres.

Les cheminées furent bouchées et l’on pratiqua de nouvelles ouvertures nommées ouvreaux, lesquels fonctionnent comme des cheminées et appellent vers eux la combustion.

La carbonisation se fait de haut en bas et du centre à la circonférence ; à mesure qu’elle avance, le charbonnier ferme les premiers ouvreaux et en pratique d’autres un peu au-dessous. On voit la meule s’affaisser sur elle-même, par suite de la diminution considérable qu’éprouve le volume du bois. Enfin, quand la carbonisation a atteint la base de la meule, on ferme toutes les ouvertures, ouvreaux et évents, et on laisse s’éteindre le feu. La carbonisation se fait plus ou moins vite, suivant la quantité de bois ; cinq jours au plus pour les petites meules, quinze jours pour les plus grosses.

Pendant la durée des feux, le pauvre sauvage ne manqua pas un seul jour de venir voir le travail des charbonniers. On aurait dit que les petits nuages de fumée qui sortaient des meules, léchant la croûte de terre, qui montaient ensuite en spirales bleuâtres pour disparaître bientôt, emportés par le vent, étaient pour lui un spectacle merveilleux.

Nous l’avons dit, tout ce qu’il voyait faire l’intéressait. Il regardait, se rendait compte de tout et cherchait à comprendre. Pourquoi faisait-on ceci et ensuite cela ? Il était curieux. Il voulait savoir. Aussi le voyait-on chaque jour, de grand matin, à son poste d’observation. Évidemment il se faisait un grand travail dans sa pensée et il devait y avoir dans son cerveau une éclosion d’idées.

Une nouvelle surprise l’attendait à la démolition des meules. Il avait vu entasser le bois ; maintenant le bois n’existait plus, c’était du charbon. Son étonnement se manifesta dans une admiration naïve. Il était émerveillé et heureux, surtout, de découvrir le secret du travail qu’il avait vu faire, Alors, pour la première fois, il osa s’approcher des charbonniers ; il chercha à leur faire comprendre qu’il les avait vus travailler, qu’il s’était intéressé à leur travail et qu’il était content. Il toucha le charbon, il en leva des brassées, comme si c’eût été une joie pour lui de se noircir les mains et le visage.

Les voituriers vinrent avec leurs grandes bannes et enlevèrent le charbon. Il y avait là un homme qui recevait de l’argent ; cet homme paraissait être le maître des charbonniers. Le sauvage l’avait vu plusieurs fois déjà, aux jours de paye, assis devant une table sur laquelle il comptait des piles de pièces d’or, d’argent et de cuivre. Les charbonniers, rangés autour de lui, attendaient silencieux. Il les appelait l’un après l’autre et remettait à chacun un certain nombre de pièces jaunes et blanches étalées sur la table.

Le sauvage comprit que ces pièces rondes, brillantes et sonnantes qu’on remettait à l’homme étaient le prix du charbon et que les pièces semblables qu’il avait vu donner aux charbonniers, étaient le prix de leur travail.

Il ne connaissait pas la valeur de l’argent, mais il devina que c’était avec ces petits morceaux de métal que les charbonniers se procuraient tout ce qui leur était nécessaire : du linge, des vêtements, du pain, la viande et le lard qu’ils faisaient cuire, les légumes, herbes ou racines meilleures que celles qu’il trouvait dans le bois, des œufs plus gros que ceux pondus dans les nids des arbres.

Ce fut une révélation. Il avait compris la raison, la nécessité du travail.

Il devint songeur, soucieux. Quelque chose le tourmentait. Il était jeune et fort ; mais que faisait-il de sa jeunesse ? À quoi lui servait sa force ? Il voyait travailler les charbonniers et il sentait en lui comme la honte de ne rien faire.

Un jour, il vit un chevalet inoccupé, la scie était à côté.

Il eut une sorte de tressaillement nerveux et ses yeux étincelèrent.

Il saisit la scie, mit une perche sur le chevalet, prit mesure, ainsi qu’il avait vu faire, pour couper de même longueur, et se mit à scier.

Autour de lui, on cria :

– Bravo ! bravo ! c’est très bien !

– C’est qu’il n’est pas gauche du tout, dit une femme.

– On dirait qu’il n’a fait que ça toute sa vie…

– Il est fort et il est adroit.

Se voyant encouragé, il continua. Les enfants étaient en admiration devant lui. L’ouvrage fondait dans ses mains, pour nous servir de l’expression d’un vieux charbonnier. Sans prendre une minute de repos, sans lever le nez en l’air, ne regardant ni à droite ni à gauche, il sciait, sciait toujours avec acharnement, avec fureur, avec une sorte de passion. Le bois coupé de longueur s’entassait autour de lui.

À l’heure de la soupe on fut obligé de l’arrêter.

– Viens, lui dit-on.

On l’emmena. Il s’assit à la table des charbonniers et mangea avec eux. Le travail lui avait donné de l’appétit ; il dévora tout ce qu’on mit devant lui. On ne trouva point qu’il mangeait trop : il avait bien gagné son dîner. Il travailla encore le soir. Il revint le lendemain, il revint les jours suivants.

Quand il ne sciait pas, il brouettait des charges énormes. Il aidait à empiler le bois, à construire les meules ; on l’employait à tout. On n’eut jamais à lui dire : ceci est mal fait. Il alluma et entretint le feu des cheminées ; il ouvrit et ferma les ouvreaux ; il fit du charbon. En quelques mois, le sauvage était devenu charbonnier. Il ne recevait aucun salaire. Pourquoi lui aurait-on donné de l’argent ? Il n’aurait su qu’en faire. Mais il n’avait plus à courir dans la forêt pour trouver sa nourriture ; il y avait toujours quelque chose pour lui dans les huches, qu’il ait travaillé ou non. L’hiver il n’avait plus à redouter le froid ; toutes les huttes lui étaient ouvertes ; il avait sa place au foyer, devant les bûches rouges ou les flammes du fagot.

Il s’était, on le comprend, facilement habitué à une meilleure nourriture, aux aliments cuits. Toutefois, il préférait toujours l’eau au vin, qui lui semblait une boisson détestable.

S’il eût voulu, il aurait pu rester constamment avec les charbonniers ; mais, bien qu’il se fût peu à peu apprivoisé et familiarisé, il était toujours l’homme sauvage ; il aimait sa liberté. Il préférait sa litière de feuilles sèche dans sa grotte à un lit dans une hutte.

Les charbonniers étaient quelquefois quinze jours, trois semaines et même plus sans le voir. Quand il revenait, on lui faisait fête ; on lui donnait à manger ce qu’on avait de meilleur. Comme on connaissait ses goûts, vite on lui faisait cuire quelques pommes de terre sous la cendre. Les femmes le flattaient, les enfants lui faisaient mille caresses, sautaient sur ses genoux, jouaient avec lui.

On l’amadouait, on aurait voulu le garder, non pas seulement parce qu’il rendait des services et que c’était un cheval à l’ouvrage, mais aussi parce qu’il était bon.

On l’avait pris, en affection. On avait pitié de son triste sort.

Il savait bien qu’on l’aimait, que tous ces braves gens, hôtes comme lui de la forêt, étaient ses amis ; mais il restait insensible, en apparence, à toutes les avances, rien ne pouvait le séduire. Il était attaché à sa grotte, à la source limpide du rocher, comme les lierres aux flancs dentelés et anguleux de la Bosse grise. Évidemment il trouvait dans sa vie errante un charme infini ; il se replongeait avec bonheur dans sa solitude, savourant en quelque sorte son isolement. Alors, délicieusement bercé par le chuchotement des feuilles et le chant des oiseaux, regardant passer les nuages, il reprenait ses rêves mystérieux, interrompus par les distractions du travail.

Pendant ce temps, il revenait à sa nourriture d’autrefois ; il ne mangeait pas de bonnes choses comme chez ses amis les charbonniers, mais il ne s’en portait pas plus mal.

En entendant parler autour de lui, il avait appris la signification d’un certain nombre de mots et à les prononcer. Il disait oui, non, bonjour, bonsoir, merci, monsieur, madame… Il nommait également plusieurs objets ; pain, viande, fruit, légume, scie, bois, charbon, etc… Cela indiquait qu’avec un peu de bonne volonté et de patience, on aurait pu, peut-être en peu de temps, lui apprendre à parler. Mais trop occupés de leurs travaux, ne voyant en lui, d’ailleurs, qu’un pauvre diable, un innocent, condamné à une existence misérable, les charbonniers ne pensèrent pas à lui rendre cet immense service.

Ses vêtements s’usaient vite, quand même ils ne s’en allaient pas en morceaux arrachés par les ronces et les épines. Cependant les charbonniers et les personnes qui le rencontraient dans la forêt remarquèrent qu’il était toujours assez convenablement vêtu, légèrement l’été, chaudement l’hiver.

Ceci pourrait étonner. Voici le mot de l’énigme.

Jacques Vaillant ne l’oubliait point. De loin, constamment, il veillait sur lui, hommage rendu à la mémoire de sa chère défunte. Au renouvellement de chaque saison, sans que personne pût savoir où il allait, il sortait de chez lui, ayant un paquet sous son bras. Il gagnait la forêt, suivait le ruisseau jusqu’à sa source et déposait son paquet dans l’anfractuosité du rocher.

Le jour même ou le lendemain, venant boire à la source, le coureur des bois trouvait le paquet, qui contenait, presque toujours, un vêtement complet et une ou deux chemises de bonne toile de ménage.

Nous l’avons vu couvert de deux peaux de loup à peu près ajustées à sa taille. C’est après l’hiver 1868-1869, qui avait été extrêmement rigoureux dans les montagnes des Vosges, qu’on lui avait vu porter, pour la première fois, cette espèce de pardessus.

À la fin de l’automne, une bande de loups, probablement chassée d’une autre contrée, était venue chercher un refuge dans la forêt de Mareille. Comme on n’aime nulle part le voisinage de ces bêtes nuisibles et dangereuses, on leur fit la chasse. Dix ou douze furent tués et plusieurs autres blessés, dont deux mortellement. Ceux-ci moururent l’un près de l’autre dans un fourré et furent trouvés quelques jours après par le coureur des bois.

Un jour il avait vu un charbonnier dépouiller un renard qu’on avait pris dans un piège. Il fit comme il avait vu faire. Il dépouilla les bêtes et emporta les deux fourrures.

Mais, comme nous le verrons tout à l’heure, ce n’était point parce qu’il s’était fabriqué un vêtement avec les deux peaux de loups qu’on lut avait donné le nom de Jean Loup.

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