VIII À LA MAISON DES ENFANTS

Après un assez long silence, la comtesse reprit :

– Maxime, à cette soirée du ministre, tu t’es vivement intéressé au jeune sous-préfet, que tu ne connaissais pas, et vers qui tu te sentais irrésistiblement attiré. Ah ! c’était la voix du sang qui parlait à ton cœur !… Moi, je l’avais tout de suite reconnu, car malgré les changements apportés par l’âge, le visage du jeune homme me rappelait celui de l’enfant ; et puis, ce qui t’a échappé, mais que j’ai bien remarqué, moi, ce sont les points de ressemblance qu’il a avec toi.

Je ne te dirai pas quelles furent mes craintes, mes anxiétés pendant cette longue soirée ; à chaque instant je tremblais que tu ne découvrisses la vérité. Alors, je ne voulais pas, – tu en devines toutes les raisons, – que tu connusses l’existence du fils de Marie Sorel. C’eût été ta vie troublée, notre tranquillité à tous deux peut-être à jamais détruite.

Tu comprends maintenant, Maxime, pourquoi j’ai subitement éloigné de moi la pensée d’une adoption ; sachant que tu avais un fils, ma conscience me défendait d’introduire dans notre maison un étranger à qui tu te serais attaché, que tu aurais aimé !

C’est dans l’intérêt de ton repos, de notre bonheur à tous deux, que je ne t’ai point parlé du petit André, que je t’ai soigneusement caché le secret de Marie Sorel. Je dis son secret, mon ami, parce qu’elle a fait tout au monde pour cacher sa vie et t’empêcher ainsi de découvrir qu’elle était enceinte lorsque tu as rompu avec elle.

Marie Sorel a si bien réussi à se faire oublier de la plupart de ceux qui l’ont connue autrefois, que toi-même tu ne pensais plus à elle, et que peut-être tu la croyais morte.

– Oui, murmura le comte, je la croyais morte.

– Je suis condamnée, mon ami, continua la malade, je vais mourir ; au moment de te quitter pour toujours, près de paraître devant Dieu, j’ai interrogé ma conscience : elle m’a répondu que je devais te dire ce que tu viens d’entendre, que c’était un devoir que j’avais à remplir.

À présent, ma conscience est tranquillisée, l’apaisement se fait dans mon âme.

Quand je ne serai plus, Maxime, que feras-tu ? je ne te le demande pas, je n’ai pas à le savoir… Toi aussi, tu interrogeras ta conscience et c’est elle, d’accord avec ton cœur, qui te dictera ta conduite.

La malade se tut ; il semblait que toutes ses forces se fussent épuisées.

Le comte avait pris une de ses mains brûlantes de fièvre, et la pressait doucement dans les siennes.

– Maxime, dit-elle, y a-t-il encore quelque chose que tu désires savoir ?

– Oui.

– Qu’est-ce ?

– Pourquoi le fils de Marie Sorel se nomme-t-il André Clavière ?

– Il porte le nom de celui qui, devant la loi civile, est son père.

– Je comprends : André Clavière, mortellement blessé par le baron de Simiane, a épousé Marie Sorel.

– Oui, et le mariage a eu lieu in extremis. Le mourant a voulu épouser Marie afin de légitimer l’enfant qu’elle allait mettre au monde.

– Merci, murmura M. de Rosamont.

Il mit un baiser sur la main de la malade, dont la tête était retombée sur l’oreiller et qui fermait les yeux.

Un profond silence régnait maintenant dans la chambre.

Le comte, ayant la tête dans ses mains, s’absorba dans une méditation profonde.

Trois jours après, Louise de Noyons, comtesse de Rosamont, rendit le dernier soupir, en souriant à son mari.

La noble femme s’en allait en paix.

Le comte l’embrassa pieusement, puis lui ferma les yeux.

Après les derniers devoirs rendus à la comtesse, M. de Rosamont s’enferma chez lui et resta plus d’un mois sans sortir et sans recevoir personne ; il avait condamné sa porte, et à ceux qui se présentaient les domestiques répondaient :

– Monsieur le comte n’est pas visible.

On ne pouvait guère en vouloir au veuf de se soustraire aux compliments de condoléances, de se refuser aux consolations même de ses plus anciens amis. Son chagrin justifiait l’isolement dans lequel il voulait qu’on le laissât.

De fait, le comte était tout entier à sa grande douleur, à laquelle venaient se joindre des tourments d’une autre nature qui, s’ils n’étaient pas causés par des remords, lui venaient des reproches qu’il s’adressait, dans sa conscience d’honnête homme.

Aussi, s’il pensait beaucoup à la chère défunte, qui lui avait été si dévouée, qui l’avait rendu si heureux et dont il avait pu apprécier les nombreuses et rares qualités, il pensait également à Marie Sorel, dévouée, elle aussi, non moins bien douée que Louise de Noyons, et qu’il avait – il le sentait aujourd’hui – brutalement abandonnée.

Et Marie, cette belle jeune fille, chaste et pure, qui s’était donnée à lui par amour, Marie avait un fils, un fils dont il était le père et qui portait le nom d’un autre. André Clavière ! Vingt fois, chaque jour, ce nom lui venait aux lèvres avec celui de Marie Sorel.

Son seul chagrin, peut-être, pendant plus de vingt ans, avait été de ne pas avoir un fils ; l’avait-il assez désiré ce fils que la comtesse ne lui donnait pas, ne pouvait pas lui donner !

Et cet enfant, ce fils, qu’il n’avait jamais eu de la femme légitime, la maîtresse le lui avait donné ! Mais pour André Clavière, légitimé par le mariage, il n’était qu’un étranger ; il n’avait pas droit à l’affection de son fils ; loin de là, le jeune homme pouvait même lui jeter à la face ces mots :

« – Je ne vous estime pas ! »

Les sentiments de la paternité le remuaient jusqu’au fond de l’âme ; il sentait qu’il aimait le fils de Marie Sorel, qu’il ne pouvait pas réclamer comme sien. Il était père et il ne l’était pas.

Certes, pour cet homme, qui pendant tant d’années avait ardemment désiré un fils, la punition était cruelle. Dans ses sentiments mêmes, le séducteur de Marie Sorel trouvait son châtiment.

Pourquoi avait-il troublé, brisé la vie de la jolie demoiselle de magasin ? Assurément, puisqu’il ne pouvait pas l’épouser, il aurait dû la laisser à son travail, gardien de sa sagesse.

Cependant au souvenir de ces jours d’amour si vite passés, au souvenir des baisers de la jeune fille qui l’avait tant aimé, le comte n’avait pas les regrets cuisants qu’il aurait dû éprouver. D’où lui venait cette tranquillité intérieure ? Peut-être d’une espérance.

La première fois qu’il sortit de son hôtel, M. de Rosamont donna l’ordre à son cocher de le conduire à la maison des enfants de Boulogne.

C’était là que son fils avait été élevé, et en reconnaissance des soins qui lui avaient été donnés, il voulait faire un don à l’établissement.

Il ne savait pas, – la comtesse mourante ne le lui avait pas dit, – que la veuve d’André Clavière était immensément riche, et que la Maison maternelle, fondée par elle, avait une dotation plus que suffisante pour subvenir à tous ses besoins.

N’ayant aucune raison pour ne pas se faire connaître, le comte donna son nom à la sœur converse, qui s’empressa d’aller prévenir la supérieure.

La mère Agathe reçut le noble visiteur dans ce salon que nous connaissons, où, dix-huit ans auparavant, la Dame en noir avait reçu la comtesse de Rosamont.

La mère Agathe, maintenant, se tenait presque constamment dans ce salon, car elle n’avait plus sa grande activité d’autrefois, et quand elle paraissait au milieu des enfants, dans les cours, les classes ou les dortoirs, c’était toujours appuyée au bras d’une de ses religieuses.

Elle avait subi la loi commune : elle avait vieilli. Toutefois, bien qu’elle fût dans sa soixante-dixième année, elle donnait, comme par le passé, tous ses soins à la direction de la maison, voulant toujours voir par ses yeux. N’eussent été ses jambes qui s’étaient affaiblies et ne lui permettaient plus d’aller et venir comme jadis, on aurait pu croire qu’elle était toujours la femme de quarante ans que nous avons connue.

La Dame en noir n’avait appris de son passé à la mère Agathe que ce qu’elle avait cru devoir lui faire connaître, non que la religieuse ne méritât point toute sa confiance, mais parce qu’il n’y avait pas eu nécessité à lui tout dire. Ainsi, la mère Agathe ignorait absolument que le comte de Rosamont eût été mêlé à l’existence de Marie Sorel.

Elle accueillit le comte avec son affabilité habituelle, et ce fut avec un doux sourire qu’elle lui demanda à quoi elle devait l’honneur de sa visite.

– Mon Dieu, madame la supérieure, répondit M. de Rosamont, plusieurs fois déjà j’ai entendu parler de votre maison, de la façon dont elle est dirigée, et tant de bien m’a été dit de vous, madame la supérieure, et de vos dignes compagnes, que je n’ai pu résister au désir de vous voir et de rendre visite, en même temps, aux enfants dont vous êtes devenue la mère.

– Le bien qu’on vous a dit de nous, monsieur le comte, nous nous efforçons de le mériter. Ainsi, vous avez le désir de voir nos enfants ?

– Oui, madame, si c’est possible.

– Oh ! nous ne les cachons à personne, fit la religieuse en souriant. Dans un instant, monsieur le comte, je vous conduirai au milieu d’eux.

– Vous en avez beaucoup en ce moment ?

– Soixante-seize, et, comme toujours, à peu près autant de petites filles que de petits garçons.

– Vos ressources ne vous permettent pas, peut-être, d’en avoir un plus grand nombre. À ce propos, madame la supérieure, j’ai aussi le désir de m’associer aux personnes généreuses qui soutiennent votre œuvre et, si vous le voulez bien, je vais vous remettre cent mille francs.

– Monsieur le comte, je dois vous répondre qu’il ne m’est pas possible d’accepter votre don.

– Comment ! pas possible ? Pourquoi ?

– Nous ne manquons pas de ressources, monsieur le comte ; avec la dotation de notre maison, nous pourrions avoir ici, constamment, plus de cent enfants. Notre œuvre n’est pas soutenue, comme vous le pensez, par plusieurs donateurs ; la Maison maternelle a été fondée par une dame dont la charité est inépuisable, et elle ne veut – cela est absolu – associer personne à son œuvre de grande bienfaisance ; d’ailleurs, la bienfaitrice de nos chers enfants est immensément riche.

– Puis-je vous demander le nom de cette dame ?

– J’ai le regret de ne pouvoir vous le donner, monsieur le comte : la fondatrice de cette maison a toujours voulu rester inconnue.

– Ah ! fit le comte. Ainsi, ce don que je désirais vivement vous faire…

– Je ne puis le recevoir, et je vous en ai dit la raison.

– Alors, je ne dois pas insister ?

– Ce serait inutile.

– Cette maison, madame la supérieure, existe depuis déjà des années ?

– Elle a été fondée en 1863.

– Un jeune homme, aujourd’hui sous-préfet à Avranches, n’a-t-il pas été un des premiers enfants que vous avez reçus et élevés ici ?

La mère Agathe regarda le comte avec étonnement et inquiétude. Voyant qu’elle hésitait à répondre, M. de Rosamont reprit :

– Madame la supérieure, je sais que le jeune homme dont je parle, M. André Clavière, est un enfant de votre maison ; mais il n’y a rien dans mes questions qui doive vous inquiéter ; je connais un peu M. André Clavière, et dans mes paroles, je vous en prie, ne voyez que le très vif intérêt que je porte à votre ancien élève.

– Eh bien, monsieur le comte, c’est vrai, M. André Clavière a été élevé dans cette maison ; il n’avait pas encore trois ans lorsqu’il nous a été confié.

– Par sa mère ?

– Oui, monsieur le comte, par sa mère.

– Mme Clavière était-elle donc si pauvre ?…

La religieuse ne put s’empêcher de sourire.

– Mon Dieu, monsieur le comte, répondit-elle évasivement, Mme Clavière aurait pu très bien ne pas se séparer de son enfant et l’élever elle-même ; mais elle connaissait notre maison et aussi M. le docteur Abel Chevriot, qui était alors le médecin de nos enfants, et sans pouvoir vous dire à quel sentiment elle a obéi, elle nous a confié son petit André.

– Qu’elle adorait ?

– Elle aimait l’enfant comme, à présent, elle aime le jeune homme, autant que peut aimer la plus tendre des mères. André était un enfant adorable, monsieur le comte, doux et bon, docile, studieux, aimant et d’une intelligence rare. Nos sœurs le chérissaient et il était aimé de tous ses petits camarades.

– Sa mère venait le voir souvent ?

– Oui, monsieur le comte, très souvent :

– À quel âge est-il sorti de la Maison maternelle ?

– À onze ans.

– Alors sa mère l’a placé dans un pensionnat ?

– Au lycée Louis-le-Grand, monsieur le comte.

– Enfin il a fait de très sérieuses études, ce qui indique que Mme Clavière avait une certaine aisance ?

La mère Agathe se contenta de répondre par un mouvement de tête. Elle agita le cordon d’une sonnette à portée de sa main. Quelques instants après une religieuse se présenta.

– Ma sœur, lui dit la supérieure, il est trois heures, nos petits garçons doivent être sortis de la classe.

– Oui, ma mère, ils viennent d’entrer en récréation.

– M. le comte de Rosamont désire leur faire une visite, dit la mère Agathe en se levant ; offrez-moi votre bras, ma sœur, je vais accompagner M. le comte.

Quand il se trouva en présence des enfants, qui n’avaient interrompu leurs jeux que pendant une minute, le comte se sentit très ému.

À la vue de toutes ces jeunes têtes, de ces mines éveillées, de ces yeux largement ouverts, qui le regardaient avec curiosité, il se laissait aller à l’attendrissement.

C’est qu’il pensait à André, à son fils, et il se disait :

« – Ici, dans ce préau, peut-être à cet endroit même où sont posés mes pieds, il jouait avec ses petits camarades, comme jouent en ce moment ces enfants sous mes yeux. »

Comme si elle eût deviné sa pensée, la mère Agathe lui dit, lui montrant un banc de pierre :

– C’est assis sur ce banc, monsieur le comte, dans les dernières années qu’il est resté avec nous, que notre cher André aimait à apprendre ses leçons.

– Ah ! fit M. de Rosamont.

Il marcha vers le banc et s’y assit. Mais il se releva presque aussitôt, rougissant ainsi qu’une jeune fille et comme honteux de son action.

– Monsieur le comte désire-t-il voir maintenant l’intérieur de l’établissement, visiter nos classes, nos dortoirs ? demanda la mère Agathe.

– Oui, madame la supérieure, et avec grand plaisir.

On se rendit dans les classes que le comte trouva bien aérées, très vastes, très propres et dans un ordre parfait. Aussi crut-il devoir complimenter la mère Agathe sur la bonne tenue de la maison.

– Il faut cela dans l’intérêt de nos chers enfants, monsieur le comte, répondit la religieuse. Grâce à l’air pur qu’ils respirent ici et, à la bonne tenue de la maison, que vous avez bien voulu remarquer, nous avons très rarement des enfants malades.

– Et aussi, pouvez-vous ajouter, grâce aux bons soins que vous leur donnez.

– Nous sommes des mamans, monsieur le comte.

Le comte, précédé de la bonne vieille religieuse, monta dans les dortoirs où il s’amusa à compter les petits lits recouverte chacun d’une courte-pointe piquée de percaline bleue.

– C’est ici que couchent nos grands, monsieur le comte, dit la religieuse.

Puis ouvrant une porte :

– Et voici le dortoir de nos petits.

M. de Rosamont pénétra dans le second dortoir où les lits, moins grands, étaient également recouverts de la courte-pointe de percaline bleue.

– Madame la supérieure, dit le comte, le petit André a-t-il couché dans ce dortoir ?

– Certainement, monsieur le comte, et comme tous les jeunes, jusqu’à l’âge de six ans.

– Tenez, ajouta-t-elle, en faisant quelques pas, ce lit était le sien, le premier, comme vous voyez, à côté du lit de notre sœur, qui couche au dortoir.

Le comte, arrêté devant le petit lit, demeura quelques instants pensif. De grosses larmes roulaient dans ses yeux.

– Monsieur le comte, reprit la mère Agathe, je ne vous invite pas à visiter les classes et les dortoirs de nos petites filles ; vous ne verriez pas autre chose, dans l’autre aile de la maison, que ce que vous avez vu de ce côté.

Ils descendirent et se retrouvèrent dans le parloir où M. de Rosamont remercia la mère Agathe du gracieux accueil qu’elle lui avait fait.

– Madame la supérieure, lui dit-il, vous ne pouvez recevoir aucun don pour votre maison ; cependant, avant de prendre congé de vous, il me serait bien agréable de vous laisser quelque chose, non pour l’établissement, puisque c’est impossible, mais pour acheter des jouets à distribuer à vos petits garçons et à vos petites filles.

– Cela, monsieur le comte, je peux l’accepter.

– Ah ! vous me rendez heureux ! Pour acheter ce que vous voudrez à vos enfants, voici un billet de mille francs.

Et le comte mit le billet de banque dans la main de la religieuse.

Ils échangèrent encore quelques paroles et le visiteur se retira.

M. de Rosamont emportait de sa visite à la Maison maternelle des souvenirs qui allaient servir d’aliment à ses pensées. Ses impressions au milieu des enfants, à la vue de ce banc de pierre où son fils s’était si souvent assis, de ce petit lit dans lequel il avait dormi pendant plusieurs années, ses impressions, disons-nous, ne devaient jamais s’effacer.

Le comte était sorti de chez lui soucieux, préoccupé, sombre ; il y rentra presque gai.

Les domestiques le remarquèrent et se félicitèrent entre eux de voir leur maître commencer, enfin, à surmonter son chagrin.

– Après tout, disait le maître d’hôtel, il faut bien qu’on en arrive à prendre le dessus ; on ne vit pas avec les morts.

De fait, il semblait que l’âme du comte se fût rassérénée. Il était sorti de son mutisme, il avait secoué sa torpeur. C’était comme un retour à la vie.

Il cessa de s’enfermer dans son appartement et sa porte ne fut plus condamnée. Pendant quelques jours il reçut de nombreuses visites. Il les rendit. Il alla voir aussi d’autres personnes qu’il ne pouvait pas, sans impolitesse, négliger plus longtemps. Il s’occupa aussi de ses affaires avec son notaire. Tout cela lui prit un grand mois.

Un matin il annonça à ses serviteurs, comme il l’avait déjà annoncé à son notaire et à ses amis, qu’il allait faire un voyage et que, peut-être, il serait absent plusieurs mois.

– Ne vais-je pas accompagner monsieur le comte ? demanda le valet de chambre.

– Non, Antoine, je pars seul ; mais si j’avais besoin de vous, mon vieux et fidèle serviteur, je vous l’écrirais et vous viendriez me rejoindre.

Le comte de Rosamont partit seul, ainsi qu’il l’avait déclaré, et sans avoir dit à personne où il se proposait d’aller.

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