IX AVRANCHES

Les époux Pinguet, ces fidèles amis de la Dame en noir, avaient cédé leur fonds de commerce. Ils s’étaient retirés avec une jolie petite fortune, douze mille francs de revenu annuel, dont le capital était représenté par des titres de rente sur l’État et autres valeurs mobilières de tout repos.

Ils avaient loué et fait meubler, ainsi qu’il convenait pour d’honnêtes petits rentiers, un appartement boulevard Magenta. C’était là qu’ils habitaient l’hiver. Ils passaient les beaux jours d’été à la villa Clavière, à Vaucresson, car depuis plusieurs années, Charles Pinguet était devenu le gardien de la charmante propriété, la Dame en noir n’ayant voulu la vendre à aucun prix.

Souvent, quand Charlotte et son mari comparaient leur situation présente à celle de leur début, à l’époque de leur mariage, ils s’attendrissaient en pensant à l’amie à laquelle ils devaient tout : leur aisance, leur tranquillité, le bonheur dont ils jouissaient.

– Ah ! comme elle mérite bien d’être heureuse ! disait Charlotte. Chère Marie, que de bien elle a fait, que de bien elle fait encore tous les jours ! Y en a-t-il assez aujourd’hui par le monde qui, comme nous, lui doivent leur bonheur !

– C’est vrai, Charlotte, et elle ne se lasse pas de faire le bien, de répandre ses bienfaits ; sa grande fortune le lui permet ; mais la plupart des riches n’ont pas un grand cœur comme le sien ; ils sont nombreux les riches qui ne pensent jamais à soulager les souffrances, la misère des autres.

Il semble que la Dame en noir a le don de faire disparaître les maux de l’existence de ceux sur qui tombe son regard. Tous ceux qu’elle a connus pauvres et malheureux autrefois sont maintenant dans la joie.

À preuve Julie Verrier. Était-elle assez misérable, celle-là ! Était-elle tombée assez bas, la pauvre Chiffonne ! Mais la Dame en noir lui a tendu la main, l’a tirée de la boue, l’a relevée.

– Et aujourd’hui, dit Charlotte, reprenant la parole, Julie Verrier, la Chiffonne, comme on l’avait surnommée dans le mauvais temps, Julie Verrier et son associée, Aurélie Gosselin, sont en devoir de faire fortune.

Ah ! il y a loin du temps où la pauvre Chiffonne était, matin et soir, rouée de coups par cette canaille de Joseph Gallot…

– Qui n’avait pas volé le joli coup de baïonnette qu’elle lui a porté en plein ventre et qui l’a fait passer de vie à trépas, murmura Pinguet.

– Mon ami, la Chiffonne a vengé du même coup elle et Marie. Mais, à présent, tout cela est de l’histoire ancienne. Grâce à Marie Sorel, Julie Verrier et Aurélie Gosselin se sont établies entrepreneuses, et leur maison est en pleine prospérité. Elles travaillent pour les premières maisons de couture et les grandes maisons de modes de Paris. Elles ont trente ouvrières dans leur atelier de la rue du Sentier, sans compter les ouvrages de passementerie qu’elles font exécuter au dehors par d’autres ouvrières, dont le nombre varie, selon que les commandes sont plus ou moins importantes et nombreuses.

Enfin, les deux associées sont en très bonne voie, et après les difficultés des mauvais jours, elles peuvent, maintenant, se donner un peu de bon temps.

Par exemple, elles ne sont pas ingrates ; elles savent ce qu’elles doivent à la Dame en noir et ne veulent pas l’oublier ; elles lui ont voué la plus vive reconnaissance, et Julie ne parle jamais de sa bienfaitrice et d’André sans verser des larmes.

– C’est tout de même une bonne fille, la Chiffonne.

– Oui, bien sûr ; va, si elle n’avait pas été ce qu’elle est, Marie ne se serait pas ainsi intéressée à elle. Elle a su reconnaître que la Chiffonne était plus une victime qu’une coupable. À voir aujourd’hui Julie Verrier, à l’entendre, on ne se douterait jamais qu’elle a été une fille… de mauvaise vie.

Comme tu le disais tout à l’heure, Charles, partout où passe la Dame en noir, les cris de douleur s’apaisent, la misère disparaît, le mal est conjuré.

Ah ! si quelque chose venait troubler encore le repos de Marie, toucher à ses joies, à son bonheur, Dieu ne serait pas juste !

– Et comme Dieu est juste, Charlotte, la Dame en noir, heureuse maintenant, aura toujours tout le bonheur qu’elle mérite. Du reste, elle n’a plus rien à désirer ; son fils, qui est devenu un homme tel qu’elle voulait qu’il fût, marche d’un pas sûr vers un brillant avenir et lui donne toutes les satisfactions.

– Il faut bien qu’elle soit récompensée, après avoir tant souffert.

Quelque temps après cet échange de paroles entre les époux Pinguet, un matin, Charlotte reçut une lettre portant le timbre d’Avranches et dont elle reconnut tout de suite l’écriture.

– C’est de Marie ! s’écria-t-elle gaiement. Elle s’empressa de rompre le cachet et de lire.

– Ce n’est pas, j’espère, une mauvaise nouvelle ? dit Pinguet.

– Non, mon ami, Dieu merci !

– Qu’est-ce que l’on te fait savoir ?

– Marie m’invite à venir passer quelque temps auprès d’elle, à Avranches. Du reste voilà la lettre, lis ; il y a aussi quelque chose pour toi au sujet de la villa.

– Tu ne peux pas refuser l’invitation, dit Pinguet après avoir lu.

– Assurément non ; nous fixerons le jour de mon départ et je répondrai à Marie, en lui annonçant mon arrivée. Tu vois toute l’affection qu’elle a aussi pour Julie Verrier, puisqu’elle me dit dans sa lettre qu’elle l’invite également à venir à Avranches, et qu’elle serait heureuse de nous avoir en même temps.

– Eh bien, ça peut se faire si, en ce moment, Julie n’est pas absolument retenue à Paris.

– Elle ne pourrait être retenue que si Aurélie était malade ; j’espère donc que la chose s’arrangera ainsi que Marie le désire. Dès demain j’irai rue du Sentier afin de m’entendre avec Julie.

Je ne te le cache pas, Charles, malgré la peine que j’aurai à m’éloigner de toi, je suis enchantée d’aller à Avranches, d’abord parce que je me trouverai avec mon amie et son fils, et puis un peu aussi parce que je verrai pour la première fois la Normandie, qui est, d’après ce qu’on dit, un si beau pays ; et en plus de la Normandie, la mer. Oh ! la mer ! Comme ce doit être magnifique ! Tu as vu la mer, toi ?

– Souvent, quand j’étais commis-voyageur ; alors j’allais au Havre, à Dieppe, à Boulogne, à Brest, à Cherbourg, à Lorient, à Nantes.

Charlotte embrassa son mari.

– Charles, dit-elle, je suis heureuse, bien heureuse d’aller passer quelques jours avec mon amie ; il me semble que je ne l’ai pas vue depuis plusieurs années ; cependant elle nous a fait une visite l’année dernière, et moi-même je suis allée à Pithiviers.

Un matin, à dix heures et demie, Charlotte Pinguet et Julie Verrier descendaient du train à Avranches, chacune ayant à la main un lourd sac de voyage.

Comme elles n’avaient pas dit le jour où elles arriveraient, elles n’étaient pas attendues à la gare ; mais pour monter dans la ville les voitures ne manquaient pas, chaque hôtel ayant la sienne pour recevoir les voyageurs.

Charlotte et Julie n’avaient pas à préférer telle voiture à telle autre ; elles montèrent dans la première venue, celle de l’Hôtel de France. Et quand le véhicule eut encore reçu six voyageurs, clients habituels de l’Hôtel de France, le cocher grimpa sur son siège, et les deux chevaux partirent au petit trot ; mais, bientôt, ils n’allaient plus marcher qu’au pas, car, malgré les contours qui en adoucissent la pente, la route est raide à monter.

Comme beaucoup de villes de France, comme Langres par exemple, la ville d’Avranches à été bâtie sur un haut plateau dont la hauteur, toutefois, ne peut être comparée à celui de Langres, la forteresse imprenable qui défend nos frontières de l’est, et est un des points les plus élevés de France.

Dans la voiture, les hommes qui paraissaient se connaître depuis longtemps, causaient entre eux. Charlotte et Julie écoutaient. À en juger par ce qu’ils disaient, ces messieurs étaient des voyageurs de commerce ; à en juger par l’éloge qu’ils faisaient de l’hôtel où ils allaient descendre, on devait croire qu’il était le meilleur et le plus renommé de la ville.

On entra à Avranches et bientôt on arriva à l’Hôtel de France, qui se trouve à l’entrée d’une rue étroite, s’embranchant sur la rue principale de la ville, et qui n’est pas précisément bien situé. Mais dès qu’on a pénétré dans une vaste cour, formant un rectangle, l’aspect change : de chaque côté, les murs sont tapissés de ces belles roses appelées « Gloire de Dijon » ; partout des arbustes verts ; c’est riant, c’est gai ; on respire un air pur, embaumé, la poitrine se dilate. Et le voyageur affamé ouvre ses narines aux appétissantes odeurs qui viennent de la cuisine.

Au fond de la cour s’élève le bâtiment principal de l’hôtel ; c’est là, au rez-de-chaussée, que se trouve la salle à manger, la table d’hôte, éclairée par six grandes fenêtres.

En jetant les yeux sur ce corps de bâtiment, on éprouve une surprise : on sent, on devine qu’il a été autrefois une demeure aristocratique, affectée depuis au service d’une hôtellerie.

Au milieu de la cour de l’hôtel, les voyageurs mettent pied à terre.

Avant que les deux femmes aient pu défendre leurs valises, un garçon les prend, les emporte. Au même instant, un petit homme ayant une serviette blanche sous le bras, à la figure avenante, réjouie, la bouche souriante, s’approche des voyageuses. C’est le maître de la maison.

– Mesdames, dit-il, veuillez me suivre.

Tout interloquées, Charlotte et Julie se regardent, échangent un sourire et suivent le patron, qui les conduit dans un vaste salon, contigu à la salle à manger, et dont l’ameublement est presque luxueux.

– Mesdames, dit le maître de l’hôtel, vous êtes sans doute des Parisiennes ?

– Oui, monsieur, nous sommes de Paris, répondit Charlotte.

– Oh ! je l’avais vu tout d’abord ; la Parisienne, voyez-vous, on la reconnaît tout de suite à son allure, à ses manières, à son élégance. Ah ! Paris, Paris !… Il n’y a qu’une belle ville au monde, c’est Paris !

Cependant, continua-t-il, avec une expression de fierté, on peut admirer en Normandie, à Avranches, dans ce salon même, certaines belles choses, des choses qui ne sont pas inférieures à celles qu’on voit dans de somptueuses demeures, dans les palais de Paris, de Fontainebleau, de Versailles, au grand et au petit Trianon.

Tenez, mesdames, voyez, regardez ces panneaux sculptés, c’est beau, c’est superbe ; ce n’est pas mieux à Versailles ; ce sont de très riches et très précieuses sculptures sur bois ; comme tout cela est finement ciselé ! Ces guirlandes de fleurs font l’admiration des connaisseurs, on en parle partout, même dans les livres écrits sur les beaux-arts.

On m’a offert de ces panneaux des sommes énormes, mais je ne veux pas les vendre. Ces belles sculptures, mesdames, sont du XVIIe siècle ; je ne sais pas le nom du sculpteur ; mais la délicatesse et le fini du travail disent assez que ces panneaux sont l’œuvre d’un grand artiste.

Le patron était si fier, si heureux de faire voir la décoration de son salon, réellement admirable, que les voyageuses lui donnèrent la satisfaction de regarder sérieusement ces vieilles sculptures, en disant à chaque instant :

– Oui, monsieur, c’est très bien.

– Êtes-vous pour quelques jours à Avranches, mesdames ? demanda l’hôtelier.

– Oui, monsieur, pour plusieurs jours, répondit Charlotte.

– Alors, je vais vous faire donner deux belles chambres.

– Mais, monsieur, nous n’allons pas demeurer à l’hôtel pendant notre séjour à Avranches.

– Ah ! mais… mais… Alors, vous avez des amis dans notre ville ?

– Mme Clavière est notre amie, et nous sommes attendues à la sous-préfecture.

– Quoi ! vous connaissez notre sous-préfet ! exclama le brave hôtelier tout décontenancé.

– Oui, monsieur, nous connaissons beaucoup le sous-préfet d’Avranches.

– Je… je ne savais, pas… je ne pouvais pas deviner, balbutia l’excellent homme ; je suis confus de vous avoir ainsi attardées, et je vous prie de m’excuser. Mais je vais faire porter immédiatement vos bagages à la sous-préfecture, et ma fillette, que je vais appeler, va vous y conduire.

Aussitôt dit, aussitôt fait.

Un quart d’heure plus tard, Charlotte et Julie se jetaient l’une après l’autre dans les bras de la Dame en noir.

Louise reçut l’ordre d’ajouter deux couverts à la table du déjeuner.

La fidèle servante, qui avait vieilli au service de la mère et du fils, et remplacé la bonne Mme Durand, morte depuis quinze ans, achevait d’exécuter l’ordre de sa maîtresse lorsque le sous-préfet parut dans la salle à manger.

Midi sonnait. C’était l’heure du déjeuner, et le jeune homme était d’une exactitude militaire.

– Tiens ! fit-il, qui donc ma mère a-t-elle à déjeuner ?

– Monsieur ne devine pas ?

– Ma foi non, Louise ; d’ailleurs, je ne suis pas devin.

– Deux dames de Paris, monsieur André.

– Charlotte Pinguet ! Julie Verrier ! s’écria joyeusement le sous-préfet.

Et il se précipita dans le petit salon où les deux voyageuses donnaient à Mme Clavière des nouvelles des personnes qu’elles avaient vues avant de quitter Paris et qui, toutes, les avaient chargées de leurs compliments affectueux pour la mère et le fils.

André embrassa Charlotte et Julie avec effusion.

Il savait que Mme Pinguet était l’amie d’enfance de sa mère, et il n’avait pas oublié le terrible drame de la Maison maternelle : des bandits maltraitant les religieuses, voulant l’arracher des bras de sa mère affolée, et Julie Verrier, furieuse comme une lionne blessée, plongeant une baïonnette dans le ventre du chef de la bande et l’étendant mort à ses pieds.

Certes, si ces deux femmes étaient les amies dévouées de sa mère, elles étaient également les siennes.

Ce fut à la Chiffonne qu’il offrit son bras quand Louise, ouvrant la porte du salon, annonça que madame était servie.

À Avranches comme à Pithiviers, Mme Clavière sortait peu. À l’exception du dimanche, on la voyait rarement dans la ville. Elle assistait à la messe de huit heures, et c’était généralement le dimanche qu’elle rendait les visites que quelques dames de fonctionnaires lui avaient faites dans la semaine.

Elle connaissait mieux les villages des environs d’Avranches que la ville elle-même ; elle les visitait, accompagnée de Louise, tantôt en voiture, le plus souvent à pied.

Elle s’en allait ainsi cherchant des malheureux à secourir, des misères à soulager, des larmes à sécher.

Elle aimait trop à faire le bien pour en pouvoir perdre l’habitude.

Les pauvres de la ville se ressentaient de sa bienfaisance ; mais ses intermédiaires agissaient si discrètement, ainsi qu’il leur était recommandé, que les personnes secourues ne se doutaient point que les dons qu’ils recevaient venaient de la main charitable de la mère du sous-préfet.

Était-il, d’ailleurs, possible de le deviner ?

On sait bien que, presque toujours, un sous-préfet n’est pas riche, et on était loin de supposer que Mme Clavière, toujours simplement vêtue de noir, possédait l’immense fortune que nous connaissons. Le département de la Manche n’est pas le moins riche de l’ancienne Normandie ; les terres y sont fertiles, les pâturages gras et nombreux, ce qui permet l’élevage en grand des bêtes des races bovine, ovine et chevaline. Et puis, la grande culture des céréales y est en honneur. Dès qu’on s’éloigne de la mer et qu’on pénètre à l’intérieur du pays, on est émerveillé par la puissance de végétation, par la riche nature de cette partie du Cotentin, qu’arrosent de nombreux cours d’eau. De tous les côtés l’œil s’arrête sur de vastes et vertes prairies et des coteaux ensemencés qui promettent de superbes moissons.

Où la terre est productive, où le travail ne manque pas aux bras, il y a le bien-être.

Aussi les déshérités de la vie sont-ils moins nombreux dans la Manche que dans beaucoup de nos autres départements.

Il y en a, cependant, dans l’ancien pays des Unelles et des Abrincatui, comme il en existe partout. La Dame en noir, d’ailleurs bien renseignée, savait trouver les pauvres, les souffrants, les familles étreintes par la misère, soit par suite de maladie, de chômage forcé, soit par trop de bouches à nourrir.

Il y avait bien encore, de temps à autre, à réparer autant que possible le mal causé par la mort d’un brave et honnête travailleur prématurément enlevé à sa femme et à ses enfants.

Bref, l’inépuisable charité de la Dame en noir trouvait toujours et quand même à s’exercer, et si peu nombreux que fussent les malheureux dans l’arrondissement, elle parvenait à donner un millier de francs par mois.

Nous l’avons dit, elle sortait peu. Comme à Vaucresson autrefois, comme à Paris, comme à Pithiviers, elle aimait toujours la solitude. Elle ne s’ennuyait jamais. Du reste, elle n’était jamais oisive : elle s’amusait à confectionner des vêtements d’enfants pour un orphelinat, elle faisait de la tapisserie, ses robes elle-même, se souvenant qu’elle avait été couturière, elle brodait, et puis elle avait la lecture.

Depuis qu’elle avait eu des loisirs et la possibilité de lire, elle avait lu beaucoup ; aussi avait-elle constamment appris ; et elle lisait encore, trouvant qu’elle avait toujours à apprendre.

C’est ainsi qu’elle passait ses jours dans la tranquillité. Voir son fils content, gai, suffisait à la rendre heureuse. Elle n’avait pas à envier un autre bonheur.

L’arrivée à Avranches de ses deux amies allait apporter quelque changement à son existence monotone.

– Il faut commencer à faire voir un peu la ville à ces dames, dit André à sa mère, avant de retourner à son travail.

– Je le veux bien, mon ami.

– Voyons, où vas-tu les conduire ?

– À l’église Notre-Dame, où elles verront les magnifiques vitraux.

– Bien, mais il faudrait, avant, les mener au donjon de l’ancien château, leur faire voir la chapelle gothique de l’ancien évêché et terminer votre promenade au Jardin des plantes où vous jouirez, mesdames, d’une des plus belles vues qu’il y ait en France.

En deux jours, ajouta le sous-préfet en souriant, quand vous vous serez promenées sur nos allées plantées de tilleuls, que vous aurez contemplé notre merveilleux panorama, il ne vous restera plus rien à voir dans notre petite ville. Dame, Avranches n’est pas Paris. Mais il y a de charmantes promenades à faire dans les environs.

La vallée de la Sée et la vallée de la Sélune valent la peine d’être visitées.

Mme Clavière et ses amies sortirent à deux heures.

Comme nous n’avons pas à donner ici la description du donjon ni de la chapelle gothique de l’ancien évêché, aujourd’hui salle des Pas-Perdus du tribunal, ni de l’église de Notre-Dame-des-Champs et de ses vitraux, église toute moderne où l’on cherche à imiter le style du XIIIe siècle, nous laisserons Mme Clavière et ses compagnes faire leur promenade en ville pour les retrouver vers quatre heures au Jardin des plantes.

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