XIII ANGOISSES

Ils étaient arrivés à l’entrée de la large avenue du château, laquelle, déjà, était ombragée par les marronniers séculaires qui la bordaient, entrelaçant leurs branches. Mais ils n’avaient plus à s’abriter contre le soleil qui descendait vers le couchant et dont les rayons s’étaient attiédis. Du reste, la jeune fille avait depuis quelques instants fermé son ombrelle.

Elle essuya ses yeux et un doux sourire reparut sur ses lèvres ; mais son front resta assombri et son regard conserva l’expression d’une grande tristesse.

– Je suis contrariée, mécontente, dit-elle.

– Pourquoi donc, mademoiselle ?

– Parce que je vous ai ennuyé en vous parlant trop de moi, comme je viens de le faire.

– Oh ! n’ayez pas cette pensée, mademoiselle.

– C’est bien, vous croyez devoir protester. Mais avouez-le, monsieur Édouard, vous me trouvez bien singulière.

– Non, mademoiselle, je vous trouve naturelle et pleine de franchise ; et je vous remercie de me croire assez votre ami pour pouvoir me parler sans chercher à dissimuler vos amertumes.

– Hélas ! je ne peux pas toujours me renfermer en moi-même ; j’ai l’âme communicative et je vous ai confié mes peines, sachant que vous pourriez me comprendre.

– Dois-je vous dire, mademoiselle, que vous avez en moi un confident discret ?

– Je vous connais, monsieur Édouard, et c’est parce que je vous connais et apprécie la délicatesse de vos sentiments, que je suis sortie aujourd’hui de la réserve que je me suis imposée et qui est une de mes souffrances.

Mais je reviens encore à vous parler de moi ; assez, assez ! je ne veux pas être ridicule à vos yeux.

– Oh ! mademoiselle !

Elle passa la main sur son front brûlant et, changeant de ton :

– Donc, monsieur Édouard, dit-elle, vous allez restaurer le tableau de M. le curé ?

– J’ai pris cet engagement, mademoiselle, comprenant que vous le désiriez.

– Alors c’est pour moi…

– Oui, pour vous, mademoiselle.

– Merci. A-t-il réellement de la valeur, ce tableau ?

– Une très grande valeur, s’il est, comme j’en ai presque la certitude, une œuvre de Paul Véronèse.

– Et les autres, le cadeau de M. de Linois ?

Et comme l’artiste, pinçant les lèvres, gardait le silence :

– Je comprends, fit-elle, vous ne voulez pas dire que M. de Linois aurait pu se dispenser d’offrir ces toiles à l’église de Grisolles.

– M. de Linois a fait plaisir à M. Logerot, répondit Édouard.

La jeune fille resta un moment silencieuse et reprit :

– Mme Moranne est vraiment une fort jolie blonde.

– Oui, elle est jolie, fit laconiquement l’artiste.

– Elle a bien une tête de vierge.

– Un visage digne du pinceau d’un grand maître.

– Avouez, monsieur Édouard, que cette jeune femme vous a vivement impressionné.

– Oui, mademoiselle, comme m’impressionne toujours une chose véritablement belle.

– Vous l’avez regardée avec une grande attention, vous l’admiriez.

– Je ne m’en défends point ; je suis artiste, mademoiselle, et toujours l’artiste est admirateur de la beauté plastique, de la forme.

– Prenez garde, monsieur Lebel, fit Claire d’un ton animé.

– À quoi, mademoiselle ?

– Cette jeune femme va se trouver devant vous plusieurs fois ; l’admiration peut conduire à un autre sentiment, et si les doux yeux bleus de la jolie blonde s’emparaient de votre cœur, les conséquences pourraient en être fâcheuses.

– Mon cœur n’a rien à redouter, mademoiselle, répliqua Édouard un peu brusquement, il n’est pas à prendre.

Il ajouta avec un accent de tristesse indéfinissable :

– L’amour de mon art me défend contre un autre amour ; et puis, si je devais aimer, j’ai trop le respect des devoirs de la femme et de moi-même pour permettre à mon cœur d’éprouver un sentiment coupable.

Claire s’appuya plus fortement sur le bras du jeune homme.

– Est-ce que je vous ai fait de la peine ? demanda-t-elle.

– Non, mademoiselle, non, répondit-il ; mais, sans le vouloir, vous venez de me rappeler que, dans mon humble position, je n’ai pas le droit d’aimer, que beaucoup des joies de ce monde me sont défendues.

– Monsieur Édouard, est-ce que vous parlez sérieusement ?

– Oui, mademoiselle.

Claire pâlit et baissa la tête. Ce « oui, mademoiselle » venait de pénétrer dans son cœur comme une lame d’acier. Ils venaient d’entrer dans la cour du château.

– Mais arrivez donc ! leur cria M. Darimon, debout sur le perron, il y a une heure que Julie est rentrée ; il n’est pas permis de s’attarder ainsi à faire l’école buissonnière.

– Vous entendez, dit la jeune fille à l’oreille de l’artiste, voilà l’écho de la pensée des autres. Cependant l’excellent homme n’y entend pas malice ; il dit cela comme il dirait autre chose.

*

* *

Presque tout de suite après le dîner, Claire se retira dans son appartement.

Elle éprouvait le besoin d’être seule avec les pensées tumultueuses qui hantaient son cerveau.

Pelotonnée dans un fauteuil, les pieds sur un pouf et le bras recourbé, soutenant sa tête alanguie, elle s’enfonça peu à peu dans une profonde rêverie et ne s’aperçut point que des pleurs jaillissaient de ses yeux.

Quand, à dix heures, Julie entra dans la chambre, elle trouva sa maîtresse tout en larmes.

– Mon Dieu, mademoiselle, s’écria-t-elle, mais qu’avez-vous donc ?

Claire se redressa brusquement, essuya rapidement son visage et répondit, en ébauchant un sourire.

– Je n’ai rien.

La femme de chambre secoua tristement la tête.

– Si, dit-elle, vous avez quelque chose ; vous souffrez, ma chère et bonne maîtresse, et cela depuis longtemps déjà, depuis trop longtemps.

Claire laissa échapper un long soupir.

– Mademoiselle, reprit Julie, essayant de prendre le ton enjoué, il y a ce dicton connu dans tous les pays : Cœur qui soupire, n’a pas ce qu’il désire.

– Julie, que veux-tu dire ?

La femme de chambre avança un tabouret sur lequel elle s’assit aux genoux de sa maîtresse.

– Ma chère maîtresse, dit-elle après lui avoir baisé la main, vous êtes bien sûre, n’est-ce pas ? que mon affection pour vous est sincère et profonde ?

– Oui, tu m’aimes, Julie, et c’est en raison de cette affection que tu m’as donnée, de ta fidélité et de ton dévouement que tu es ici, près de moi, plutôt une amie qu’une femme de chambre.

– Eh bien, mademoiselle, voulez-vous me permettre de vous parler ce soir bien franchement ?

– Oui ; mais que peux-tu avoir à me dire ?

– Tout d’abord, mademoiselle, que vous êtes bien changée depuis l’année dernière, tellement changée que je ne reconnais plus Mlle Claire Dubessy, autrefois si ferme, si absolue dans ses idées, si prompte dans ses décisions ; c’était là une de vos précieuses qualités, mademoiselle, et ce que, avec la franchise, on admirait le plus dans votre beau caractère. Oh ! la franchise est toujours dans votre cœur, une âme comme la vôtre ne peut pas avoir de défaillances ; mais depuis quelque temps, comme si le ressort de votre volonté s’était brisé, vous paraissez affaissée et vous vous laissez prendre par une torpeur qui afflige vos serviteurs, tous ceux qui vous aiment sincèrement, et les inquiéterait sérieusement, si cet état de votre esprit devait se prolonger.

– Tout cela est vrai, Julie, et je ne me reconnais plus moi-même ; mais voilà, je m’ennuie.

– Vous vous ennuyiez déjà il y a trois ans lorsque j’ai eu le bonheur d’entrer à votre service. Comme à tout, mademoiselle, il y a une cause à l’ennui ; détruisez la cause et l’ennui disparaîtra.

Claire secoua la tête.

– Tu ne peux pas savoir ce qui se passe en moi, murmura-t-elle.

– Peut-être bien que si, mademoiselle.

Le regard de Claire interrogea anxieusement la physionomie de la femme de chambre.

– Mademoiselle, reprit doucement Julie, je vous prie de me pardonner si je me suis permis de scruter vos pensées et de deviner un peu les choses intimes de votre cœur ; si je suis coupable, il faut s’en prendre à mon affection pour vous, au vif intérêt que je prends à votre bonheur ; et puis, c’est un peu votre faute si j’ai appris à lire dans vos yeux et sur votre physionomie. Oui, certainement, vous vous ennuyez et beaucoup de vos tristesses sont justifiées : on vous condamne en quelque sorte à jouer dans votre maison un rôle qui répugne à votre caractère, un rôle que vous trouvez indigne de vous.

– Ah ! oui, soupira la jeune châtelaine.

– Mais il y a autre chose, ma chère maîtresse.

Claire ne put s’empêcher de tressaillir.

Julie continua :

– M. Édouard Lebel, qui n’est pas aussi sauvage qu’il le veut paraître, est sous tous les rapports un jeune homme fort bien : instruction sérieuse, éducation parfaite, beaucoup de distinction, de l’esprit plus encore qu’il ne le laisse voir ; son talent est indéniable, nous en avons d’ailleurs la preuve sous les yeux ; cet ours mal léché, comme certains l’appellent, parce qu’il ne se livre pas et a le bon esprit de se tenir également à distance des uns et des autres, est cependant un parfait homme du monde ; c’est Mme la comtesse de Blérac qui le dit et le répète à qui veut l’entendre et elle s’y connaît bien. Cela indique, mademoiselle, que ce jeune homme pauvre, qui a lutté et lutte encore pour la vie, a été soigneusement élevé et que sous la main intelligente qui l’a dirigé, les plus nobles sentiments se sont développés en lui.

À vingt-huit ans, M. Lebel a déjà l’expérience d’un homme mûr, et cela parce qu’il a souffert, beaucoup vu et beaucoup observé.

Je dois vous l’avouer, ma chère maîtresse, dès qu’il est arrivé à Grisolles, M. Lebel m’a inspiré une très vive sympathie et je ne saurais dire jusqu’à quel point je me suis tout de suite intéressée à lui. Depuis, je me suis plu à l’étudier et ce que j’ai découvert en lui à provoqué mon enthousiasme pour sa personne. Chez M. Lebel rien de mesquin, rien de terre à terre, tout est noble et grand. Il est artiste jusqu’au bout de ses ongles et, naturellement, il a la passion de son art, passion sans laquelle il ne pourrait s’élever au-dessus du niveau ordinaire. Et puis, il est bon, généreux et, dans son âme, il n’existe rien de vénal, rien qui puisse ressembler à un calcul.

Après une pause, Julie poursuivit :

– Mais ce que je vous dis là, ma chère maîtresse, vous le savez aussi bien que moi, mieux que moi ; vous avez comparé M. Édouard Lebel à tous ces jeunes messieurs qui vous font la cour et se disputent votre main, et vous vous êtes tout de suite aperçue que M. Lebel leur était infiniment supérieur. Alors, et peut-être à votre insu, un travail s’est fait dans votre pensée, ensuite dans votre cœur, qui cherchait à se donner, et depuis quelques mois déjà vous aimez M. Édouard Lebel, vous savez enfin ce que c’est que l’amour, que vous désiriez tant connaître.

– Julie, que dites-vous ? s’écria Claire devenue très pâle.

– Ce que j’ai compris, deviné, ce qui est, ma chère maîtresse.

– Eh bien, si, comme tu le crois, j’aimais M. Lebel, comment jugerais-tu une pareille folie ?

– D’abord, mademoiselle, je ne dirais pas que c’est une folie, mais une chose réfléchie et pleine de raison.

– Ah !

– Ma chère maîtresse, ce que je viens de vous dire de M. Édouard Lebel répond d’une façon complète à votre question. Mais ne dites pas « si j’aimais », puisque vous aimez. Eh bien, mademoiselle, vous n’avez plus à hésiter, vous avez enfin trouvé le mari qui vous convient, le mari qu’il vous faut, et, j’en suis sûre, M. Édouard Lebel vous rendra la plus heureuse des femmes.

– Julie, répondit Claire, les yeux baignés de larmes, je ne veux plus dissimuler avec toi, puisque ton regard a su pénétrer jusqu’au fond de mon cœur ; oui, j’aime M. Édouard Lebel, je l’aime comme je voulais aimer ; mais cet amour, dont je pourrais être si heureuse et, je n’hésite pas à le dire, si fière, cet amour jette le trouble dans mes pensées et l’angoisse dans mon âme.

– Ah ! par exemple, mademoiselle, voilà ce que je ne comprends pas.

– Tu ne peux pas comprendre… J’aime M. Lebel, Julie, mais s’il ne n’aime pas, lui !

La femme de chambre eut un malicieux sourire.

– Oh ! répliqua-t-elle, mademoiselle sait très bien qu’elle est aimée.

– Non, je doute.

– Vous doutez ? est-ce possible ? Mais il vous adore !

– Il ne me le dit pas, il ne me le fait pas comprendre.

– Son attitude vis-à-vis de vous est absolument correcte ; mais il ne serait plus lui et perdrait beaucoup à vos yeux s’il était moins humble et moins respectueux. Si vous attendez qu’il parle ou sorte seulement de la réserve qu’il s’impose, vous attendrez longtemps.

En vérité, est-ce à lui, pauvre, de dire à Mlle Dubessy qu’il l’aime et se met dans le rang des prétendants à sa main ? Votre grande fortune le tient à distance. Mais que serait-il donc s’il ne voyait pas dans cette fortune un obstacle entre lui et la belle châtelaine de Grisolles ? Il serait ce que sont les autres et pire qu’eux encore. Donc, mademoiselle, il ne viendra pas à vous ; c’est à vous d’aller à lui.

– Moi, moi !

– Oui, mademoiselle. Redevenez telle que je vous ai connue, et avec cette belle franchise qui vous caractérise, prenez sa main et dites-lui : « Je vous aime et je sais que vous m’aimez ; vous n’avez pas plus à penser que je suis riche que moi à me dire que vous êtes sans fortune. Convaincue que notre bonheur est dans notre union, acceptez sans ennui, sans contrariété la fortune que je suis si heureuse de vous offrir. Et, maintenant, allez trouver mon tuteur et faites lui la demande de ma main.

– Tu arranges facilement les choses, Julie ; mais je ne peux pas dire cela à M. Édouard Lebel ?

– Pourquoi donc ?

– Ah ! pourquoi !

– N’êtes-vous plus maîtresse de vous-même ? Qu’est-ce qui vous retient ?

– Une chose terrible devant laquelle je m’arrête effrayée et qui me paralyse.

– Je suis moi-même effrayée, mademoiselle ; quelle est donc cette chose si terrible ?

– Si grande que soit ma confiance en toi, Julie, je ne puis encore te la faire connaître. Apprends seulement qu’elle élève entre M. Lebel et moi une barrière autrement redoutable que ma fortune. Eh bien, voilà ce qui me tourmente sans cesse, voilà pourquoi je souffre et pleure souvent.

– Oh ! ma chère et bonne maîtresse !

– M. Lebel m’aime, tu le crois, je le crois aussi, j’ai besoin de le croire ; eh bien, Julie, s’il apprenait tout à coup ce que d’autres lui ont caché, ce que je lui cache à mon tour, il serait capable de me haïr.

– Mon Dieu !

– Et je tremble ! Et cet affaissement, ce manque de volonté et d’énergie que tu me reprochais tout à l’heure, tout cela est causé par mon amour, oui, mon amour pour M. Édouard Lebel qui, au contraire, devrait être ma force.

Julie regardait sa maîtresse avec un douloureux étonnement.

– Va, continua tristement la jeune fille, ce sont ces qualités dont il est si richement doué, qui me l’ont fait aimer… comme je l’aime ; il n’existe pas une âme plus fière que la sienne, et la délicatesse de ses sentiments le rend scrupuleux à l’excès. Ah ! je sais bien que ma fortune l’éloigne de moi, et je sais aussi que m’aimerait-il à en mourir, il souffrirait le martyre plutôt que de me parler de son amour. Julie, veux-tu savoir ce que je crains ?

– Ce que vous craignez, mademoiselle ?

– Fier comme il est, se disant que m’aimer est la pire des folies et se le reprochant amèrement, il est capable de tout faire pour cesser de m’aimer, pour arracher de son cœur un amour qu’il croit fatal.

– Jamais, mademoiselle, jamais !

– Ah ! tu crois cela !

– Vous avez inspiré à M. Lebel un amour dont il ne peut guérir.

– Julie, si pour m’oublier, se détacher de moi, il cherchait à en aimer une autre ?

Un sourire courut sur les lèvres de la femme de chambre, et, secouant la tête :

– Il ne cherchera pas cela, dit-elle ; il préférerait mourir de son amour.

– Oh ! son amour, qu’il croit sans espoir, ne suffit pas pour le rendre insensible à la beauté, aux charmes d’une autre personne. Julie, tu as vu à l’école cette jeune femme blonde ?…

– Oui, je l’ai vue.

– Elle est jolie, très jolie même.

– Tout à fait charmante, en effet.

Puis vivement :

– Par exemple, fit-elle, Mlle Claire Dubessy serait-elle jalouse ?

– Non, mais je pourrais, je crois, le devenir facilement.

– De la jeune femme en question ?

– De celle-là ou d’une autre.

– Voilà un aveu que M. Lebel devrait entendre. Il saurait ainsi que vous l’aimez ardemment et que son amour, à lui, n’est pas sans espoir.

Ma chère maîtresse, la jalousie est une maladie terrible dont votre raison doit vous préserver. Ah ! dites-vous, dites-vous bien qu’aucune beauté n’est comparable à la vôtre et que vous êtes aussi parfaite comme femme que M. Édouard Lebel l’est comme homme. Et puis, je vous le répète, vous êtes aimée, adorée, et M. Lebel préférerait mourir de son amour que d’en guérir.

Claire poussa un long soupir et laissa tomber sa tête dans ses mains.

– Mademoiselle, reprit Julie au bout d’un instant, me permettez-vous d’intervenir pour forcer M. Lebel à sortir de son extrême réserve ?

La jeune fille sursauta.

– Ah ! s’écria-t-elle avec une sorte de terreur, garde-toi bien de prononcer une parole qui lui permettrait de deviner…

– Pourtant, mademoiselle…

– Non, non, je veux, je dois attendre. Mieux vaut garder un espoir, si faible qu’il soit, que de voir à jamais détruit le bonheur rêvé.

– Ah ! oui, j’oubliais… cet obstacle, cette chose terrible…

– Devant laquelle je m’arrête. Mais sache-le, Julie, si je ne suis pas la femme de M. Lebel, je ne me marierai jamais. Le jour où je n’aurai plus d’espoir, j’irai m’enfermer dans un cloître.

La femme de chambre laissa échapper une plainte, saisit les mains de sa maîtresse et les couvrit de baisers.

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