XII Il était temps

André Clavière était content de lui. Il se figurait que c’était un devoir qu’il venait d’accomplir.

L’avenir de celle qu’il aimait, qui était tout pour lui, allait être assuré. Il n’avait plus à dire :

« Si j’étais tué, que deviendrait-elle ? »

Assurément, il ne se considérait pas d’avance comme un homme mort ; il espérait bien, au contraire, que son duel n’aurait pas une suite funeste ; mais cela pouvait arriver et il prenait ses précautions.

Il rentra à l’hôtel du Louvre presque gaiement.

Il dîna à la table d’hôte, ce qui n’était pas dans ses habitudes, parcourut ensuite quelques journaux et remonta chez lui à huit heures.

Accoudé à une fenêtre, sur la rue Saint-Honoré, il fuma lentement un cigare, en regardant d’un œil mélancolique et distrait les passants éclairés par la lumière que projetaient les becs de gaz.

Il voyait aller et venir des femmes aux allures singulières, à la mine effrontée ; et comme il comprenait ce que ces malheureuses faisaient là, il se sentait saisi d’une grande tristesse.

Le temps, à son gré, ne marchait pas assez vite. Quand neuf heures sonnèrent et qu’il eut compté les coups du marteau sur le timbre, il murmura, en s’étirant les bras :

– Seulement neuf heures !

Il aurait voulu être déjà au lendemain.

Comme cette nuit allait lui paraître longue !

Regarder dans la rue le fatiguait. Voir toujours ces filles qui, à chaque instant, s’accrochaient aux bras des hommes, cela lui faisait mal, le dégoûtait. Il referma sa fenêtre, s’étendit sur un canapé et se mit à rêver.

Il entendit sonner dix heures. Il se dressa debout comme réveillé en sursaut.

– J’aurais pu aller faire un tour de promenade aux Champs-Élysées, se dit-il ; mais puisque je ne suis pas sorti, et bien qu’il soit encore de bonne heure, je vais me coucher.

Il se mit au lit, mais il était agité, avait les nerfs agacés ; vainement il se tournait tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, l’insomnie énervante fut longue. Enfin, le sommeil vint ; mais ce fut un sommeil tourmenté, qui ne donnait pas à son corps fatigué, brisé, le repos dont il avait besoin.

Un bruit de voitures dans la cour de l’hôtel le réveilla. Croyant que le jour paraissait, il sauta à bas du lit, alluma une bougie et regarda la pendule et sa montre. Il était trois heures. Il se recoucha. Mais au bout d’un quart d’heure, sentant bien qu’il ne dormirait plus, il se leva s’habilla et à quatre heures il était dans la rue.

Qu’allait-il faire ?

Il se promena autour des Halles centrales. C’était l’heure où arrivaient de tous les côtés des centaines de voitures, celles des maraîchers des communes suburbaines, les autres, venant de toutes les gares et faisant le transport des choses diverses qui servent à l’alimentation de la grande ville, et que les départements expédient chaque jour.

Ce bruit, ce mouvement, cette animation des halles, ce va-et-vient de personnes, ce déchargement continuel de toutes sortes de comestibles, ce tohu-bohu indescriptible, tout cela intéressa André, qui n’avait pas encore eu sous les yeux ce spectacle de Paris la nuit.

Mais on se lasse de tout. Non sans quelques difficultés, André parvint à sortir de l’encombrement des voitures, des caisses, des paniers et il s’enfonça dans le dédale des rues, qui conduisent aux boulevards intérieurs. Partout il rencontrait des balayeuses achevant le nettoyage des rues.

Sans se presser, vu l’heure matinale, il se dirigeait vers la rue de chabrol.

*

* *

« Du mouron pour les p’tits, p’tits oiseaux, » criait la vieille femme.

Et la petite fille répétait :

« Du mouron pour les p’tits, p’tits oiseaux. »

Une femme parut sur le trottoir opposé et fit un signe à la petite marchande.

Celle-ci s’élança, une botte de mouron à la main, et vint se jeter étourdiment dans les jambes d’un jeune homme. C’était André.

À ce moment, l’eau, achevant le travail des balayeuses, qui venaient de passer, coulait à flots le long de la bordure du trottoir.

La hotte de mouron s’échappa de la main de l’enfant, tomba dans le ruisseau et fut rapidement entraînée dans l’égout.

– Oh ! pardon, monsieur, dit la gamine honteuse de sa maladresse et les yeux pleins de larmes.

– Comment petite, répondit le jeune homme, tu me demandes pardon quand je te cause la perte d’une botte de mouron ?

– Oh ! ce n’est pas votre faute, monsieur.

– Malgré cela, petite, comme je ne veux pas que tu perdes, je vais te dédommager.

Et André mit un louis dans la main de l’enfant.

– Mais, monsieur, ce n’est pas un sou, ça.

– Non, c’est une pièce de vingt francs que je te donne.

– Pour moi, pour moi ? fit la gamine ébahie.

– Oui, pour toi, petite, pour t’acheter une jupe neuve et aussi des souliers, car ceux que tu as ne te tiennent plus aux pieds.

– Oh ! monsieur, monsieur, fit la pauvresse prête à sangloter.

– Qu’est-ce que fait ta mère ?

– Elle est morte, monsieur.

– Et ton père ?

– Je n’ai jamais eu de papa.

– Pauvre petite ! dit tristement André.

Et il pensait à tous ceux qui souffrent sur la terre.

Il reprit :

– Tu es avec cette femme qui porte deux paniers pleins de mouron ?

– Oui, monsieur.

– Est-ce qu’elle est ta parente, cette femme ?

– C’est ma grand’mère.

– Ah ! c’est ta grand’mère… A-t-elle soin de toi, ta grand’mère ? T’aime-t-elle bien ?

– Oh ! oui, elle m’aime bien, monsieur ; elle fait tout ce qu’elle peut pour moi ; mais nous sommes si pauvres !

André était ému. Il tira encore quatre louis de sa poche, qu’il donna à la petite fille en disant :

– Tiens, mignonne, porte cela à ta bonne grand’mère.

Et pour se soustraire aux actions de grâce de la vieille femme, il s’éloigna rapidement et fut bientôt dans la loge de Mme Durand.

– Déjà vous, monsieur André ! s’exclama la concierge.

– Je ne pouvais pas dormir, je me suis levé pour faire une longue promenade matinale et mes jambes m’ont porté par ici.

– Le cœur y était bien aussi pour quelque chose.

– Je le crois, madame Durand.

La brave femme se mit à rire.

– Hein, quel bon réveille-matin que l’amour ?

– Pensez-vous que Mlle Marie soit déjà levée ?

– Elle se lève toujours de très bonne heure, mais il est encore si matin !

– C’est vrai.

– Est-ce que vous avez quelque chose de pressé à lui dire ?

– Non. Seulement je serai très occupé toute cette journée, et il me semble que quelque chose me manquerait si je ne lui faisais, pas une petite visite ce matin.

– Oh ! les amoureux, les amoureux Enfin c’est comme ça. Eh bien, tenez, vous allez lui monter son lait.

– Oui, oui, répondit André avec empressement.

Une locataire, qui venait de descendre l’escalier s’arrêta devant la loge.

– C’est drôle, mère Durand, dit elle, il y a dans l’escalier, surtout au troisième, une si forte odeur de charbon brûlé que toute la maison en est empestée. Il y a peut-être le feu dans un logement.

– Vous m’effrayez, madame Bataille ; mais oui, c’est vrai, je sens aussi quelque chose ; faut voir, faut voir vite.

André était devenu très pâle. Poussé par un pressentiment qui le serrait au cœur ; il se précipita dans l’escalier, le grimpa à grandes enjambées et bientôt frappa violemment à la porte de Marie Sorel.

Pas de réponse, silence profond dans l’appartement.

La concierge était montée derrière le jeune homme.

– Rien, lui dit André d’une voix oppressée, rien ; elle ne répond pas.

– Ah ! mon Dieu, s’écria la femme, je me souviens : hier soir elle a acheté plein son seau de charbon de bois.

André fit entendre une sorte de rugissement et se rua sur la porte, espérant l’enfoncer, les huis craquèrent. Mais la porte, épaisse et solidement assise sur ses gonds, ne fut même pas ébranlée.

– Une clef, un marteau, une barre de fer, n’importe quoi s’écria le jeune homme éperdu.

– J’ai une seconde clef de cette porte, dit la concierge, je cours la chercher.

Plusieurs locataires, hommes et femmes, étaient accourus sur le palier et essayaient vainement de calmer André, qui poussait des cris de désespoir, trépignait, s’arrachait les cheveux, se frappait la poitrine avec fureur.

La concierge reparut avec la clef ; un locataire la lui arracha des mains et ouvrit la porte.

André s’élança le premier dans l’appartement, en criant :

– Marie, Marie, Marie !

Il traversa le salon et, d’un coup d’épaule, enfonça la porte de la chambre.

Il vit la jeune fille pâle, sans mouvement, étendue sur son lit.

Il poussa un grand cri rauque, horrible.

Le réchaud était encore allumé ; l’odeur du charbon et le gaz qu’il avait produit prenaient fortement à la gorge.

Un homme courut à la fenêtre, l’ouvrit toute grande et poussa les persiennes. L’air de la rue s’engouffra dans la chambre. Deux femmes transportaient le réchaud dans la cuisine.

André s’était précipité sur le lit comme un fou, en poussant cette exclamation :

– Morte ! elle est morte !

– Il faut en être sûr, dit un locataire. Monsieur, ce qu’il y a à faire tout de suite, c’est de la mettre dans un fauteuil, devant la fenêtre, au grand air.

André entendit et comprit. Il prit la jeune fille dans ses bras et la porta dans le fauteuil avancé près de la fenêtre.

Pendant qu’une femme tenait la tête de l’asphyxiée, deux autres dégrafaient le corsage de sa robe, son corset et desserraient ses jupons. André était tombé à genoux devant la malheureuse ; il sanglotait, ses lèvres collées sur une des mains inertes et froides.

Tout à coup, une femme s’écria :

– Elle n’est pas morte, elle a fait un mouvement, elle respire ! Le jeune homme se dressa comme mû par un ressort.

– Est-ce bien vrai ? demanda-t-il d’une voix tremblante d’anxiété.

– Oui, oui, répondit la femme, elle n’est pas morte ; mais il faudrait un médecin.

– Un médecin, un médecin ! répéta André.

Il s’élança hors de l’appartement et fut bientôt dans la rue.

Il y avait devant la maison un rassemblement d’une vingtaine de personnes qui discutaient, parlant toutes ensemble, excellent moyen de ne pouvoir ni s’entendre, ni se comprendre.

André saisit le bras d’un des causeurs.

– Monsieur, lui dit-il, un médecin, indiquez-moi vite la demeure d’un médecin.

Avant que l’homme ait eu le temps de répondre, un vieillard, qui venait de s’arrêter, s’approcha d’André et lui dit :

– Monsieur, je suis médecin, et prêt à donner mes soins à la personne qui réclame le secours d’un docteur.

– Ah ! venez, venez vite, monsieur ! s’écria André saisissant la main du vieillard, qu’il entraîna dans l’allée de la maison.

– Vous êtes en proie à une grande agitation, reprit le vieux médecin, en montant l’escalier, le cas est-il donc bien grave ?

– La malheureuse a voulu se donner la mort par le charbon, répondit André.

– Oh ! fit le médecin.

Et, malgré son grand âge, il monta très vite.

À peine eut-il jeté les yeux sur la jeune fille, qu’il eut un vif mouvement de surprise.

– La pauvre enfant murmura-t-il.

Mais reprenant aussitôt son sang-froid et devenant impassible :

– Elle n’a pas cessé de vivre, dit-il, examinant l’asphyxiée, nous pouvons la sauver !

André lui prit la main et la baisa.

– Sauvez-la, monsieur le docteur, s’écria-t-il, sauvez-la, et tout ce que vous me demanderez, je vous le donnerai.

– Tout ce que je vous demande, monsieur, c’est d’être calme.

S’adressant aux personnes présentes, il reprit :

– Toutes les mesures déjà prises sont excellentes ; c’est bien, c’est très bien.

Il se fit donner du papier, une plume et écrivit rapidement une note pour le pharmacien. Il remit le papier à la concierge, qui disparut.

En attendant les produits pharmaceutiques demandés, il commença à donner ses soins à la malheureuse Marie dont l’état n’était pas sans lui inspirer une grande inquiétude.

Elle respirait, mais si faiblement !…

– Il était temps qu’on vint à son secours et qu’on ouvrit cette fenêtre, se disait le vieux médecin, quelques minutes encore et l’asphyxie était complète. Heureusement, le charbon en brûlant a détruit, au fur et à mesure qu’il était produit par la combustion, l’oxyde de carbone, qui est un poison violent ; le charbon n’a jeté ainsi dans la chambre que de l’acide carbonique, lequel n’a pas sur le sang l’action terrible de l’oxyde de carbone et met un temps beaucoup plus long à donner la mort.

La concierge revint, apportant les diverses choses demandées par le médecin. Elle n’avait pas été absente plus d’un quart d’heure.

Sur l’ordre du praticien, qui commençait à faire usage de ses fioles et de ses poudres, tout le monde se retira à l’exception d’André.

Celui-ci, debout, frémissant d’anxiété, le regard fixe, comme hébété, ne perdait pas un mouvement du médecin.

– Rassurez-vous, lui dit le docteur ; voyez, elle se ranime, sa vie n’est plus en danger.

Le jeune homme joignit les mains.

– Monsieur, il me semble que vous êtes un dieu, prononça-t-il avec un accent de profonde reconnaissance.

Le vieillard sourit.

L’état de la malade était maintenant satisfaisant. L’air pur était plus facilement absorbé par les poumons, la respiration devenait de plus en plus active et plus forte ; on le voyait à de légers soulèvements de la poitrine. Les lèvres et les narines n’avaient plus la même rigidité. La circulation du sang se rétablissait, la chaleur revenait au corps, un peu de rose apparaissait sur les joues livides. C’était le signe de la reprise du fonctionnement régulier des organes. L’air rendait la vie.

Au bout d’une heure, la jeune fille rouvrit les yeux et bientôt après reprit connaissance.

D’abord, effarée, ne comprenant pas, cherchant à se rappeler, elle regarda André et le vieux médecin.

– Allons, lui dit celui-ci, avec son doux et bon sourire ; vous voilà bien, tout à fait bien, maintenant, et, ce soir, vous aurez recouvré vos forces et n’éprouverez plus aucun malaise.

Marie reconnut alors le docteur Chevriot.

– Vous, monsieur le docteur, vous ici, près de moi !

Et elle arrêta sur André son regard interrogateur.

Le jeune homme ne savait quoi répondre.

– Ma chère enfant, reprit M. Chevriot, je passais dans la rue, devant votre maison, lorsque j’entendis monsieur demander l’adresse d’un médecin. Je me suis offert ; il m’a répondu : venez. Et je l’ai suivi.

– Monsieur le docteur, André Clavière ne vous avait jamais vu ; mais il connaît bien le nom du docteur Chevriot.

– Quoi, monsieur, vous êtes le docteur Chevriot ? s’écria le jeune homme. Mais, alors, c’est donc la Providence qui a voulu que vous passiez ce matin rue de Chabrol ?

– La Providence, je ne sais pas ; mais le hasard y est certainement pour quelque chose, car il n’est pas dans mes habitudes de courir les rues, le matin de si bonne heure.

– Marie, ma chère Marie, M. le docteur Chevriot vous a sauvée ; sans lui nous n’aurions pas pu vous rappeler à la vie.

– La personne qui vous a sauvée, mon enfant, dit le docteur, est celle qui, la première, est entrée ce matin dans cette chambre. Mais voyons, malheureuse enfant, pourquoi avez-vous voulu mourir ? Avant-hier, chez moi, dans mon cabinet, vous ne méditiez certainement point ce funeste projet.

– Avant-hier, chez vous, monsieur, j’étais heureuse, et la nuit dernière, quand j’ai allumé le charbon, j’étais folle de douleur et de désespoir.

– Oui, vous étiez véritablement folle ; car c’est un crime, entendez-vous ? un crime abominable d’attenter à ses jours. Mais vous ne recommencerez plus, vous allez me le promettre, me le jurer.

Il parlait avec autorité, d’un ton solennel.

Marie jeta sur André un regard douloureux et répondit, avec un effort visible, en baissant la tête :

– Je vous le promets, je vous le jure ! monsieur le docteur.

– C’est bien.

À ce moment elle s’aperçut de l’état dans lequel on avait mis son vêtement, et avec ce sentiment de pudeur instinctif de la femme, elle chercha à réparer le désordre de sa toilette.

Le docteur lui prit le bras et l’aida à se mettre debout.

– Vous sentez-vous un peu de force ? demanda-t-il.

– Eh bien, au lieu de vouloir l’agrafer votre corset et votre corsage ; vous allez vous déshabiller, complètement et vous coucher. Monsieur et moi allons nous retirer dans la pièce voisine ; et quand vous serez dans votre lit, vous nous appellerez.

Le docteur et André passèrent dans le salon.

– Est-ce vous, monsieur, qui êtes l’amant de cette pauvre fille ? demanda brusquement le docteur.

– Non, monsieur, répondit le jeune homme tristement et avec amertume, je suis son ami, un ami d’enfance.

– J’aime mieux cela. Pourquoi a-t-elle voulu se suicider ? Le savez-vous ?

– Je ne saurais dire exactement à quel sentiment elle a obéi. Quelques heures après la visite qu’elle vous a faite avant-hier, son amant – je crois devoir, vous cacher le nom de cet homme – son amant est venu ici pour lui dire brusquement, froidement, que tout était fini entre eux. La pauvre Marie Sorel était abandonnée par celui qu’elle aimait et à qui elle avait tout sacrifié.

J’ai fait tout ce qui dépendait de moi pour la rassurer, la consoler ; je croyais y avoir à peu près réussi ; je me trompais, puisque mon affection, aussi grande que sincèrement dévouée, a été impuissante contre son désespoir.

– Maintenant, je comprends, murmura M. Chevriot.

Après un silence, il reprit :

– Votre amie d’enfance, monsieur, vous a-t-elle confié tous ses secrets ?

– Je le crois, car elle ne m’a point caché pourquoi elle était allée vous voir. Son amant lui avait dit :

« – Si tu devenais mère, je t’épouserais…

– Ah ! il lui avait dit cela ?

– Oui, monsieur. Voilà pourquoi elle était si joyeuse en vous quittant.

– Je me rappelle cela et mon étonnement à ce sujet.

– Voyant la façon dont son amant se conduisait envers elle, elle a gardé le silence sur sa position ; de sorte qu’il ne sait pas que c’est une mère et un enfant qu’il abandonne.

– Mais il faut qu’il le sache, monsieur, si cela peut le ramener à la pauvre fille.

André secoua la tête.

– Rien à faire, répondit-il ; cet homme appartient à la haute société et il se marie demain.

– Oh ! la pauvre enfant ! fit le docteur en hochant la tête.

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