Pendant que le docteur Chevriot prenait ses dispositions pour suivre Marie Sorel, le cocher de la voiture de remise adressait à Philippe Beaugrand cette question :
– Monsieur, je voudrais savoir, s’il vous plaît, si vous me gardez longtemps encore.
– Mais probablement une partie de l’après-midi.
– Et où allons-nous aller maintenant ?
– Nous retournons à la Jonchère.
– Oh ! ça, monsieur, c’est impossible, je ne peux pas.
– Ah ! Et pourquoi ?
– Moi, monsieur, je pourrais rester vingt-quatre heures sur mon siège, à condition, bien entendu, qu’on me donne à boire et à manger ; mais il y a mon cheval, monsieur ; on ne saurait demander à une bête plus qu’elle ne peut donner.
– Je ne songeais pas à cela, mon garçon ; vous avez parfaitement raison, et je ne tiens pas plus que vous à éreinter votre cheval, qui est une excellente bête. Enfin vous me dites qu’il me faut chercher une autre voiture ?
– Si monsieur n’est pas mécontent de moi, il peut garder la mienne ; seulement il me permettra de prendre un autre cheval.
– Cela va demander beaucoup de temps.
– Vous aurez un quart d’heure de retard tout au plus. Ma remise est rue Saint-Honoré ; nous allons y passer, et je ne demande que cinq minutes pour dételer et atteler de nouveau.
– Eh bien, mon garçon, c’est entendu.
Marie Sorel revenait accompagnée du docteur.
Ils montèrent dans la voiture dont ils occupèrent le fond, et M. Beaugrand se plaça sur le siège de devant.
À midi vingt on était à la Jonchère.
– Maintenant, dit Philippe au cocher, vous avez tout le temps d’aller déjeuner.
En entrant dans le pavillon, Marie se mit à trembler comme la feuille, une horrible angoisse lui serrait le cœur.
Sentant ses jambes fléchir, elle fut forcée de s’appuyer sur le bras de l’ingénieur.
La fièvre commençait à saisir le blessé. Depuis quelques instants il avait les yeux fermés ; entendant un bruit de pas, il les rouvrit brusquement.
La porte de la chambre tourna lentement sur ses gonds et ceux qui arrivaient entrèrent.
À la vue de la jeune fille, André voulut se dresser sur son lit. Balley l’en empêcha.
– Ah ! Marie ! Marie ! s’écria-t-il.
Celle-ci tomba à genoux près du lit et ses lèvres frémissantes se collèrent sur la main pendante du blessé. Vainement elle essaya de retenir ses larmes, elle éclata en sanglots.
Au bout d’un instant elle se releva, se pencha sur le blessé et lui mit un baiser sur le front.
Le visage du malheureux devint rayonnant.
– Marie, ma chère Marie, dit-il, je ne souffre plus ; c’est parce que tu es près de moi et que je te vois.
– André, s’écria-t-elle avec un accent dans lequel vibrait son âme, je ne veux pas que tu meures, je veux que tu vives !… Ne meurs pas, André, ne meurs pas !… Je t’aimerai, je t’adorerai !
Il la regardait, les pupilles dilatées, ravi, comme en extase.
– André, reprit-elle avec une sorte d’exaltation et en l’embrassant encore, je t’aime déjà, je t’aime, je t’aime !
– Ah ! Marie, Marie, répondit-il, ivre d’amour et de bonheur, pourquoi parler de la mort maintenant ? Je ne peux plus mourir, puisque tu m’aimes !
Le docteur Chevriot éloigna doucement la jeune fille du lit.
– C’est assez, dit-il avec autorité.
Et se tournant vers Philippe Beaugrand :
– Emmenez-la, monsieur, ajouta-t-il.
Marie, ayant sur les lèvres un sourire divin, adressa un dernier regard à André et sortit de la chambre avec Philippe.
Le docteur Chevriot entraîna le docteur Balley dans l’embrasure d’une fenêtre et pendant quelques instants ils s’entretinrent à voix basse.
Les yeux du blessé s’étaient refermés, et l’on voyait à la contraction de ses traits qu’il souffrait beaucoup. Il lui avait fallu un courage surhumain pour oublier un instant, devant la jeune fille, le douloureux état dans lequel il se trouvait.
– Ainsi, monsieur, disait le docteur Chevriot au médecin militaire, vous n’avez pas encore pu vous prononcer ?
– Hélas ! je voudrais me tromper, en ne donnant pas raison à mes craintes.
– Nous allons le laisser reposer un peu ; après l’émotion qu’il vient d’éprouver, il a besoin d’être tranquille. Dans une heure nous examinerons de nouveau la blessure.
– En attendant, monsieur le docteur, si vous avez besoin de prendre quelque chose, il y a sur la table de la salle à manger des viandes froides, du pain, des pâtisseries et du vin.
Je n’ai rien eu à commander, la table a été servie par les soins de Mme Leblond, la propriétaire de cet immeuble, femme très aimable et qui pense à tout.
– Eh bien, mon cher confrère, je vais manger un peu et boire un demi-verre de vin.
M. Chevriot passa dans la salle à manger ; où il trouva Marie et Philippe.
Celui-ci disait à la jeune fille :
– Je suis encore à jeun, mademoiselle, et ai grand besoin de me restaurer ; mais si vous ne voulez rien prendre, pas même ce biscuit trempé dans un doigt de vin, je ne mangerai pas non plus.
Le docteur joignit ses instances à celles de M. Beaugrand et la jeune fille se décida enfin à croquer quelques petits fours et à boire un peu de vin.
Le docteur et Philippe, en dépit de leur inquiétude, mangèrent d’assez bon appétit ; quelle que soit la situation dans laquelle on se trouve, la nature réclame toujours impérieusement ses droits.
M. Chevriot alla retrouver M. Balley, qui était resté auprès du blessé.
Le moment de la consultation des deux docteurs était venu.
Il fallait savoir si, oui ou non, la blessure d’André présentait un caractère de gravité pouvant mettre ses jours en danger.
Le médecin militaire avait des craintes sérieuses. Étaient-elles justifiées ?
Quel allait être le diagnostic du vieux savant ?
Tout de suite après avoir examiné la blessure, son front se rembrunit et son visage prit une expression de gravité extraordinaire ; et quand il eut ausculté le malade, un pli amer se creusa sur ses lèvres et des larmes roulèrent dans les yeux de ce vieillard qui, pendant sa longue carrière, avait vu s’ouvrir tant de cercueils.
M. Belley, qui l’observait, se dit en lui-même :
– André est perdu !
Pendant près de vingt minutes, les mains derrière le dos, regardant le blessé et concentrant ses pensées, M. Chevriot garda un mutisme absolu. Enfin il s’éloigna du lit et fit un signe à M. Balley, qui vint à lui.
– Mon cher confrère, dit-il au major, vous ne vous êtes pas trompé.
– Alors, monsieur ?
– Comme vous l’avez immédiatement reconnu, l’artère pulmonaire a été atteinte.
– Pouvons-nous conjurer le mal ?
M. Chevriot secoua tristement la tête.
– Une pulmonie ne tardera pas à se déclarer et cette maladie emportera le malheureux.
– C’est affreux !
À ce moment, Philippe entra dans la chambre.
– M. Mabillon, le notaire d’André, que j’ai prévenu, dit-il aux deux médecins, vient d’arriver.
– Qu’est-ce que tu dis, mon ami ? demanda le blessé.
– J’annonçais à ces messieurs l’arrivée ici de ton notaire.
– Ah ! c’est bien. Où est Marie ?
– Dans le salon où elle attend qu’on l’autorise à revenir près de toi.
– Philippe, tu vas aller tenir compagnie à M. Mabillon. Avant de le voir, je désire causer un instant avec mes médecins.
M. Beaugrand sortit et les deux docteurs se rapprochèrent du lit.
– Monsieur le docteur, dit André, s’adressant à M. Chevriot, je ne veux pas me faire illusion sur ma position, je suis grièvement blessé et je sens que ma vie est menacée ; des intérêts d’un ordre supérieur étant en cause, je vous prie, je vous supplie de ne me rien cacher. Suis-je en danger de mort ?
– Votre blessure est grave, sans doute, répondit M. Chevriot avec embarras ; mais on ne doit jamais désespérer.
André eut un sourire forcé.
– Monsieur le docteur, reprit-il, je crois que vous doutez de ma force et que vous n’osez pas me dire la vérité. Oh ! je vous en prie, ne me trompez pas.
La vérité, la vérité !… Si vous me la cachiez, monsieur le docteur, vous le regretteriez amèrement.
– Eh bien, mon jeune ami, répondit M. Chevriot d’une voix étranglée, puisque vous ne voulez pas qu’on vous la cache, vous êtes condamné.
André entendit cet arrêt sans sourciller.
– Je m’en doutais, murmura-t-il.
Après un silence, il reprit :
– Monsieur le docteur, combien pensez-vous que j’aie encore de jours à vivre ?
– Huit jours, peut-être dix, grâce aux soins qui vous seront donnés.
– Vous êtes sûr, docteur ?
– Je crois ne pas me tromper.
– Merci.
Pendant quelques instants, les yeux fermés, le blessé parut réfléchir.
– Oui, prononça-t-il d’une voix forte, j’ai le temps.
Charles, ajouta-t-il, va chercher M. Mabillon.
Le docteur Balley s’empressa d’obéir.
– Pauvre garçon, se disait M. Chevriot, il va faire son testament.
– Cher monsieur Mabillon, dit André, quand le notaire fut près de lui, je vous remercie vivement d’être si vite accouru ; je n’ai jamais eu un plus pressant besoin de vous qu’en ce moment.
Lorsque je vous ai fait prévenir, je désirais vous voir afin de vous faire plusieurs recommandations ; ces recommandations, je vous les ferai ; mais il s’agit maintenant d’une chose beaucoup plus sérieuse et importante.
– Je vous écoute, mon ami.
– Ces messieurs ne savent pas encore quelles sont mes intentions ; je vais vous les faire connaître en leur présence. Cher monsieur Mabillon, je suis blessé mortellement.
– Non, non, ne croyez pas cela.
– Vous connaissez M. le docteur Chevriot, sa science ne peut pas le tromper ; il a prononcé mon arrêt : j’ai encore huit jours, peut-être dix jours à vivre.
– Oh !
– Ces quelques jours, je veux les bien employer. Monsieur Mabillon, à moins qu’elle ne s’y refuse, mais j’espère qu’elle consentira, je désire épouser Mlle Marie Sorel.
Le notaire resta un instant abasourdi.
M. Chevriot ouvrait de grands yeux.
– Mais, cher monsieur Clavière, répondit le notaire, ce mariage, que vous désirez, présente des difficultés qui me paraissent insurmontables.
– Elles me paraissent, à moi, faciles à aplanir.
Oh ! je sais bien que je ne pourrai pas conduire ma fiancée à la mairie et moins encore à l’église, en robe blanche de mariée. Mais la loi a prévu mon cas, monsieur Mabillon.
Le maire, appelé, se transporte au domicile d’un mourant et procède à l’union pour laquelle il est requis. C’est le mariage in extremis.
– Oui, mais il y a à remplir les formalités prescrites par le code civil.
– Je les connais. Pour que le mariage in extremis soit reconnu légal il faut les deux publications prescrites ; mais on peut obtenir dispense de la seconde publication.
L’article du code indique ce qu’il y a à faire dans ce cas : Adresser la demande de dispense au procureur impérial avec copie de la première publication et un certificat du médecin constatant que l’un des époux est dangereusement malade. Ce ne sont pas là des difficultés insurmontables, monsieur Mabillon.
– Assurément. Mais permettez-moi de vous le dire, mon jeune ami, je ne vois pas bien l’utilité de ce mariage. Si vous mouriez de votre blessure, ce que je ne veux pas croire, Mlle Marie Sorel n’est-elle pas votre seule et unique héritière ?
– Comment cela ? demanda M. Chevriot.
– M. André Clavière a testé en faveur de Mlle Marie Sorel, et le testament qui institue cette jeune fille légataire universelle de M. André Clavière, a été signé hier soir en mon étude.
– C’est vrai, monsieur le docteur, dit André ; et si M. Mabillon ne comprend pas pourquoi je veux épouser Mlle Marie Sorel, c’est qu’il ignore encore ce que vous et moi savons.
Eh bien, mon cher notaire, vous allez comprendre : Mlle Marie Sore est enceinte. Je veux légitimer l’enfant qu’elle mettra au monde et lui donner mon nom !
– André, André, s’écria M. Chevriot, sous le coup d’une violente émotion, vous êtes admirable, vous êtes superbe !
– Vous m’approuvez, n’est-ce pas, monsieur le docteur ?
– Si je vous approuve ! Ah ! mon ami, ce que vous faites est sublime !
Ce que faisait André, M. Balley et le notaire le trouvaient tout simple, tout naturel, et ils s’étonnaient de l’admiration, de l’enthousiasme de M. Chevriot.
Ils ne savaient pas tout.
– Cette fois, j’ai compris, dit le notaire ; je n’ai plus rien à objecter. Seulement il nous faut les pièces nécessaires : extraits d’actes de naissance et de décès.
– Mes papiers, monsieur Mabillon, sont entre vos mains.
– Oui, moins le certificat de libération du service militaire.
– Vous le réclamerez à la préfecture de Dijon.
– Naturellement. Mais il est plus que probable que Mlle Marie Sorel n’a pas chez elle les pièces qu’elle doit fournir ; il va falloir les demander à Longereau.
Préparer ces actes, faire légaliser les signatures, cela va demander beaucoup de temps.
– Et nous n’en avons pas à perdre, soupira le blessé.
Cher monsieur Mabillon, poursuivit-il, ne pourriez-vous pas envoyer, dès ce soir, un de vos clercs à Longereau ?
– J’y pensais, répondit le notaire.
– Il arriverait à Longereau dans la nuit ; dans la matinée de demain il se ferait délivrer les actes et serait assez tôt, dans l’après-midi, à Dijon, pour la légalisation des signatures.
En cette circonstance, M. le conseiller à la cour Desbarres, votre ami, par qui j’ai eu l’honneur de vous être recommandé, pourrait nous être d’un grand secours.
– Parfaitement.
– Comme je suis toujours, légalement, domicilié à Dijon, votre clerc pourrait ne revenir à Paris qu’après avoir fait le nécessaire pour l’affichage de la première publication.
– Oui.
– Nous gagnerons ainsi un temps précieux…
– Quatre ou cinq jours.
– Il faut donc faire cela, monsieur Mabillon.
– Nous le ferons. Mais, avant tout, nous devons nous assurer du consentement de Mlle Marie Sorel.
André tourna son regard expressif du côté du docteur Chevriot. Celui-ci comprit l’interrogation muette et répondit :
– Je me charge de l’obtenir.
– Merci, monsieur le docteur, dit André, la main tendue, je ne saurais avoir un meilleur avocat, pour plaider ma cause. Ne lui parlez pas de mon testament et qu’elle ne sache pas, surtout, que le temps qui me reste à vivre est fixé.
M. Chevriot se rendit auprès de la jeune fille.
Il la trouva tout en larmes.
Philippe Beaugrand, qui était constamment resté avec elle, lui adressait vainement des paroles rassurantes.
– Non, non, répondait Marie, quelque chose en moi me dit que son adversaire l’a frappé mortellement. Ah ! cet homme, ce baron de Simiane !… C’est un assassin, cet homme !
– Allons, mon enfant, lui dit doucement le vieux médecin, pourquoi pleurer ainsi ? Si M. Clavière vous voyait dans cet état, vous lui feriez beaucoup de mal ; dans son intérêt vous devez sécher vos larmes.
La jeune fille laissa échapper un sourd gémissement, et, obéissante, essuya ses yeux.
– J’ai peur, monsieur, fit-elle, j’ai peur ! Dites-moi que vous le guérirez !
– Je l’espère.
– Ah ! vous n’osez pas me promettre de le sauver !
– Je vous promets de faire tout ce qui dépendra de moi pour conserver ses jours ; mais la science de l’homme ne peut pas tout. Dieu est le maître souverain. La Providence a déjà fait beaucoup pour vous ; espérez donc.
– Qu’il vive, mon Dieu, qu’il vive !
– Écoutez : vous pouvez le rendre bien heureux.
– Je peux le rendre heureux ? Que dois-je faire pour cela ?
– Consentir à être sa femme.
– Monsieur… balbutia-t-elle en devenant très rouge.
– Vous l’aimez ; en ma présence, devant le docteur Balley et M. Beaugrand, cet aveu vous est échappé.
– Oui, monsieur le docteur, je l’aime… il m’a aidée à chasser de mon cœur un amour qui n’aurait jamais dû y entrer.
– Alors vous ne refusez pas de l’épouser ?
– Mais…
– Marie, mon enfant, André attend votre consentement ?
– Et c’est vous, c’est vous qui venez me demander cela !
– Je me suis chargé de cette mission avec plaisir.
– Et si je donne mon consentement, vous m’approuverez ?
– Oui, je vous approuverai.
Elle regarda fixement le vieillard, comme si elle eût voulu lire jusqu’au fond de sa pensée.
La physionomie de M. Chevriot était rayonnante de bonté. Marie baissa la tête et répondit d’une voix lente et grave :
– Aussitôt qu’il sera guéri, je serai la femme d’André Clavière.
– C’est très bien, mon enfant. Mais pourquoi André Clavière et vous ne seriez-vous pas unis avant sa guérison, dans huit jours, par exemple ?
– Est-ce que c’est possible ?
– Parfaitement possible. La loi permet le mariage de deux fiancés au domicile de celui des futurs époux qui, pour cause de maladie, ne peut pas se rendre à la maison commune.
– Soit, monsieur, mais pourquoi ne pas attendre ?
– M. Clavière a hâte de vous avoir pour femme.
Elle arrêta de nouveau son regard sur le docteur.
Le bon vieux médecin ne savait pas mentir ; cela se voyait sur son visage et dans son attitude embarrassée.
– Ah ! s’écria la jeune fille, en se dressant pâle et tremblante, vous me cachez la vérité, la vie d’André est en danger !
– Si cela était, répliqua M. Chevriot de sa voix grave et imposante, pourrions-nous, nous tous qui sommes ici, refuser notre admiration à qui voudrait vous donner son nom avant de mourir ?
Marie, continua-t-il d’un ton affectueux, le notaire de M. Clavière, le docteur Balley, moi, et aussi M. Beaugrand, j’en suis certain, nous approuvons votre ami d’enfance, qui veut que votre mariage soit célébré sans retard.
L’avenir n’appartient à personne et il est toujours bon de prendre ses précautions en vue d’un malheur possible.
La jeune fille retomba lourdement sur son siège.
– Je ferai ce qu’André voudra, dit-elle d’une voix étranglée par les sanglots.
Le vieillard lui prit la main et la serra dans les siennes.
Au bout d’un instant, la voyant plus calme, il se leva, en disant :
– Mademoiselle Marie, venez annoncer vous-même à M. André Clavière que vous êtes prête à devenir sa femme.