IV Un ami d’enfance

La concierge, qui connaissait le jeune homme et avait facilement deviné son affection pour Marie, l’accueillit en souriant.

– Ah ! c’est vous, monsieur, dit-elle ; qu’est-ce que vous désirez savoir aujourd’hui ?

– D’abord, madame Durand, je vous prie de vouloir bien me dire qui est ce jeune homme que je viens de rencontrer là, à votre porte ?

– Ah ! vous ne le connaissez pas, celui-là ?

– Je ne le connais pas.

– Eh bien, c’est M. de Simiane.

– Ah ! cet ami intime de M. Gervois, dont vous m’avez parlé ?

– Oui.

– Alors il venait de chez Mlle Marie.

– Bien sûr.

– Il a un mauvais regard, ce M. de Simiane, et, même avant de savoir son nom, il m’était antipathique.

– Ça vient comme ça, à première vue.

– Mlle Marie est-elle sortie ce matin ?

– Vous savez bien qu’elle sort très rarement.

– Soit. Mais elle est sortie hier et est restée plus de trois heures absente.

– Ainsi vous l’avez encore suivie hier ?

– Oui.

– Lui avez-vous enfin parlé ?

– Non.

– Décidément, monsieur, vous êtes par trop timide.

– C’est vrai, madame Durand, et c’est bête.

– Je ne dis pas ça. Mais puisque vous n’avez que de bonnes intentions et que ce que vous avez à dire à Mlle Marie est dans son intérêt, qu’avez-vous à craindre ?

– Bien des choses ?

– Laissez-moi donc tranquille. Si vous ne m’aviez pas absolument défendu de lui parler de vous, il y a longtemps que je vous aurais facilité le moyen de causer avec elle. En admettant que vous ne vouliez pas monter chez elle, pour ceci ou pour cela, est-ce que je ne pourrais pas vous ménager une entrevue en la faisant descendre dans la loge ? Mais voilà, vous êtes si trembleur… Elle n’est pas si féroce que ça, Mlle Marie, elle ne vous mangerait pas.

– Aujourd’hui, madame Durand, vous verrez que j’ai du courage ; je ne suis point sûr de ne pas trembler en montant l’escalier, mais je me présenterai chez elle, c’est nécessaire, il le faut.

– À la bonne heure ; soyons un homme !

– Je ne vous demande pas ce que M. de Simiane est venu faire ce matin chez Mlle Sorel, vous l’ignorez, sans doute.

– Je l’ignore.

– M. Gervois est-il venu voir Mlle Sorel depuis dimanche ?

– Il est venu hier, dans l’après-midi.

– Ah !

– Quand il m’a demandé, en passant, si Mlle Marie était chez elle, j’ai remarqué qu’il n’avait pas l’air content ; à preuve, c’est que je me suis dit : « Il est tout drôle, M. Gervois, qu’est-ce qu’il a donc ? – Il n’est pas resté longtemps avec Mlle Marie, à peine une demi-heure. Quand il est redescendu, il ne m’a pas adressé la parole, en passant devant la loge dont la porte était ouverte. Il avait, toujours l’air mécontent, de plus il était très pâle.

– Vous ne vous êtes pas demandé ce que cela pouvait signifier ?

– Si, mais je n’ai pas pu comprendre ; je ne sais rien deviner. Cependant il m’est venu à l’idée qu’il pouvait bien y avoir de la brouille dans le ménage.

– Comment cette idée a-t-elle pu vous venir ?

– Dame, comme viennent toutes les idées. Et vous allez voir que, peut-être, je ne me trompais pas.

Le jeune homme écoutait la brave femme, attentif, comme s’il eût craint qu’une de ses paroles lui échappât.

– Ce matin, poursuivit-elle, j’ai monté à Mlle Marie son lait, comme j’en ai l’habitude. Je l’ai trouvée en train de faire son ménage, le plumeau à la main. Elle avait la figure triste, triste, les traits fatigues, les yeux gonflés, rouges… Je vis bien tout de suite qu’elle avait pleuré.

– Pauvre Marie ! soupira André.

– Je ne pus m’empêcher de lui en faire l’observation, continua la concierge ; elle me répondit : « En effet, je suis un peu fatiguée, j’ai mal dormi, » Mal dormi ! je parierais bien qu’elle n’a pas fermé les yeux de la nuit et que depuis hier elle n’a pas cessé de pleurer. Vous voyez bien, monsieur, qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans le ménage.

– À moins, cependant, que la tristesse et les pleurs de Mlle Sorel aient une autre cause.

– Dame, s’il y a autre chose…

– Elle peut être malade.

– Malade ! Mlle Marie malade ?

– Hier matin elle est sortie vers huit heures et demie.

– Vous l’avez vue sortir, vous étiez dans la rue, comme cela vous arrive souvent.

– Oui.

– Dieu, en avez-vous fait de ces factions inutiles !

– Elle s’est rendue rue du Helder.

– Naturellement, elle allait quelque part. Mlle Marie Sorel n’est pas une jeune fille à s’en aller courir la ville, à l’aventure, le nez en l’air.

– Mais vous ne me laissez pas vous dire…

– Dites, monsieur, dites.

– Elle s’est rendue rue du Helder dans une maison où elle est restée pendant près de trois heures.

– Eh bien, après ?

– Dans cette maison habite un célèbre médecin qui s’occupe spécialement des maladies des femmes.

– Qu’est-ce que ça prouve ?

– Je sais que Mlle Sorel a vu ce médecin.

– Et vous concluez de cela qu’elle est malade ? Si elle a consulté un célèbre médecin, comme vous le dites, monsieur, il ne lui a pas dit qu’elle était malade, mais bien plutôt qu’elle se portait à merveille. Moi aussi j’ai vu sortir hier Mlle Marie ; elle était soucieuse, paraissait avoir une inquiétude ; quand elle est rentrée, sur le coup de midi, elle n’était plus du tout la même ; toute trace d’inquiétude avait disparu, elle était même joyeuse.

– C’est vrai.

– Et c’est avec son plus gracieux sourire qu’elle m’a dit bonjour. Donc si elle se croyait malade en allant chez le médecin, elle est revenue complètement rassurée.

– C’est parfaitement logique, madame Durand.

– J’en reviens donc à dire que quelque chose de grave a dû se passer entre Mlle Marie et M. Gervois.

– Vous devez avoir raison.

– Est-ce que nous nous trompons à ces choses-là, nous autres femmes ?

Le jeune homme se leva.

– C’est décidé, vous allez la voir ?

– Oui.

– Montez donc. Mais quand vous serez à sa porte, n’allez pas redescendre sans vous être fait ouvrir.

Sans trembler autant qu’il l’avait craint, André grimpa assez lestement les trois étages. Sur le palier il s’arrêta un instant pour respirer. Son cœur battait à se briser.

Il sonna. Le son métallique le fit tressaillir, comme s’il venait de troubler la tranquillité, le silence d’un temple, de commettre une profanation. L’oreille contre la porte, il attendit.

Il se disposait à sonner une seconde fois lorsqu’un léger bruit, un froufrou de robe, se fit entendre à l’intérieur.

Presque aussitôt une voix douce, un peu craintive, qui fit refluer tout son sang vers son cœur, demanda :

– Qui est là ?

– Un ami, répondit-il d’une voix assez ferme.

Bien qu’elle n’eût pas reconnu le timbre de la voix et à cause de cela, peut-être, la jeune fille ouvrit.

À la vue du jeune homme, elle ne put retenir une exclamation de surprise.

– André, André Clavière ! s’écria-t-elle.

– Oui, Marie, c’est moi.

– Entrez, venez !

– Vous voulez bien me recevoir ?

– Oh ! si je le veux ! Croyez-vous donc que j’ai oublié les jours heureux de mon enfance ?

– Vous vous souvenez, Marie, merci. Mais c’est bien sûr, je ne suis pas importun ?

– André, répondit-elle avec un accent qui lui alla au cœur, je ne vous reçois pas seulement avec plaisir, votre visite me fait beaucoup de bien ; j’avais besoin de voir un ami.

Elle lui prit la main et l’entraîna dans le salon.

Cet accueil affectueux le mit tout de suite à l’aise.

Ils s’assirent et, pendant quelques instants, ils restèrent silencieux, regardant tristement.

– Il a toujours sa bonne et loyale figure, pensait-elle.

Lui se disait :

– Quand j’ai sonné elle devait être en larmes ; c’est pour cela qu’elle m’a fait attendre.

– Ainsi, monsieur André, dit-elle, vous êtes venu à Paris ?

– Oui, et j’y suis depuis trois mois. Mais, je vous en prie, Marie, appelez-moi André tout court : c’est plus familier et cela nous rappellera mieux notre amitié d’enfance.

– Soit, mon ami. Vous êtes venu à Paris pour affaires ?

– Pour affaires, répéta-t-il, rougissant de son mensonge.

– Y êtes-vous encore pour longtemps ?

– Je ne sais pas ; cela dépendra de bien des choses ; peut-être m’y fixerai-je.

– Ah ! Mais votre père ?

– Mon père est mort.

– Je l’ignorais, mon ami ; je prends part à votre douleur.

– Son décès remonte à quatorze mois, un mois après que vous êtes venue la dernière fois à Longereau. Maintenant je ne suis plus retenu par rien au pays, plus rien ne m’y attire ; je suis libre d’aller où je veux et de faire ce qu’il me plaira.

– Vous jouissez d’une grande liberté, André ; mais je vous connais, vous n’en abuserez pas. C’est bien gentil à vous d’avoir pensé à Marie Sorel.

– Je n’ai jamais cessé de penser à vous, Marie.

– Je le crois.

– Je garde les agréables souvenirs.

– Comment avez-vous su que je demeurais ici ?

– C’est Charlotte Pinguet qui m’a donné votre adresse le lendemain même de mon arrivée à Paris.

– Pourquoi n’êtes-vous pas venu me voir plus tôt ?

– Je n’osais pas.

– Ah ! Est-ce que vous voyez souvent Charlotte ?

– Je l’ai vue plusieurs fois.

– Elle vous a beaucoup parlé de moi ?

– Beaucoup, non. Elle m’a seulement dit que vous étiez dans une belle position, que vous ne manquiez de rien.

– André, que savez-vous de moi ?

– Que vous êtes toujours la même, Marie, douce et bonne comme autrefois.

– André, vous évitez de répondre à ma question.

– Mais, balbutia-t-il.

– Dites-moi ce que Charlotte vous a appris.

– Presque rien ; ce que je sais, ce n’est pas elle qui me l’a fait connaître.

– Mais qui donc ?

– Je l’ai découvert moi-même.

Elle soupira et laissa tomber sa tête dans ses mains.

– Marie, Marie, prononça doucement le jeune homme.

Elle se redressa.

– Ainsi, dit-elle, comme accablée, vous savez tout ?

– Je sais tout, et peut-être même certaines choses que vous-même ignorez encore.

– André, que voulez-vous dire ?

Il se rapprocha d’elle et lui prit les mains.

– Marie, répondit-il très ému, vous souffrez, vous avez pleuré, beaucoup pleuré, tout à l’heure vous pleuriez encore, vous n’êtes pas heureuse. Me confierez-vous votre peine, me direz-vous la cause de votre grande douleur ?

– Oui, André. Hélas ! je n’ai plus rien à vous cacher.

– Hier, dans l’après-midi, vous avez eu la visite de celui que vous appelez Lucien Gervois.

– Comment le savez-vous ?

– Qu’importe ; puisque je le sais ?

– André, je vous en prie, ne me jugez pas trop sévèrement. J’étais honnête et sage, je vous le jure, lorsque j’ai connu M. Gervois ; je suis devenue sa maîtresse parce que je l’aimais. Alors je travaillais, j’avais un emploi qu’il m’a fait quitter.

– Je sais cela. Ah ! ne vous méprenez pas sur mes intentions, Marie ; je ne suis pas ici pour m’ériger en censeur de votre conduite ; je viens à vous pour essayer de vous consoler et, s’il le faut, pour vous protéger et vous défendre.

Il sentit qu’elle pressait fiévreusement ses mains et il vit ses yeux se mouiller de larmes.

– Que s’est-il passé hier entre vous et M. Gervois ? demanda-t-il.

– Il est venu m’annoncer qu’il était nommé à un poste important à Saint-Pétersbourg et qu’il était forcé de partir le soir même ; il a ajouté que nous ne devions plus nous revoir, que tout était fini entre nous.

– Enfin, c’est une rupture.

– Complète.

– Je comprends votre douleur, voilà la cause de vos larmes. Avez-vous cru au départ de M. Gervois pour Saint-Pétersbourg ?

– Non.

– Vous avez eu raison, car c’est faux ; cet homme, d’ailleurs, vous a odieusement trompée et constamment menti.

– Pourtant, il m’a aimée, hasarda-t-elle en manière de protestation.

– Peut-être. Dans tous les cas il vous abandonne lâchement, et je vous prouverai tout à l’heure qu’il est un misérable. Ce matin il y a à peine une heure de cela, vous avez eu la visite de M. de Simiane, ami intime de M. Gervois ; venait-il de la part de son ami ? Qu’avait-il à vous dire ?

– Ah ! c’est celui-là qui est véritablement un misérable, un lâche !

– Vous aurait-il insultée ?

– Insultée, outragée, traitée comme une fille.

Le regard du jeune homme se chargea de sombres éclairs.

– Marie, dit-il sourdement, vous m’avez promis de ne me rien cacher, que vous a dit M. de Simiane ?

Elle eut un moment d’hésitation, puis faisant un effort pénible :

– Sachant que tout était fini entre M. Gervois et moi, répondit-elle, M. de Simiane est venu me proposer d’être sa maîtresse, de m’entretenir.

– Oh ! fit André.

– Il croyait, sans doute, que j’étais de l’espèce de ces filles qui se livrent comme une marchandise.

– C’est une honte !

– M. Gervois lui a dit, prétend-il : « – Je laisse Marie à qui voudra la prendre ; si tu la veux, prends-la ! »

– Infamie ! exclama le jeune homme rouge de colère.

– Ensuite, après une déclaration de sentiments qu’il n’a jamais éprouvés, l’homme sans cœur, sans délicatesse, le débauché a reparu : perdant toute retenue, il s’est laissé aller à des paroles injurieuses.

– Il y a de ces hommes vils avec lesquels on peut s’attendre à tout. Mais vous l’avez fièrement remis à sa place, ce joli monsieur ?

– J’étais fort troublée et je ne me rappelle plus ce que je lui ai dit. J’étais indignée de tant d’audace et d’impudence, mais aussi très accablée, et je n’ai pas trouvé en moi la force de lui répondre comme je l’aurais voulu. Il a vu, sans doute, que je souffrais horriblement, et il a compris qu’il n’avait plus qu’à se retirer, ce qu’il a fait.

Elle poussa un long soupir et couvrit son visage de ses mains. Un soupir d’André répondit à celui de la jeune fille.

– Marie, Marie, pauvre Marie ! prononça-t-il d’un ton douloureux.

– Voilà, reprit la désolée, voilà, pour la femme, les conséquences de la faute, elle n’a plus droit à l’estime de personne ; elle est méprisée !

– Marie, ne dites pas cela, je ne veux pas que vous disiez cela ! s’écria-t-il.

– Hélas ! André, je dis ce qui est.

– Non, non, mille fois non ! la faute est toujours un malheur ; mais dans bien des cas elle ne rend pas la femme coupable. On ne méprise pas la femme que l’on doit plaindre, qu’on prend en pitié. Méprisée, vous ! Est-ce que je n’ai pas toujours pour vous, Marie, la même estime, la même affection ?

– Vous, André, vous avez le cœur haut placé, vous êtes généreux et bon.

– Oui, je crois être bon ; mais, Dieu merci, je ne suis pas le seul.

Elle arrêta sur le jeune homme ses yeux pleins de larmes.

– Ah ! dit-elle tristement, vous me rassureriez et me consoleriez si je pouvais l’être.

– J’espère vous rassurer et vous consoler, répliqua-t-il vivement. Elle secoua la tête.

– Vous verrez, Marie, vous verrez, fit-il.

Un sourire mélancolique effleura ses lèvres.

Il y eut un moment de silence.

– Marie, reprit le jeune homme, je voudrais vous adresser une question.

– Faites.

– Hier matin, vous vous êtes rendue rue du Helder.

– Comment savez-vous cela ?

– Je vous ai suivie.

– Vous m’avez suivie ! répéta-t-elle.

– Et ce n’était pas la première fois que, dans la rue, je m’attachais à vos pas. Oh ! ce n’était pas pour vous espionner, pour surprendre vos secrets. N’ayant pas la hardiesse de me présenter chez vous, je vous ai suivie hors de votre demeure avec l’espoir que je trouverais l’occasion de m’approcher de vous et de vous parler. Mais par timidité et pour d’autres raisons encore, je n’ai pas osé ; je me suis constamment tenu à une distance respectueuse. Grâce à cette réserve et au soin que je prenais de me dissimuler, j’ai pu vous suivre plusieurs fois, comme je vous l’ai dit, sans que vous vous en fussiez aperçue.

– Mais pourquoi me suiviez-vous ainsi ?

– Quelque chose que j’avais à vous dire, une révélation à vous faire. J’y reviendrai tout à l’heure.

– Mon Dieu, je ne comprends pas.

– Vous ne comprendrez que trop, dans un instant. Donc, hier matin, vous êtes allée rue du Helder, vous êtes entrée dans la maison portant le numéro 42, et vous y êtes restée plus de deux heures.

– C’est vrai.

– Le docteur Abel Chevriot demeure dans cette maison, c’est lui que vous alliez voir.

– Qui donc vous a dit cela ?

– Une personne de la maison du docteur. Quand vous êtes sortie, après la consultation, je me trouvais à quelques pas de vous seulement. Vous n’aviez pas encore baissé votre voile et je pus voir la joie qui étincelait dans vos yeux. Vous étiez rayonnante.

– Et qu’avez-vous pensé ?

– Auparavant je vous avais vue soucieuse, inquiète ; j’ai pensé que vous croyant atteinte de quelque maladie grave, vous aviez cru devoir consulter le docteur Chevriot, et que le célèbre médecin vous avait pleinement rassurée.

La jeune fille resta silencieuse.

André reprit :

– Quand vous avez fait la connaissance de M. Gervois et que vous avez ouvert l’oreille à ces belles et entraînantes paroles qu’un séducteur a toujours à la bouche, il vous a dit qu’il était chef de bureau dans un de nos grands établissements financiers.

– Oui. Eh bien ?

– Vous a-t-il nommé cet établissement ?

– Jamais.

– Il n’avait garde de le faire ; il pouvait craindre que vous ne découvrissiez qu’il vous mentait.

– André, que voulez-vous dire ?

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