VIII La Comtesse de Blérac

Passant devant la veuve Crapelet, qui se tenait debout et toute tremblante à la porte de son bureau, le comte lui dit :

– Surtout, madame, n’oubliez aucune de mes recommandations.

– Est-ce qu’il va se tuer ? demanda-t-elle.

– Je ne sais pas, mais je l’espère.

La porte de l’hôtel était ouverte et devant, contre le trottoir, attendait un landau attelé de deux chevaux.

Le comte ouvrit la portière, aida Claire à monter, puis, dès qu’il eut pris place à côté de la jeune fille et refermé la portière, les chevaux s’élancèrent au grand trot.

Aussitôt, Claire jeta ses bras au cou de M. de Rosamont et s’écria, en l’embrassant :

– Ah ! monsieur le comte, vous m’avez sauvée !

– Chère enfant, chère enfant ! murmura l’ancien ambassadeur très ému ; oui, vous avez été sauvée, arrachée des mains de ces misérables. Dieu veillait sur vous.

– Non, vous, monsieur le comte.

– Dieu et moi. N’avez-vous donc pas reçu une lettre qui vous disait de vous défier de cet homme, qui se faisait appeler comte de Linois, et vous avertissait que des pièges pourraient vous être tendus ?

– Je l’ai reçue, monsieur le comte ; ainsi, c’était vous…

– C’était moi.

– Mais pourquoi n’êtes-vous pas venu au château pour me dire ce que vous m’avez écrit ?

– J’avais des raisons pour garder dans ce pays le plus strict incognito.

– Et vous vous êtes intéressé à moi que vous ne connaissiez pas ?

– Avez-vous entendu tout ce que j’ai dit dans la chambre de l’hôtel ?

– Oui, tout.

– Alors je n’ai plus rien à vous apprendre ; vous savez que je connais Mme Clavière et André, son fils, Mme et M. Beaugrand et votre amie Henriette de Mégrigny, la fiancée d’André Clavière. C’est leur tranquillité, c’est leur bonheur à tous et en même temps celui de Mlle Claire Dubessy que je suis venu défendre ici…

– Oh ! monsieur le comte !

– Vous savez aussi dans quel but les trois misérables vous avaient attirée dans un piège. Je ne vous demande pas quels moyens a employés Antoinette Picot pour vous conduire à Poitiers, je crois les connaître.

La jeune fille soupira et baissa la tête.

– Vous avez été bien imprudente, mademoiselle, poursuivit M. de Rosamont d’un ton affectueusement grondeur, et vous devez reconnaître qu’il existe en nous des sentiments qui sont de très mauvais conseillers.

– Quoi, monsieur le comte, vous savez…

– Je ne sais rien, mademoiselle, et ne veux rien savoir.

Enfin, vous avez été tirée de ce piège infâme où vous deviez être souillée, déshonorée et forcée d’épouser ce faux vicomte de Linois. Car voilà, voilà ce qu’ils voulaient, les misérables !

La jeune fille se redressa, toute frémissante.

– Monsieur le comte, s’écria-t-elle, eussé-je été leur victime qu’ils n’auraient pas complètement atteint leur but. Je leur aurais craché à la face mon horreur et mon dégoût et je me serais percé le cœur d’un coup de poignard pour laver ma honte avec mon sang et venger mon honneur !

– Oui, je vous crois, vous auriez fait cela. Mais Dieu ne voulait pas votre mort ; il veut, au contraire, que vous viviez pour tant de malheureux dont vous êtes la Providence, que vous viviez pour le bonheur de ceux qui vous aiment !

Claire resta silencieuse et sa tête s’inclina sur sa poitrine.

– Il n’est guère plus de deux heures du matin, reprit le comte, et nous allons bientôt arriver au château.

La jeune fille sursauta.

– Vous êtes sortie, sans doute, à l’insu de votre tuteur et de vos domestiques, continua le comte, comment allez-vous rentrer ?

– Par une des portes du parc. Oh ! je ne veux pas être vue !

– En ce cas, mademoiselle, il faut indiquer au cocher le chemin qu’il doit prendre.

Le comte appuya le doigt sur un bouton et presque aussitôt le landau s’arrêta.

– Sosthène, dit le comte, ayant la tête à la portière, nous n’allons pas à la grille du château ; mademoiselle va vous indiquer le chemin que vous devez suivre et vous dire à quelle porte du parc il faudra vous arrêter.

À son tour, Mlle Dubessy parla au cocher et le landau se remit à rouler.

Quelques minutes après, la voiture s’arrêta à la porte du parc indiquée par la jeune fille.

Elle mit pied à terre et M. de Rosamont descendit également.

– Monsieur le comte, lui dit-elle d’une voix oppressée par l’émotion et en saisissant ses mains, je n’ai pas besoin de vous dire que je n’oublierai jamais ce que vous avez fait pour moi ; c’est plus que la vie que je vous dois. Mais vous viendrez recevoir au château le témoignage de ma vive reconnaissance ; vous viendrez, n’est-ce pas, monsieur le comte ?

– Je ne peux pas vous le promettre, mademoiselle. La mission que je m’étais donnée est terminée, et si, dans la journée, je n’ai pas à parler au juge d’instruction, ce soir même je serai déjà loin de ce pays.

– Partir ainsi, si vite ! dit tristement la jeune fille.

Puis aussitôt :

– Ah ! monsieur le comte, s’écria-t-elle, permettez-moi de vous embrasser encore !

M. de Rosamont lui ouvrit ses bras.

– Chère enfant, prononça-t-il tout bas à son oreille, vous méritez d’être heureuse, vous le serez !

Un soupir de Claire se confondit dans un sanglot.

– Monsieur le comte, dit-elle, vous voudrez bien me rappeler au souvenir de vos amis d’Avranches et du château de Bresle. Parlez-leur un peu de moi et dites-leur que je pense beaucoup à eux.

– Hélas ! mademoiselle, répondit le comte d’une voix étouffée, je ne les reverrai plus.

– Que dites-vous ?

– Je vais partir pour un long, très long voyage.

Claire ne dit plus rien ; mais elle avait compris que M. de Rosamont gardait dans son cœur une immense et secrète douleur.

Ils se serrèrent une dernière fois les mains, échangèrent le mot « adieu » ; puis la jeune fille ouvrit la porte et disparut.

Le comte remonta dans le landau, qui reprit au grand trot des chevaux la route de Poitiers.

Depuis un mois qu’il était dans la Vienne, M. de Rosamont n’avait pas constamment habité au château de Blérac ; il était même plus souvent à Poitiers qu’à Blérac ; mais, ici ou là, il était toujours l’hôte de la vieille comtesse ; car il avait, à Poitiers, son appartement à l’hôtel de Mme de Blérac.

Dès qu’il fut dans sa chambre, il écrivit les quelques lignes suivantes :

« Madame,

« Je sais tout l’intérêt que vous portez à M. Édouard Lebel et celui que vous inspire Mlle Claire Dubessy. Le bonheur de ce jeune homme et de cette jeune fille vous est également cher.

« Ils s’aiment, ils s’adorent, madame ; mais ces pauvres amoureux souffrent cruellement, je ne saurais dire exactement à cause de quels malentendus qui existent entre eux.

« Vous avez versé un baume bienfaisant sur de nombreuses plaies saignantes et guéri bien des blessures.

« Votre présence est nécessaire à Grisolles où vous pourrez remplir votre grande mission de médecin des âmes.

« Venez au secours de deux malades.

« Croyez-moi toujours, madame, votre très respectueux et très obéissant.

« MAXIME DE ROSAMONT. »

Le comte glissa cette lettre dans une enveloppe qu’il cacheta et sur laquelle il écrivit :

MADAME ANDRÉ CLAVIÈRE

À la sous-préfecture d’Avranches

(Manche)

– Je porterai moi-même cette lettre au bureau de poste et demain matin Marie la recevra, se dit-il.

Il ajouta tristement :

– On n’est pas complètement malheureux quand on peut faire quelque chose pour le bonheur des autres.

Il soupira, s’étendit sur un canapé et murmura, en fermant les yeux :

– Essayons de prendre un peu de repos en attendant le jour.

Mlle Dubessy avait traversé le parc aussi vite que pouvait le lui permettre la faiblesse de ses jambes et, par l’escalier dérobé, était rentrée sans bruit dans sa chambre.

Ni M. Darimon, ni Julie, ni personne au château ne pouvait soupçonner que Claire avait passé plusieurs heures à Poitiers.

La jeune fille était brisée et se tenait à peine debout. Elle avait grand besoin de se mettre dans son lit et de demander au sommeil de réparer ses forces.

C’est qu’elles avaient été violentes, terribles, les émotions qu’elle venait d’éprouver successivement.

Cependant, machinalement, elle s’approcha de la fenêtre, l’ouvrit et dirigea ses regards sur le pavillon.

Le logement d’Édouard était dans les ténèbres et silencieux comme la veille quand elle était sortie pour aller rejoindre la fausse comtesse de Linois.

– Il doit être rentré depuis longtemps, se dit-elle ; où donc est-il allé ?

 

Elle referma la fenêtre, se déshabilla, se mit au lit et ne tarda pas à s’endormir d’un profond sommeil, qui fut cependant agité par d’horribles cauchemars.

Édouard Lebel était rentré un peu avant minuit. Ne voyant de la lumière à aucune des fenêtres du château, et pensant que tout le monde était couché depuis longtemps et dormait, il fit au portrait de Claire sa visite habituelle, et tout de suite après il se mit au lit.

Il avait marché vite pour revenir de Blérac et s’était senti fatigué ; il est vrai que bien qu’il ne tombât pas de pluie, le temps était lourd, orageux.

Depuis près de deux mois qu’elle avait quitté Poitiers pour s’installer à Blérac, où elle passait chaque année la belle saison, la comtesse, atteinte de douleurs rhumatismales aiguës, n’était presque pas sortie de sa chambre.

Elle souffrait déjà énormément à Poitiers et elle s’était hâtée de partir pour Blérac, espérant que ses douleurs s’y calmeraient. Elle n’avait été que médiocrement soulagée, les maudites douleurs s’obstinaient à ne pas la quitter.

Si, chaque semaine, elle n’avait pas eu quelques visites, la vieille dame se serait ennuyée à mourir, car, nous le savons, elle aimait beaucoup à causer.

Elle voyait assez souvent le curé de Blérac, de loin en loin celui de Grisolles. Elle voyait aussi les Bertillon, ses voisins, et parfois Mme de Linois et son fils ; mais elle n’aimait pas ces gens-là.

C’étaient précisément ceux qu’elle aurait voulu avoir toujours auprès d’elle qui lui faisaient de plus rares visites.

Ainsi, Mlle Dubessy n’était venue que trois fois à Blérac en deux mois.

– Maintenant que je suis vieille et d’humeur peu agréable, trop souvent, on me délaisse, on m’abandonne, se disait tristement la comtesse.

Édouard Lebel était aussi un de ceux qui la délaissaient, bien qu’il sût que la vieille dame l’avait pris en amitié et lui portait un vif intérêt ; aussi quand il avait reçu son invitation, il s’était dit aussitôt :

– J’irai.

Il fut reçu avec joie par la comtesse qui, cependant, lui reprocha doucement de la trop négliger.

– Je n’ai que vous, ce soir, lui dit-elle, et je m’en félicite : comme cela je pourrai causer avec vous tout à mon aise.

Ils dînèrent en face l’un de l’autre et après, dès qu’ils se furent assis dans le petit salon de la comtesse, celle-ci dit au jeune homme :

– Monsieur Édouard, donnez-moi donc tout d’abord des nouvelles de Mlle Dubessy, que j’aime vraiment comme si elle était ma fille.

– Elle se porte bien, madame, je l’ai aperçue ce matin…

– Seulement aperçue ?

– Depuis quelque temps je ne prends plus mes repas à sa table.

– Ah !… Et pourquoi cela ?

– J’ai cru m’apercevoir que je la gênais.

– Oh !

– Et ce qui prouve que je ne m’étais pas trompé, c’est que je n’ai eu à répondre à aucune objection.

La comtesse eut un hochement de tête. Elle reprit :

– Mlle Dubessy est devenue très casanière.

– En effet, madame, elle sort très peu.

– Elle a quelque chose qui n’est pas naturel : la dernière fois que je l’ai vue, je l’ai trouvée singulièrement changée ; elle n’est plus la pétulante et rieuse jeune fille qui, l’année dernière encore, dans son salon et partout où elle allait était, – comment pourrais-je dire ? – le boute-en-train de la franche gaieté.

– Mlle Dubessy est dans sa vingtième année, madame la comtesse ; à cet âge, on voit se produire de ces changements.

– Je vous entends bien, monsieur, mais cela ne m’explique pas suffisamment ce que j’ai remarqué. Il y a chez Claire une préoccupation constante, et son charmant visage porte l’empreinte d’une tristesse qui révèle une souffrance qu’elle s’efforce à cacher.

– Je ne sais pas, madame.

– Vous n’avez pas remarqué cela ?

– Je me suis aperçu seulement du changement dont vous parliez tout à l’heure.

– Ah ! seulement, fit la comtesse, regardant fixement le jeune homme, qu’elle vit pâle, embarrassé.

Elle continua :

– Je me suis demandé pourquoi Claire avait perdu sa gaieté, pourquoi elle était préoccupée, triste, et en y réfléchissant, savez-vous ce que j’ai pensé ?

– Non, madame.

– Sachant qu’elle n’était attirée vers aucun des jeunes gens qui lui font la cour, j’ai pensé, monsieur Édouard, que Claire vous aimait.

– Ne croyez pas cela, madame la comtesse, répondit l’artiste avec une trop grande vivacité.

La vieille dame sourit doucement.

– Et puis, reprit-elle, j’ai encore pensé que M. Édouard Lebel aimait Mlle Claire Dubessy.

Le jeune homme, fort troublé, resta un instant tout interloqué, puis il balbutia :

– Vous vous êtes trompée, madame la comtesse.

– En êtes-vous bien sûr, monsieur Édouard ?

– Si j’aimais Mlle Dubessy, ce serait un grand malheur pour moi ! s’écria-t-il.

– Comment cela ?

– Je ne peux pas m’élever jusqu’à Mlle Dubessy, ni elle s’abaisser jusqu’à moi !

– Allons, vous ne parlez pas sérieusement ; je trouve que vous êtes digne de Claire et Claire digne de vous ; je me suis dit plus d’une fois : On croirait vraiment que Dieu les a créés l’un pour l’autre.

– Oh ! je sais que madame la comtesse est pour moi d’une extrême bienveillance ; mais elle ne voit pas assez le peu que je suis.

– Que me dites-vous là ?

– Je suis pauvre, sans famille…

– Vous savez bien que Mlle Dubessy dédaigne la fortune et qu’elle est assez riche pour ne demander que des qualités de cœur et d’esprit à celui dont elle fera son époux.

– C’est parce que Mlle Dubessy est immensément riche que je ne voudrais pas élever ma pensée jusqu’à elle. Un homme dans ma position, madame la comtesse, ne peut épouser une riche héritière sans fouler aux pieds sa dignité, sans perdre sa fierté, sans faire une tache à son honneur.

Madame la comtesse, je dois déjà beaucoup à Mlle Dubessy, et je lui devrai plus tard bien plus encore ; aussi quel respect j’ai pour elle et quelle reconnaissance je lui ai vouée dans mon cœur !

Malgré tous mes efforts, l’opiniâtreté de mon labeur, je ne parvenais pas, je ne dis point à me faire connaître, mais à vivre de mon travail ; j’étais tombé dans le découragement, j’étais dans une misère profonde lorsque Mlle Dubessy me fit appeler. C’était la Providence qui venait à mon secours.

Que suis-je au château de Grisolles ? Pas un domestique, sans doute, mais un artiste que l’on paie, un homme à gages. Je n’en rougis point. Mlle Dubessy a fixé elle-même le prix de mon travail et je le dis à vous, madame la comtesse, je le trouve trop élevé ; mais elle a voulu que ce fût ainsi. Quand je quitterai Grisolles, j’aurai une petite fortune, plus de quinze mille francs. Avec cela, je pourrai recommencer la lutte et, cette fois, madame la comtesse, s’écria-t-il avec un mouvement de tête superbe et le regard illuminé, cette fois je vaincrai !

Et Mlle Claire Dubessy aura sauvé un artiste auquel on veut bien reconnaître quelque talent, et si j’arrive à la renommée, à la gloire, c’est à Mlle Claire Dubessy, oh ! oui, bien à elle que je le devrai !

Toujours, madame la comtesse, je serai plein d’admiration et de respect pour Mlle Dubessy, toujours je bénirai son nom !

Mme de Blérac n’avait pu retenir ses larmes.

En essuyant ses yeux elle se disait :

– Pauvre garçon, comme il l’aime !

Elle savait maintenant, croyait-elle, la cause de la tristesse de Claire.

– Monsieur Édouard, reprit-elle, je ne sais pas bien exactement comment vous avez été mis en rapport avec Mlle Dubessy ; racontez-moi donc cela.

Le jeune homme s’empressa de faire à la comtesse le récit qu’elle lui demandait.

– C’est bien vrai, mon jeune ami, dit-elle, la Providence, en cette circonstance, est manifestement intervenue en votre faveur. Quant à Mlle Dubessy, sans bien savoir jusqu’à quel point elle faisait une bonne action, elle n’a qu’à se féliciter de vous avoir appelé à Grisolles.

Changeant brusquement le sujet de la conversation, Mme de Blérac continua :

– Vous savez, monsieur Édouard, que je suis très satisfaite de mon menuisier, et je vous remercie encore de m’avoir fait connaître cet honnête et excellent ouvrier. Vous avez eu cent fois raison d’insister pour que je lui confie les travaux de menuiserie que j’avais à faire exécuter au château. Mon architecte, avec qui j’ai eu à batailler, est vite revenu de ses préventions contre ce brave Moranne, il est maintenant enchanté de son menuisier ; il ne veut plus d’autre entrepreneur de menuiserie à l’avenir, et il est à la veille de lui confier de très importants travaux.

De ce côté encore vous devez éprouver une satisfaction : vous avez mis M. Moranne en passe de faire fortune.

– Certes, madame la comtesse, il mérite bien qu’on s’intéresse à lui.

– Vous avez donné l’exemple et l’on vous a suivi. Enfin, ajouta la vieille dame, souriant malicieusement, n’y aurait-il que cela d’heureux, dû à votre séjour à Grisolles, que vous ne pourriez pas regretter d’y être venu.

Mme de Blérac ignorait complètement les bruits calomnieux, répandus à l’instigation des de Linois, dont Louise Moranne et Édouard Lebel étaient l’objet. Naturellement, elle ne pouvait soupçonner que Mlle Dubessy fût jalouse de la femme du menuisier.

Le comte de Rosamont ne lui avait parlé de rien concernant son séjour dans la Vienne ; elle avait bien deviné que le comte y était venu remplir une mission mystérieuse ; mais, d’une discrétion absolue, elle n’avait point cherché à pénétrer le ou les secrets que son vieil ami croyait devoir lui cacher.

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