XXII Ce que fait la Chiffonne

La Chiffonne, habituée à courir les rues, était devenue très casanière. Cependant elle sortait le soir, pour prendre l’air, quand elle ne risquait pas d’être reconnue ; mais elle n’allait pas loin et ne tardait jamais à rentrer. Elle se trouvait si bien dans le modeste logement de son amie !

Elle était là tranquille et aurait pu se trouver relativement heureuse si elle n’avait pas été constamment obsédée par toutes sortes de pensées sombres.

C’est qu’elle pensait sans cesse à la dame du cimetière, à cette pauvre mère à qui Joseph Gallot et elle, complice du crime, avaient volé son enfant.

Elle se représentait Mme Clavière tout en larmes, pâle, défaite, échevelée, les yeux éteints, se traînant comme une mourante.

La nuit, hallucinée, elle voyait la malheureuse mère se tordre dans les convulsions du désespoir et croyait entendre ses gémissements ; ou bien elle la voyait, les yeux hagards, se traînant à ses pieds et lui criant d’une voix sépulcrale : Misérable, infâme, rends-moi mon enfant !

Rendre l’enfant ! Ah ! oui, voilà ce qu’elle aurait voulu faire. Mais elle ne le pouvait pas, son homme le lui avait défendu.

Si elle croyait entendre les cris de douleur de la mère, elle avait toujours aussi dans les oreilles les paroles menaçantes du borgne. Et puis, malgré qu’il fût loin d’elle, en prison, elle était toujours sous la domination du misérable.

Non, elle ne pouvait pas rendre l’enfant. Et elle souffrait cruellement, la malheureuse, car bien qu’elle n’eût jamais été mère, elle sentait aux palpitations de son cœur, aux mouvements de ses entrailles, les horribles tortures qu’éprouvait la mère du petit André.

Elle eut la bonne pensée d’écrire à Mme Clavière. En lui disant : « Ne vous inquiétez pas, votre enfant est toujours en parfaite santé, les bons soins ne lui manqueront jamais, et un jour on vous le rendra », elle savait qu’elle ferait couler un baume de paix dans son âme.

Quelques lignes à écrire, c’était facile. Et pourtant elle ne le fit point, elle n’osa pas.

Elle craignait d’être découverte ; elle avait une horrible peur de la prison et elle se figurait que-si elle écrivait à Mme Clavière, sa lettre la trahirait.

Une crainte irréfléchie, que rien ne justifiait, une frayeur chimérique arrêtait un bon mouvement du cœur.

Néanmoins, elle comprenait bien qu’elle était lâche et elle essayait de se pardonner elle-même par un redoublement de tendresse pour l’enfant.

C’était elle qui faisait le ménage, soignait le petit, préparait les repas pendant que son amie travaillait. Celle-ci, qui n’avait plus à s’occuper de ceci, de cela, faisait plus d’ouvrage, et, par suite, gagnait davantage. De son côté, la Chiffonne gagnait bien soixante ou soixante-quinze centimes dans sa journée, ce qui était joli pour une apprentie.

Bref, l’argent ne manquait pas et l’enfant s’en trouvait bien, car Aurélie et la Chiffonne ne sortaient jamais sans lui rapporter quelque chose ; un jouet acheté au bazar, pas cher, ou une friandise, surtout des cerises qu’il aimait beaucoup.

Devant son amie la Chiffonne cachait ses préoccupations et avait l’air gai ; mais quand Aurélie allait chercher de l’ouvrage, en reportant celui qui était achevé, la Chiffonne pleurait.

Et c’était surtout quand elle pleurait qu’elle mettait tout son cœur à embrasser l’enfant.

Elle sentait qu’elle avait besoin d’être pardonnée, et c’était au pauvre petit qui lui disait : « Je voudrais bien voir maman », qu’elle demandait pardon.

Dès les premiers jours de son installation à Saint-Mandé, en l’absence d’Aurélie et à son insu, elle avait écrit deux lettres, l’une au maire et l’autre au curé de Sercotte, le village de la Nièvre où était née son amie.

C’était une idée qui lui était venue, le commencement d’exécution d’un plan qu’elle avait conçu, afin de se conformer aux ordres que son homme lui avait donnés.

Elle demandait au maire de Sercotte de bien vouloir lui envoyer l’extrait de naissance du petit Gosselin Aurélien-Marius-André.

Elle avait joint à sa lettre trois francs en timbres-poste.

Elle priait le curé de lui faire parvenir le certificat de baptême d’Aurélien-Marius-André.

Dans sa lettre au curé elle avait mis deux francs également en timbres-poste.

Douce, polie, avenante, insinuante, elle avait su, après deux ou trois courtes causeries, se faire une amie de la concierge.

Elle lui dit un soir, d’un air mystérieux :

– J’attends deux lettres de province ; mais il ne faut pas que mon amie ait connaissance de cela : il s’agit d’une surprise agréable que je veux lui faire.

– Compris, dit la concierge, on ne dira rien à m’ame Gosselin.

– Quand les lettres arriveront, vous les garderez dans votre commode et ne les remettrez qu’à moi-même.

– C’est entendu.

La Chiffonne attendit cinq ou six jours tranquillement.

– C’est le temps qu’il faut au maire et au curé pour me répondre, se disait-elle.

Mais la semaine entière s’étant écoulée, elle devint inquiète, se tourmenta. Est-ce qu’on ne lui enverrait pas les papiers qu’elle demandait ? Qui sait ? on avait peut-être deviné ses intentions. Et comme c’était mal ce qu’elle voulait faire, et que sa conscience n’était pas en paix, elle s’imaginait que quelque chose de terrible la menaçait.

Quand elle descendait le soir, hésitante, craintive, elle interrogeait la concierge, qui lui répondait :

– Rien encore aujourd’hui, m’amzelle Julie.

Enfin le quinzième jour après l’envoi de ses lettres, le mercredi soir comme elle passait devant la loge sans oser s’arrêter, la concierge lui fit de la main signe d’entrer.

Elle franchit le seuil.

– Mais venez donc, m’amzelle Julie.

– Vous avez quelque chose à me dire ?

– Ah ! oui, mais vous n’y pensez donc plus ?

La Chiffonne s’était si bien persuadée qu’elle ne recevrait rien du maire et du curé, qu’elle répondit à la concierge :

– À quoi donc ?

– Êtes-vous drôle, ce soir ! mais à ces lettres que vous attendez !

– Oh ! si, j’y pense.

– Eh ! bien, cette fois, çà y est, je les ai.

La Chiffonne ne put s’empêcher de tressaillir.

– Vrai, fit-elle, vous les avez ?

– Puisque je vous le dis ; il y en a une grande et une petite ; vous voyez bien que les choses finissent toujours par arriver.

La concierge ouvrit le tiroir de sa commode où elle prit les deux lettres qu’elle remit à la Chiffonne.

– Hein, vous les avez, vos fameuses lettres, vous voilà contente à c’t heure !

– Oui, je suis contente, merci, merci bien, mère Taupin. Mais vous savez, gardez toujours le silence, mon amie ne doit pas savoir…

– Quand je vous ai dit une fois que j’avais compris, ça suffit.

La Chiffonne se hâta de sortir et s’en alla assez loin à la recherche d’un bec de gaz dans un endroit désert. Elle le trouva. S’étant assurée que personne ne pouvait la voir, elle ouvrit d’abord la grande enveloppe portant le cachet : « Mairie de Sercotte », qui contenait uniquement l’extrait de l’acte de naissance. Le curé, plus politique que l’officier de l’état civil, accompagnait de quelques lignes aimables le certificat de baptême.

La Chiffonne mit dans sa poche les deux pièces qu’elle avait demandées, déchira la lettre du curé et les enveloppes en minces morceaux et les sema parmi de grandes orties qui poussaient à travers une jonchée de vieilles épines noires.

Elle rentra, coucha le petit et travailla avec son amie jusqu’à onze heures.

Dans le lit, elle dit à Aurélie :

– Demain matin je sortirai avec l’enfant.

– Ah !

– Je partirai de très bonne heure.

– Où veux-tu donc aller ?

– Assez loin ; du côté de Sceaux.

– Qu’est-ce que tu as à faire par là ?

– Je désire voir une dame que j’ai connue dans le temps et dont je me suis souvenue aujourd’hui.

– Qu’est-ce qu’elle fait cette dame ?

– Du bien, aussi souvent qu’elle en trouve l’occasion.

– Elle est riche ?

– Oui, et c’est ce qui lui permet d’être très charitable ; elle s’associe à beaucoup d’œuvres de bienfaisance. Je suis sûre qu’elle s’intéressera à mon cher petit orphelin et m’aidera à le placer.

– Dame, je le crois, si elle est, comme tu le dis, bonne et charitable.

Aurélie poussa un gros soupir.

– Qu’as-tu donc ? demanda la Chiffonne.

– Ah ! ce que j’ai ! J’ai que je suis triste.

– Pourquoi ?

– Si j’étais plus riche ou si, seulement, je gagnais davantage, je ne voudrais pas que le cher mignon fût confié à une personne inconnue, je le garderais.

À son tour, la Chiffonne soupira.

– Va, dit-elle, je t’assure que ça me coûte beaucoup de me séparer de lui.

– Enfin, voilà, nous ne pouvons pas. Tiens, ne parlons plus de cela, j’en éprouve une peine… Il est tard, Julie, dormons, si nous pouvons.

Dans la chambre, le silence se fit complet.

La Chiffonne se leva à quatre heures, au petit jour. Elle n’avait pas beaucoup dormi. Afin que son amie, en se levant, n’eût qu’à se mettre à son ouvrage, elle mit tout en ordre dans le ménage, ce qui ne fut pas long ; elle donna un coup de balai dans la chambre et la petite cuisine et épousseta les meubles.

Cela fait, elle acheva sa toilette, puis choisit dans le trousseau du petit Marius tout ce qui lui était nécessaire pour habiller André.

Alors, elle réveilla le pauvre petit, l’enleva de sa couchette, l’assit sur ses genoux, le mit nu comme un ver et lui passa sur tout le corps une éponge mouillée dans l’eau d’une cuvette qu’elle avait près d’elle.

Ensuite, après l’avoir bien essuyé et bien peigné, elle l’habilla.

Aurélie, réveillée, la regardait faire, ne perdant pas un de ses mouvements.

– Vas-tu donc sortir si tôt ? demanda-t-elle.

– Mais oui, répondit la Chiffonne, le chemin que j’ai à faire est long.

– Pourquoi ne l’as-tu pas habillé avec ses affaires à lui ! il aurait été mieux, plus gentil.

– J’en ai eu d’abord l’intention ; mais j’ai pensé que la dame chez qui je vais le conduire trouverait son vêtement bien riche pour un enfant de pauvres gens. N’as-tu pas fait toi-même cette remarque ?

– C’est vrai.

L’enfant ne disait rien, il était sérieux, paraissait un peu surpris et regardait tour à tour, avec ses beaux yeux intelligents, la Chiffonne et Aurélie encore au lit. On aurait dit qu’il pressentait que quelque chose de grave se préparait pour lui.

– Tu ne reviendras pas trop tard, n’est-ce pas ? reprit Aurélie, se décidant à sortir du lit.

– J’espère pouvoir rentrer de bonne heure.

– Mais tu ne vas pas t’en aller sans que le petit ait mangé ?

– Tu as raison, je vais lui donner une tartine.

– Soit, mais ça n’est pas assez ; je cours chercher du lait chaud ; toi-même tu en prendrais bien un bol avec un morceau de pain.

Et sans attendre la réponse de la Chiffonne, Aurélie, qui s’était chaussée et avait vite mis un jupon et une camisole, s’élança hors de la chambre.

Quand elle rentra, au bout de quelques minutes, l’enfant achevait de manger sa tartine. On lui donna à boire un demi-bol de lait, pendant que les deux femmes prenaient leur modeste déjeuner.

Très attentif à tout ce qui se passait autour de lui, André, ouvrant de grands yeux, vit la Chiffonne mettre son chapeau. Immobile, un peu inquiet, il ne disait toujours rien ; mais quand la Chiffonne s’approcha de lui prête à poser sur sa tête un petit chapeau ayant appartenu à Marius, il comprit enfin que la Chiffonne allait sortir et qu’elle l’emmenait.

Il s’imagina mieux encore, le pauvre petit, car son visage devint rayonnant et, battant des mains, il s’écria :

– Maman, maman, nous allons voir maman !

La Chiffonne pâlit et ce fut avec un tremblement qu’elle coiffa le petit.

Elle savait bien que ce qu’elle allait faire était monstrueux, et le remords la mordit au cœur.

Mais elle se raidit contre les cris de révolte de sa conscience : sa résolution était fermement arrêtée, le sort d’André était décidé.

– Pauvre enfant ! murmura Aurélie très émue, toujours sa mère !

Ayant de grosses larmes dans les yeux, elle mit deux baisers sur les joues de l’enfant.

La Chiffonne prit le petit dans ses bras et partit.

*

* *

Le soir, à neuf heures, Aurélie avait allumé sa lampe. Elle avait son ouvrage sur les genoux, mais comme si elle avait la main engourdie, elle ne travaillait pas. Elle était affreusement tourmentée : la Chiffonne n’était pas encore rentrée et elle ne savait quoi s’imaginer.

Un accident était-il donc arrivé à son amie ou à l’enfant ?

Elle était comme sur des charbons ardents.

Enfin, à neuf heures et demie, la porte de la chambre s’ouvrit et la Chiffonne entra.

Aurélie se dressa d’un seul mouvement, les yeux démesurément ouverts.

– Seule, tu reviens seule ! exclama-t-elle.

– Tu vois, fit la Chiffonne.

– L’enfant, où est l’enfant ?

– Je l’ai placé et je suis contente, il sera très bien.

– Placé, placé ! Pourquoi ne m’as-tu pas dit ce matin que tu ne le ramènerais pas ?

– Ce matin je ne savais pas ce qui arriverait.

– Si, tu le savais, et tu me l’as caché.

– Je te jure, Aurélie, que je n’étais pas du tout sûre de réussir.

– Pauvre petit, pauvre chéri ! Mon Dieu ; si j’avais su, si j’avais pu deviner… c’est à peine si je l’ai embrassé !

Et Aurélie se mit à pleurer.

– Tu ne te souviens pas, ma chère, je t’assure que tu l’as bien embrassé avant que nous partions.

– Oh ! un baiser sur chaque joue, quand j’aurais dû le serrer dans mes bras, contre mon cœur, et le manger de caresses !

La Chiffonne regardait son amie et se disait :

– Elle est meilleure que moi.

Après un silence Aurélie reprit :

– Voyons, à qui l’as-tu confié ?

– À de très braves gens, le mari et la femme, ayant, lui cinquante ans, elle quarante. Sans enfant et ayant une certaine fortune ; ils cherchaient un enfant, un petit garçon pour l’élever et l’adopter.

– Mais tu les connaissais donc ?

– Je n’en avais jamais entendu parler.

– Ah ! Et comment as-tu su ?…

– Par la dame que je suis allée voir ; du reste, c’est elle qui a tout fait.

– Où demeure-t-elle, cette dame ?

– Je te l’ai dit, près de Sceaux, au village de Châtenay. Je n’ai pas besoin de te dire que l’enfant lui a plu – il plaît à tout le monde – et que tout de suite elle s’est vivement intéressée à lui.

– Je lui racontai comment il était devenu orphelin et m’était tombé dans les bras. Elle comprit facilement que dans ma situation, obligée d’être chez les autres ou de gagner autrement et péniblement ma vie, je ne pouvais pas avoir le pauvre petit à ma charge.

– « Alors, m’a-t-elle dit, que comptez-vous faire ?

– « Madame, lui ai-je répondu, je sais combien vous êtes bonne et aimez à faire le bien ; je suis venue vous trouver avec mon petit neveu ayant l’espoir que vous vous intéresseriez à lui, qu’il vous inspirerait de la pitié et que, peut-être, vous m’aideriez à trouver une personne à qui je pourrais le confier, avec l’assurance que les bons soins ne lui manqueraient point.

Elle me répondit aussitôt :

– « Dès aujourd’hui, si vous le voulez, ce pauvre petit aura une nouvelle famille.

Comme je la regardais avec étonnement, elle continua :

– « Je connais d’excellentes gens qui désirent vivement avoir un enfant et justement un petit garçon, qu’ils élèveraient et aimeraient comme s’il était le leur. En effet, ils ne parlent pas moins que de l’adopter plus tard et de lui laisser après eux tout ce qu’ils possèdent. Je crois qu’ils ont dans les douze à quinze mille francs de rente. Eh bien, cela ne vous sourit-il pas ?

– « Oh ! madame, m’écriai-je, ce serait trop beau !

– « Sans doute, c’est magnifique, répondit-elle, mais cette chose heureuse qui arriverait à votre neveu n’est pas aussi rare que peut-être vous le pensez. Bien des ménages sans enfant prennent un enfant à de pauvres gens chargés d’une nombreuse famille et vont même, quand ils ne le trouvent pas ailleurs, le chercher à l’Assistance publique.

Ce sont là des actes d’admirable charité… L’exemple est bon, il est suivi. Hélas ! il y en a tant de ces petits orphelins et de ces pauvres petits êtres abandonnés.

Seulement, poursuivit-elle, je dois vous prévenir que lorsque les personnes dont je viens de vous parler auront pris votre neveu, il ne vous appartiendra plus, vous n’aurez plus aucun droit sur lui.

Je me récriai et répondis :

– « Mais je pourrai le voir, quelquefois ?

– « Je pense que cela ne vous sera pas impossible. Mais les personnes demeurent presque constamment en province ; ils sont à Paris depuis trois semaines et c’est demain, oui c’est bien demain qu’ils doivent retourner dans leur propriété en Franche-Comté.

Je ne sais ce que j’éprouvai, Aurélie, je sentais mon cœur se briser. J’étais très hésitante, mais la dame ajouta quelques paroles à ce qu’elle venait de me dire et je finis par accepter…

– Ah ! s’écria l’ouvrière, moi j’aurais refusé net !

– Ma chère, le sacrifice m’a coûté, crois-le bien ; mais que veux-tu ! c’était si beau, l’avenir du pauvre petit assuré !

– Oui, mais il ne t’appartient plus et quelque chose me dit que tu ne le reverras jamais.

La Chiffonne baissa la tête.

– Oh ! le cher petit, ne plus le revoir, ajouta Aurélie d’un ton douloureux.

Elle hocha la tête et après un bout de silence :

– Tiens, reprit-elle avec animation, veux-tu savoir ce que j’éprouve ? Eh bien, je sens en moi une grande douleur ; il me semble que je perds une seconde fois mon petit Marius.

Mais tu ne m’as pas tout dit ; achève de me raconter ce qui s’est passé.

– Tu le devines.

– Hélas !

– Nous sommes restés à Châtenay jusque vers trois heures, puis nous sommes revenus à Paris accompagnés de la dame qui nous a conduits rue de la Victoire chez les personnes en question, M. et Mme Sauvenet. Ils se sont extasiés sur la beauté de l’enfant et… ils l’ont gardé.

– Et ils l’ont gardé, répéta douloureusement Aurélie.

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