DORANTE.
Je verrais terminer tant de peines cruelles !
Je pourrais voir enfin mon amour couronné !
Dieux ! à tant de plaisirs serais-je destiné ?
Je sens que les dangers ont irrité ma flamme ;
Avec moins de fureur elle brûlait mon âme
Quand je me figurais, par trop de vanité,
Tenir déjà le prix dont je m’étais flatté.
Quelqu’un vient. Évitons de me laisser connaître.
Avant le temps prescrit je ne dois point paraître.
Hélas ! mon faible cœur ne peut se rassurer,
Et je crains encor plus que je n’ose espérer.