SCÈNE IV.

GOTERNITZ, MACKER, SOPHIE, DORANTE.

GOTERNITZ.

Approchez, ma fille ; venez saluer votre époux. Ne l’acceptez-vous pas avec plaisir de ma main ?

SOPHIE.

Quand mon cœur en serait le maître, il ne le choisirait pas ailleurs qu’ici.

MACKER.

Fort bien, belle mignonne ; mais (À Dorante.) Quoi ! vous ne vous en allez pas ?

DORANTE.

Ne devez-vous pas être flatté que mon admiration confirme la bonté de votre choix ?

MACKER.

Comme je ne l’ai pas choisie pour vous, votre approbation me paraît ici peu nécessaire.

GOTERNITZ.

Il me semble que ceci commence à durer trop pour un badinage. Vous voyez, monsieur, que le seigneur Macker est inquiété de votre présence : c’est un effet qu’un cavalier de votre figure peut produire naturellement sur l’époux le plus raisonnable.

DORANTE.

Eh bien ! il faut donc le délivrer d’un spectateur incommode : aussi bien ne puis-je supporter le tableau d’une union aussi disproportionnée. Ah ! monsieur, comment pouvez-vous consentir vous-même que tant de perfections soient possédées par un homme si peu fait pour les connaître !

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