CHAPITRE XXVII

« – À Bothwell-Hill je dois courir

« Pour y vaincre ou pour y mourir. »

Ancienne ballade.

Il y eut des deux côtés une suspension d’opérations militaires pendant plusieurs jours. Le gouvernement se bornait à prendre les mesures nécessaires pour empêcher les presbytériens de marcher sur la capitale, tandis que les rebelles s’occupaient à fortifier et augmenter leur armée. Dans cette vue, ils avaient établi une espèce de camp, où ils étaient protégés contre une attaque soudaine, au milieu du parc appartenant au château ducal d’Hamilton, situation centrale, favorable pour réunir leurs renforts, et défendue par la Clyde, rivière rapide et profonde, que l’on ne pouvait traverser que sur un pont long et étroit, près du château et du village de Bothwell.

Morton y resta pendant quinze jours après l’attaque de Glascow, s’occupant activement de ses fonctions militaires. Il avait plusieurs fois reçu des nouvelles de Burley, qui lui disait seulement en termes généraux, et sans aucun détail, que le château de Tillietudlem tenait encore. Ne pouvant supporter de rester plus long-temps dans l’incertitude sur un sujet si intéressant pour lui, il résolut de faire part à ses collègues du désir qu’il avait d’aller à Milnwood pour quelques jours, afin d’y régler des affaires domestiques ; ou, pour mieux dire, il prit le parti de leur déclarer sa détermination à cet égard, ne voyant nulle raison pour ne pas prendre une liberté que se permettaient tous les autres dans cette armée mal disciplinée.

Cette proposition ne fut nullement approuvée. On sentait trop combien les services de Morton étaient utiles, pour ne pas craindre d’en être privé même pendant quelques jours, et chacun reconnaissait tout bas son incapacité pour le remplacer. Ses collègues ne purent cependant lui imposer des lois plus sévères que celles auxquelles ils se soumettaient eux-mêmes, et il partit sans qu’on lui eût fait d’objections directes.

Le révérend M. Poundtext profita de cette occasion pour aller visiter son presbytère de Milnwood, et honora Morton de sa compagnie pendant tout le chemin. Le pays qu’ils avaient à parcourir s’étant déclaré en leur faveur, à l’exception de quelques barons de l’ancien parti des cavaliers, qui se tenaient soigneusement enfermés dans leurs châteaux fortifiés, ils firent leur voyage n’ayant à leur suite que le fidèle Cuddy.

Le soleil allait se coucher, quand ils arrivèrent à Milnwood, où Poundtext dit adieu à son compagnon pour se rendre à sa demeure située à un demi-mille plus loin que Tillietudlem.

Quand Morton resta seul, livré à ses pensées, avec quelle émotion il reconnut les bois, les ruisseaux et les champs qui lui avaient été si familiers ! Son caractère, comme ses habitudes, ses idées, son genre de vie, avaient été entièrement changés depuis moins d’une quinzaine, et vingt jours semblaient avoir produit sur lui l’effet de vingt ans. Un jeune homme doux, sensible et romanesque, élevé dans la dépendance, soumis patiemment aux caprices d’un parent sordide et tyrannique, avait soudain été poussé, par l’excès de l’oppression et des outrages, à se mettre à la tête d’hommes armes ; il se voyait engagé dans des affaires d’un intérêt public, avait des amis à exciter et des ennemis à combattre, et sentait sa destinée individuelle liée à une révolution nationale. Il semblait avoir éprouvé une transition imprévue des rêves romanesques de la jeunesse aux travaux et aux soucis de l’âge mûr ; tout ce qui l’intéressait naguère était effacé de sa mémoire, excepté son attachement pour Édith ; son amour même avait pris un caractère plus mâle et plus désintéressé, par le mélange et le contraste d’autres sentimens. Tout en rêvant aux particularités de ce changement soudain, aux circonstances qui en avaient été la cause et aux conséquences probables de sa nouvelle carrière, le mouvement passager d’une inquiétude naturelle fut aussitôt remplacé par l’enthousiasme d’une généreuse confiance.

– Je succomberai jeune, dit-il, si je dois succomber. Mes motifs seront mal interprétés, et mes actions condamnées par ceux dont l’approbation me flatterait le plus ; mais le glaive de la liberté et du patriotisme est dans ma main ; je ne succomberai point en lâche ni sans vengeance. On peut exposer mon corps au gibet, mais le jour viendra où l’infamie retombera sur la tête des oppresseurs. Je prends à témoin ce ciel dont le nom est si souvent profané dans cette guerre civile, je le prends à témoin de la pureté de mes intentions !

Arrivé à Milnwood, Henry frappa à la porte de son oncle ; mais ce n’était plus avec la timidité d’un jeune homme craintif, qui est tourmenté du sentiment pénible de sa dépendance ; la maison retentit des coups redoublés du marteau, et Alison, accourant aussitôt et entrouvrant la porte avec précaution, recula d’effroi en voyant l’habit militaire d’Henry et le panache qui flottait sur son chapeau.

– Où est mon oncle, Alison ? dit Morton en souriant de ses alarmes.

– Bon Dieu ! monsieur Henry, est-ce bien vous ? Cela n’est pas possible ! Vous me semblez grandi depuis quinze jours ; vous avez tout-à-fait l’air d’un homme, à présent !

– C’est pourtant moi-même, Aylie : c’est sans doute mon habit qui me fait paraître plus grand à vos yeux, et nous vivons dans un temps qui change promptement les enfans en hommes.

– Oh ! le malheureux temps, monsieur Henry ! Pourquoi faut-il que vous vous en soyez ressenti ? mais qui pouvait l’empêcher ? – Au surplus, vous n’étiez pas trop bien traité ici ; et, comme je l’ai dit bien des fois à votre oncle, marchez sur un ver, il se redresse.

– Vous avez toujours pris ma défense, Alison, et vous vouliez avoir seule le droit de me gronder. – Mais où est mon oncle ?

– À Édimbourg. Il y est allé avec tout ce qu’il a pu emporter, croyant qu’il y serait plus en sûreté qu’ici. Mais vous connaissez le laird aussi bien que moi.

– J’espère que sa santé n’a pas souffert ?

– Ni sa santé ni ses biens. Nous nous sommes conservés comme nous avons pu ; et quoique les soldats de Tillietudlem nous aient pris la vache rouge et la vieille Kakie (vous vous en souvenez), ils nous cédèrent un bon marché de quatre autres, qu’ils conduisirent au château.

– Vous céder un bon marché ! reprit Morton ; que voulez-vous dire ?

– Oui, répondit la ménagère de Milnwood : les dragons allaient de tous côtés chercher des provisions pour la garnison ; mais ils faisaient leur vieux métier, allant et venant pour acheter et revendre, comme de vrais voleurs de bestiaux de l’ouest. Oh ! ma foi ! le major Bellenden n’a eu que la plus petite part de tout ce qu’ils ont pris en son nom.

– Mais le château doit donc manquer de provisions ?

– Oh ! il en manque, il n’y a pas de doute.

– Burley m’a trompé ! s’écria vivement Henry éclairé comme d’une clarté soudaine : sa conscience lui permet la ruse aussi bien que la cruauté. – Je ne puis rester plus long-temps, mistress Wilson, il faut que je parte à l’instant.

– Quoi ! monsieur Henry, dit la bonne femme de charge, vous n’entrerez pas pour manger un morceau ? Vous savez que j’ai toujours quelque chose en réserve.

– Impossible ! dit Morton. Cuddy, sellez nos chevaux.

– Ils commencent à manger l’avoine, répondit Cuddy.

– Cuddy ! s’écria Alison. Quoi ! vous avez pris avec vous ce porte-malheur ? C’est lui, avec sa mendiante de mère, qui a été la première cause de tout le mal qui nous est arrivé ici !

– Allons, mistress, allons, dit Cuddy, il faut savoir oublier et pardonner. Ma mère est avec sa sœur, ainsi elle ne vous tourmentera pas davantage ; moi, je suis le valet du capitaine, et je me flatte que depuis que j’en ai soin, il n’a pas moins bonne mine que lorsque vous en étiez chargée : l’avez-vous jamais vu si bien ?

– En honneur et en conscience, dit la bonne Alison en jetant un regard de complaisance sur son jeune maître, il a tout-à-fait bonne tournure… Oh ! jamais vous n’avez eu une si belle cravate à Milnwood ! Ce n’est pas moi qui l’ai ourlée !

– Non, non, dit Cuddy ; elle est de ma façon : elle vient de lord Evandale.

– De lord Evandale ? de celui que les whigs doivent pendre demain matin ?

– Pendre lord Evandale ! s’écria Morton vivement agité.

– Cela est bien sûr, dit Alison. La nuit dernière il a fait une… comment dit-on ? une sortie, je crois, avec ses dragons, pour tâcher de se procurer des vivres ; mais les soldats ont été repoussés, et lui a été fait prisonnier. Si bien que Burley, le capitaine whig, a fait dresser une potence, et a juré (ou il a dit sur sa conscience, car les whigs ne jurent pas) que si le château ne se rendait pas demain matin au point du jour, lord Evandale serait pendu aussi haut que l’Aman de la Bible – Mais allons, monsieur Henry, entrez ; il ne faut pas que cela vous empêche de dîner.

– Qu’ils aient mangé ou non, sellez, les chevaux ! pas un instant à perdre, Cuddy.

Et, résistant à toutes les instances d’Alison, ils se remirent en route à l’instant.

Morton ne manqua pas de s’arrêter chez Poundtext, et l’engagea à se rendre au camp avec lui.

Le vénérable ministre avait repris pour un instant ses habitudes pacifiques. Une pipe à la bouche, une pinte de bière devant lui, il était appuyé sur une table, feuilletant un ancien traité de théologie. Ils n’était pas très disposé à quitter ce qu’il appelait ses études, pour se remettre en route aux approches de la nuit, déjà fatigué du voyage qu’il avait fait ; mais quand il eut appris ce dont il s’agissait, il renonça, quoiqu’en gémissant, au projet qu’il avait formé, de passer chez lui une soirée tranquille. Comme Morton, il pensa que quoiqu’il pût convenir aux vues particulières de Burley de rendre impossible une réconciliation entre les presbytériens et le gouvernement en mettant à mort lord Evandale, l’intérêt du parti modéré était diamétralement opposé à cette mesure. D’ailleurs, pour rendre justice à Poundtext, il ne s’était jamais montré partisan des mesures outrées, ni d’aucun acte de violence qui ne parût autorisé par la nécessité. Il écouta donc avec beaucoup de complaisance les raisonnemens par lesquels Morton chercha à lui démontrer la possibilité de voir lord Evandale devenir le médiateur de la paix à des conditions très raisonnables, et il entra entièrement dans tous ses projets.

Il était onze heures du soir quand ils arrivèrent avec les mêmes vues de conciliation dans un hameau situé près du château de Tillietudlem, où Burley avait établi son quartier-général. Une sentinelle les arrêta à l’entrée ; mais, s’étant nommés et fait reconnaître, ils se firent conduire à la maison qu’occupait Burley. Ils passèrent devant une masure, dont un poste assez nombreux gardait la porte, près de laquelle on avait dressé un gibet très élevé qu’on pouvait apercevoir des tours du château. Cette vue confirma le rapport de mistress Wilson, et les porta à croire que c’était là que lord Evandale était détenu. Morton se fit indiquer sans retard le quartier de Balfour. Poundtext et lui le trouvèrent lisant l’Écriture avec ses armes placées près de lui, pour pouvoir les prendre à la première alarme. Dès qu’il vit entrer ses deux collègues, il se leva précipitamment d’un air de surprise.

– Qui vous amené ici ? s’écria-t-il ; apportez-vous de mauvaises nouvelles de l’armée ?

– Non, répondit Morton, mais nous apprenons qu’il se passe ici des choses qui pourraient compromettre sa sûreté. Lord Evandale est prisonnier.

– Le Seigneur l’a livré entre nos mains.

– Et votre dessein est-il d’user de l’avantage que le ciel vous a accordé, pour déshonorer notre cause aux yeux de toute la nation, en condamnant un prisonnier à une mort ignominieuse ?

– Si le château de Tillietudlem n’est pas rendu demain à la pointe du jour, répondit Burley, que je périsse s’il ne meurt du supplice que son chef et son patron, John Grahame de Claverhouse, a fait subir à tant de saints du Seigneur.

– Nous avons pris les armes, dit Morton, pour mettre fin à ces cruautés, et non pour les imiter, encore moins pour venger sur l’innocent les fautes du coupable. Quelle loi peut justifier l’atrocité que vous voulez commettre ?

– Tu l’ignores ? répondit Burley ; demande-le à ton compagnon : c’est celle qui livra au glaive de Josué, fils de Nun, les habitans de Jéricho.

– Nous vivons sous une meilleure loi, dit le ministre. Elle nous ordonne de rendre le bien pour le mal, et de prier pour ceux qui nous persécutent.

– C’est-à-dire, reprit Burley en le regardant de travers, que ta vieillesse est d’accord avec la fougue de ce jeune homme, pour me contrarier en cette occasion.

– Nous avons tous, repartit Poundtext, la même autorité que toi sur cette armée, et nous ne souffrirons pas que tu fasses tomber un cheveu de la tête du prisonnier. Qui sait si Dieu n’en fera pas un instrument pour guérir les plaies d’Israël ?

– Je prévoyais que cela en viendrait là, s’écria Burley, lorsqu’on a appelé au conseil des gens comme toi.

– Des gens comme moi ! répéta le ministre : et qui suis-je donc pour que tu oses me parler ainsi ? n’ai-je pas préservé pendant trente ans mon troupeau de la fureur des loups, pendant que Balfour combattait dans les rangs des incirconcis, étant lui-même un Philistin au front farouche et à la main sanglante ? Qui suis-je, as-tu demandé ?

– Je vais te le dire, puisque tu veux le savoir, reprit Burley. Tu es un de ces hommes qui veulent récolter où ils n’ont pas semé ; partager les dépouilles sans avoir pris part au combat ; qui suivent l’Évangile pour avoir leur part des pains et des poissons, qui aimeraient mieux leur immense que l’Église de Dieu, et qui enfin préfèrent être salariés par les païens plutôt que d’imiter la noble conduite de ceux qui ont tout abandonné pour se dévouer au Covenant.

– Je te dirai aussi, John Balfour, qui tu es, s’écria Poundtext vivement irrité. – Tu es un de ces hommes sans pitié dont les intentions sanguinaires sont la honte de l’Église souffrante de ce malheureux royaume ; un homme dont la violence et les cruautés empêcheront la Providence d’accorder à notre sainte entreprise le succès désiré.

– Messieurs, dit Morton, je vous en supplie, mettez, fin à de semblables discours ; et vous, Balfour, veuillez nous dire si votre intention est bien décidément d’ordonner la mort de lord Evandale, tandis que sa mise en liberté nous paraît une mesure utile au bien général du pays.

– Vous êtes ici deux contre un, s’écria Burley, mais je présume que vous ne refuserez pas d’attendre que le conseil entier soit réuni pour prendre une détermination sur cette affaire.

– Nous ne nous y refuserions pas, dit Morton, si nous pouvions avoir confiance en celui sous l’influence duquel il se trouve ; mais vous savez, ajouta-t-il en le regardant fixement, que vous m’avez déjà trompé relativement à la situation du château.

– Va, dit Burley d’un air de dédain, tu n’es qu’un jeune insensé qui, pour les yeux noirs d’une fille, vendrais ta foi, ton honneur, la cause de ta patrie et celle de Dieu.

– M. Balfour, s’écria Morton en portant la main à son épée, de tels propos exigent une satisfaction.

– Et tu l’auras quand tu voudras, jeune homme, répondit Burley.

Poundtext, à son tour, s’interposa entre eux ; et, leur ayant remontré les suites fâcheuses qu’une telle division pouvait entraîner pour leur cause, il parvint à opérer une espèce de réconciliation farouche.

– Hé bien, dit Burley, faites du prisonnier ce que vous voudrez, je m’en lave les mains, et je ne réponds pas de ce qui peut s’ensuivre. C’est moi qui l’ai fait prisonnier, avec ma lance et mon épée, pendant que vous, M. Morton, vous passiez des revues ou vous faisiez des parades ; et pendant que vous, M. Poundtext, vous faisiez des sermons pour convertir les Écritures en érastianisme. N’importe, je le répète, faites-en ce que vous voudrez. – Dingwal, dit-il en appelant un officier qui remplissait près de lui les fonctions d’aide-de-camp, et qui couchait dans l’appartement voisin du sien, – dites à la garde chargée de veiller sur le prisonnier de céder son poste à ceux que le capitaine Morton choisira pour la relever. – Le prisonnier est à votre disposition, messieurs ; mais souvenez-vous qu’un jour viendra où vous aurez à rendre un compte terrible de toutes ces choses.

En parlant ainsi il leur tourna le dos et entra brusquement dans un second appartement, sans leur dire adieu.

Ses deux collègues, après un moment de réflexion, jugèrent que la prudence exigeait qu’ils assurassent la vie du prisonnier, en plaçant près de lui une garde sur la fidélité de laquelle ils pussent compter. Un certain nombre de paroissiens de Poundtext étaient restés avec Burley, afin de s’éloigner le plus tard possible de leurs familles : c’étaient des jeunes gens actifs, appelés communément par leurs camarades les tireurs de Milnwood. Se rendant au désir de Morton, quatre d’entre eux acceptèrent les fonctions de sentinelles, et avec eux Morton laissa Headrigg, sur la fidélité duquel il pouvait compter, en lui recommandant de l’appeler s’il survenait quelque chose d’extraordinaire.

Ayant pris ces dispositions, Morton et Poundtext se logèrent comme ils purent pour la nuit dans ce misérable hameau. Ils ne songèrent cependant à goûter quelque repos qu’après avoir rédigé de concert un mémoire contenant les demandes des presbytériens modérés. La principale était d’obtenir la tolérance de leur religion, la permission d’avoir des ministres de leur croyance, et d’écouter leurs instructions dans leurs églises, enfin une amnistie générale pour tous ceux qui avaient porté les armes pour cette cause. Ce n’était à leur avis que demander le libre exercice des droits naturels des Écossais, et ils se flattaient de trouver, jusque parmi les royalistes les plus zélés, des avocats pour une concession qui ferait tomber les armes des mains d’une grande partie des insurgés, et qui ne laisserait aux autres aucun motif raisonnable pour les conserver.

Morton espérait d’autant plus que cette ouverture de paix serait favorablement accueillie par le duc de Montmouth, à qui Charles II venait de confier le commandement de l’Écosse, que ce prince était d’un caractère doux, humain et conciliant. On savait qu’il n’apportait point en ce pays un esprit de vengeance, ni même des dispositions défavorables aux presbytériens ; et il disait hautement qu’il aspirait à la gloire de pacifier l’Écosse, plutôt qu’à celle de la subjuguer.

Il semblait donc à Morton que la seule chose nécessaire pour l’intéresser en leur faveur, et en obtenir des conditions de paix équitables, était de pouvoir lui en faire porter la proposition par un homme considéré, et non suspect de favoriser les presbytériens ; et lord Evandale lui paraissait devoir parfaitement remplir cette mission pacifique. Il résolut de le voir le lendemain matin, et de s’assurer s’il voudrait se charger du rôle de médiateur ; mais un événement imprévu lui fit accélérer l’exécution de son projet.

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