CHAPITRE IV ORIGINE ET RÉPARTITION TERRITORIALE DES DIFFÉRENTES SOUS-RACES

L’époque représentée par la carte n° 1 nous montre la surface de la terre, comme elle existait il y a environ un million d’années ; mais la race Rmoahal apparut il y a à peu près quatre ou cinq millions d’années. À cette époque, une grande partie du grand continent méridional de la Lémurie existait encore, tandis que le continent Atlantide n’avait pas encore atteint les dimensions qu’il atteignit plus tard. C’est sur un des contreforts de la Lémurie que naquit la race Rmoahal. Cette contrée peut être approximativement délimitée par le 7e degré de latitude nord et le 5e degré de longitude ouest, ce qui, sur un atlas moderne, correspond aux rivages du pays des Achantis.

C’était une contrée chaude et humide, peuplée d’énormes animaux antédiluviens qui habitaient de profonds marécages et de sombres forêts, dont on retrouve des restes fossiles, de nos jours, dans les carrières de houille. Les Rmoahals étaient une race au teint foncé d’un brun d’acajou ; leur taille, dans ces temps primitifs, était de 10 à 12 pieds environ, une race de géants, en vérité ; mais, au cours des siècles, leur stature diminua, ainsi qu’il arrive d’ailleurs pour toutes les autres races ; et, plus tard, on la trouve descendue jusqu’aux dimensions de « l’homme de Furfooz ». Ils émigrèrent finalement sur les côtes méridionales de l’Atlantide, où ils guerroyaient sans cesse contre les sixième et septième sous-races des Lémuriens, qui habitaient alors la contrée. Une grande partie de la tribu se dirigea plus tard vers le Nord, tandis que les autres s’installèrent définitivement et se croisèrent avec la race noire des Lémuriens. Il en résulta qu’à l’époque dont nous parlons, – époque qui correspond à la première carte, – il ne restait plus de race pure dans le Sud ; et, ainsi que nous le verrons plus tard, c’est parmi ces races noires, habitant les provinces équatoriales et l’extrême sud du continent, que les conquérants toltèques recrutèrent plus tard leurs esclaves.

Les survivants de la race Rmoahal cependant gagnèrent les promontoires nord-ouest, contigus à l’Islande, et ils demeurèrent dans cette contrée pendant des générations innombrables ; leur teint s’éclaircit alors graduellement, et à l’époque qui correspond à peu près à la première carte, cette race apparaît relativement belle. Plus tard, leurs descendants devinrent – au moins nominalement – les sujets des rois sémites.

De ce qu’ils habitèrent cette contrée pendant plusieurs générations, il ne s’ensuit pas qu’ils vécurent toujours paisibles, car la force des circonstances les obligea, à différentes reprises, à reculer vers le Sud. Le froid des époques glaciaires agit sur cette race tout autant, naturellement, que sur les autres. Mais les quelques mots que nous avons à dire sur ce sujet trouveront précisément leur place ici.

Sans approfondir la question des différents mouvements de rotations particulières à notre globe et des variations qui surviennent dans l’excentricité de son orbite, variations qui sont souvent considérées comme les causes des périodes glaciaires, il est un fait – reconnu déjà par quelques astronomes – c’est qu’une période glaciaire, de plus courte durée, se reproduit environ tous les trente mille ans. Mais dans l’histoire de l’Atlantide il y eut en outre deux époques, pendant lesquelles la ceinture de glace dévasta non seulement les régions du Nord, mais envahit encore le continent tout entier, forçant tous les êtres vivants à émigrer vers les contrées équatoriales.

La première de ces migrations eut lieu à l’époque des Rmoahals il y a environ trois millions d’années, tandis que la seconde eut lieu au temps des Toltèques, il y a environ huit cent cinquante mille ans.

Au sujet des époques glaciaires, il faut remarquer que, bien que les habitants des contrées septentrionales fussent obligés pendant l’hiver de s’établir plus au sud, loin de la ceinture de glace, ils pouvaient pendant l’été revenir dans certaines contrées où ils s’occupaient de la chasse jusqu’au moment où, refoulés par l’approche de l’hiver, ils retournaient de nouveau vers le sud.

Le pays d’origine des Tlavatlis, ou de la deuxième sous-race, était une île située sur la côte occidentale de l’Atlantide ; ce pays est indiqué sur la première carte par le chiffre 2. De là les Tlavatlis se dispersèrent dans l’Atlantide proprement dite, principalement vers le centre du continent, mais en remontant peu à peu au nord vers la côte qui s’étendait en face du Groenland.

C’était physiquement une race puissante et hardie, au teint rouge brun, mais de taille moindre que les Rmoahals, qu’elle chassa beaucoup plus loin, vers le nord. Ce peuple aimait les montagnes ; et ses principaux centres se trouvaient dans les parties montagneuses de l’intérieur, c’est-à-dire dans les environs de la contrée qui devint plus tard l’île de Poséïdon, ainsi que l’on peut le constater en comparant les cartes 1 et 4.

À l’époque que représente la première carte, les Tlavatlis peuplaient – comme on vient de le dire – les côtes nord du continent, tandis qu’une race mêlée venant du croisement des Tlavatlis et des Toltèques habitait les îles occidentales qui constituèrent plus tard une partie du continent américain.

Nous arrivons maintenant à la race Toltèque, ou troisième sous-race. Celle-ci atteignit un développement magnifique. Elle régna sur tout le continent de l’Atlantide pendant plusieurs mille ans, jouissant d’une grande puissance et d’un grand pouvoir matériel.

En effet, cette race était si forte et si pleine de vitalité que les croisements qui se produisirent par la suite avec les sous-races ne parvinrent pas à modifier son type, qui demeura essentiellement toltèque, et après plusieurs centaines de mille ans nous retrouvons une des plus anciennes familles de cette race régnant avec splendeur au Mexique et au Pérou, de longs siècles avant que ses descendants dégénérés fussent conquis par les tribus plus cruelles des Aztèques du Nord. Cette race avait aussi le teint rouge brun, mais ils étaient plus rouges ou mieux plus cuivrés que les Tlavatlis. Ils étaient aussi de haute taille ; celle-ci atteignait environ huit pieds à l’époque de leur développement ; avec le temps elle s’amoindrit, comme celle de toutes les races, jusqu’aux dimensions qui sont communes à l’homme aujourd’hui.

Le type était supérieur à celui des deux sous-races précédentes ; les traits étaient réguliers, bien marqués, peu différents de ceux des anciens Grecs.

Le lieu d’origine de cette race peut être indiqué, approximativement, par le point qui, sur la première carte, porte le n° 3. Il était situé près de la côte occidentale de l’Atlantide, vers le 30e degré de latitude nord ; toutes les contrées avoisinantes s’étendant sur toute la côte occidentale du continent étaient peuplées par une race toltèque tout à fait pure. Mais, ainsi que nous le verrons plus loin, en parlant de leur organisation politique, leur territoire s’étendit par la suite sur le continent tout entier ; et c’est de leur grande capitale située sur la côte orientale que les empereurs toltèques exerçaient leur autorité presque universelle.

Ces trois premières sous-races sont connues sous le nom de « races rouges ». Il n’y eut tout d’abord aucun mélange entre elles et les quatre races qui suivirent.

Ces quatre races, bien que très différentes les unes des autres, sont appelées races « jaunes » ; cette couleur peut en effet assez bien définir le teint des Touraniens et des Mongols. Quant aux Sémites et aux Akkadiens, ils avaient plutôt le teint blanc.

Les Touraniens, qui forment la quatrième sous-race, étaient originaires de la côte orientale du continent, au sud des contrées montagneuses habitées par le peuple Tlavatli.

Cet endroit est indiqué sur la carte 1 par le n° 4. Les Touraniens étaient des colons venus aux temps les plus reculés ; et un grand nombre d’entre eux émigrèrent vers les contrées situées à l’orient de l’Atlantide. Ils ne dominèrent jamais sur le continent, bien que quelques-unes de leurs tribus et quelques familles de cette race soient devenues très puissantes.

Les grandes régions centrales du continent situées à l’ouest et au sud de la contrée montagneuse habitée par les Tlavatlis n’étaient pas leur domaine exclusif, car ils partageaient ces contrées avec les Toltèques.

On parlera plus tard des curieux essais politiques et sociaux tentés par cette race.

En ce qui concerne la race sémite primitive ou cinquième sous-race, les ethnologues ont été quelque peu déconcertés, ce qui est très compréhensible étant donnée la complète insuffisance des dates sur lesquelles ils se basent. Cette sous-race était originaire de la contrée montagneuse qui formait la partie méridionale des deux presqu’îles nord-est, et qui, ainsi que nous l’avons vu, est représentée actuellement par l’Écosse, l’Irlande et quelques-unes des mers environnantes. L’endroit est désigné par le n° 5 de la carte n° 1.

Dans cette partie la moins agréable du grand continent, la race se développa et fleurit pendant des siècles en maintenant son indépendance contre les rois belliqueux du Sud jusqu’au moment où, à son tour, elle se répandit au dehors et forma des colonies.

Il ne faut pas oublier que des centaines de mille ans s’étaient écoulées pendant que se développait la puissance des Sémites et que l’époque indiquée par la deuxième carte avait été atteinte. C’était une race inquiète et turbulente, continuellement en guerre avec ses voisins, et surtout avec la puissance alors grandissante des Akkadiens.

Le lieu d’origine des Akkadiens ou de la sixième sous-race est indiqué sur la carte n° 2 (par le n° 6), car cette race n’apparut qu’après la grande catastrophe d’il y a huit cent mille ans. Elle prit naissance dans une contrée à l’est de l’Atlantide située à peu près au centre de la grande presqu’île, dont l’extrémité sud-est s’étendait vers l’ancien continent. L’endroit peut être placé approximativement entre le 42e degré de latitude nord et le 10e degré de longitude est. Cependant ils ne se confinèrent pas longtemps dans leur pays d’origine ; ils envahirent le continent de l’Atlantide, alors déjà diminué. Ils livrèrent plusieurs batailles aux Sémites sur terre et sur mer et des flottes considérables ont été détruites de part et d’autre. Enfin, il y a cent mille ans, les Sémites furent complètement vaincus et une dynastie akkadienne installée dans l’ancienne capitale sémite régna avec sagesse sur la contrée pendant plusieurs centaines d’années. Ce fut un grand peuple commerçant, navigateur et colonisateur ; il établit plusieurs centres de communication avec les pays éloignés.

La race mongolienne, ou septième sous-race, paraît avoir été la seule qui n’eut aucune relation avec le continent primitif. Originaire des plaines de la Tartarie (indiquées sur la deuxième carte par le n° 7), placée environ entre le 63e degré de latitude nord et le 140e degré de longitude est, cette race descendit directement de la race touranienne qu’elle remplaça graduellement dans la plus grande partie de l’Asie. Cette sous-race multiplia énormément ; et même, de nos jours, la majorité des hommes qui peuplent la terre s’y rattache, bien que plusieurs de ses branches soient si profondément colorées par le sang des races primitives qu’on peut à peine les distinguer entre elles.

Dans un aperçu aussi sommaire que celui-ci, il est impossible d’expliquer comment chaque sous-race dans la suite s’est subdivisée en plusieurs nations, chacune de ces dernières ayant son type et ses caractéristiques.

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