XVI

M. Dubousquet, dominant en partie l’abasourdissement que lui causaient dans les circonstances présentes la visite de Wolfrang et les témoignages de déférence que celui-ci lui rendait, n’avait cependant pas encore complétement recouvré sa lucidité d’esprit.

Il restait debout, tandis que, sur son invitation, Wolfrang, venant de prendre place sur un fauteuil, lui disait :

— De grâce, veuillez vous asseoir.

— Ah ! monsieur, je n’oserais.

— En ce cas, vous m’obligerez à rester aussi debout.

— Ce sera donc pour vous obéir, – répond le repris de justice, s’asseyant sur le rebord d’une chaise et essuyant son front baigné d’une sueur froide, provoquée par son profond saisissement.

Wolfrang s’est pendant un moment recueilli ; puis :

— Monsieur, vous avez pris la peine d’aller tout à l’heure chez mon intendant, afin de lui faire part de votre intention de quitter cette maison ?

— Hélas ! monsieur, il le faut bien.

— Pourquoi cela, je vous prie ?

M. Dubousquet regarde Wolfrang avec stupeur, et la question qu’on lui adresse lui semble tellement inconcevable, qu’il balbutie :

— Pardon, monsieur, mais je… je… n’ai pas… bien compris… ce que…

— Je vous demande, monsieur, quelle raison vous oblige à quitter cette maison, d’où je vous verrais partir avec un vif regret ?

— Ah ! mon Dieu ! – s’écrie le forçat libéré pouvant à peine croire à ce qu’il entend, quoique cependant rien ne soit plus net ni plus catégorique. – Mon Dieu ! mon Dieu !

— La visite que j’ai le plaisir de vous faire, monsieur, n’a d’autre but que de vous prier, de vous supplier de demeurer céans, parce que je m’estime très-honoré, monsieur, de vous avoir pour locataire. Les hommes de votre valeur sont rares, bien rares !

— Les hommes de ma valeur ?

— Oui, certes, monsieur ; et, pour mettre un terme à la surprise, très-concevable, d’ailleurs, où vous jettent mes paroles, j’ajouterai que je sais… – veuillez le remarquer, monsieur, je dis : je sais non-seulement que – quoique vous ayez été au bagne, – vous êtes un parfait honnête homme, mais encore que le sacrifice héroïque que vous avez accompli par dévouement pour votre frère… vous place aussi haut que possible dans l’estime et le respect des gens de cœur.

La stupeur de M. Dubousquet changeait de cause, mais n’en était pas moins profonde et augmentait encore.

Comment Wolfrang possédait-il ce secret, seulement connu de deux personnes : le frère défunt du repris de justice et le banquier Borel, – lesquels avaient eu ou avaient l’un et l’autre les plus graves motifs de tenir ce secret caché ?

Wolfrang devine facilement la pensée actuelle de M. Dubousquet, alors plongé dans un saisissement silencieux, et il reprend :

— Il doit vous sembler incompréhensible que je sois instruit de votre dévouement fraternel ? Vous vous demandez, monsieur, par quelle circonstance inexplicable ce secret est venu à ma connaissance ? Je ne puis à présent vous éclairer à ce sujet ; mais j’ajouterai en toute sincérité que, sachant à n’en pas douter que vous vous êtes héroïquement sacrifié pour sauver l’honneur de votre frère, victime d’un infâme abus de confiance de la part du banquier Borel, – je ne sais rien en dehors de ces deux faits principaux, j’ignore leurs détails ; mais peu importent ces détails ! – il me suffit de connaître l’acte qui vous élève tant à mes yeux, pour admirer votre caractère, et vous offrir, si vous voulez les accepter, aussi cordialement que je vous les offre, mon amitié et mes services, si j’étais assez heureux pour pouvoir vous être utile.

Et Wolfrang, très-ému, ajoute en tendant sa main à Dubousquet :

— Laissez-moi serrer votre noble main durcie, mais non avilie, par les rudes labeurs de la chiourme, et, de ce jour, croyez que je suis à vous, monsieur, tout à vous, et comptez sur moi en toute occasion.

— J’accepte avec reconnaissance votre amitié, monsieur, parce que je m’en sens digne et que je suis un honnête homme, – répond Dubousquet en serrant avec et fusion dans les siennes la main que lui a tendue Wolfrang.

Puis, essuyant les larmes dont est baigné son visage, pour ainsi dire transfiguré depuis quelques instants, le forçat libéré, regardant alors Wolfrang en face :

— Merci, monsieur, oh ! merci ! Voici, depuis beaucoup d’années, la première fois qu’il m’est donné de pouvoir lever les yeux sur un homme de bien sans craindre qu’il ne détourne de moi la vue avec dégoût. Ce que je ressens là, au cœur, ne peut s’exprimer ; aussi je ne puis que vous dire encore : Merci, monsieur ! oh ! grand merci !

En effet, le regard humide du repris de justice était alors aussi franc, aussi assuré qu’il avait été jusqu’alors timide, contraint et fuyant.

Nous le répétons, Dubousquet semblait, depuis quelques instants, transfiguré ; il redressait son front toujours courbé ; sa physionomie, jusqu’alors craintive, embarrassée, dépouillait son masque d’humilité douloureuse et respirait la loyauté, nuancée d’une bonhomie naïve, et surtout réfléchissait l’ineffable mansuétude de cette belle âme, de cette âme angélique, or pur que n’avaient pu altérer ni la souffrance, ni l’injustice du sort, ni la méchanceté des hommes, ni la fange du bagne.

Wolfrang, malgré sa connaissance du cœur humain et sa pénétrante sagacité, d’abord surpris de la soudaine transfiguration du forçat libéré, réfléchit et comprit bientôt que, se sachant en présence d’une personne convaincue de son innocence et lui témoignant un touchant intérêt, M. Dubousquet revenait à son naturel, n’étant plus sous le coup de l’appréhension que lui causait habituellement cette pensée : Si l’on découvrait qu’il était repris de justice, il inspirerait à tous mépris et horreur.

— Oh ! oui, il est doux au cœur de pouvoir regarder en face un homme de bien, sans craindre qu’il ne détourne de vous la vue avec dégoût, – répète M. Dubousquet en contemplant la noble figure de Wolfrang.

Puis, après un moment de ce silence contemplatif, il ajoute ingénument :

— Combien votre regard est bon, monsieur Wolfrang ! j’avais déjà hier été frappé de cela, lorsque je hasardai de lever les yeux sur vous à la dérobée tant j’étais confus, troublé de votre accueil et de celui de votre dame, bienveillant accueil qui pesait sur moi cependant comme un véritable remords.

— Un remords ! Et votre conscience ne vous disait-elle pas que, de cet accueil, vous étiez digne ?

— Oui ; mais ma conscience me disait aussi : « Ce monsieur et cette dame ignorent que tu es un repris de justice ; s’ils le savaient, ils te chasseraient de chez eux ; donc, en leur laissant ignorer qui tu es, tu fais mal, tu les trompes. » Voilà ce qui me met, voyez-vous, monsieur Wolfrang, toujours, toujours si mal à mon aise, lorsqu’on me témoigne quelque bonté… Il me semble que j’accepte quelque chose qui ne m’appartient pas.

— Mais, encore une fois, et votre conscience ?

— Oh ! d’elle à moi, ça va bien, ça va très-bien ; et, quand nous sommes seulement tous trois ensemble, elle, moi et mon pauvre Bonhomme

M. Dubousquet, remarquant seulement alors l’absence de son chien, regarde surpris autour de lui ; mais le barbet ; ayant entendu prononcer son nom à travers la porte derrière laquelle il se tient caché, croit devoir répondre par un léger jappement. Wolfrang l’entend et dit en souriant et se relevant à demi :

— Votre pauvre chien est resté dehors, et je vais…

— Non, non, monsieur Wolfrang, je vous en prie, – dit M. Dubousquet avec instance, et cédant à un sentiment de discrétion. – Bonhomme doit rester à la porte, je l’ai mis en pénitence.

— C’est différent, je n’insiste plus ; mais vous me disiez tout à l’heure que, lorsque vous étiez seulement tous trois ensemble, vous, votre conscience et votre chien…

— Oh ! alors, ça va bien ; nous nous entendons tous trois à merveille. Je suis à mon aise, comme je le suis en ce moment devant vous, parce que vous en savez autant sur moi que moi-même… Mais, dès que je suis en présence de toute autre personne, alors ma confusion, mes angoisses renaissent ; je tremble que l’on ne découvre qui je suis ; ou bien, je vous le répète, lorsqu’on me témoigne quelque bonté, je me le reproche comme un larcin ; et vous allez me comprendre. Je suis, au vis-à-vis de moi-même, digne de la bonté qu’on me témoigne, me direz-vous…

— Certainement ; cette conviction doit vous suffire.

— Oh ! non, non, elle ne me suffit point ; car, je le répète, celui qui me la témoigne, cette bonté, ignore que j’ai été au bagne. Mon insistance à ce sujet vous étonne, monsieur Wolfrang ?

— Oui, ce scrupule d’une délicatesse exquise m’étonne, et cependant je n’ai pas le droit de m’en étonner. L’homme capable du dévouement que vous avez montré doit pousser la probité du cœur jusqu’à une généreuse exagération.

— De l’exagération ! – répond le repris de justice avec un navrant sourire qui attriste de nouveau ses traits. – Non ! non ! rappelez-vous ce qui s’est passé hier au soir chez vous, monsieur Wolfrang, lorsque votre société a su que j’étais un forçat libéré. Hélas ! voilà ce qui m’attend partout où l’on saura qui je suis. Et cependant je ne dois accuser personne : je mérite, aux yeux du monde, d’inspirer ces mépris, cette répulsion qui me sont si douloureux. Tenez, hier au soir, il me semblait que j’allais mourir de honte quand vous êtes entré dans la bibliothèque. En ce moment-là, voyez-vous, je souffrais tant, qu’un mot dur et outrageant de votre part m’aurait achevé, m’aurait, je le crois, tué sur place ; mais vous avez été pour moi plein de pitié, vous m’avez soutenu de votre bras, car je me sentais défaillir ; vous m’avez conduit jusqu’à la porte sans une parole de reproche, me disant au contraire avec l’accent de la compassion : « Courage ! remettez-vous, mon pauvre monsieur Dubousquet. »

Et, par réflexion, le repris de justice ajoute :

— Vous saviez donc alors que j’étais innocent, monsieur Wolfrang ?

— Non, pas encore en ce moment-là ; et cependant quelques mots de vous durant notre entretien, malgré les réticences de votre timidité, l’ensemble de votre physionomie, malgré sa contrainte et son embarras, m’avaient donné bonne opinion de vous. Cette opinion, la révélation de M. de Francheville ne l’a pas ébranlée. Enfin, eussiez-vous été coupable, vous avez expié votre faute par un châtiment terrible ; votre peine expirée, vous êtes quitte envers la société ; elle n’a pas le droit de se montrer envers vous plus sévère que la loi. Ces motifs m’inspiraient déjà pour vous beaucoup d’intérêt, lorsque j’ai appris que, par un sacrifice sublime, vous vous étiez voué au déshonneur pour sauver votre frère.

— Et voilà ce qui me paraît incompréhensible, incroyable ; il faut que vous soyez sorcier, monsieur Wolfrang ; car la révélation de ce secret…

— Je la tiens de vous.

— De moi ?

— De vous-même.

— Allons, c’est une plaisanterie, monsieur Wolfrang.

— Plaisanter au sujet d’un dévouement héroïque ! – répond Wolfrang d’un ton pénétré. – Me croyez-vous capable de cette indignité ?

— Non, non, pardon ! l’accent de votre voix, votre regard, tout me prouve que vous parlez sérieusement, monsieur Wolfrang ; et cependant comment voulez-vous que je croie que vous tenez de moi la révélation de ce secret ?

— Je vous l’affirme sur ma parole d’honnête homme !

— Cependant je vous vois depuis hier au soir pour la première fois, et, lorsque tout à l’heure vous m’avez dit que vous possédiez ce secret, je suis resté stupéfait, abasourdi, et…

— De nouveau, je vous affirme, sur ma parole d’honnête homme, que ce secret, je le tiens de votre bouche.

— Je vous crois, monsieur Wolfrang, ainsi que je croyais au catéchisme quand j’étais enfant : je ne comprenais pas, mais j’avais la foi. Eh bien, je dois avoir et j’aurai foi en vous qui me tendez une main amie ; en vous qui, bravant les préjugés, voulez bien me conserver dans cette maison et m’épargner ainsi les angoisses dont je suis tourmenté pendant si longtemps, lorsqu’il faut m’habituer à de nouveaux visages. Ah ! comment vous prouver jamais ma reconnaissance ?

— Je ne la mérite pas, je n’ai rien fait qui la vaille ; mais je mérite votre amitié, parce que je vous aime et vous honore ; et, si, de cette amitié, vous vouliez me donner une preuve dont je vous serais, moi, éternellement reconnaissant…

— Oh ! parlez, monsieur Wolfrang, ordonnez ! je suis tout à votre service.

— Vous vous êtes sacrifié pour votre frère ; mais j’ignore les détails de cet acte héroïque : pouvez-vous me les faire connaître ?

Et, remarquant l’hésitation que le repris de justice met à répondre, Wolfrang ajoute :

— Ah ! ne croyez pas que je cède à un sentiment de curiosité indiscrète. Non, non ! je désire ardemment être instruit de ces détails, parce que, j’en suis certain, ils redoubleront mon respect, mon affection pour vous.

M. Dubousquet garde un moment le silence ; puis :

— Il m’en coûte, il m’en coûte beaucoup, monsieur Wolfrang, de… de…

— De refuser de répondre à ma question ?

— Non ; mais d’y mettre une condition, ou plutôt deux conditions.

— Lesquelles, je vous prie ?

— Vous m’avez dit que vous saviez, et cela est vrai, que M. Borel le banquier se trouvait mêlé à cette triste affaire et qu’il avait à ce sujet commis une mauvaise, une bien mauvaise action.

— En effet.

— Eh bien, la première condition que je mettrais à parler, serait que madame Borel, la meilleure, la plus généreuse des femmes, ignorât toujours ce que je vous confierais, et que son fils, bon et digne jeune homme s’il en est, ignorât également cette révélation. Me promettez-vous cela, monsieur Wolfrang ?

— Le banquier Borel est cependant cause de vos chagrins ; il vous a fait bien du mal !

— Oh ! oui, bien du mal, et, ce matin encore, il s’est montré pour moi d’une cruelle dureté lorsque… Enfin, il n’importe !… Mais quel mal m’ont jamais fait sa femme et son fils ? Ils ont pour M. Borel autant de vénération que de tendresse ; mais ils ont tant de délicatesse et d’élévation dans l’âme, que, s’ils apprenaient jamais que M. Borel…

Le repris de justice s’interrompt ; puis il ajoute en tressaillant :

— Tenez, monsieur Wolfrang, je tremble rien qu’à la pensée du désespoir de ces deux infortunés en apprenant que cet homme, qu’ils respectent et chérissent, a commis, en sa vie, une bien vilaine action ; aussi, dites, ne serais-je pas un méchant homme si, par ma faute madame Borel et son fils recevaient ce coup affreux ? Voilà pourquoi je vous demande votre parole d’honneur qu’ils ne sauront jamais rien de ce que je pourrai vous apprendre sur le banquier.

— Oh ! noble et miséricordieuse créature ! – s’écrie Wolfrang attachant son regard attendri sur le forçat libéré ; – rien n’a pu altérer ta bonté.

— Quoi ! – reprend naïvement Dubousquet, – c’est pour moi que vous dites cela, monsieur Wolfrang ? Quoi donc d’étonnant à ce que je ne fasse pas de mal à qui ne m’en a jamais fait ? Est-ce que cette excellente dame et son digne enfant doivent être responsables de la mauvaise action de M. Borel, la seule d’ailleurs, j’en suis convaincu, et il faut être juste, la seule qu’il ait commise en sa vie ? Enfin, comme on dit, à tout péché miséricorde ! Sans compter que, lorsque nous sommes seuls, mon pauvre Bonhomme et moi, il y a des moments où, tout forçat libéré que je suis, je ne changerais pas mon existence pour celle de M. Borel, malgré ses millions et ses millions… Ah ! mais, dame, non ! mais non ! Aussi, quand je pense à cela, je lui pardonne du fond du cœur, à ce pauvre millionnaire, allez, monsieur Wolfrang ; car je me dis : « En somme, je ne voudrais pas être à sa place. » Ainsi, vous me promettez sur l’honneur que madame Borel et son fils ignoreront toujours ce que je vais vous apprendre ?

— Je vous le promets, sur l’honneur.

— Enfin, et telle est la seconde condition qu’il me faut à regret vous imposer, monsieur Wolfrang, vous me promettez aussi de ne révéler à nulle autre personne ce qui concerne M. Borel. Hélas ! s’il en était autrement, la mémoire de mon malheureux frère serait entachée par ma faute ; car jamais il n’a été soupçonné du crime dont je me suis volontairement accusé.

— À cet égard, je dois faire une réserve. Je n’ai pas de secret pour Sylvia ; déjà elle est instruite par moi, mais sans autres détails, de votre sacrifice pour votre frère ; me permettez-vous de lui confier notre entretien ? Je réponds de sa discrétion.

— Madame Wolfrang a daigné se montrer hier au soir si bonne, si charmante pour nous deux Bonhomme ; je suis si désolé de l’esclandre dont j’ai été le sujet chez vous, que, dès que vous supposez, monsieur Wolfrang, que mon récit pourrait, le moins du monde, intéresser votre dame, je suis trop heureux de consentir à votre désir ; mais à elle seule vous rapporterez cela.

— Il est une exception que je vous demanderai de m’accorder au sujet d’une autre personne ; mais, sauf celle-là, je vous donne ma parole, au nom de Sylvia et au mien, que votre secret restera entre elle, vous et moi.

— Et cette personne, qui est-elle ?

— Le banquier Borel.

— Quoi ! monsieur Wolfrang, vous voulez… ?

— Il se peut que je n’use pas de votre autorisation, cela même est probable ; mais, enfin, le cas échéant, je désirerais vivement ne pas être tenu au silence envers M. Borel. Remarquez, d’ailleurs, qu’il a, plus que vous encore, intérêt à ne rien ébruiter, et à laisser croire à l’innocence de votre frère.

— Il est vrai, – répond Dubousquet après un moment de réflexion. – Eh bien, soit ! monsieur Wolfrang, mais, à l’exception de votre dame et de M. Borel, vous me promettez… ?

— Que de ma vie je ne dirai un mot à qui que ce soit de votre confidence, je vous en donne ma parole.

— En ce cas, – répond le forçat libéré, – je vais vous raconter simplement ce qui s’est passé.

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