IX

Tranquillin ayant gravi les marches conduisant du second au troisième étage, arriva sur le palier où s’ouvraient les portes des appartements occupés par M. de Saint-Prosper, mademoiselle Antonine Jourdan et M. Dubousquet, propriétaire de Bonhomme. Un long cordon attaché à l’extrémité de la chaînette de bronze doré, appendice de la sonnette, était disposé de façon à pouvoir être saisi entre les dents du barbet, qui, au retour de ses diverses commissions, trouvait ainsi le moyen de signaler sa présence à son maître.

Tranquillin, afin de communiquer à M. Dubousquet l’invitation dont il était chargé pour lui, agita la sonnette. À son premier tintement répondirent trois jappements de Bonhomme ; puis l’intendant, distinguant à travers la porte la voix de M. Dubousquet, entendit celui-ci dire au barbet, lequel, de nouveau, aboya trois fois d’un ton interrogeant.

— Dame, je ne sais pas plus que toi qui peut sonner chez nous, mon pauvre Bonhomme, puisque nous ne recevons jamais personne.

Et entre-bâillant la porte, M. Dubousquet ajouta :

— Qui est là ?

— Moi, l’homme de confiance du propriétaire. Je viens de sa part vous dire deux mots, – répondit Tranquillin.

Aussitôt la porte s’ouvre devant lui, et pendant que le barbet le flaire aux jambes d’un air cogitatif, M. Dubousquet dit avec un accent d’empressement mêlé d’inquiétude :

— Donnez-vous la peine d’entrer, monsieur l’homme de confiance, donnez-vous la peine d’entrer.

Bonhomme, après s’être livré aux investigations de son odorat, semblait dire de son côté :

— Je reconnais ce monsieur, je l’ai souvent rencontré dans la cour de la maison ; il me caresse quelquefois ; donc, qu’il soit le bienvenu chez nous.

Et frétillant de la queue, le barbet précède allègrement son maître et l’intendant, qui entrent dans un salon très-confortablement meublé.

M. Dubousquet paraît âgé d’environ cinquante ans ; ses cheveux gris, drus, épais et taillés en brosse, dessinent leur cinq pointes sur son front proéminent, surplombant de petits yeux gris, mobiles à l’excès et se dérobant d’habitude au regard qui s’attache sur eux. Son teint hâlé, tanné, a cette couleur de brique particulière aux gens qui ont longtemps vécu sur mer ou dans son voisinage. L’ensemble des traits de ce personnage ne prévient pas tout d’abord en sa faveur, et il est difficile de saisir la véritable expression de sa physionomie, car il envisage rarement son interlocuteur, et porte toujours la tête basse ; son attitude embarrassée, presque craintive, est humble à l’excès ; il se hâte d’avancer un fauteuil à Tranquillin, et s’assied modestement sur le bord d’une chaise, ayant entre ses jambes son chien accroupi sur son train de derrière ; les yeux noirs et intelligents de Bonhomme suivent tantôt les mouvements de l’intendant, et tantôt se reportent sur son maître.

— Je venais d’abord, monsieur, afin d’avoir l’honneur de m’enquérir de votre santé, – dit Tranquillin, – car, ayant, par hasard, appris de notre concierge que vous n’étiez pas sorti depuis assez longtemps, je craignais que vous fussiez indisposé.

— Comment, monsieur l’homme de confiance, vous daignez prendre la peine de venir vous-même… vous informer de ma santé ? – balbutie M. Dubousquet, les yeux baissés, semblant aussi surpris que confus de la marque d’intérêt qu’on lui témoigne. Et dans son étonnement, cédant malgré lui à la force de l’habitude, il ajoute, s’adressant à son chien en lui désignant Tranquillin d’un regard oblique :

— Tu entends, mon pauvre Bonhomme, monsieur l’homme de confiance prend la peine de venir s’informer de notre…

Mais s’interrompant, et honteux de ce colloque, M. Dubousquet s’empresse d’ajouter :

— Pardon, monsieur, mille pardons ; mais je vis toujours seul avec cette bête, et malgré moi, j’ai pris l’habitude de lui parler comme s’il pouvait m’entendre.

Bonhomme, à qui son maître, en lui adressant la parole, d’un coup d’œil oblique désigné l’intendant, avec lequel le barbet n’avait eu d’ailleurs, jusqu’alors, que d’excellents rapports, va droit à lui et lui lèche les mains, comme s’il voulait témoigner de sa reconnaissance pour la preuve d’intérêt dont son maître est l’objet, tandis que celui-ci dit :

— Ici, Bonhomme, ici ! vous importunez monsieur.

— Pas du tout, pas du tout, nous sommes, lui et moi, de vieux amis, – reprend Tranquillin en donnant une dernière caresse au barbet, qui, obéissant à l’appel de son maître, revient se placer entre ses jambes. – Il y a longtemps que j’ai dit qu’il ne lui manquait que la parole, à ce chien, – ajoute Tranquillin. – Je n’ai jamais vu de plus intelligent animal.

— Ah ! monsieur l’homme de confiance, c’est trop, vous me comblez, – dit M. Dubousquet, plus sensible encore peut-être à l’éloge de son chien qu’à la preuve d’intérêt dont il était si confus, si étonné ; – je ne mérite point tant de bontés ; ma santé, dont vous me faites l’honneur de vous informer, est très-bonne. Je ne suis pas sorti depuis quelques jours, il est vrai, ainsi qu’a pu le remarquer M. le concierge, parce que je me trouve si parfaitement bien établi ici, que je préfère rester chez moi, sauf une longue promenade de temps à autre, que je fais, je vous l’avoue, beaucoup plus pour promener mon chien que pour mon plaisir particulier. Excusez ces détails bien puérils, bien ridicules, mais…

— Ils ne sont point du tout hors de propos, car, après m’être informé de votre santé, je venais justement et expressément, monsieur, vous entretenir de lui.

— De qui, s’il vous plaît ?

— De Bonhomme.

Le barbet, entendant prononcer son nom, dresse ses oreilles, et, comprenant dès lors qu’il joue un certain rôle dans la conversation, regarde alternativement son maître et Tranquillin. Celui-ci, remarquant le profond étonnement de M. Dubousquet, concevant à peine que l’on vienne expressément lui parler de son chien, ajoute :

— Je commence par vous prier de croire, monsieur, qu’au sujet de la petite réclamation dont il s’agit, je ne cède en quoique ce soit à un sentiment d’injustice ou d’animosité contre Bonhomme. Oui, je vous l’ai dit, nous sommes au contraire, lui et moi, très-bons amis ; mais mon devoir m’oblige de vous informer, quoiqu’à regret, de ladite réclamation.

— Juste ciel ! une réclamation au sujet de mon chien ! – balbutie M. Dubousquet consterné, tremblant. Et dans son effarement, il cède de nouveau à la puissance de l’habitude, et s’adressant à Bonhomme avec un accent de reproche et d’alarme :

— Tu entends, l’on va peut-être nous renvoyer, l’on se plaint de toi. Qu’as-tu donc fait, malheureuse bête ?… oui, qu’avez-vous fait, hein ?

Ce vous, accentué d’un ton sévère, paraît surprendre et affliger Bonhomme. Il baisse la queue, contracte ses oreilles, se couche, s’aplatit aux pieds de son maître, et tournant vers lui sa tête ébouriffée, où brillent ses grands yeux noirs, devenus soudain humides de larmes, il regarde fixement M. Dubousquet avec l’expression d’une conscience si tranquille, que celui-ci s’écrie :

— Monsieur l’homme de confiance, je vous le jure sur l’honneur, mon chien est innocent ! Je le connais comme moi-même ; s’il avait quelque méfait à se reprocher, il n’oserait me regarder en face ; et quand je lui ai dit vous d’un ton fâché, il serait à l’instant allé se cacher sous un meuble.

Le barbet, devinant sans doute sa justification au seul changement d’inflexion dans la voix de son maître, se relève, de couché qu’il était, se dresse sur ses pattes de derrière, et appuyant l’une de celles de devant, mais en hésitant, sur le genou de M. Dubousquet, il tient l’autre suspendue, semblant le questionner de ses regards et l’examinant avec quelque angoisse encore, comme s’il eût attendu d’être complétement réhabilité avant de se permettre d’appuyer sa seconde patte sur le genou de son maître. Mais celui-ci, d’un clignement d’yeux presque imperceptible, ayant encouragé le barbet, il ne doute plus de sa complète réhabilitation, et dans les transports de sa folle joie, il couvre de caresses M. Dubousquet, qui lui dit tout bas :

— Oui, oui, pauvre bête, je t’ai pardonné, tu n’as rien fait de mal, je te crois ; mais tiens-toi tranquille, tu me diras ta joie quand nous serons seuls.

L’intendant, témoin de cette scène, se sent très-ému. Il feint de se gratter le coin de l’œil du bout de son index, dissimulant ainsi une larme qui humecte sa paupière, et, véritablement apitoyé sur le barbet, sur son maître, il se hâte de dire à ce dernier :

— Rassurez-vous, mon digne monsieur, rassurez-vous ; il n’est nullement question, et tant s’en faut, bon Dieu ! de vous signifier votre congé. Mon honoré maître tient au contraire extrêmement à vous conserver parmi messieurs ses locataires, ainsi que je vous en donnerai tout à l’heure la preuve irrécusable. Donc, encore une fois, ne craignez rien. Vous resterez ici, vous et Bonhomme, tant que cela vous conviendra.

— Ah ! monsieur l’homme de confiance, s’il était vrai ! – dit avec un allégement inexprimable M. Dubousquet, joignant les mains avec l’expression de la plus vive gratitude. – Il est si peu de maisons où l’on autorise les locataires à avoir un chien ! Et puis le mien connaît déjà si bien le quartier, ainsi que les marchands auprès desquels je l’envoie en commission. Enfin je me trouve si heureux ici, que j’aurais un chagrin mortel s’il me fallait quitter cette maison, régie par une personne aussi bienveillante que vous daignez l’être pour moi, monsieur l’homme de confiance.

— Je vous le répète, mon digne monsieur, il n’est aucunement question de vous signifier congé. Je vais, en deux mots, mettre fin à vos inquiétudes en vous instruisant du sujet de ma petite réclamation à l’endroit de Bonhomme ; oui, mon garçon, à ton endroit, – ajoute l’intendant, répondant au regard interrogatif du barbet, qui revenu se placer entre les jambes de son maître, et s’entendant nommer, tourne la tête vers Tranquillin. Celui-ci reprend :

— Voici le fait : M. de Francheville, qui occupe ci-dessous l’un des appartements du second étage, se plaint, mon digne monsieur, de ce que chaque soir, entre onze heures et minuit, il s’établit une manière de colloque entre vous et Bonhomme, lequel, ne possédant naturellement d’autre moyen de dialoguer, vous répond par des jappements réitérés.

— Je dois, monsieur l’homme de confiance, vous avouer en toute humilité que…

— Attendez, ce n’est pas tout…

— Hélas ! – dit M. Dubousquet tout tremblant, – qu’est-ce donc encore ?

— Calmez-vous, cher monsieur, pour l’amour du ciel ! calmez-vous ! le plus fort de la réclamation est articulé ; voici donc Bonhomme hors de cause ; maintenant c’est de vous qu’il est question.

— De moi ! mon Dieu !

— Oui, mais il s’agit d’une misère, d’une babiole ; la voici : Le même M. de Francheville se plaint encore de ce que vous entremêlez votre colloque du soir avec Bonhomme d’un continuel refrain, sur l’air de la Bonne aventure, ô gué ! lequel fredon, renouvelé chaque soir à la même heure, avec accompagnement continu des jappements de votre chien, possède, il paraît, le don d’agacer, d’horripiler à ce point votre voisin de ci-dessous (extraordinairement nerveux… ce me semble), qu’il ne peut s’endormir avant trois ou quatre heures du matin. Telles sont, mon digne monsieur, les deux petites réclamations que j’ai l’honneur de vous transmettre.

— Il y sera fait droit, monsieur l’homme de confiance, je vous le jure ! – s’empresse de répondre M. Dubousquet. – J’avais, je le confesse, la puérile habitude, ou plutôt la ridicule manie, pensant d’ailleurs n’incommoder personne, de parler à mon chien avant de m’endormir, et de chantonner un vieil air dont j’ai été bercé dans mon enfance ; mais, dorénavant, je vous en donne ma parole, je ne fredonnerai plus jamais le soir, et nous deux Bonhomme, nous ne soufflerons plus mot. Monsieur le locataire du second étage n’aura donc, à l’avenir, jamais à se plaindre de nous. Daignez assurer M. le propriétaire, que l’on ne nous entendra pas plus, Bonhomme et moi, que si nous n’existions pas.

— Mais, point du tout, mon digne monsieur, ce serait une exorbitante tyrannie exercée par le second étage sur le troisième, et M. Wolfrang ne souffrira pas une pareille énormité. Vous avez, saperlotte ! le droit de parler, de fredonner chez vous à votre guise, en observant seulement de ne point troubler le repos de vos voisins.

— D’accord, monsieur l’homme de confiance ; mais j’aime cent fois mieux, voyez-vous, renoncer à ce qui est peut-être mon droit que de risquer de provoquer de nouvelles réclamations, et ainsi d’encourir peut-être la disgrâce de M. le propriétaire, qui alors, ne gardant plus aucun ménagement, nous signifierait notre congé. Grand Dieu ! à cette pensée, je ne sais plus où j’en suis.

— Mais encore une fois, mon digne monsieur, n’ayez donc pas cette crainte, – répond Tranquillin.

Et croyant trouver une adroite transition, il ajoute en souriant :

— M. Wolfrang est tellement désireux de vous conserver céans, qu’il m’a chargé de vous prier de vouloir bien lui faire l’honneur de venir passer aujourd’hui la soirée chez lui.

M. Dubousquet, d’abord muet de stupeur, envisage pour la première fois Tranquillin en face ; puis, désignant sa propre personne en portant à trois fois son médium au creux de son estomac, il articule enfin d’une voix effarée :

— Moi ! invité ! moi !

Et regardant Bonhomme, qui ne le quitte pas des yeux, son maître semble aussi lui dire :

— Tu entends ? moi, invité !

Ce à quoi le barbet, moins modeste que M. Dubousquet, paraît répondre :

— Tiens ! pourquoi donc pas ?

— Cette invitation doit d’autant moins vous surprendre, mon digne monsieur, – reprit Tranquillin, – qu’elle est commune à messieurs les locataires et à mesdames les locatrices que mon honorable maître s’estime heureux de-réunir ce soir chez lui ; j’espère donc que vous lui faites l’honneur d’accepter son invitation ?

— Moi ! – répond M. Dubousquet presque suffoqué, – moi ! lui faire l’honneur de…

— Certainement M. Wolfrang sera très-honoré de votre présence à cette petite réunion, – dit Tranquillin.

Et se levant, il ajoute :

— Sur ce, monsieur, comptant sur votre acceptation, je vous présente mes très-humbles civilités.

— Monsieur, de grâce ! je vous en supplie !…

— Quoi ? qu’avez-vous, mon digne monsieur ? vous voici encore tout bouleversé !

— Monsieur l’homme de confiance, depuis plusieurs années, je vis complétement seul et en dehors du monde ; veuillez donc supplier M. le propriétaire de daigner m’excuser…

— Allons ! mon cher monsieur Dubousquet, vous ne résisterez pas à mes instances… vous viendrez ?

— Cela m’est impossible, je vous assure.

— Eh bien ! je vous le demande en grâce, au nom de mon honoré maître !

— Je suis désolé d’être obligé de persister dans mon refus, monsieur l’homme de confiance, – reprend M. Dubousquet, – mais je ne puis absolument accepter cette invitation… dont je suis d’ailleurs profondément honoré…

— Fort bien ! – reprend Tranquillin affectant d’être piqué de l’obstination du locataire ; – cette invitation ne vous agrée point, n’en parlons plus, monsieur, n’en parlons plus… je suis votre serviteur…

— Pour l’amour du ciel !… ne vous courroucez pas… monsieur… je…

— Il vous déplaît de venir chez M. Wolfrang ; à votre aise, monsieur, ne venez pas chez lui, vous êtes parfaitement libre dans vos déplaisances…

— Écoutez-moi, par pitié ! je…

— Mon honoré maître croyait faire envers vous acte de courtoisie ; il se trouve, au contraire, qu’il vous a offensé ; il en sera marri… très-marri…

— Je vous en conjure ! n’allez pas lui dire que je me trouve offensé, il n’en est rien ; au contraire, je…

— Vous serez le seul, parmi messieurs les locataires, qui aurez repoussé l’invitation de M. Wolfrang ; soit, chacun se conduit à sa guise.

— Malheur à moi ! me voici mis au ban de la maison, – s’écrie Dubousquet, tandis que Tranquillin, le guignant du coin de l’œil, et préjugeant le bon succès de sa ruse, ajoute :

— Qu’il en soit ainsi, monsieur, vous brillerez par votre absence de cette réunion de famille.

— Nous sommes perdus, mon pauvre Bonhomme ! Le propriétaire courroucé de mon refus, nous donnera congé, – balbutie M. Dubousquet, qui, dans son anxiété, s’adresse de nouveau à son chien.

Celui-ci, remarquant l’accent douloureux de la voix de son maître, lui lèche les mains et lui répond par un léger grognement plaintif.

Enfin, M. Dubousquet, pâle, agité, visiblement en proie à une cruelle lutte intérieure, réfléchit, et paraissant prendre une résolution désespérée, s’écrie :

— Eh bien, j’irai, monsieur, j’irai à cette réunion ; mais, je vous en supplie ! n’instruisez pas M. Wolfrang de mes hésitations à accepter sa trop flatteuse invitation ; cela pourrait l’indisposer contre moi.

— Soyez assuré, mon digne monsieur, que mon honoré maître ne saura rien, sinon que vous lui faites le plaisir d’accepter son invitation. Il peut donc compter sur vous ?

— Oui, monsieur l’homme de confiance, répond M. Dubousquet avec accablement, oui, j’irai !

— L’on se réunit à huit heures.

— À huit heures, soit !

— Sur ce monsieur, je vous présente mes civilités, – dit Tranquillin, se levant.

Et il gagne la porte extérieure de l’appartement qui lui est ouverte par M. Dubousquet, morne, consterné, abattu, et que le barbet a suivi pas à pas.

— Ah ! mon pauvre Bonhomme ! – murmure Dubousquet d’une voix étouffée, après le départ de l’intendant, – quelle soirée ! bonté divine ! quelle soirée !

Un jappement du chien ayant répondu à ces paroles de son maître, celui-ci ajoute précipitamment :

— Tais-toi, tais-toi ! nous incommodons les voisins, l’on nous renverrait d’ici ; tais-toi ! nous parlerons tout bas !

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