NOTE 10.

J’ai déjà exposé quels avaient été les rapports à peu près nuls de Mirabeau avec le duc d’Orléans. Voici quel est le sens de ce mot fameux : Ce j… f…. ne mérite pas la peine qu’on se donne pour lui. La contrainte exercée par Lafayette envers le duc d’Orléans indisposa le parti populaire, mais irrita surtout les amis du prince condamné à l’exil. Ceux-ci songeaient à détacher Mirabeau contre Lafayette, en profitant de la jalousie de l’orateur contre le général. Un ami du duc, Lauzun, vint un soir chez Mirabeau pour le presser de prendre la parole dès le lendemain matin. Mirabeau qui souvent se laissait entraîner, allait céder, lorsque ses amis, plus soigneux que lui de sa propre conduite, l’engagèrent de n’en rien faire. Il fut donc résolu qu’il se tairait. Le lendemain, à l’ouverture de la séance, on apprit le départ du duc d’Orléans ; et Mirabeau, qui lui en voulait de sa condescendance envers Lafayette, et qui songeait aux efforts inutiles de ses amis, s’écria : Ce j… f…. ne mérite pas la peine qu’on se donne pour lui.

Share on Twitter Share on Facebook