TITRE VIII

DISPOSITIONS RELATIVES À LA RESTRUCTURATION DE L'INDUSTRIE SIDÉRURGIQUE POLONAISE

Article 63

1. Nonobstant les articles III-167 et III-168 de la Constitution, les aides d'État octroyées par la

Pologne pour la restructuration de secteurs spécifiques de l'industrie sidérurgique polonaise sont

reconnues comme compatibles avec le marché intérieur, à condition:

a) que la période prévue à l'article 8, paragraphe 4, du protocole no 2 relatif aux produits CECA de

l'Accord européen établissant une association entre les Communautés européennes et leurs États

membres, d'une part, et la Pologne, d'autre part (1), ait été prorogée jusqu'au 1er mai 2004;

b) que les modalités fixées dans le plan de restructuration sur la base duquel le protocole

susmentionné a été étendu soient suivies tout au long de la période 2002-2006;

c) que les conditions prévues dans le présent titre soient remplies, et

(1) JO L 348 du 31.12.1993, p. 2.

d) qu'aucune aide d'État pour la restructuration ne soit à payer à l'industrie sidérurgique polonaise

après le 1er mai 2004.

2. La restructuration du secteur sidérurgique polonais, décrite dans les plans d'entreprise individuels

des entreprises dont la liste figure à l'annexe 1 du protocole no 8 de l'acte d'adhésion du 16 avril 2003

(ci-après dénommées «entreprises bénéficiaires») et conforme aux conditions fixées dans le présent

titre, est achevée pour le 31 décembre 2006 au plus tard (date ci-après dénommée «la fin de la

période de restructuration»).

3. Seules les entreprises bénéficiaires peuvent bénéficier des aides d'État dans le cadre du

programme de restructuration de l'industrie sidérurgique polonaise.

4. Une entreprise bénéficiaire ne peut pas:

a) en cas de fusion avec une entreprise ne figurant pas à l'annexe 1 du protocole no 8 de l'acte

d'adhésion du 16 avril 2003, transmettre le bénéfice de l'aide qui lui est accordée;

b) reprendre les actifs d'une entreprise ne figurant pas à l'annexe 1 du protocole no 8 de l'acte

d'adhésion du 16 avril 2003 qui est déclarée en faillite durant la période allant jusqu'au

31 décembre 2006.

5. Toute privatisation ultérieure de l'une des entreprises bénéficiaires doit être réalisée sur une base

qui respecte la nécessité de transparence et doit respecter les conditions et principes en matière de

viabilité, d'aides d'État et de réduction de capacité qui sont définis dans le présent titre. Aucune autre

aide ne doit être accordée dans le cadre de la vente d'une entreprise ou d'actifs isolés.

6. Les aides à la restructuration accordées aux entreprises bénéficiaires sont déterminées par les

justifications figurant dans le plan de restructuration de l'industrie sidérurgique polonaise et les plans

d'entreprise individuels approuvés par le Conseil. Mais, en tout état de cause, l'aide payée durant la

période allant de 1997 à 2003 et leur montant total ne doit pas dépasser 3 387 070 000 PLN.

Sur ce montant total:

a) en ce qui concerne Polskie Huty Stali (ci-après dénommée «PHS»), l'aide à la restructuration déjà

accordée ou devant être accordée de 1997 à fin 2003 ne doit pas dépasser 3 140 360 000 PLN.

PHS a déjà bénéficié d'une aide à la restructuration s'élevant à 62 360 000 PLN pendant la

période 1997-2001. Cette entreprise doit recevoir une nouvelle aide à la restructuration, dont le

montant n'est pas supérieur à 3 078 000 000 PLN en 2002 et 2003, en fonction des exigences

figurant dans le plan de restructuration approuvé (qui doivent être entièrement payés en 2002, si

la prolongation de la période de grâce au titre du protocole 2 de l'accord européen établissant une

association entre les Communautés européennes et leurs États membres, d'une part, et la Pologne,

d'autre part, est accordée fin 2002, ou à défaut en 2003);

b) en ce qui concerne Huta Andrzej SA, Huta Bankowa Sp. z o.o., Huta Batory SA, Huta Buczek SA,

Huta L.W. Sp. z o.o., Huta Łabędy SA, and Huta Pokój SA (ci-après dénommées «les autres

entreprises bénéficiaires»), l'aide à la restructuration de l'industrie sidérurgique qui a déjà été

accordée ou qui doit l'être de 1997 à fin 2003 ne doit pas dépasser 246 710 000 PLN. Ces

entreprises ont déjà bénéficié d'une aide à la restructuration s'élevant à 37 160 000 PLN pendant

la période 1997-2001. Elles reçoivent une nouvelle aide à la restructuration, dont le montant n'est

pas supérieur à 210 210 000 PLN, en fonction des exigences figurant dans le plan de

restructuration approuvé (dont 182 170 000 PLN en 2002 et 27 380 000 PLN en 2003, si la

prolongation de la période de grâce au titre du protocole 2 de l'accord européen établissant une

association entre les Communautés européennes et leurs États membres, d'une part, et la Pologne,

d'autre part, est accordée fin 2002, ou à défaut 210 210 000 PLN en 2003).

Aucune autre aide n'est accordée par la Pologne pour la restructuration de l'industrie sidérurgique

polonaise.

7. La réduction nette de capacité à laquelle doit parvenir la Pologne, pour les produits finis, pendant

la période 1997-2006, doit être d'au moins 1 231 000 tonnes. Ce volume global comprend les

réductions nettes de capacité d'au moins 715 000 tonnes par an de produits laminés à chaud

et 716 000 tonnes par an de produits laminés à froid, ainsi qu'une augmentation maximale

de 200 000 tonnes par an pour les autres produits finis.

La réduction de la capacité est mesurée uniquement sur la base d'une fermeture définitive des

installations de production, par destruction physique d'une ampleur ne permettant pas de remettre

les installations en service. La déclaration de faillite d'une entreprise sidérurgique n'est pas considérée

comme une réduction de capacité.

Les réductions nettes de capacité indiquées à l'annexe 2 du protocole no 8 de l'acte d'adhésion

du 16 avril 2003 constituent des valeurs minimales et les réductions nettes réelles de capacité à

réaliser ainsi que le calendrier prévu pour le faire sont arrêtés sur la base du programme de

restructuration définitif de la Pologne ainsi que des plans d'entreprise individuels, dans le cadre de

l'accord européen établissant une association entre les Communautés européennes et leurs États

membres, d'une part, et la Pologne, d'autre part, en tenant compte de l'objectif consistant à garantir la

viabilité des entreprises bénéficiaires au 31 décembre 2006.

8. Le plan d'entreprise de l'entreprise bénéficiaire PHS est mis en oeuvre. En particulier:

a) les efforts de restructuration se concentrent sur les actions suivantes:

i) réorganiser les installations de production de PHS selon les produits et prévoir une structure

horizontale par fonction (achat, production, vente);

ii) mettre en place dans PHS une structure de direction unifiée permettant de réaliser pleinement

des synergies dans le cadre de la consolidation;

iii) faire évoluer la vocation stratégique de PHS pour l'orienter vers la commercialisation plutôt

que vers la production;

iv) améliorer l'efficacité de la gestion de PHS et assurer également un meilleur contrôle des ventes

directes;

v) sur la base de considérations économiques pertinentes, PHS doit revoir la stratégie des

entreprises essaimées et, le cas échéant, réintégrer des services dans la société mère;

vi) PHS doit revoir sa gamme de produits, en réduisant sa surcapacité pour les produits longs

semi-finis et, de manière générale, se tourner vers le marché des produits à plus haute valeur

ajoutée;

vii) PHS doit investir pour parvenir à une meilleure qualité des produits finis; il convient de veiller

tout particulièrement à atteindre pour la date fixée dans le calendrier de mise en oeuvre du

programme de restructuration de PHS et au plus tard pour la fin de 2006 une production de

la qualité 3 sigma sur le site PHS de Cracovie;

b) des économies de coûts aussi importantes que possible doivent être réalisées par PHS pendant la

période de restructuration grâce à des améliorations en matière de rendement énergétique et

d'achat, et à une productivité d'un niveau comparable à celui de l'Union;

c) il convient de procéder à la restructuration de l'emploi; des niveaux de productivité comparables à

ceux obtenus par des groupes sidérurgiques de l'Union doivent être atteints au 31 décembre

2006, sur la base de chiffres consolidés, y compris l'emploi indirect dans les entreprises de

services détenues en totalité par les sociétés bénéficiaires;

d) toute privatisation doit être réalisée sur une base qui respecte la nécessité de transparence et qui

respecte pleinement la valeur commerciale de PHS. Aucune autre aide d'État ne doit être accordée

dans le cadre de la vente.

9. Le plan d'entreprise des autres entreprises bénéficiaires est mis en oeuvre. En particulier:

a) pour toutes les autres entreprises bénéficiaires, les efforts de restructuration se concentrent sur les

actions suivantes:

i) faire évoluer la vocation stratégique pour l'orienter vers la commercialisation plutôt que vers

la production;

ii) améliorer l'efficacité de la gestion des entreprises et assurer également un meilleur contrôle

des ventes directes;

iii) sur la base de considérations économiques pertinentes, revoir la stratégie des entreprises

essaimées et, le cas échéant, réintégrer des services dans les sociétés mères;

b) pour Huta Bankowa, mise en oeuvre du programme d'économies de coûts;

c) pour Huta Buczek, obtention du soutien financier nécessaire des créanciers et des institutions

financières locales et mise en oeuvre du programme d'économies de coûts, y compris une

réduction du coût de l'investissement par l'adaptation des installations de production existantes;

d) pour Huta Łabędy, mise en oeuvre du programme d'économies de coûts et réduction de sa

dépendance à l'égard de l'industrie minière;

e) pour Huta Pokój, mesures pour atteindre des niveaux de productivité internationaux dans les

filiales, mise en oeuvre des économies d'énergie et annulation de l'investissement proposé dans le

service de transformation et de construction;

f) pour Huta Batory, conclusion d'un accord avec les créanciers et les institutions financières sur le

rééchelonnement de la dette et les crédits aux investissements. L'entreprise doit également veiller

à réaliser des économies supplémentaires importantes, associées à une restructuration de l'emploi

et à une amélioration des rendements;

g) pour Huta Andrzej, asseoir son développement sur des bases financières stables par la

négociation d'un accord entre les bailleurs de fonds actuels de l'entreprise, les créanciers à long

terme, les fournisseurs de crédits commerciaux et les institutions financières. Il convient de

procéder à des investissements supplémentaires en ce qui concerne l'usine de tubes broyeurs ainsi

qu'à la mise en oeuvre du programme de réduction des effectifs;

h) pour Huta L. W., réalisation d'investissements en ce qui concerne le projet de laminoirs à chaud

de l'entreprise, les équipements de levage et la sensibilisation aux questions d'environnement.

Cette entreprise doit également atteindre des niveaux de productivité plus élevés, en procédant à

une restructuration des effectifs et à une réduction des coûts des services externes.

10. Toute autre modification du plan global de restructuration et des plans individuels doit être

agréée par la Commission et, le cas échéant, par le Conseil.

11. La mise en oeuvre de la restructuration doit se dérouler dans des conditions de pleine

transparence et sur la base de principes sains d'économie de marché.

12. La Commission et le Conseil suivent de près la mise en oeuvre de la restructuration et le respect

des conditions fixées dans le présent titre pour ce qui est de la viabilité, des aides d'État et des

réductions de capacité avant et après le 1er mai 2004, jusqu'à la fin de la période de restructuration,

conformément aux paragraphes 13 à 18. À cette fin, la Commission fait rapport au Conseil.

13. Outre le contrôle des aides d'État, la Commission et le Conseil contrôlent les critères

d'évaluation de la restructuration figurant à l'annexe 3 du protocole no 8 de l'acte d'adhésion du

16 avril 2003. Les références faites dans ladite annexe au point 14 du protocole doivent être

entendues comme faites au paragraphe 14 du présent article.

14. Le contrôle inclut une évaluation indépendante qui est réalisée en 2003, 2004, 2005 et 2006.

Dans le cadre de l'évaluation, le test de viabilité de la Commission est appliqué et la productivité est

mesurée.

15. La Pologne coopère pleinement pour ce qui est des dispositions en matière de contrôle. En

particulier:

a) la Pologne fournit à la Commission des rapports semestriels concernant la restructuration des

entreprises bénéficiaires, au plus tard le 15 mars et le 15 septembre de chaque année jusqu'à la fin

de la période de restructuration;

b) le premier rapport doit parvenir à la Commission le 15 mars 2003 et le dernier le 15 mars 2007

au plus tard, à moins que la Commission n'en décide autrement;

c) ces rapports contiennent toutes les informations requises pour contrôler le processus de

restructuration, les aides d'État et la réduction et l'utilisation des capacités et fournissent les

données financières nécessaires pour permettre de déterminer si les conditions et exigences

prévues dans le présent titre sont respectées. Ils contiennent au moins les informations figurant à

l'annexe 4 du protocole no 8 de l'acte d'adhésion du 16 avril 2003, que la Commission se réserve

le droit de modifier à la lumière de son expérience au cours du processus de suivi. Dans

l'annexe 4 du protocole no 8 de l'acte d'adhésion du 16 avril 2003, la référence faite au point 14

du protocole doit être entendue comme faite au paragraphe 14 du présent article. En plus des

rapports individuels des entreprises bénéficiaires, un rapport relatif à la situation générale du

secteur sidérurgique polonais, y compris les développements macroéconomiques récents, doit

être élaboré;

d) la Pologne doit, en outre, fournir toutes les informations additionnelles nécessaires à l'évaluation

indépendante prévue au paragraphe 14;

e) la Pologne doit exiger des entreprises bénéficiaires qu'elles communiquent toutes les données

pertinentes qui, dans d'autres circonstances, seraient considérées comme confidentielles. Dans ses

rapports au Conseil, la Commission veille à ce que des informations confidentielles concernant

une entreprise en particulier ne soient pas divulguées.

16. La Commission peut, à tout moment, décider de charger un consultant indépendant d'évaluer

les résultats du suivi, d'entreprendre toute recherche nécessaire et de lui faire rapport ainsi qu'au

Conseil.

17. Si la Commission estime, sur la base du suivi, qu'il y a d'importantes divergences par rapport

aux données financières à partir desquelles a été effectuée l'évaluation de la viabilité, elle peut

demander à la Pologne de prendre des mesures appropriées pour renforcer ou modifier les mesures

de restructuration des entreprises bénéficiaires concernées.

18. Au cas où le suivi ferait apparaître:

a) que les conditions auxquelles sont subordonnées les dispositions transitoires contenues dans le

présent titre n'ont pas été remplies, ou

b) que les engagements pris dans le cadre de la prolongation de la période durant laquelle la Pologne

peut, à titre exceptionnel, octroyer une aide d'État pour la restructuration de l'industrie

sidérurgique au titre de l'accord européen établissant une association entre les Communautés

européennes et leurs États membres, d'une part, et la Pologne, d'autre part, n'ont pas été

respectés, ou

c) que la Pologne, pendant la période de restructuration, a accordé à l'industrie sidérurgique et aux

entreprises bénéficiaires en particulier, des aides d'État supplémentaires incompatibles,

les dispositions transitoires contenues dans le présent titre sont sans effet.

La Commission prend les mesures appropriées en vue d'exiger des entreprises concernées qu'elles

remboursent toute aide accordée en violation des conditions prévues dans le présent titre.

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