ÉPILOGIE.

LE MONDE DES RÊVES.

Espaces merveilleux,

Sphères, où ma pensée en liberté ravie,

Trouvait de vastes cieux

Pour pétrir à son gré la nature asservie,

Par jets capricieux

Semant le mouvement, la lumière et la vie ;

Vous fûtes le berceau

De mes rêves. Pour moi, Star est ce monde étrange,

Éden, Eldorado,

Que chacun sous le ciel s’accommode et s’arrange ;

Champs fantasques du beau

Que chaque esprit invente, embellit, peuple et change.

C’est le monde meilleur ;

C’est la richesse au pauvre, une fée à l’enfance,

Au musulman rêveur

Son charmant paradis. C’est mieux que l’espérance,

Car on y vit de cœur,

Là, dans ce monde à soi ; l’on y est, l’on y pense.

À bâtir des châteaux

En rêvant, j’ai passé mon extrême jeunesse :

Jours d’indolent repos

Écoulés dans un songe, au milieu de l’ivresse

Des destins les plus beaux,

Où l’orgueil enfantin se plaît et vous caresse.

Star fut-il donc jadis

L’un de ces doux châteaux d’encens et d’ambroisie ?

Rien de clair, de précis

N’éveille à ce sujet ma mémoire obscurcie.

J’en fis de plus jolis,

Mais nul n’était paré d’autant de fantaisie.

Qu’importe !… À mon esprit agile, aventureux,

Quand il l’eut entrevu, ce sujet devait plaire.

Nil novi sub sole. Tous du Prophète hébreux

Vont répétant ce mot… Créons-nous une terre !

Inventons des soleils ! ces astres plus heureux

Pour trouver du nouveau prêteront leur lumière.

Or, bientôt, comme au temps

De ma songeuse enfance,

Ma pensée habitant

Sans cesse un rêve immense,

Star parut, revêtant

Sa forme et l’existence.

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