À Monsieur le baron Taylor.

Mardi, 18 octobre 1825.

Avez-vous, mon cher collaborateur, promis ou destiné votre loge pour jeudi, et pourriez-vous, sans vous gêner le moins du monde, en disposer en faveur de ma femme ? elle a grande envie de voir Talma et Mlle Mars dans l’École des Vieillards ; et les journaux l’annoncent pour jeudi prochain.

Quand donc viendrez-vous pour nous demander sans cérémonie votre part du dîner de ménage ? Vous savez le plaisir que vous nous ferez.

Personne ne vous est plus cordialement dévoué que moi.

Victor Hugo.

Alphonse Rabbe, historien, ami de Victor Hugo ; une poésie des Feuilles d’automne lui est dédiée. Bibliothèque municipale de Blois. Bibliothèque municipale de Blois. Rédacteur à la Quotidienne, conservateur de la bibliothèque de l’Arsenal.

Victor Hugo était allé, avec sa femme, passer quelque temps chez le général Hugo. Il reçut là cette lettre inédite du vicomte de la Rochefoucauld qui était alors « chargé de tout ce qui concerne les arts dans leurs rapports avec la Maison du Roi ».

Paris, le 25 avril 1825.

Je n’ai pu résister au désir de soumettre sans retard au Roi la demande de Monsieur Victor Hugo, et je ne veux point tarder non plus à lui apprendre que S. M. vient, sur ma proposition, de le nommer chevalier de la légion d’honneur. Le Roi y a mis une grâce charmante qui semble doubler le prix d’une faveur si bien méritée, et s’est étonné même de l’oubli dans lequel étaient restés MM. Hugo et de Lamartine. Pour moi, je suis personnellement heureux qu’il m’ait été réservé de réparer une erreur dont les lettres avaient à s’affliger.
Il recevra incessamment une lettre officielle ; mais je n’ai point voulu perdre un moment pour lui apprendre cette nouvelle qui est pour moi un véritable bonheur.
Je lui offre mille compliments sincères.

le vtede la rochefoucauld.

Ami de Victor Hugo et, d’après Biré, « le frère aîné des romantiques » ; ses contes et ses romans sont presque tous peuplés de vampires, de démons, de lutins ; il a publié de nombreux ouvrages scientifiques, historiques et bibliographiques. Admirateur passionné de Shakespeare et de Gœthe. Il mourut bibliothécaire de l’Arsenal. D’après une copie prise dans les Archives Spoelherch de Lovenjoul. L’original était dans la collection du baron de Stassart, à l’Académie royale de Belgique, à Bruxelles. Il en disparut en 1914-1918, pendant l’occupation de la Belgique. Alfred de Vigny dans Le Journal d’un poète donne le plan et quelques vers de L’Enfer qui n’a pas été terminé ; c’eût été une suite à Éloa. La croix et l’invitation au sacre. Archives de la famille de Victor Hugo. La Chapelle de Notre-Dame du Chêne. Soumet, pour ne pas compromettre son élection à l’Académie française, s’était séparé de la nouvelle école et avait imposé, de concert avec Guiraud, la disparition de la Muse française. Propriété que le général Hugo possédait, à quelques lieues de Blois. À travers les lignes de la lettre sont tracés de grands traits en circonvolutions bizarres. Père et mère d’Émile et Antoni Deschamps. Antoni Deschamps, le poète dantesque comme l’appelaient ses amis, traduisit, pour ses heureux débuts dans la littérature, la Divine Comédie, en 1829 ; puis il publia, dans la Revue des Deux Mondes, une série d’Études italiennes fort appréciées ; un volume de vers : Dernières paroles, sorte d’autobiographie, dépeint les angoisses que lui causait son état mental ; neurasthénique et guetté par la folie, il s’analysait fort bien ; vers 1831 il se retira chez le docteur Blanche et continua à travailler ; il mourut en 1869. Son dernier volume : Résignation, dépeint l’état de son âme douloureuse et profonde. Archives de la famille de Victor Hugo. Victor Foucher, frère aîné de madame Victor Hugo, fit sa carrière dans la magistrature. En 1851, il était conseiller à la cour de Cassation ; tout dévoué à l’empire il n’eut avec son beau-frère exilé que des rapports lointains. Julie Foucher, née le 22 septembre 1822. Sœur de Mme Foucher. Premier professeur d’Eugène et de Victor. Bibliothèque nationale. Villemain était, en 1825 professeur de littérature française à la Sorbonne ; académicien, secrétaire perpétuel de l’Académie dès 1832 ; écrivain très apprécié, il avait déjà obtenu de nombreux succès ; il fut ministre de l’Instruction publique en 1844 ; il publia de nombreux ouvrages littéraires et historiques ; son amitié pour Victor Hugo ne se relâcha jamais, même sous l’empire. Nous rappelons que Victor Hugo et sa femme demeurèrent jusqu’en 1824 chez M. Foucher, Hôtel des Conseils de Guerre. Bibliothèque nationale. Julie Duvidal de Montferrier. Le baron Taylor, écrivain et dessinateur, organisa plusieurs sociétés philanthropiques en faveur des artistes et fut l’un des fondateurs de la Société des Gens de Lettres. Admirateur de Victor Hugo dès ses débuts, il lui fut attaché jusqu’en 1850 environ ; la politique les sépara. Zoé, sœur de Julie Duvidal. Le vicomte de La Rochefoucauld. Femme du colonel Brousse, ami et voisin du général. Bibliothèque nationale. Peintre et littérateur, secrétaire général des Musées royaux. Mère d’Achille et Eugène Devéria, tous deux peintres et dessinateurs de talent ; Achille Devéria fit de Victor Hugo, en 1829, un portrait qui eut un grand succès. Dans le manuscrit de L’Homme qui Rit, on lit cette note écrite par Victor Hugo sous un portrait : « Les dessins quelconques qui sont dans mes manuscrits sont tous de moi. Celui-ci, par exception unique, n’en est pas. C’est le portrait d’Eugène Devéria, fait par lui-même, et en 1824. Il l’avait donné à mon frère Abel, duquel je le tiens. » Bibliothèque Nationale. Bibliothèque nationale Dessinateur et illustrateur anglais. Il illustra plusieurs œuvres de Dickens. Bibliothèque Nationale. Bibliothèque nationale. Chef de cabinet de La Rochefoucauld au département des Beaux-Arts. Bibliothèque nationale. Agier avait publié, en mars 1820, dans le Conservateur, un article félicitant les frères Hugo qui venaient de fonder le Conservateur littéraire ; il avait même associé leur mère aux éloges qu’il leur décernait. Agier exerça une influence politique considérable sous le règne de Charles X. Alissan de Chazet, littérateur et auteur dramatique, avait connu Victor Hugo à la Société des Bonnes Lettres, en 1821, et l’avait toujours encouragé et aidé de tout son pouvoir. Bibliothèque nationale. Des 24 et 26 mai. Mme Victor Hugo s’y plaint du mauvais accueil de sa belle-mère, de sa froideur, de sa sécheresse et recommande à son mari de ne pas faire allusion à ses lettres vis-à-vis du général. Elle prie Victor de venir la chercher à Blois : « … nous partirions deux jours après, je retiendrais nos places, nous leur donnerions un prétexte quelconque ». Deux jours après, les choses s’aggravent : « … J’ai appris avec peine aujourd’hui des choses qui me prouvent que Mme Hugo nous supporte difficilement et qu’elle s’en plaint… il faut que tu écrives que des affaires que tu ne prévoyais pas te forcent de rentrer à Paris ». Mme Brousse avait consolé Mme Victor Hugo et s’était montrée tendre et affectueuse. Sosthène de La Rochefoucauld. Bibliothèque nationale. Idem. Idem. Académicien, auteur dramatique, l’un des fondateurs de la Société des Bonnes Lettres, député de la Haute-Marne. Bibliothèque nationale. Inédite. Lettre de Mme V. Hugo, 27 mai : elle annonce à son mari qu’elle quittera Blois le 29 ou le 30, avec sa bonne et le bébé. À Paris, sa mère viendra au-devant d’elle. Elle excuse sa belle-mère et lui pardonne. Bibliothèque Nationale. Le 5 juin le Moniteur universel annonçait la nomination du Maréchal de camp Hugo au grade de Lieutenant-général. Le Sacre de Charles X. Bibliothèque municipale de Blois. Mme Foucher, d’après ces mots, semble être allée passer quelque temps chez le général Hugo. Mme Brousse. Bibliothèque municipale de Blois. Inédite. Nommé commissaire royal près le Théâtre Français, le 9 juillet 1825. De la Rochefoucauld. L’imprimerie royale devait, par ordre du roi, imprimer l’Ode sur le Sacre de Charles X. Le traité fut signé par Victor Hugo, Nodier et Taylor ; Lamartine se récusa. L’Album ne parut pas, les éditeurs ayant fait de mauvaises affaires. Victor Hugo publia, en août 1829, dans la Revue de Paris, un fragment du récit de ce voyage. Un second fragment parut en 1831 dans la Revue des Deux Mondes ; en 1863, Mme Victor Hugo introduisit ces deux fragments dans Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie. On les lira en tête du tome II des Voyages. Édition de l’Imprimerie Nationale. Urbain Canel, l’année suivante, édita Bug-Jargal. Des Odes. Bibliothèque Nationale. Le général Hugo était, à sa mort, l’un des administrateurs de la banque Lambert. Adolphe Trébuchet. Bibliothèque municipale de Blois. Adolphe de Saint-Valry. Bibliothèque municipale de Blois. Grand tragédien du Théâtre-Français, il introduisit dans l’art tragique le naturel et la simplicité ; il exigea que les costumes fussent établis d’après les documents antiques. Créatrice de Doña Sol dans Hernani, de la Tisbe dans Angelo, elle fut une des célébrités de la Comédie-Française.

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