À Monsieur le rédacteur du Constitutionnel.

Paris, 26 novembre 1832.

Monsieur,

Je suis averti qu’une partie de la généreuse jeunesse des écoles et des ateliers a le projet de se rendre ce soir ou demain au Théâtre-Français pour y réclamer le Roi s’amuse et pour protester hautement contre l’acte d’arbitraire inouï dont cet ouvrage est frappé. Je crois, monsieur, qu’il est d’autres moyens d’arriver au châtiment de cette mesure illégale, je les emploierai. Permettez-moi donc d’emprunter, pour cette occasion, l’organe de votre journal pour supplier les amis de la liberté, de l’art et de la pensée de s’abstenir d’une démonstration violente qui aboutirait peut-être à l’émeute que le gouvernement cherche à se procurer depuis si longtemps.

Agréez, monsieur, l’assurance de ma considération distinguée.

Victor Hugo.

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