À Paul Foucher.

16 septembre 1843.

Mon pauvre Paul, mon bon Paul, tes vers sont déchirants et ravissants à la fois ; ils m’ont remué les entrailles, je t’en remercie, mais je ne puis me séparer de ce portrait. Figure-toi, mon pauvre ami, qu’elle l’avait fait faire pour moi, qu’elle allait tous les jours avant son mariage chez M. Édouard Dubufe pour cela, qu’elle me l’a donné avec son dernier adieu ; je l’avais couché dans le lit comme mon enfant, comme mon trésor : en arrivant, c’est la première chose que j’ai cherchée ; ne le trouvant pas, j’ai tout remué dans ma chambre ! comprends cela, pardonne-moi, après tes charmants vers, je ne devrais rien te refuser ; je te refuse pourtant ce portrait ; pardonne-moi ; c’est mon ange, vois-tu, il faut qu’elle soit près de

moi.

À Victor Pavie.

Paris, 17 septembre [1843].

Je ne vis plus, mon pauvre ami, je ne pense plus ; je souffre, j’ai l’œil fixé sur le ciel, j’attends. Que de belles et touchantes choses vous me dites ! Les cœurs comme le vôtre comprennent tout parce qu’ils contiennent tout. Hélas ! quel ange j’ai perdu !

Soyez heureux ! Soyez béni ! Ma bénédiction doit être agréable à Dieu, car près de lui les pauvres sont riches et les malheureux sont puissants.

Je vous serre tendrement la main.

V. H.

Share on Twitter Share on Facebook