§ IV. COMMENT L’ESPRIT DES LOIS FUT-IL REÇU A L’ÉTRANGER ?

« Pendant que les insectes tourmentaient M. de Montesquieu dans son propre pays » (on reconnaît le style de d’Alembert), l’Europe entière accueillait avec faveur le nouveau chef-d’oeuvre du maître. L’étranger, qui n’est pas mêlé aux petites jalousies locales, est toujours mieux placé pour juger un livre ; son impartialité lui permet de jouer à quelques égards le rôle de la postérité. A Vienne seulement, on eut des inquiétudes ; le bruit courait que les Jésuites avaient eu le crédit de faire défendre la vente de l’Esprit des lois, « sachant bien, écrit Montesquieu, que je n’y étais pas pour dire mes raisons ; tout cela dans l’objet de pouvoir dire à Paris que ce livre est bien pernicieux, puisqu’il a été défendu à Vienne, de se prévaloir de l’autorité d’une si grande cour, et de faire usage du respect et de cette espèce de culte que toute l’Europe rend à l’Impératrice 85 . » Tout n’était pas faux dans cette nouvelle ; les Jésuites s’étaient remués pour empêcher l’entrée de l’Esprit des lois en Autriche ; mais Van Swieten, premier médecin de la cour, et à ce titre, chose bizarre, bibliothécaire impérial, et président du comité de censure, ne voulut point se prêter à cette proscription littéraire ; il eut l’honneur de protéger Montesquieu.

En Prusse, on n’avait pas à craindre ces misérables tracasseries. L’Académie de Berlin, dont Montesquieu faisait partie, était pleine de Français qui admiraient leur illustre confrère. Le secrétaire de l’Académie de Berlin, Formey, fils de Français réfugiés, publia un extrait ou analyse de l’Esprit des lois des plus flatteurs, à en juger par la lettre que Montesquieu lui écrivit en 1751. « Je n’ai lu que très-tard le bel extrait de l’Esprit des lois qui est dans la Bibliothèque impartiale, que j’ai fait venir de Hollande sur la seule réputation de votre nom, ayant toujours recherché vos écrits, comme l’on a coutume de chercher la lumière !... Les grands hommes comme vous sont recherchés, on se jette à leur tête, etc. » A la distance où nous sommes, il paraît singulier d’entendre un pareil éloge ; on songe involontairement que Montesquieu vivait au bord de la Garonne ; mais Formey, aujourd’hui fort oublié, a eu son moment de gloire. C’était un de ces critiques laborieux qui font l’éducation du public en lui apprenant à connaître et à admirer les bons livres. Maltraité en France, Montesquieu devait être d’autant plus heureux de trouver des juges à Berlin.

Là-bas, d’ailleurs, régnait un roi philosophe, ou, pour mieux dire, un prince rusé qui savait habilement tourner au profit de son ambition l’admiration naïve des philosophes français. Tandis qu’à Versailles des ministres imbéciles croyaient sauver la religion et la société en empêchant l’Esprit des lois ou la Henriade de paraître en France, le grand Frédéric jouait avec Voltaire et ses amis une comédie, dont tout le bénéfice était pour lui. S’il flattait les apôtres des idées nouvelles, il recevait en échange un vernis de popularité qui lui permettait de tenter les coups de main les plus criminels, avec la complicité de ceux qui disposaient de l’opinion. Ce n’était pas de ce protecteur des lettres que Montesquieu avait rien à craindre ; il n’en pouvait attendre que des compliments ; mais Usbek était trop fin pour être la dupe du philosophe de Sans-Souci. « Les rois, écrit-il, seront peut-être les derniers qui me liront ; peut-être même ne me liront-ils pas du tout. Je sais cependant qu’il en est un dans le monde qui m’a lu, et M. de Maupertuis m’a mandé qu’il avait trouvé des choses où il n’était pas de mon avis. Je lui ai répondu que je parierais bien que je mettrais le doigt sur ces choses 86 . » Peut-être n’est-il pas difficile de deviner ce qui n’agréait point au roi de Prusse. Frédéric II disait à Hertzberg que « Montesquieu ni Tacite ne pourraient jamais être traduits en allemand 87  » ; il connaissait son peuple. L’amour de la liberté, la haine du despotisme, le fier sentiment de l’honneur, tout cela est un langage étranger qui n’éveille point d’écho sur la terre d’Arminius. Les princes y ont mis bon ordre, à commencer par Frédéric ; il est plus commode de commander à des soldats que de régner sur des citoyens.

En Angleterre, le succès de l’Esprit des lois fut très-grand. Dès l’année 1750, Thomas Nugent en publia une excellente traduction 88 . Il était naturel que les Anglais reçussent avec faveur un livre qui faisait l’éloge non-seulement de leur Constitution, mais de leur caractère et de leurs mœurs. Montesquieu avait passé deux ans à Londres, il avait fait sa cour à la reine Anne, il avait vécu dans l’intimité de lord Chesterfield et des hommes politiques les plus considérables, il avait étudié avec soin et sur place le plus libre pays qui soit au monde 89 , comment n’aurait-on pas été touché de ses jugements ? Si dédaigneux des autres nations que soient les Anglais, les écrivains français jouaient un assez grand rôle au dernier siècle pour qu’à Londres même on ne fût pas indifférent à l’opinion d’un homme tel que Montesquieu. En revanche, l’éloge des institutions anglaises blessa profondément cette nombreuse classe de Français qui se faisait gloire de n’avoir que du mépris pour tout ce qui était étranger. « A force d’être ami des hommes, écrivait Crévier, l’auteur de l’Esprit des lois cesse d’aimer autant qu’il le doit sa patrie... L’Anglais doit être flatté en lisant cet ouvrage, mais cette lecture n’est capable que de mortifier les bons Français 90 . » Montesquieu avait prévu cette accusation dangereuse ; c’est ce qui explique, comme je l’ai dit plus haut, l’obscurité de certains passages de l’Esprit des lois. Cette obscurité est un calcul.

Le fameux chapitre de la Constitution d’Angleterre nous apprend peu de chose aujourd’hui ; on a tant écrit sur ce sujet épuisé, mais en 1748 c’était une nouveauté. La Constitution anglaise n’est pas rédigée en articles comme nos constitutions modernes ; elle repose sur un ensemble de lois, d’usages, de précédents qui remontent d’âge en âge jusqu’à la Grande-Charte. Se reconnaître dans ce dédale était au dernier siècle le privilége des jurisconsultes parlementaires. Locke, dans son traité du Gouvernement civil avait commencé à séculariser la science, mais Montesquieu est le premier qui, par un exposé systématique, ait mis les principes de la Constitution anglaise à la portée de tout le monde ; il est le premier qui ait porté le flambeau dans cette œuvre massive, et qui ait montré que ces vieux remparts féodaux abritaient la liberté la plus large et la mieux réglée 91 . Il avait fallu un coup de génie pour réunir tant d’éléments épars et en faire admirer la puissante unité. C’était presque une révélation. Aussi ne doit-on pas s’étonner qu’un jurisconsulte méthodique comme était Blackstone se soit fait le disciple de Montesquieu, et qu’il le cite comme une autorité. Si l’on en croit un écrivain du dernier siècle, Blackstone n’aurait pas été le seul qui donnât à Montesquieu droit de cité parmi les jurisconsultes anglais. « On sait, dit Lenglet, qu’il se trouve toujours un exemplaire de l’Esprit des lois sur une table de la Chambre des communes 92 . » J’ignore où Lenglet a pris ce fait singulier. S’il est vrai, ce dont je doute, c’est le plus bel hommage qu’un publiciste ait jamais reçu. On a traité Montesquieu en législateur.

Du reste les Anglais étaient mieux placés que nous pour goûter certaines qualités de ce génie puissant. Si par la grâce et la finesse de son langage Montesquieu est Français, et même Gascon, il faut reconnaître que par le fond des idées, il est de l’école anglaise. On sent en lui la modération et la solidité de ces hommes d’État qui traitent la politique non comme une passion, non comme une religion, mais comme une affaire. Il a, lui aussi, le respect de la tradition et le goût de la liberté ; ce n’est pas de la violence, c’est de la raison et de la justice qu’il attend la réforme des abus et le progrès de la civilisation. Lord Chesterfield, son ami, lui a rendu sur ce point un hommage mérité 93 . C’est le jugement le plus vrai que les contemporains aient porté sur Montesquieu. Disons, pour être équitables, qu’en 1755, c’est en Angleterre seulement qu’on pouvait parler avec cette franchise.

Le 10 de ce mois (février 1755) est mort à Paris, universellement et sincèrement regretté, Charles Secondat baron de Montesquieu, et président à mortier du Parlement de Bordeaux. Ses vertus ont fait honneur à la nature humaine, et ses écrits à la jurisprudence. Ami du genre humain, il en soutint énergiquement les droits incontestables et inaltérables ; il le fit même dans sa patrie, dont il regretta toujours les préjugés en fait de religion et de gouvernement ; il essaya et non sans succès de les écarter. Il connaissait bien, et il admirait avec raison l’heureuse constitution de notre pays, où des lois fixes et connues empêchent également la monarchie de dégénérer en despotisme, et la liberté de dégénérer en licence. Ses écrits assurent la célébrité de son nom ; ils lui survivront aussi longtemps que la droite raison, la morale, et le véritable esprit des lois seront compris, respectés, défendus. »

Mais, dans toute l’Europe, ce fut l’Italie qui accueillit l’Esprit des lois avec le plus d’enthousiasme. Montesquieu y avait beaucoup d’amis, et d’ailleurs quel pays était mieux fait pour goûter tant de raison, assaisonnée de tant d’esprit 94  ?

Il faut bien, écrit-il à l’abbé Venuti, que je vous donne des nouvelles d’Italie sur l’Esprit des lois. M. le duc de Nivernois en écrivit il y a trois semaines à M. de Forcalquier, d’une manière que je ne saurais vous répéter sans rougir. Il y a deux jours qu’il en reçut une autre dans laquelle il marque, que dès qu’il parut à Turin, le roi de Sardaigne 95 le lut. Il ne m’est pas permis non plus de répéter ce qu’il en dit : je vous dirai seulement le fait : c’est qu’il le donna pour le lire à son fils le duc de Savoie, qui l’a lu deux fois : Le marquis de Breil me mande qu’il lui a dit qu’il voulait la lire toute sa vie 96 .

Il y eut cependant une protestation à Turin. Le père Gerdil, savant barnabite qui fut plus tard cardinal, et manqua d’être pape, essaya de réfuter Montesquieu 97  ; il le fit avec modération et bon goût. « La critique du père Gerdil, écrivait Montesquieu, est faite par un homme qui mériterait de m’entendre, et puis de me critiquer 98 . » C’était là sa plainte ordinaire, et cette fois encore il avait raison.

A Florence, en 1754, un magistrat fort instruit, l’auditeur Bertolini, fit en français une analyse raisonnée de l’Esprit des lois 99 , qui fut loin de déplaire à Montesquieu 100 . Ce n’était à l’origine qu’une préface. Bertolini voulait, au moyen de notes, jointes à l’Esprit des lois, montrer la conformité de penser de l’auteur avec les plus grands génies de tous les âges. Je ne crois pas que cette édition ait jamais été publiée. L’analyse raisonnée, moins serrée que celle de d’Alembert, ne manque pas d’intérêt. Elle nous révèle un détail à peu près ignoré aujourd’hui. « Montesquieu, dit Bertolini, ne paraît avoir fait son ouvrage que pour s’opposer aux sentiments de l’abbé de Saint-Pierre, comme Aristote ne composa sa Politique que pour combattre celle de Platon.» Aujourd’hui personne ne lit les rêves de l’excellent abbé. Mais il a eu son heure de célébrité, et je crois qu’en effet Montesquieu l’a plus d’une fois combattu sans le nommer.

Il y avait dans ce travail un passage où Bertolini disait que Montesquieu avait mieux fait sentir aux Anglais la beauté de leur gouvernement que leurs auteurs mêmes. La modestie de Montesquieu s’effaroucha de cet éloge, et il le lit retrancher. « Si les Anglais, dit-il, trouvent que cela soit ainsi, eux qui connaissent mieux leurs livres que nous, on peut être sûr qu’ils auront la générosité de le dire ; ainsi renvoyons leur cette question 101 . »

On fit plusieurs traductions de l’Esprit des lois 102 . En 1750, Montesquieu parle d’une traduction qu’on faisait à Naples 103  ; en 1754, il remercie l’abbé de Guasco qui, dès l’année 1747, avait entrepris une œuvre semblable. « Je suis fort aise, lui écrit-il, que S. A. R. Monseigneur le duc de Savoie agrée la dédicace de votre traduction italienne, et très-flatté que mon ouvrage paraisse en Italie sous de si grands auspices. J’ai achevé de lire cette traduction, et j’ai trouvé partout mes pensées rendues aussi clairement que fidèlement. Votre épître dédicatoire est aussi très-bien 104 . » Malheureusement, cette traduction n’a pas été imprimée ; il faut le regretter, car elle nous aurait conservé un chapitre qui n’est pas dans l’édition française. Au mois de juillet 1747, Montesquieu écrit à son ami qu’il a retranché de son livre un chapitre sur le Stathoudérat, qui aurait peut-être été mal reçu en France au moment où l’Angleterre, en guerre avec nous, venait de faire nommer le prince d’Orange. « Cela n’empêchera pas, écrit Montesquieu, que je ne vous donne dans la suite ce chapitre pour la traduction italienne que vous avez entreprise. » Guasco a eu entre les mains ces pages retranchées ; il nous dit que l’auteur faisait voir la nécessité d’un stathoudérat comme partie intégrante de la constitution de la République. Ne serait-ce pas une bonne fortune que de retrouver cette opinion de Montesquieu ?

En Italie, on ne se contenta pas de lire l’Esprit des lois, on s’en inspira ; Beccaria et Filangieri sont les élèves de Montesquieu. Il est vrai que dans la Science de la législation, Filangieri combat plus d’une fois son maître ; il se plaint que l’auteur de l’Esprit des lois n’ait raisonné que sur les choses telles qu’elles sont, ou qu’elles ont été, sans examiner comment elles auraient dû être ; en deux mots, il veut unir la théorie à la pratique ; mais quelles que soient ses critiques, il est imprégné des idées de Montesquieu, et on peut dire sans crainte que l’œuvre du Français a enfanté celle du Napolitain. Quant à Beccaria, il se plaît en toute occasion à avouer Montesquieu pour son maître : Alla lettura dello Spirito delle Leggi, écrit Beccaria à l’abbé Morellet, debbo gran parte delle mie idee 105 . Beccaria a eu cette rare fortune que les pages éloquentes de son petit livre ont emporté la réforme que Montesquieu avait préparée. On ne sait pas assez ce qu’était au dernier siècle la barbarie des lois criminelles. Qu’on lise les traités de Muyard de Vouglans, ou de Jousse, qu’on parcoure l’ordonnance criminelle de Marie-Thérèse, la grande Reine 106 , ordonnance qui cependant était une réforme, on sera épouvanté de cette cruauté qui n’a pas conscience d’elle-même. C’est Louis XVI, c’est la Révolution qui ont chassé de nos lois toutes ces horreurs ; mais qu’on ne s’y trompe pas, c’est Montesquieu qui le premier apprit à l’Europe à rougir de toutes ces abominations.

En parlant de l’accueil que l’Esprit des lois reçut à l’étranger, du vivant de Montesquieu, il me sera permis d’aller un peu plus loin, et de signaler le singulier hommage qu’on lui rendit en Russie, douze ans après sa mort. On connaît l’Instruction donnée par Catherine II, impératrice et législatrice de toutes les Russies, à la commission établie pour travailler à la rédaction d’un nouveau Code de lois. C’est en 1767 que Catherine, non moins habile que Frédéric II à captiver l’opinion, imagina de se présenter à l’Europe comme l’apôtre de la civilisation et des idées modernes. L’Instruction, publiée en russe et en allemand à l’Imprimerie impériale de Moscou, parut en français à Lausanne, durant l’année 1769. En tête de l’ouvrage, une gravure représente le médaillon de Catherine, accompagné de l’inscription suivante, qui n’a pas été faite par un ennemi : Catharina II, semper Augusta, Imperii Russ. legislatrix humanissima, populorum conservatrix, bono publico nota, seris nepolibus colenda. L’avant-propos des éditeurs reproduit une lettre de Frédéric II à sa sœur, lettre dans laquelle le roi de Prusse, en prince galant, place l’Impératrice entre Lycurgue et Solon. Rien ne manque à la mise en scène, aussi le succès fut-il complet ; tous les philosophes du temps exaltèrent à l’envi la Sémiramis du Nord.

Je ne veux point diminuer Catherine. J’admettrai si l’on veut que, séduite par le génie de Montesquieu, frappée par le succès de Beccaria, qu’en ce moment même elle invitait à venir en Russie, l’Impératrice a voulu réformer les lois de son empire et en chasser la barbarie ; mais il faut reconnaître que l’Instruction, quel qu’en soit l’auteur, n’est que le cahier d’un écolier. Dans ses cinq cent vingt-cinq paragraphes, on ne trouve guère que des extraits de l’Esprit des lois et du Traité des délits et des peines. C’est un résumé, fait avec les paroles mêmes des auteurs, et l’on se demande ce que les commissaires pouvaient tirer d’articles tels que ceux-ci : ART. 47. « La nature et le climat dominent presque seuls les nations sauvages. » ART. 48. « Les manières gouvernent la Chine. » ART. 49. « Les lois tyrannisent le Japon. » ART. 50. « Les mœurs donnaient autrefois le ton dans Lacédémonc. » ART. 51. « Les maximes du gouvernement et les mœurs anciennes le donnaient dans Rome, etc. »

Ce que l’Impératrice ou ses conseillers ont le mieux compris, c’est ce que Montesquieu a dit de l’étendue des empires. ART. 10. « Un empire étendu suppose naturellement un pouvoir illimité dans la personne qui le gouverne. La promptitude dans la décision des affaires qui surviennent des endroits éloignés doit compenser leur lenteur à parvenir, suite nécessaire de cet éloignement. » Voilà les prémisses posées par Montesquieu, dans le chapitre XIX du huitième livre de l’Esprit des lois ; voici la conséquence tirée par Catherine : ART. 11. « Toute autre forme de gouvernement ne serait pas seulement nuisible à la Russie ; elle entraînerait à la fin sa destruction totale. » C’est de cette façon que Montesquieu, arrangé ad usum imperii, devient l’apologiste du pouvoir absolu. Qui s’en douterait en le lisant ?

Malgré tout, il y a un hommage flatteur dans cette tentative de Catherine II. Pour réformer son peuple, pour faire régner l’humanité dans ses États, l’Impératrice sentait qu’elle ne pouvait s’adresser qu’à Montesquieu, et à Beccaria son élève. C’était beaucoup que de se proposer de si bons modèles en 1767 ; il fallut plus longtemps pour qu’en France l’autorité royale rendit justice à Montesquieu.

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