CHAPITRE X.

L'Homme est un animal sociable, qui ne peut vivre sans compagnie, mais il faut qu'il fasse élection de gens de bien, s'il le veut estre luy-mesme, pource que les esprits se communiquent facilement & nous rendent souvent tels que sont ceux avec lesquels nous frequentons. Avec les Saincts vous serez Saincts, & avec les pervers vous serez pervers, disoit le S. Prophete.

Pendant le jour, nous estions continuellement visitez d'un grand nombre de Sauvages & à diverses intentions; car les uns y venoient comme amis & pour s'instruire de leur salut, d'autres pour avoir le contentement de nous voir & s'entretenir de discours avec nous, quelqu'uns pour observer nos ceremonies & nostre gouvernement. Les enfans pour apprendre leur creance & les lettres, & d'autres pour nous demander quelque chose, lors principallement que j'y estois, car le Pere Joseph & le Pere Nicolas avoient trouvé cette invention pour se dépetrer des Sauvages trop importuns, de leur dire qu'ils estoient pauvres quant à eux, & que tout ce qu'ils avoient m'appartenoit, j'en pensois faire de mesme à leur endroit pour avoir paix mais estans deux contre moy, je perdis mon procez & fus tousjours riche; & de rien en effect, car tout nostre vaillant ne consistoit qu'à un peu de rassades, quelques cousteaux & des petites aleines, qu'on nous avoit donné à la traicte, pour vivre en la campagne, & parmy les nations qui n'auroient point de charité pour nous.

Il y en avoit plusieurs malicieux, qui ne venoient que pour nous desrober de nos petits emmeublemens sous pretexte de visite; comme d'autres plus charitables, nous apportoient des petits presens de bled d'Inde, citrouille, fezolles, & aucunefois des petits poissons boucanez ou frais: réciproquement nous leur en rendions d'autres, comme aleines, épingles, fers à flèches, ou un peu de rassade, pour leur col ou leurs oreilles, & comme ils sont pauvres en meubles, quand ils empruntoient de nos chauderons, ils nous les rendoient tousjours avec quelque reste de sagamité pour remerciement, & s'il eschéoit de faire festin pour un deffunct, plusieurs nous envoyoient nostre plat, comme ils faisoient au reste de leurs parens & amys.

Ciceron escrit, que Caton Censeur estant sur le point de mourir, se repentit d'avoir esté manger chez un sien amy qui l'en avoit prié, disant qu'il avoit faict en cela, non en bon Citoyen Romain, mais en presomptueux barbare, pour ce qu'à dire vray nul homme vertueux & genereux peut aller manger chez autruy, qu'il ne perde sa liberté & ne mette sa réputation & gravité en très-grand péril, quoy qu'en puisent dire ceux qui ne cherchent que la bonne chère, sous prétexte d'amitié & de visite. Cette raison & plusieurs autres nous empéchoient d'aller que rarement, aux festins des Sauvages desquels ils nous prioient souvent avec instance, mais à la fin nostre retenue leur servit de quelque chose, car par ce moyen ils ne perdirent jamais le respect & la croyance qu'ils nous avoient, ny nous la modestie & le bon exemple que leur devions.

Pour retirer nos François du mal & les induire au bien, nous avions accoustumé de les faire assembler dans nostre cabane toutes les festes & Dimanches, (ceux qui vouloient) & leur remonstrans ce qui estoit de leur devoir, leur donnions aussi la consolation d'une saincte liberté Chrestienne & religieuse, pour leur servir d'amorce à la vertu; & ces récréations estoient toutes spirituelles, desquelles mesmes les Sauvages restoient edifiez, comme de les ouyr chanter tous ensemblement, des Hymnes, des Pseaumes & des Cantiques spirituels, à la gloire & louange de nostre Seigneur.

La veille des Roys, selon qu'il se pratique par toute la Chrestienté, nous tirames au sort avec des febves du bresil, pour l'election d'un Roy, car jusqu'alors jamais cette ceremonie ne s'estoit pratiquée dans le païs des Hurons. Or comme le sort m'escheus d'estre le premier à qui cest honneur ait arrivé, il en fallut faire la ceremonie plus solemnelle & magnifique, aux despens de la communauté, avec un festin qui n'avoit point de prix, mais qui manqua de vin, car il n'y eut pour toute boisson, que de la belle eau claire, de laquelle peu gousterent: pour les viandes il y eut un meilleur ordre, les citrouilles n'y furent point espargnées, le bled d'Inde n'y manqua point, & le poisson boucané y fust assez commun, le tout meslé, deminsé, cuit & bouilly dans une grande chaudiere, de laquelle un chacun eut à suffisance.

Quant quelque particulier Sauvage de nos amys nous venoient visiter, entrans chez nous, la salutation estoit ho, ho, ho, qui est une salutation de joye, & la seule voix ho, ho, ne se peut faire que ce ne soit quasi en riant, principalement quand on leve la derniere syllabe, tesmoignans par là, la joye & le contentement qu'ils avoient de nous voir; car leur autre salutation. Quoye qui est comme si on disoit, qu'est-ce, que dites vous, se peut prendre en divers sens, aussi est-elle commune envers les amis & ennemis, qui respondent de mesme, Quoye, ou plus gracieusement, Yatoro, qui est à dire; mon amy, mon compagnon, mon camarade, ou disent; Ataquen mon frère, & aux filles Eadsé ma bonne amie, ma compagne, & quelquesfois aux vieillards, Yaistan, mon pere, Houatinoron, mon oncle, &c.

Mais lors que mes Sauvages de sainct Gabriel, nous venoient voir, entrans chez nous, ou les rencontrons par la ville, leur salutation ordinaire estoit Jesus Maria, ou plustost Jesous Mana ou Ana ne pouvans dire mieux, on me dira que la lettre M. est labiale, il est vray, mais les enfans à force de s'y estre exercé la prononçoient assez bien. Je leur avoit appris à prononcer ces divins Noms pour salut, afin de les former toujours au bien, car il faut commencer par les choses les plus aysées, pour arriver aux plus difficiles.

Ils nous demandoienr souvent à petuner, pour espargner le petun qu'ils avoient dans leur sac, car ils n'en sont jamais dégarnis: mais comme la presse y estoit grande & que cela sentoit de son avarice, nous ne leur en pouvions donner à tous, & nous en excusions, en ce qu'eux mesmes nous traitoient ce peu qu'en avions, & cette raison rendait contans les esconduits, mais qui pourroit en avoir assez pour tous, seroit beaucoup pour les attirer tous en vostre cabane, car c'est leur miel, leur sucre, & leur mets plus délicieux.

Le Diable rusé fait le singe par tout, & contrefait mesme les choses les plus Sainctes, non pour nous ayder, mais pour nous tromper. Il a inventé des idoles pour contrecarer les Images de Dieu, a commandé, & a donné l'invention d'une manière de confession aux Indiens du Perou, qui les fait estimer gens de bien par les autres infidelles, comme aux Puritains d'Angleterre, & aux Lutheriens d'Allemagne, l'ombre de quelque ceremonies de l'Eglise Romaine qui leur fait croire; mais faussement, qu'ils sont enfans de Dieu, & que les seuls Calvinistes sont heretiques, comme il fut dit en la maison d'un Comte d'Allemagne reprenant une personne Catholique qui s'estoit mise au service de ce Huguenot. Ce malin esprit a contrefait entre nos Hurons la louable & ancienne coustume que nous avons de saluer de quelque devote prière ou pieux souhait, celuy que nous entendons éternuer, car ils saluent ceux qui éternuent, non devotement comme nous, mais avec des imprecations & malheurs qu'ils souhaittent à tous ceux qui leur sont ennemis, ce qui m'estonnoit fort au commencement, & ne pouvois penser qu'autre en fut l'inventeur que le Diable mesme.

Nous les en avons quelquesfois repris, mais ils ne pouvoient croire; qu'il y eut de l'offence pour la hayne irréconciliable qu'ils ont à l'encontre des Nations qui leur sont ennemies, car pour les personnes de leur propre nation ils en sçavent assez bien endurer & supporter un tort ou injure quand il eschet, & bon d'un estranger, duquel s'ils ne se vengent à l'instant mesme pour estre en lieu où ils ne se voyent les plus forts, & qu'ils semblent dissimuler leur mal talent, ne vous y fiez pas néantmoins qu'à bonne enseigne pour beau semblant qu'ils vous fassent; peur que lors que vous y penserez le moins, il ne vous prennent au despourveu, & vous rendent au double ce que vous leur aurez presté, non deux coups pour un, ny deux miseres pour une, mais la mort pour un desplasir, car tuer un homme ou un moyneau, n'y a pas grande différence entr'eux, & de blesser ou donner un coup d'aviron, ils ne s'en tiennent pas souvent là, c'est pourquoy il fait bon estre sage par tout, & ne donner sujet à personne de s'offencer s'y on n'en veut estre payé à la fin, comme l'exemple suivante vous fera voir.

Deux François (comme j'ay rapporté au Chap; 5 du ler livre) un peu trop temeraires, offensent un jour deux Canadiens assez mal à propos, dequoy ces Canadiens ne firent pour lors aucun semblant, à cause du lieu qui ne faisoit pas bon pour eux, & dissimulerent cet affront jusques au temps de s'en pouvoir venger sans tesmoins. Or il arriva à quelque sepmaines de là que ces deux François qui ne pensoient desja plus au desplaisir qu'ils avoient faits à ces deux Sauvages, s'en allerent à la chasse, vers l'Isle d'Orleans, ce qu'estant sceu par ces Indiens qui ne les perdoient point de memoire, les allerent prendre au despourvu, ses assommerent à coups de haches, & jetterent les corps dans la riviere, sans qu on pû sçavoir que long-temps après qui en avoient esté les meurtriers, à la fin on descouvrit les homicides, qui pour cela ne laissoient pas d'estre les bien venus, parmy ceux de leur nation, encore qu'ils s'abstinrent de venir plus à Kebec, peur d'y trouver leur chastiment.

Les François exageroient prou la faute comme en effet elle estoit tres-grande, & disoient assez la punition que meritoit l'enormité d'une telle meschanceté, mais pour cela les Sauvages ne donnoient ny chastiment ny réprimande à ces meurtriers, qui n'estoient pas gens à ces viandes là, & puis ils sçavoient bien que tost ou tard la faute leur seroit pardonnée, & qu'un present de castors, au pis aller, les garantiroit du supplice & de la peine qu'on n'a encor ozé entreprendre sur eux.

Neantmoins il fut advisé entre les Chefs François, qu'il falloit monstrer à ces barbares un grand ressentiment de leur faute pour en empescher d'autres pareilles, & pour cet effet firent assembler en un conseil general, tous les Sauvages qui se trouverent pour lors à la traite, où les meurtriers ayans estè grandement blasmez, furent en fin pardonnez à la priere de ceux de leur nation, qui promirent un amendement pour l'advenir, moyennant quoy le sieur Guillaume de Caen generale la flotte, assisté du sieur de Champlain, & des Capitaines de Navires, prit une espée nue qu'il fit jetter au milieu du grand fleuve sainct Laurens en la presence de nous tous, pour asseurance aux meurtriers Canadiens que leur faute leur estoit entierement pardonnée, & ensevelie dans l'oubly, en la mesme sorte que cette espée estoit perdue & ensevelie au fond des eauës, & par ainsi qu'ils n'en parleroient plus.

Mais nos Hurons qui sçavent bien dissimuler & qui tenoient bonne mine en cette action, estans de retour dans leur pays, tournerent toute cette ceremonie en risée, & s'en mocquerent disans que toute la cholere des François avoit esté noyée en ceste espée, & que pour tuer un François on en seroit doresnavant quite pour une douzaine de castors, en quoy ils se trompoient bien fort, car ailleurs on ne pardonneras si facilement, & eux-mesme y seront quelques jours trompez s'ils font des mauvais, & que nous soyons les plus forts.

Pendant I'Hyver les Ebicerinys se vindrent cabaner au pays de nos Hurons à trois lieuës du bourg de sainct Joseph, d'où nous les allions quelquesfois voir, & comme ils sont assez bonnes gens ainsi que j'ay dit ailleurs, ils nous rendoient nos visites & se trouvoient souvent dans nostre cabane, pour nous considerer & s'entretenir de discours avec nous, car ils sçavent les deux langues, la Huronne, & la leur; quoy que tres-differentes, ce que n'ont pas les Hurons, lesquels ne sçavent ordinairement que la leur maternelle, sans se mettre en peine d'en apprendre d'autre, ou par negligence, ou pour le peu de necessité qu'ils ont des autres nations, ayans dans leur pays presque tout ce qui leur fait besoin, & pour le reste on leur apporte, ou bien ils voyagent en pays cognus quoy qu'esloignez, d'où ils rapportent ce qui leur manque.

Ces Sauvages Epicerinys nous donnerent advis d'une certaine Nation, à laquelle ils vont tous les ans une fois à la traite, n'en estans esloignez qu'environ une Lune, ou Lune & demy de chemin, tant par terre que par lacs & rivieres. A laquelle vient aussi trafiquer un certain peuple qui y aborde par mer avec de grands batteau ou Navires de bois, chargez de diverses especes de marchandises comme haches faites en queuës de perdrix, des bas de chausses avec les souliers y attachez, souples neantmoins comme un gand, & plusieurs autres choses qu'ils eschangent pour des fourures & pelleteries.

Ils nous dirent de plus que ces personnes là, ne portoient ny barbe ny cheveux que fort peu, lesquels pour cette raison nous avons surnommez testes pelées, & nous asseurent aussi que leur ayants parlé de nous ils leur tesmoignerent un grand desir de nous voir, ce qui nous fit conjecturer que ce pouvoit estre quelque peuple & Nation policée & habittée vers la mer de la Chine, qui borne ce pays vers l'Occident, comme il est aussi borné de la mer Occeane environ les 40 degrez vers l'Orient, & esperions y faire un voyage à la première commodité avec ces Epicerinys, comme ils nous le faisoient esperer moyennant quelque petit present, si obedience ne m'eust rappellé en France: car bien que ces Sorciers ne veuillent pas mener de François seculiers en leur voyage, non plus que les Montagnais, & Hurons au Saguenay, de peur de descouvrir leur meilleure & plus excellente traite avec les pays, d'ou ils rapportent tous les ans quantité de pelleteries; ils ne sont pas si reservez en notre endroit sçachant desja par expérience, que nous ne nous meslons d'aucun autre trafic que de celuy des ames, que nous nous efforçons de gaigner à Jesus-Christ, sans interest du temporel.

Quand nous allions en visite chez les Sauvages, ils en estoient bien ayses & la tenoient à honneur & faveur se plaignans de ne nous y voir pas assez souvent, & c'estoit à qui nous attireroit premier à son foyer; sans trop d'importunité pourtant, car ils tiennent les empressemens onéreux & de mauvaises graces, & estans assis au milieu d'eux, où ils nous donnoient tousjours bonne place, ils nous escoutoient fort attentivement, nous interrogeoient fort paisiblement, & se resjouissoient fort honnestement, accompagnans souvent ces visites de quelque petit present, ou du reste de sagamité, disant: Chataronchesta, avez vous de faim, Sega, mangez, mais pour mon particulier j'en prenois fort rarement, tant à case qu'il sentoit pour l'ordinaire trop le poisson puant, que pour ce que les chiens y mettoient souvent leur nez, & les enfans leur cueillier avec quoy ils mangeoient à mesme.

Comme par deçà l'on presente à boire aux amis, les Sauvages qui n'ont que de l'eaue à boire pour toute boisson, & qui boivent fort rarement, presentent le petunoir tout allumé à leurs amis, & à tous ceux qui leur rendent quelque visite, & nous tenans en cette qualité, ils nous en presentoient de fort bonne grâce. Mais comme je n'en ay jamais voulu user, je les en remerciois avec la mesme grace, & n'en prenois nullement, dequoy ils restoient au commencement fort estonnez, pour ny avoir personne en tous ces pays là qui n'en use, pour à faute de vin, & d'espices, eschauffer cet estomach, & aucunement corrompre tant de cruditez provenantes de leur mauvaise nourriture.

Pendant les grandes neiges, nous estions souvent contraints de nous attacher, des raquettes sous les pieds, ou pour aller au village, ou pour aller querir du bois, d'autant que n'y ayant sentier ny chemin frayé, nous n'eussions pu facilement nous retirer des neiges avec nos sandales de bois. Les Sauvages en usent de mesme comme choses aysées, car avec icelles l'on n'enfonce point, & si on fait bien du chemin en peu de temps, & plus qu'on ne feroit sans icelles.

Ces Agnonra, comme nos Hurons les appellent sont deux ou trois fois grandes comme les nostres. Les Montagnais, Canadiens, & Algoumequins, hommes & femmes avec icelles suivent la piste des animaux qu'ils font harceler & arrester par leurs chiens, puis l'abattent à coups de flesches, & d'espée emmanchées au bout d'une demie picque, qu'ils sçavent dextrement darder: aprés ils se cabanent, se consolent & se resjouissent là du fruict de leur travail, & sans ces racquettes ils ne pourroient courir l'eslan, ny le cerf, & par consequent, il faudroit qu'ils mourussent de faim en temps d'Hyver, si les autres bestes ne suppleoient.

Lors que pour quelque necessité ou affaire particulière, ils nous falloit aller d'une bourgade en une autre, nous allions librement loger & manger en leurs cabanes, ausquelles ils nous recevoient & traitoient fort humainement, bien qu'ils ne nous eussent aucune obligation, car ils ont cela de propre d'assister les passans, & recevoir courtoisement entr'eux toute personne qui ne leur est point ennemie; & à plus forte raison ceux de leur Nation, qui se rendent l'hospitalité reciproque, & assistent tellement l'un l'autre, qu'ils pourvoyent à la necessité d'un chacun, sans qu'il y ayt aucun pauvre mendiant parmy leurs villes, bourgs & villages, comme j'ay dit ailleurs, de sorte qu'ils trouvoient fort mauvais entendans dire qu'il y avoit en France grand nombre de ces necessiteux & mendians, & pensoit que cela fut faute de charité, & nous en blasmoient grandement, disans que si nous avions de l'esprit on donneroit bon ordre à cela, les remedes estans faciles.

Mais comme une amitié requiert une autre amitié, & un don un autre present, il est plus que raisonnable que nous autres qui leur sommes estrangers, & ausquels ils n'ont aucune obligation, qu'allans loger chez eux, & vivans à leurs despens, nous leur donnions tousjours quelque chose pour y estre tousjours les biens venus, autrement ils vous estimeroient Onustey, c'est à dire, chiche & avare, & à la fin vous n'y seriez pas si bien receus que du passé. Un peu de petun, de rassades, quelques aleines, ou autres petites choses, vous peuvent conserver leur amitié, & l'affection de vous recevoir tousjours courtoisement & traicter amiablement, comme j'ay esté par toutes leurs terres.

Du pays des Hurons, nombre du peuple. De leurs villes, villages, & cabanes, &, comme nous devons renoncer à nostre patrie pour vivre en paix en celle d'autruy.

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