Troisième acte.

Mawson passa à la terre Adélie un deuxième hivernage très triste. Il fut deux mois à se remettre de ses terribles fatigues. Un des matelots, déprimé par la vie de troglodyte que l’on menait l’hiver dans la maison enfouie de Commonwealth, devint à moitié fou. Tout le monde était découragé. Heureusement que le poste de télégraphie sans fil fonctionnait à peu près normalement quand le blizzard qui soufflait dehors ne démâtait pas l’antenne. Par ce moyen, et assez régulièrement, la fiancée de Mawson put envoyer des messages d’espoir, et cette pensée délicate, transmise par delà les mers et parlant au cœur de la nuit soutint l’infortuné explorateur polaire.

C’est une note charmante sur la fin de cette expédition tragique, que cette voix de femme qui, de loin, essaye de consoler, d’atténuer les souffrances, d’animer la solitude et bavarde, en promettant, en annonçant des jours heureux.

Après une morne et longue attente, Mawson vit la fumée, puis la mâture de l’Aurora qui venait les rapatrier, apparaître enfin à l’horizon et les sept hommes abandonnés, qui s’étaient souvent cru perdus, débarquèrent le 26 février 1914 en Australie.

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