Le fantôme de la rue Michel-ange

Henry Bordeaux

Illustrations de Gaston Nick
(1922)

À HENRI DE RÉGNIER

Mon cher ami,

Aux temps lointains du symbolisme, quand vous étiez déjà un prince de la jeunesse et que je publiais à vingt ans à peine mon premier livre, une brochure sur Villers de l’Isle-Adam, je me souviens de vous avoir entendu commenter ces contes étranges, l’Intersigne, Véra, Claire Lenoir où se superposent deux visions, l’une du monde réel, l’autre du monde invisible scruté et investi. Je n’osais, dans mon ombre, supposer alors que mon admiration pour le poète qui célébrait si noblement, et non sans quelque élégante et courtoise ironie, l’auteur d’Akédysseril, se doublerait un jour d’amitié, et je ne pouvais soupçonner que je connaîtrais l’honneur d’être reçu par lui à l’Académie française.

Voulez-vous me permettre, en souvenir de ces heureux temps, de vous offrir cet ouvrage où s’opposent deux explications des phénomènes occultes ; si j’ai penché pour la plus naturelle, c’est peut-être que j’aime trop notre bonne terre pour désirer de la quitter…

Henry BORDEAUX.

Chalet du Maupas, ce Ier septembre 1922.

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